« Colonisation » : différence entre les versions

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=== [[Olivier Le Cour Grandmaison ]]===
{{Citation|Le Tocqueville des écrits consacrés à l'Algérie scelle donc les noces sanglantes de la pensée démocratique et de l'État d'exception. Il nous contraint à jeter un regard nouveau sur les origines de la colonisation et à reconsidérer nombre de nos jugements. Plus fondamentalement, plus précisément aussi, il oblige à réviser des catégories politiques et juridiques majeures car à travers lui se révèle le fait troublant que l'État de droit n'est pas contradictoire avec les massacres et les crimes contre l'humanité ; les deux coexistent parfois. Mieux, le premier prépare et exécute les seconds puisque c'est le même État qui, respectueux des droits fondamentaux pour ceux qu'il considère comme membres de la communauté nationale qu'il organise, se fait État d'exception permanent pour les hommes et les femmes qui n'en font pas partie. Ces derniers constitue un « corps d'exception » sur lequel s'applique, non la loi républicaine mais la violence et l'arbitraire de la loi martiale qui devient la règle. Avec Tocqueville, on découvre que cet État de droit, en tant qu'il est aussi un État colonial, se structure d'emblée comme un État de guerre et comme un État d'exception permanent parce qu'il est un État colonial justement.
|précisions= AÀ propos des écrits de Tocqueville sur l'Algérie.
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=== [[Bernard-Henri Lévy]]===
{{Citation|On nous avait fait le coup des aspects positifs de Vichy (bouclier, moindre mal, grandes réformes économiques et sociales...). Voilà qu’on nous refait celui du rôle positif, voire de l’œuvre humaniste, de la présence française en Afrique (équipements, santé, Savorgnan de Brazza, Lyautey, nos ancêtres les Gaulois, l’école de la République ...).[...] Le projet colonial, même s’il n’est pas le seul en cause et si les peuples d’Afrique n’ont pas attendu les négriers occidentaux pour pratiquer la traite des personnes et l’esclavage, est un projet pervers, fondé sur des règles qui font, en tant que telles, honte à une démocratie : Code de l’indigénat, racisme d’État, droit des races dites supérieures à gouverner les inférieures. L’idéologie coloniale, le corps de convictions et de fantasmes qui ont rendu possible la conquête militaire d’une partie du monde par une autre, n’est pas une idéologie génocidaire [...] mais c’est incontestablement, en revanche, une idéologie criminelle [...] : ainsi les 700 000 morts de la conquête de l’Algérie par Bugeaud et Pélissier ; ainsi les 45 000 morts de Sétif ; ainsi les 90 000 victimes de la pacification de Madagascar; j’en passe.[...] l’idée coloniale était, en soi, une idée perverse ; l’aventure coloniale a été, en son principe, une page sombre de notre Histoire ; et il y a dans le geste de ceux qui veulent réviser cette évidence, il y a dans leur aplomb, leur passion, leur enthousiasme repu de beaufs qui se lâchent, un parfum de bond en arrière que l’on n’avait pas senti depuis longtemps.
|précisions= AÀ propos de la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.
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