« Mère » : différence entre les versions

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====Romain Gary====
{{citation|citation= Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte la dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeurcœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passés à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurai pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.}}
{{Réf Livre
|titre=La Promesse de l'aube
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|page=132
|ISBN=2070363732}}
 
 
====Margaret Mitchell====
{{citation|citation=Elle n'avait jamais eu une seule amie et cela ne lui avait pas manqué. Pour elle, toutes les femmes, y compris ses deux soeurssœurs, étaient des ennemies naturelles lancées à la poursuite de la même proie, l'homme. Toutes les femmes, à l'exception de sa mère. Ellen O'Hara était différente et Scarlett la considérait comme un être sacré, étranger à tout le reste de l'humanité. Etant enfant, Scarlett avait confondu sa mère avec la Sainte Vierge, et maintenant qu'elle était plus âgée elle ne voyait pas pourquoi elle changerait d'opinion. Pour elle, Ellen représentait la sécurité totale que seuls le Paradis ou une mère peuvent donner. Elle savait que sa mère était l'incarnation de la justice, de la vérité, de la tendresse aimante, d'une profonde sagesse, bref, qu'elle était une grande dame.}}
{{Réf Livre|titre=Autant en emporte le vent|auteur=Margaret Mitchell|éditeur=Quarto Gallimard|année=1936|page=77|tome=|partie=I|chapitre=III|traducteur=Pierre-François Caillé}}
 
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|ISBN=2-07-040166-9
|collection=folio}}
 
 
=== Essai ===
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==== [[Anne Calife]], ''Paul et le Chat'', 2004 ====
{{Citation|À trois heures, je dus sortir, mon portable ne recevait pas bien à l'intérieur. Le Chat me suivit dans le jardin, abandonnant panier et chatons. Elle ne cessait de miauler en me fixant. Je ne comprenais plus ce qu’on me disait. Partagée, divisée, en deux moitiés de Chat, elle ne savait plus quoi faire : abandonner sa portée ou demeurer seule avec les cinq tyrans. Elle aurait préféré l’abandon plutôt que le tête-à-tête avec eux.
 
À cet endroit du texte, je me rends compte que j'emploie l'article défini « elle » pour désigner le Chat. Je l'ai corrigé puis rétabli. Le « il » ne sonne pas. Le Chat était devenu féminin, non par une logique de reproduction, mais en raison de sa division, de son hésitation.
Dissociée, divisée, elle relevait de la Mère : partagée entre soi et d'autres êtres.}}
{{Réf Livre|titre=Paul et le Chat |auteur= Anne Calife|éditeur=Mercure de France, réedition Menthol House|année=2004|page=38|ISBN=978-2-7152-2482-6}}
 
 
{{Citation|Mère… et donc chargée de le soulever pour le poser devant ce qu’il convoitait. Ainsi les croquettes du Chat le fascinent : il hurle pour que je le place à côté de l’écuelle. Lorsque Paul manifeste sa volonté de changer d’endroit, une pointe de vert apparaît dans le bleu de ses yeux.
Sans cris, sans pleurs, sans phrases, je sais deviner son désir aux variations de couleur de son iris. Et je le change aussitôt de place.
 
Oui, j’accours à un anneau bleu repoussé par la dilatation d’une pupille, à un iris verdi par la colère. Je me précipite sans mots formés avant le geste.
 
Paul-bleu-verdi surgit dans ma tête et je vois mes genoux se plier, mes bras se tendre vers lui. J’ignore pourquoi mais j’accours…
 
Un explosif lui aurait arraché un bras rond, un char l’aurait broyé que je serais arrivée aussi vite. Pas assez de mots pour décrire cette sirène qui retentit, cette force qui me jette sur lui.
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==== [[James Joyce]], ''Ulysse'', 1922 ====
{{Citation|citation=Laid et nul ; cou tout en longueur, cheveux broussailleux et une tache d'encre bave de limaçon. Pourtant une créature l'avait aimé, porté dans ses bras et dans son coeurcœur. Sans elle, la race des hommes l'eût foulé aux pieds, flaque limaçon en bouillie. Elle avait aimé ce faible sang acqueux tiré du sien. Cela était-il donc réel ? La seule chose sûre en ce monde ? Le corps prostré de sa mère le fougueux Colomban dans son zèle saint l'enjamba. Elle n'était plus ; le squelette tremblant d'une brindille brûlée par le feu, une odeur de bois de rose et de cendre mouillée. Elle l'avait sauvé des pieds qui écrasent et avait disparu, ayant à peine été. Une pauvre âme partie aux cieux ; et dans la lande, sous les clignotantes étoiles, l'oeil implacable et brasillant, grattait la terre, écoutait, rejetait la terre ; écoutait, scrappait et scrappait.}}
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=[[James Joyce]]|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=44|ISBN=2-07-040018-2}}
 
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|commentaire=
|}}
 
 
{{citation|<poem>
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|Tome=24
}}
 
 
{{citation|Je n'aime ni la douleur ni la jouissance, le monde de la femme a beau me charmer qu'il ne me convainc, la femme présente en ma Mère ne m'attira jamais, mes profondeurs sont impassibles, je hais le désir et la crainte, Madame Mère n'était pas sans admirer ces dispositions, elle y voyait la source de ma liberté. La mort ne m'ébranlera pas longtemps, puisque rien ne m'affecte désormais et que Madame Mère emporte le reliquat de mes angoisses, sa fin achève de me libérer et je ne vois plus qu'ordre sous mes pieds, le chaos se dissipe, la lumière est partout et je sens naître en moi comme une tranquille assurance.}}
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{{DEFAULTSORT:Mere}}
 
[[Catégorie:Condition féminine]]
[[Catégorie:Développement chez l'humain]]
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