« François-René de Chateaubriand » : différence entre les versions

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{{citation|citation=<poem>En 1831, Chateaubriand fulmine contre la monarchie bourgeoise « débiffée » de juillet [...].
L'égalité, en passant par l'EtatÉtat, secrète en effet une égalité qui lui est consubstantielle. Certes, la Restauration décorera-t-elle la France napoléonienne — la vraie, celle qui survit à travers tout le XIXe siècle — de « fictions » aristocratiques (le mot est de Chateaubriand). Les journées de juillet 1830 en emporteront les lambeaux dérisoires.
En Angleterre, en revanche, estime Chateaubriand, « l'esprit aristocratique a tout pénétré : tout est privilèges, associations, corporations. Les anciens usages, comme les antiques lois et les vieux monuments, sont conservés avec une espèce de culte. Le principe démocratique n'est rien; quelques assemblées tumultueuses qui se réunissent de temps en temps, en vertu de certains droits de comtés, voilà tout ce qui est accordé à la démocratie. Le peuple, comme dans l'ancienne Rome, client de la haute aristocratie, est le soutien et non le rival de la noblesse ». Il ajoute : « On conçoit, messieurs, que dans un pareil état de choses, la couronne n'a rien à craindre du principe démocratique ; on conçoit aussi comment des pairs de trois royaumes, comment des hommes qui auraient tout à perdre à une révolution, professent publiquement des doctrines qui sembleraient devoir détruire leur existence sociale: c'est qu'au fond, ils ne courent aucun danger. Les membres de l'opposition anglaise prêchent en sûreté la démocratie dans l'aristocratie ; rien n'est si agréable que se donner les discours populaires en conservant des titres, des privilèges et quelques millions de revenus. » On peut, à bon compte, être démocrate sans risque. Chateaubriand ne se prétendait-il pas « bourbonien par honneur » et « républicain par goût », mais aristocrate par la naissance et les manières ?</poem>}}
{{Réf Article|titre=Chateaubriand et l'Angleterre|auteur=Jean-Paul Clément|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=59|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}
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{{Réf Article|titre=Chateaubriand et l'Angleterre|auteur=Jean-Paul Clément|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=60|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}
 
{{citation|citation=Pour un regard capable de prendre du recul et d'observer les autres comme des insectes, en faisant abstraction de la contrariété personnelle, il y a [...] quelque-chose de divertissant à voir les sbires, fouillant l'appartement suspect, se demander à voix basse si le grand sabre de mamelouck qu'il a rapporté de ses voyages constitue un péril pour la sûreté de l'EtatÉtat ; ou le geôlier s'imaginer qu'il révèle le nom d'un de ses complices lorsqu'il réclame un ''Gradus'' ! Cette police est moins méchante qu'obtuse, comme ceux qui l'emploient. Même à ses échelons supérieurs, elle s'empêtre dans de risibles contradictions : ce régime sait tellement qu'il est né sans légitimité constitutionnelle qu'il en rajoute dans le juridisme pour faire oublier sa douteuse origine ; Chateaubriand se moque du soin exagéré qu'il met à respecter les formes de la loi, après en avoir violé la substance.|précisions=Il est ici question de Chateaubriand et de son incarcération.}}
{{Réf Article|titre=Les prisons du poète|auteur=Philippe Berthier|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=67|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}
 
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{{Réf Article|titre=Les prisons du poète|auteur=Philippe Berthier|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=73|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}
 
{{citation|citation=Tout relève des beaux-arts pour le regard de Chateaubriand. Même si le ''Voyage en Italie'' n'est pas ''Atala'' — le genre littéraire est complètement différent — le récit de voyage témoigne dans quelques rares passages du désir de l'écrivain de s'aventurer personnellement dans le domaine des arts plastiques : « Si j'étais Raphaël, je ferais un tableau », dit-il en admirant une jeune femme qui « ressemble à une Madone » ; quant aux femmes de Rome, ce sont presque « des statues antiques de Junon ou de Pallas, descendues de leur piédestal ». Toujours l'oeilœil d'artiste qui associe au monde de l'art les choses vues et cherche à dessiner leurs équivalents épurés dans l'écriture littéraires.}}
{{Réf Article|titre=Aux origines des ''Mémoires d'Outre-tombe'' — Les beaux arts et le ''Voyage en Italie''|auteur=Hans Peter Lund|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=79|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}