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« Un rêve m’obsédait.
J’imaginais la naissance d’un mouvement baptisé ''confrérie des chemins noirs''.
Non contents de tracer un réseau de traverse, les chemins noirs pouvaient aussi définir les cheminements mentaux que nous emprunterions pour nous soustraire à l’époque.
Dessinés sur la carte et serpentant au sol ils se prolongeraient ainsi en nous-mêmes, composeraient une cartographie mentale de l’esquive.
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En somme, se détourner.
Mieux encore ! Disparaître.
« Dissimule ta vie », disait [[Épicure]] dans l’une de ses maximes (en l’occurrence c’était peu réussi car on se souvenait de lui deux millénaires après sa mort).
Il avait donné là une devise pour les chemins noirs. <br />
 
Nous serions de grandes troupes sur ces contre-allées car nous étions nombreux à développer une allergie aux illusions virtuelles.
Les sommations de l’époque nous fatiguaient : ''Enjoy ! Take care ! Be safe ! Be connected !''
Nous étions dégoûtés du clignotement des villes.
Si nous écrasions à coups de talon les écrans livides de nos vies high-tech s’ouvrirait un chemin noir, une lueur de tunnel à travers le dispositif.
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C’était un carton d’invitation à ficher le camp.
Vivre me semblait le synonyme de « s’échapper ».
[[Napoléon Bonaparte|Napoléon]] avait dit au Général de Caulaincourt dans le traîneau qui les ramenait à Paris après le passage de la Berezina :
« Il y a deux sortes d’hommes, ceux qui commandent et ceux qui obéissent. »
Du temps où je m’étais passionnément intéressé à l’Empire, jusqu’à prendre mon bain coiffé d’un bicorne, j’avais trouvé cette phrase définitive.