« Michel Déon » : différence entre les versions

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== Citations ==
=== ''[[w:Les Poneys sauvages|Les poneysPoneys sauvages]]'', 1970 ===
{{Citation
|citation=Il me suffit de soulever encore en pensée la fenêtre en guillotine pour revoir au petit matin la brume argentée de la clairière, le ciel blanc au dessus des arbres et, broutant l'herbe éclatante de rosée, les poneys aux longs poils humides, brillants comme de la soie. Le souffle retenu, je restais immobile, buvant l'air froid jusqu'à ce qu'un des poneys m'aperçût et se mît à hennir. Alors le troupeau redressait la tête dans ma direction, et après un court frémissement de l'échine, trottait vers la lisière de la forêt où il s'arrêtait encore quelques secondes avant de disparaître.}}
{{Réf Livre|titre=[[w:Les Poneys sauvages|Les poneysPoneys sauvages]]
|auteur=[[w:Michel Déon|Michel Déon]]
|éditeur=[[w:Éditions Gallimard|Gallimard]]
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J'ai travaillé dans une usine d'engrais. L'odorat s'y atrophie. Tout s'atrophie d'ailleurs dans le monde moderne. Tout sauf le sexe. On n'en a jamais autant parlé. C'est l'élément le plus flatté, le plus satisfait de la machine humaine. Tout pour lui. Il faut baiser et jouir. Je m'y suis mis comme les autres, avec du retard, mais je rattraperai le temps perdu. Je veux être de mon temps.
}}
{{Réf Livre|titre=[[w:Les Poneys sauvages|Les poneysPoneys sauvages]]
|auteur=[[w:Michel Déon|Michel Déon]]
|éditeur=[[w:Éditions Gallimard|Gallimard]]
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{{Citation
|citation=Le jour de mon départ, nous nous sommes longuement serré la main. Ce n'est pas un de ces imbéciles qui vous broient les phalanges pour vous faire croire à leur franchise. Non il préfère un chaud contact, paume contre paume, l'enveloppante caresse de l'amitié. On ne lui échappe pas. Sa méfiance naturelle une fois évanouie, son regard dit tout. Figurez-vous que je suis très fier de lui avoir plu, d'avoir été, du moins en certaines circonstances, à sa hauteur. Il m'a fait don d'un peu de son courage et auprès de lui, j'ai retouvé ma qualité d'homme. Naturellement, il était tard aux yeux des autres, aux yeux de Daniel surtout, mais je ne quête plus d'autre approbation que la mienne.}}
{{Réf Livre|titre=[[w:Les Poneys sauvages|Les poneysPoneys sauvages]]
|auteur=[[w:Michel Déon|Michel Déon]]
|éditeur=[[w:Éditions Gallimard|Gallimard]]
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{{Citation|
Assunta apparut, un seau de lait de chèvre à la main. La lumière moins crue de cette fin d'après-midi adoucissait son visage. Elle n'avait pas la noblesse totale de Béatrice, mais une autre beauté émanait d'elle, un accord parfait avec sa vie, sa ferme, la tonnelle, les animaux qui l'entouraient. Souveraine de son royaume indisputé. Là-haut, dans la lavande, travaillait l'homme de son choix, un bel homme, mince dans sa chemise blanche, son pantalon noir serré à la taille par une ceinture de drap bleu qui tournait plusieurs fois autour des hanches.
}}
{{Réf Livre|titre=[[w:Je vous écris d'Italie|Je vous écris d'Italie...]]
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{{Citation
|citation=<poem> Tu es décidé à partir ? demanda-t-elle.
Je suis déjà parti, tu ne le vois pas ?
Et où iras-tu ?
Devant moi.
Il disait « devant moi » comme il aurait dit « dans le vide » ou « dans l'oubli ».
Pourquoi ne retournez-vous pas en Allemagne ? dit Jacques.
Monsieur, je n'ai pas encore pardonné à l'Allemagne.
D'autres lui pardonnent tous les jours ! Vous ne serez quand même pas le dernier !
[[Friedrich Hölderlin|Hölderlin]] a écrit : « Vivre est une mort, et la mort, elle aussi, est une vie ».</poem>
}}
{{Réf Livre|titre=[[w:Je vous écris d'Italie|Je vous écris d'Italie...]]