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La '''{{w|mère}}''' est le parent biologique ou social de sexe féminin d'un enfant, ou de toute autre personne.
 
===A ranger===
====Henri Laborit====
{{citation|citation=Ne sachant pas qu'il existe dans un milieu différent, l'enfant va mémoriser […] l'odeur de sa mère, sa chaleur et son visage. Il s'agit sans doute là d'un processus analogue à celui de "l'empreinte" décrit par [[w:Konrad Lorenz|K. Lorenz]] chez ses oies. En résumé, des réflexes conditionnés établissent des rapports entre une récompense, l'assouvissement d'un besoin fondamental et les stimuli sensoriels d'origine externe qui les accompagnent. Lorsque vers le huitième ou dixième mois, son action progressive sur le milieu lui fera prendre conscience de son existence distincte du milieu qui l'entoure, il va découvrir que sa mère […] n'appartient pas qu'à lui seul. L'enfant comprendra d'un seul coup qu'il peut perdre en partie sa gratification et découvrira l'œdipe, la jalousie et l'amour malheureux.}}
{{réf Livre|auteur=[[w: Henri Laborit|Henri Laborit]]
|titre=Éloge de la fuite
|éditeur=Édition Robert Laffont, Gallimard, collection Folio essais
|ISBN=2-07-032283-1
|année=1985
|année d'origine=1976
|page=55
}}
 
====Romain Gary====
{{citation|citation= Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte la dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passés à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurai pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.}}
{{Réf Livre
|titre=La Promesse de l'aube
|auteur=Romain Gary
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio
|année=1973
|année d'origine=1960
|page=132
|ISBN=2070363732}}
 
====Margaret Mitchell====
{{citation|citation=Elle n'avait jamais eu une seule amie et cela ne lui avait pas manqué. Pour elle, toutes les femmes, y compris ses deux sœurs, étaient des ennemies naturelles lancées à la poursuite de la même proie, l'homme. Toutes les femmes, à l'exception de sa mère. Ellen O'Hara était différente et Scarlett la considérait comme un être sacré, étranger à tout le reste de l'humanité. Étant enfant, Scarlett avait confondu sa mère avec la Sainte Vierge, et maintenant qu'elle était plus âgée elle ne voyait pas pourquoi elle changerait d'opinion. Pour elle, Ellen représentait la sécurité totale que seuls le Paradis ou une mère peuvent donner. Elle savait que sa mère était l'incarnation de la justice, de la vérité, de la tendresse aimante, d'une profonde sagesse, bref, qu'elle était une grande dame.}}
{{Réf Livre|titre=Autant en emporte le vent|auteur=Margaret Mitchell|éditeur=Quarto Gallimard|année=1936|page=77|tome=|partie=I|chapitre=III|traducteur=Pierre-François Caillé}}
 
=== Correspondance ===
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{{Réf Livre
|titre=Lettres à sa mère
|auteur=[[Antoine de Saint-Exupéry]]
|éditeur=Gallimard
|année=2005
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{{Réf Livre
|titre=Lettres à sa mère
|auteur=[[Antoine de Saint-Exupéry]]
|éditeur=Gallimard
|année=2005
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=== Essai ===
====[[Henri Laborit]], ''Éloge de la fuite'', 1985====
{{citation|citation=Ne sachant pas qu'il existe dans un milieu différent, l'enfant va mémoriser […] l'odeur de sa mère, sa chaleur et son visage. Il s'agit sans doute là d'un processus analogue à celui de "l'empreinte" décrit par [[w:Konrad Lorenz|K. Lorenz]] chez ses oies. En résumé, des réflexes conditionnés établissent des rapports entre une récompense, l'assouvissement d'un besoin fondamental et les stimuli sensoriels d'origine externe qui les accompagnent. Lorsque vers le huitième ou dixième mois, son action progressive sur le milieu lui fera prendre conscience de son existence distincte du milieu qui l'entoure, il va découvrir que sa mère […] n'appartient pas qu'à lui seul. L'enfant comprendra d'un seul coup qu'il peut perdre en partie sa gratification et découvrira l'œdipe, la jalousie et l'amour malheureux.}}
{{réf Livre|auteur=[[w: Henri Laborit|Henri Laborit]]
|titre=Éloge de la fuite
|éditeur=Édition Robert Laffont, Gallimard, collection Folio essais
|ISBN=2-07-032283-1
|année=1985
|année d'origine=1976
|page=55
}}
 
