« Jack London » : différence entre les versions

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Ajout de citations de "Martin eden"
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|page=150
|année d'origine=1908
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== ''[[w:Martin Eden|Martin Eden]]'', 1909 ==
{{citation|
Sensation étrangement nouvelle !… Jamais aucune femme ne l'avait rendu meilleur, au contraire. Pourtant, beaucoup d'entre elles avaient fait de leur mieux, sans qu'il s'en doute. Il ignorait, étant sans vanité aucune, l'attirance des femmes vers sa belle jeunesse ; souvent même il en avait été lassé. Il se souciait peu d’amour, et l'idée d’avoir pu rendre certaines femmes meilleures, ne lui était jamais venue. Jusqu'à ce jour, il avait vécu dans la plus parfaite indifférence ; maintenant il lui semblait n'avoir eu affaire qu’à des êtres bas et des amours avilissantes, ce qui était injuste et pour elles et pour lui. Mais, prenant conscience de lui-même pour la première fois, il n’était pas en état de juger sainement et sombrait totalement dans la honte de ce qu’il croyait des souvenirs infâmes.
}}
{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=49
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}
 
{{citation|
D'ailleurs, Martin ne sentait plus le besoin d’alcool. Il était ivre de mille autres façons nouvelles, bien plus graves, ivre de Ruth qui avait embrasé son cœur d’amour et de désir d’immortalité ; ivre de lecture, ce qui avait déchaîné en lui d’innombrables aspirations ; ivre enfin de sa force, doublée par les soins qu’il prenait de son corps et qui lui donnaient un équilibre joyeux et magnifique.
}}
{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=69
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}
 
{{citation|
Imbécile ! criait-il à son image dans le miroir. Tu voulais écrire, tu essayais d’écrire. Qu’est-ce que tu avais dans le ventre ? Quelques notions enfantines, quelques sentiments encore imprécis, beaucoup de beauté mal digérée, une énorme ignorance, un cœur plein d’amour à en éclater, une ambition aussi grande que ton amour, que ton ignorance. Et tu voulais écrire ! mais tu commences aujourd'hui seulement à acquérir en toi ce qu’il faut pour ça ! Tu voulais créer de la beauté ! et tu ne savais rien de ce qui fait la beauté ! Tu voulais parler de la vie, et tu ignorais tout ce qui fait l'essence même de la vie ! Tu voulais parler de l’univers et des problèmes de l’existence, quand l’univers n’était pour toi qu’un rébus chinois ! Mais courage, Martin, mon vieux ! Il y a de l’espoir, cette fois, bien que tu sois encore très ignorant. Un beau jour, avec de la chance, tu sauras à peu près tout ce qu’on peut savoir. Ce jour là tu écriras.
}}
{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=152
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}
 
{{citation|
Cette histoire s'appelait « Aventure » et c’était l'apothéose de l'aventure, non pas de la banale aventure des livres d’images, mais de la véritable aventure infidèle et capricieuse, guide féroce, formidable dans ses punitions et formidable dans ses récompenses, celle qui exige une terrible patience et le labeur qui tue, qui offre le triomphal ensoleillement, ou la mort lugubre après la famine et les délires affreux de la fièvre, à travers la sueur, le sang et la vermine, celle qui conduit, parmi les ignobles contacts, aux sommets magnifiques, et à la domination du monde.
}}
{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=152
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}
 
{{citation|
Ce n'est pas d’être célèbre, c'est la manière d’y arriver qui compte.
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{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=177
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}
 
{{citation|
– Je vais vous dire, interrompit Martin. Quatre vingt dix pour cent des rédacteurs sont des ratés, qui n'ont pas réussi comme écrivains. Ne croyez pas qu'ils préfèrent leur corvée bureaucratique, leur asservissement au public et aux commanditaires, à la joie d'écrire. Ils ont essayé d’écrire et ils n'ont pas pu. Et voilà justement le paradoxe idiot de la chose : toutes les portes de la littérature sont gardées par ces cerbères : les ratés de la littérature. Éditeurs, rédacteurs, directeurs des services littéraires des revues et librairies, tous, ou presque tous, ont voulu écrire et n’ont pas réussi. Et ce sont ces gens là, qui ont prouvé leur manque d’originalité et de talent, qui sont chargés de juger l’originalité et le talent des autres.
}}
{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=364
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}
 
{{citation|
– Mais… si toutes les portes sont fermées ainsi que vous le démontrez, comment les grands écrivains ont-ils fait pour arriver ?… <br />
– En accomplissant l’impossible, répondit-il. Ils ont fait des choses si merveilleuses, si inouïes, qu'à leur flamme les portes d’airains ont fondu. Ils sont arrivés par miracle, à mille contre un. Ils son arrivés, parce qu’ils étaient pareils aux « géants balafrés » de Carlyle, que rien ne peut abattre. Et voilà ce qu'il faut que j’accomplisse : l'impossible.
}}
{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=365
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}
 
{{citation|
– […] Elle vous aimera autant que n’importe lequel de ces misérables produits des serres chaudes de la bourgeoisie. <br />
– Misérables ? protesta Martin. <br />
– Parfaitement. Misérables et timorés, timorés devant la vie et confits dans la petite morale mesquine qu’on leur a inculquée. Ils vous aimeront, Martin, mais ils aimeront davantage leur chère petite morale. Ce qu’il vous faut, c’est le magnifique abandon de soi-même, une grande âme libre, un papillon étincelant, et non la petite mite grise. Oh ! vous vous fatiguerez vite, d’ailleurs, de ces puérilités féminines, si vous avez le malheur de vivre. Mais vous ne vivrez pas. Vous ne retournerez pas à vos bateaux et à votre mer : vous traînerez dans ces villes putrides, plus tard vous pourrirez et alors vous mourrez.
}}
{{Réf Livre
|titre=Martin Eden
|auteur=Jack London
|traducteur=Claude Cendrée
|éditeur= L'Accolade Éditions
|année=2016
|année d'origine=1909
|page=395
|ISBN=979-10-95428-17-6
}}