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=== ''Cadix, ou la diagonale du fou'', 2011 ===
{{citation|citation=
{{citation|citation=Ce sera un voyage court et dur.... Très dur. Autre silence. Puis résonne le rire du second dans l'obscurité, jusqu'à ce qu'une quinte de toux vienne l'interrompre. Le cigare décrit une courbe rougeoyante en passant par dessus la lisse pour aller s'éteindre dans la mer. Cap sur Rota, commandant, et après, que le diable reconnaisse les siens.}}
Elle reste près de la fenêtre, écoutant le silence de la ville. Même avec la persienne baissée, l'air chaud de l'extérieur s'infiltre par les fentes. Les jours de fort levant sont terminés, et Cadix ressemble à un navire endormi dans l'eau tiède et calme, encalminé dans sa propre mer des Sargasses. Un Vaisseau fantôme dont Lolita Palma serait à elle seule tout l'équipage. Ou l'unique survivante. C'est ainsi qu'elle se trouve en ce moment, dans le silence et la chaleur qui l'entourent, adossé au mur, pensant à Pepe Lobo. Son corps est mouillé, la peau de sa nuque humide. De minuscules gouttes de sueur glissent sur la naissance de ses cuisses nues sous la soie.
}}
{{Réf Livre|titre=Cadix, ou la diagonale du fou
|auteur=[[w:Arturo Pérez-Reverte|Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2011
|page=262
}}
 
{{citation|citation=
Un silence, avec en bruit de fond le crépitement de la pluie. Ils cheminent sur les pavés de la rue des Doublons en longeant les façades. La maison des Palma est à vingt pas, au coin. Lorsque la femme parle de nouveau, son ton a changé. <br />
– J'envie votre liberté, monsieur Lobo. <br />
Un ton plus froid. Neutre. Le ''monsieur'' remet beaucoup de choses à leur place. <br />
– Je ne définirais pas cela ainsi, répond le corsaire. <br />
– Vous ne comprenez pas, capitaine. <br />
Ils sont arrivés à la porte principale de la maison, à l'abri du vaste couloir obscur qui mène au patio et à ses grands pots de fougères. Pepe Lobo ôte son chapeau et le secoue pendant qu'elle ferme le parapluie. Il sent la veste humide peser sur ses épaules. Ses souliers à boucle d'argent, transformés en éponges, répandent une flaque sur les dalles. <br />
– Est libre celui auquel les choses arrivent telles qu'il les a voulues…, dit-elle. Celui à qui personne d'autre que lui-même ne met d'entraves.
}}
{{Réf Livre|titre=Cadix, ou la diagonale du fou
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2011
|page=486
}}
 
{{citation|citation=
À présent, c'est lui qui ne répond pas, et Lolita ressent une excitation intérieure, singulière. La certitude d'un vague pouvoir sur l'homme qu'elle a devant elle. Quelque chose qui semble dilué dans son atavisme de femme, fait de chair et de siècles. Elle observe la barbe rasée depuis plusieurs heures qui repousse déjà ; noircissant le menton dur, solide, entre les favoris qui arrivent presque aux commissures des lèvres. Un instant, elle se demande quelle odeur a sa peau.
}}
{{Réf Livre|titre=Cadix, ou la diagonale du fou
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2011
|page=619
}}
 
{{citation|citation=
Sa voix est restée calme, comme un regret sincère qui passerait doucement entre eux deux. Elle ne peut plus voir les yeux de l'homme, mais elle observe son hochement de tête découragé. <br />
– Cadix, l'entend-elle dire tout bas. <br />
– Oui. Cadix. <br />
Alors seulement elle s'enhardit jusqu'à le toucher, d'un geste timide comme celui d'un enfant qui ose s'approcher d'un animal en colère. Elle pose sur le bras de l'homme une main si légère qu'elle semble ne rien peser. Et elle sent sous ses doigts, à travers le drap de la veste, frissonner les muscles tendus du corsaire.
}}
{{Réf Livre|titre=Cadix, ou la diagonale du fou
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2011
|page=691-692
}}
 
{{citation|citation=Ce sera un voyage court et dur....dur… Très dur. Autre silence. Puis résonne le rire du second dans l'obscurité, jusqu'à ce qu'une quinte de toux vienne l'interrompre. Le cigare décrit une courbe rougeoyante en passant par dessus la lisse pour aller s'éteindre dans la mer. Cap sur Rota, commandant, et après, que le diable reconnaisse les siens.}}
{{Réf Livre|titre=Cadix, ou la diagonale du fou
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil