« Mère » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
La fée Didier (discussion | contributions)
Annulation des modifications 252939 de 2A01:E34:EEE5:E9A0:1C80:DB00:A48C:BD14 (discussion) : retrait injustifié
mAucun résumé des modifications
Balise : Éditeur de wikicode 2017
Ligne 1 :
La '''{{w|mère}}''' est le parent biologique ou social de sexe féminin d'un enfant, ou de toute autre personne.
 
===A ranger===
Ligne 7 :
 
====Henri Laborit====
{{citation|citation=Ne sachant pas qu'il existe dans un milieu différent, l'enfant va mémoriser [...] l'odeur de sa mère, sa chaleur et son visage. Il s'agit sans doute là d'un processus analogue à celui de "l'empreinte" décrit par [[w:Konrad Lorenz|K. Lorenz]] chez ses oies. En résumé, des réflexes conditionnés établissent des rapports entre une récompense, l'assouvissement d'un besoin fondamental et les stimuli sensoriels d'origine externe qui les accompagnent. Lorsque vers le huitième ou dixième mois, son action progressive sur le milieu lui fera prendre conscience de son existence distincte du milieu qui l'entoure, il va découvrir que sa mère [...] n'appartient pas qu'à lui seul. L'enfant comprendra d'un seul coup qu'il peut perdre en partie sa gratification et découvrira l'œdipe, la jalousie et l'amour malheureux.}}
{{réf Livre|auteur=[[w: Henri Laborit|Henri Laborit]]
|titre=Éloge de la fuite
Ligne 18 :
 
====Romain Gary====
{{citation|citation= Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. CaÇa vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte la dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passés à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurai pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.}}
{{Réf Livre
|titre=La Promesse de l'aube
Ligne 30 :
 
====Margaret Mitchell====
{{citation|citation=Elle n'avait jamais eu une seule amie et cela ne lui avait pas manqué. Pour elle, toutes les femmes, y compris ses deux sœurs, étaient des ennemies naturelles lancées à la poursuite de la même proie, l'homme. Toutes les femmes, à l'exception de sa mère. Ellen O'Hara était différente et Scarlett la considérait comme un être sacré, étranger à tout le reste de l'humanité. EtantÉtant enfant, Scarlett avait confondu sa mère avec la Sainte Vierge, et maintenant qu'elle était plus âgée elle ne voyait pas pourquoi elle changerait d'opinion. Pour elle, Ellen représentait la sécurité totale que seuls le Paradis ou une mère peuvent donner. Elle savait que sa mère était l'incarnation de la justice, de la vérité, de la tendresse aimante, d'une profonde sagesse, bref, qu'elle était une grande dame.}}
{{Réf Livre|titre=Autant en emporte le vent|auteur=Margaret Mitchell|éditeur=Quarto Gallimard|année=1936|page=77|tome=|partie=I|chapitre=III|traducteur=Pierre-François Caillé}}
 
=== Correspondance ===
==== [[Antoine de Saint-Exupéry]], ''Lettres à sa mère'', 1955 ====
{{citation|citation=Ma mère, vous vous penchiez sur nous, sur ce départ d'anges et pour que le voyage soit paisible, pour que rien n'agitât nos rêves, vous effaciez du drap ce pli, cette ombre, cette houle...houle…
}}
{{Réf Livre
Ligne 69 :
 
=== Nouvelle ===
==== [[Joyce Mansour]], ''Infiniment...Infiniment… sur le gazon'', 1963 ====
{{Citation|citation=« Tu aurais pu attendre de me mettre en terre avant de me narguer comme ça, tous les jours à l'heure de la sieste. Moi qui n'ai jamais regardé un autre homme que ton père », disait-elle quand je me levais précipitamment sans entamer le dessert pour appeler l'ascenseur, répondre au téléphone, fermer la fenêtre, m'habiller, me déshabiller, m'agiter enfin en attendant l'arrivée bruyante de mon amant. La vieille se plaignait mais, le moment venu, c'était toujours elle qui ouvrait la porte à Arnaud. Bégayante, la langue alourdie par une épaisse couche de honte, ma mère aux jambes de crapaud et sexe à grosses mailles ne pouvait s'empêcher de le saluer avec le cérémonial dû à un roi. « Elle se surpasse, ta vieille », dit Arnaud le jour où elle lui offrit spontanément là, dans l'entrée, sous la lampe en fer forgé et le portrait du général, la pipe et les pantoufles de mon père. Geste qui n'empêcha nullement celui-ci de se promener, vêtu seulement des cuisses poilues de sa brune compagne drapées artistiquement autour de son cou et, de son éternelle cigarette, vite allumée, salement éteinte, jamais posée sans intention de faire mal, nu sous les yeux horrifiés de ma mère.}} {{Réf Article|titre=Infiniment...Infiniment… sur le gazon|auteur=[[Joyce Mansour]]|publication=La Brèche|numéro=4|date=Février 1963|page=62}}
 
=== Prose poétique ===
Ligne 83 :
 
==== [[Anne Calife]], ''Paul et le Chat'', 2004 ====
{{Citation|citation=À trois heures, je dus sortir, mon portable ne recevait pas bien à l'intérieur. Le Chat me suivit dans le jardin, abandonnant panier et chatons. Elle ne cessait de miauler en me fixant. Je ne comprenais plus ce qu’on me disait. Partagée, divisée, en deux moitiés de Chat, elle ne savait plus quoi faire : abandonner sa portée ou demeurer seule avec les cinq tyrans. Elle aurait préféré l’abandon plutôt que le tête-à-tête avec eux.
 
À cet endroit du texte, je me rends compte que j'emploie l'article défini « elle » pour désigner le Chat. Je l'ai corrigé puis rétabli. Le « il » ne sonne pas. Le Chat était devenu féminin, non par une logique de reproduction, mais en raison de sa division, de son hésitation.
Dissociée, divisée, elle relevait de la Mère : partagée entre soi et d'autres êtres.}}
{{Réf Livre|titre=Paul et le Chat |auteur= Anne Calife|éditeur=Mercure de France, réeditionréédition Menthol House|année=2004|page=38|ISBN=978-2-7152-2482-6}}
 
{{Citation|citation=Mère… et donc chargée de le soulever pour le poser devant ce qu’il convoitait. Ainsi les croquettes du Chat le fascinent : il hurle pour que je le place à côté de l’écuelle. Lorsque Paul manifeste sa volonté de changer d’endroit, une pointe de vert apparaît dans le bleu de ses yeux.
Sans cris, sans pleurs, sans phrases, je sais deviner son désir aux variations de couleur de son iris. Et je le change aussitôt de place.
 
Ligne 101 :
Pire que l'explosion des bombes. }}
 
{{Réf Livre|titre=Paul et le Chat |auteur= Anne Calife|éditeur=Mercure de France, réeditionréédition Menthol House|année=2004|page=42|ISBN=978-2-7152-2482-6}}
 
=== Roman ===
Ligne 118 :
=== [[Alberto Eiguer]], ''Le Pervers narcissique et son complice'', 1989 ===
 
{{citation|citation=Si ''la mère'' « entend [...] inclure l'enfant en elle-même une fois pour toutes, cet enfant narcissiquement séduit doit être comme s'il n'était pas né. Il ne faut pas qu'il opère cette seconde naissance qu'est la naissance psychique ; il ne faut pas qu'il croisse, qu'il pense, qu'il désire, qu'il rêve. Il restera pour la mère un rêve incarné : un fétiche vivant. Mais peut-il encore avoir des rêves, celui qui ''est'' un rêve ? Pas plus que de rêver, il devra penser : la séduction narcissique ne tolère ni le désir ni la pensée, qui sont preuves d'insurrection ». Et Racamier ajoute que pour éviter qu'il ne ''soit'', il faut le nourrir sans cesse. Pour éviter qu'il ne désire, il faut désirer à sa place. |précisions= Il est question ici de la mère perverse narcissique.}}
{{Réf Livre|titre=Le pervers narcissique et son complice|auteur=[[Alberto Eiguer]]|éditeur=Dunot|collection=Psychismes|année=1989|page=26|partie=I. Le Champ de la perversion narcissique|chapitre=Définition et description générale|section=Séduction narcissique|ISBN=2 10 002843 X}}
 
Ligne 134 :
== Psychologie ==
=== [[Mary Esther Harding]], ''Les Mystères de la femme'', 1953 ===
{{citation|citation=[Les hommes] cherchent [...] à prévenir le pouvoir redouté de la femme en la poussant à adopter envers eux une attitude maternelle [...]. Il ne se sentira pourtant pas tout à fait délivré de son appréhension car en considérant la femme comme une mère, il se transforme lui-même en enfant et risque ainsi de pâtir de son propre enfantillage. Dans ce cas, il peut être victime de sa propre faiblesse qui, une fois de plus, rend la femme maîtresse de la situation.}}
{{Réf Livre|titre=Les Mystères de la femme|auteur=[[Mary Esther Harding]]|traducteur=Eveline Mahyère|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite Bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1953|page=63|chapitre=II. La lune, dispensatrice de fertilité|ISBN=2-228-89431-1}}
 
==Citations ==
{{citation|citation=Le langage de ces tribus australiennes présente une particularité [...] un homme appelle ''père'' non seulement celui qui l'a engendré, mais aussi tout homme qui, d'après les coutumes de la tribu, aurait pu épouser sa mère et devenir son père ; il appelle ''mère'' toute femme qui, sans enfreindre les coutumes de la tribu, aurait pu devenir réellement sa mère ; il appelle ''frères et sœurs'' non seulement les enfants de ses véritables parents, mais aussi les enfants de toutes les autres personnes qui auraient pu être ses parents.}}
{{Réf Livre|titre=[[w:Totem et tabou|Totem et tabou]]|auteur=Sigmund Freud|éditeur=Presses universitaires de France|année=1988|ISBN=2-228-88127-9|page=19|traducteur=Serge Jankélévitch}}
 
{{citation|citation=J’ai dix-neuf ans et je n’ai pas encore compris ma mère, ses caresses, sa sucrerie, ses mamours, puis ses refus, ses silences suivis de larmes, et de nouveau l'œil en coulisse et ses appels à la raison.}}
{{Réf Livre
|titre de la contribution=Au seuil de la Pampa
Ligne 150 :
|page=61}}
 
{{citation|citation=<poem>...Je…Je sais. Votre mère. Vous me l’avez déjà dit.
- Elle m’a toujours refusé son entrée. La mère ne serait-ce donc qu’une sortie ? Une porte doit se pousser dans les deux sens il me semble.</poem>}}
{{Réf Livre
Ligne 160 :
|page=64}}
 
{{citation|citation=Chaque livre est très différent, c'est assez dur de juger. C'est, j'imagine, comme pour une mère de famille nombreuse. Elle ne peut pas dire quel fils elle préfère, mais elle saura lequel aura le plus de succès avec les filles, qui est le plus romantique, et elle saura en elle-même, en fin de compte, qui elle préfère, même si c'est dur pour elle de l'avouer officiellement, surtout à un journaliste...journaliste…|précisions=Jérôme Mulot, à qui l'on demande le regard qu'il jette sur 6 ans de publication.
}}
{{Réf Article|titre=Notre tasse d'athée |auteur=Sabrina Champenois |publication= Libération|numéro=9257 |date=17-02-2011 |page= II}}
Ligne 171 :
|}}
 
{{citation|citation=<poem>
De toutes les façons vous avez droit de plaire,
Mais surtout vous savez nous charmer en ce jour :
Ligne 187 :
}}
 
{{citation|citation=Je n'aime ni la douleur ni la jouissance, le monde de la femme a beau me charmer qu'il ne me convainc, la femme présente en ma Mère ne m'attira jamais, mes profondeurs sont impassibles, je hais le désir et la crainte, Madame Mère n'était pas sans admirer ces dispositions, elle y voyait la source de ma liberté. La mort ne m'ébranlera pas longtemps, puisque rien ne m'affecte désormais et que Madame Mère emporte le reliquat de mes angoisses, sa fin achève de me libérer et je ne vois plus qu'ordre sous mes pieds, le chaos se dissipe, la lumière est partout et je sens naître en moi comme une tranquille assurance.}}
{{Réf Livre|titre=Post Mortem|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=La Merveilleuse Collection|année=1968|page=83}}
 
== Voir aussi ==
 
* [[Mère juive]]
 
Récupérée de « https://fr.wikiquote.org/wiki/Mère »