« Jean Giono » : différence entre les versions

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== ''Les vraies richesses'', 1936 ==
{{Citation|
Pour ceux qui sont nés en captivité, la liberté n'est plus un aliment. <br />
Quand je vais à paris, je descends dans un petit hôtel de la rue du Dragon. Voilà sept ans que je suis fidèle à cet hôtel de ce quartier. Je suis ainsi fait qu'il me faut des racines non pas seulement à l'endroit où naturellement l'homme les a, mais sur toute la surface de mon corps. Pour vivre, il faut que je sois tout poilu de racines ; comme une sorte de fleur de mer, mais qui flotterait au milieu de la chair durcie des montagnes et des hommes.
|précisions=Incipit
}}
{{Réf Livre|titre=Les vraies richesses
|auteur=[[w:Jean Giono|Jean Giono]]
|éditeur=[[w:Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]
|année=2002
|année d'origine=1936
|page=33
|ISBN=978-2-246-12385-9
|collection=Les cahiers rouges
}}
 
{{Citation|
Je suis le compagnon en perpétuelle révolte contre ta captivité, qui que tu sois, et si tu n'es pas révolté en toi-même, soit que le travail ait tué toutes tes facultés de révolte, soit que tu aies pris goût à tes vices, je suis révolté pour toi malgré tout pour t'obliger à l'être. <br />
Je voudrais que tu te serves de moi comme d'un objet familier, d'un stylo, d'un crayon qui à l'habitude de ta main, comme de ton vêtement journalier qui s'est déjà mille fois plié dans tes entournures, comme d'un objet que le monde aurait fait pour toi, mais non pas que la civilisation aurait fait pour toi, comme un ami sur lequel on peut toujours compter.
}}
{{Réf Livre|titre=Les vraies richesses
|auteur=[[w:Jean Giono|Jean Giono]]
|éditeur=[[w:Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]
|année=2002
|année d'origine=1936
|page=40
|ISBN=978-2-246-12385-9
|collection=Les cahiers rouges
}}
 
{{Citation|
Et voilà les anciennes méthodes avec lesquelles la grande communauté des hommes a d'abord vécu, […] voilà ces anciens gestes qui faisaient si bien dans le monde. Les voilà revenus. Ils sont toujours pleins de la même force — peut-être plus grande encore. Ils sont toujours faits par des hommes et femmes têtus — peut-être encore plus têtus parce que du temps a passé — têtus et plus durs, et plus limpides que ce qu'on croyait, car le temps a passé sans toucher leur pureté. Et voilà que ces gestes arrivent à un moment où nous avons tous besoin de nous sauver si nous voulons vivre. C'est pourquoi je dis : c'est grave, avec un grand bonheur qui presque m'étouffe et me fait redevenir moi-même l'homme premier, le paysan, si bien que je ne pense plus comme avant mais lourdement pour essayer d'éclaircir par la bonne méthode. Parce que Mme Bertrand a pris la levure, de la farine, de l'eau, et qu'elle a fait du pain, non pas pour le vendre, mais pour le manger.
}}
{{Réf Livre|titre=Les vraies richesses
|auteur=[[w:Jean Giono|Jean Giono]]
|éditeur=[[w:Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]
|année=2002
|année d'origine=1936
|page=78, 79
|ISBN=978-2-246-12385-9
|collection=Les cahiers rouges
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{{Citation|
L’extraordinaire de notre condition d'homme n'est pas cette intelligence que nous nous sommes composée nous-mêmes, que nous dirigeons comme un rayon à notre gré, croyons-nous (car toujours l'inconnu la réfracte). L'extraordinaire est notre puissance de mélange, cette partie divine de nous-mêmes, toujours insoumise, et qui fait de nous l'expression du monde.
}}
{{Réf Livre|titre=Les vraies richesses
|auteur=[[w:Jean Giono|Jean Giono]]
|éditeur=[[w:Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]
|année=2002
|année d'origine=1936
|page=132
|ISBN=978-2-246-12385-9
|collection=Les cahiers rouges
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{{Citation
|citation=Nous vivons en des temps d'impureté et de désespérancesdésespérance si grandes qu'on a cru parfois que nous avions atteint les temps d'absinthe marqués par les prophètes. Vous autres, séparés de ces temps par l'absence d'illogiques désirs, maîtres d'un travail qui suffit à entretenir l'admirable pauvreté, vous ne pouvez vous imaginer la misère morale des meilleurs d'entre-nous, la misère physique d'un peuple soumis à des lois arbitraires.
}}
{{Réf Livre|titre=Les vraies richesses
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|éditeur=[[w:Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]
|année=2002
|année d'origine=1936
|page=149
|ISBN=978-2-246-12385-9
|collection=Les cahiers rouges
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