« Christian Bobin » : différence entre les versions

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== ''Une petite robe de fête'', [[w:1991|1991]] ==
{{citation|
L'état de crise est l'état naturel du monde : une guerre après l'autre, une invention après l'autre, un chiffre d'affaires sur un taux de suicides, une famine sur des parfums de luxe. Dans le monde tout se mélange. Dans le monde tout va ensemble, sauf l'amour. Il ne va avec rien. Il n'est nulle part. Il manque. Il manque comme le pain dans les périodes de guerre, comme le souffle dans la gorge des mourants. Il manque comme le temps dans les jeux de l'enfance.
}}
{{Réf Livre|titre=Une petite robe de fête
|auteur={{w|Christian Bobin}}
|éditeur=Gallimard
|collection=nrf
|année d'origine=1991
|année=1994
|page=65}}29
|ISBN=2-07-072244-9
}}
 
{{citation|
Le paysage n'est plus rien ce qui fait qu'on le traverse vite. Devant ce rien de paysage, vous prenez connaissance de l'homme fabriqué en série, de l'homme absent : il va de Paris à Tokyo, de Tokyo à New York. Il va partout sur la terre électrique, comme un cadavre répandu dans sa mort. Il prend des trains. Il prend des trains qui vont d'un point à un autre. De rien à rien. Dans sa précipitation, il amène le vide. Si souvent qu'il parle, il n'entend que lui-même. Si loin qu'il aille, il ne trouve que lui-même. Il tache de gris tout ce qu'il traverse. Il dort dans ce qu'il voit. Vous vous dites : ces gens qui voyagent tant, ils ne font plus un seul pas. Ils n'avancent pas, jamais.
}}
{{Réf Livre|titre=Une petite robe de fête
|auteur={{w|Christian Bobin}}
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|collection=nrf
|année d'origine=1991
|année=1994
|page=62
|ISBN=2-07-072244-9
}}
 
 
{{citation|Vous ouvrez le livre un vendredi soir, vous atteignez la dernière page un dimanche dans la nuit. Après, il faut sortir, retourner dans le monde. C'est difficile. C'est difficile d'aller de l'inutile, la lecture, à l'utile, le mensonge. Au sortir d'un grand livre, vous connaissez toujours ce fin malaise, ce temps de gène. Comme si l'on pouvait lire en vous. On ne va pas dans la rue avec un visage aussi nu, il faut attendre un peu.}}
{{Réf Livre|titre=Une petite robe de fête
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|éditeur=Gallimard
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|année d'origine=1991
|année=1994
|page=65}}
|page=65
|ISBN=2-07-072244-9
}}
 
{{citation|
Avec la fin de l'amour, apparaissent les rois mages : la mélancolie, le silence et la joie. Ils avancent lentement dans l'air bleu. Ils emmènent avec eux une couronne d'ombre, une larme d'or. Ils viennent de l'enfance. Ils pénètrent dans l'âme. Lentement. Jour après jour. La mélancolie, le silence et la joie. Dans cet ordre-là, toujours : le silence au milieu, au centre. <br />
La petite robe claire du silence.
}}
{{Réf Livre|titre=Une petite robe de fête
|auteur={{w|Christian Bobin}}
|éditeur=Gallimard
|collection=nrf
|année d'origine=1991
|année=1994
|page=109
|ISBN=2-07-072244-9
}}
 
== ''La dame blanche'' [[w:2007|2007]]==