==== [[Pierre Choderlos de Laclos]], ''Traité sur l'éducation des femmes'', 1903 ====
{{Citation|citation=La femme naturelle est plus heureuse ; rien ne la prive, rien ne la sépare de l'objet de son affection ; tous ses soins lui vont être consacrés ; peu d'heures après l'enfantement, elle se lève, elle va baigner son enfant dans un ruisseau voisin; elle s'y baigne elle-même ; puis après s'être séchée sur le gazon, elle le sèche à son tour, non par des frictions irritantes, non en l'exposant à une chaleur ''dessicative'', mais en le plaçant sur son sein; c'est là qu'il trouve à la fois une chaleur salutaire et une nourriture qui lui convient.}}
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À cet endroit du texte, je me rends compte que j'emploie l'article défini « elle » pour désigner le Chat. Je l'ai corrigé puis rétabli. Le « il » ne sonne pas. Le Chat était devenu féminin, non par une logique de reproduction, mais en raison de sa division, de son hésitation.
Dissociée, divisée, elle relevait de la Mère : partagée entre soi et d'autres êtres.}}
{{Réf Livre|titre=Paul et le Chat |auteur= [[Anne Calife]]|éditeur=Mercure de France, réédition Menthol House|année=2004|page=38|ISBN=2-7152-2482-6}}
 
{{Citation|citation=Mère… et donc chargée de le soulever pour le poser devant ce qu’il convoitait. Ainsi les croquettes du Chat le fascinent : il hurle pour que je le place à côté de l’écuelle. Lorsque Paul manifeste sa volonté de changer d’endroit, une pointe de vert apparaît dans le bleu de ses yeux.
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Pire que l'explosion des bombes. }}
 
{{Réf Livre|titre=Paul et le Chat |auteur= [[Anne Calife]]|éditeur=Mercure de France, réédition Menthol House|année=2004|page=42|ISBN=2-7152-2482-6}}
 
=== Roman ===
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{{Réf Livre
|titre=La Plus que vive
|auteur=[[Christian Bobin]]
|éditeur=Gallimard
|collection=L'un et l'autre
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{{Citation|citation=« Où sont les enfants ? » Elle surgissait, essoufflée par sa quête constante de mère-chienne trop tendre, tête levée et flairant le vent. Ses bras emmanchés de toile blanche disaient qu’elle venait de pétrir la pâte à galette, ou le pudding saucé d’un brûlant velours de rhum et de confitures. Un grand tablier bleu la ceignait, si elle avait lavé la havanaise, et quelquefois elle agitait un étendard de papier jaune craquant, le papier de la boucherie ; c’est qu’elle espérait rassembler, en même temps que ses enfants égaillés, ses chattes vagabondes, affamées de viande crue…}}
{{Réf Livre|titre=La Maison de Claudine|auteur=[[Colette]]|éditeur=Imprimerie Moderne de Nantes|collection=Super-Bibliothèque|année=1976|année d'origine=1922|page=13|section=Où sont les enfants ?|ISBN=2-261-00093-6}}
 
====[[Romain Gary]], ''La Promesse de l'aube'', 1960====
{{citation|citation= Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte la dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passés à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurai pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.}}
{{Réf Livre
|titre=La Promesse de l'aube
|auteur====[[Romain Gary====]]
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio
|année=1973
|année d'origine=1960
|page=132
|ISBN=2070363732}}
 
==== [[James Joyce]], ''Ulysse'', 1922 ====
{{Citation|citation=Laid et nul ; cou tout en longueur, cheveux broussailleux et une tache d'encre bave de limaçon. Pourtant une créature l'avait aimé, porté dans ses bras et dans son cœur. Sans elle, la race des hommes l'eût foulé aux pieds, flaque limaçon en bouillie. Elle avait aimé ce faible sang acqueux tiré du sien. Cela était-il donc réel ? La seule chose sûre en ce monde ? Le corps prostré de sa mère le fougueux Colomban dans son zèle saint l'enjamba. Elle n'était plus ; le squelette tremblant d'une brindille brûlée par le feu, une odeur de bois de rose et de cendre mouillée. Elle l'avait sauvé des pieds qui écrasent et avait disparu, ayant à peine été. Une pauvre âme partie aux cieux ; et dans la lande, sous les clignotantes étoiles, l'œil implacable et brasillant, grattait la terre, écoutait, rejetait la terre ; écoutait, scrappait et scrappait.}}
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=[[James Joyce]]|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=44|ISBN=2-07-040018-2}}
 
====Margaret Mitchell, ''Autant en emporte le vent'', 1936====
{{citation|citation=Elle n'avait jamais eu une seule amie et cela ne lui avait pas manqué. Pour elle, toutes les femmes, y compris ses deux sœurs, étaient des ennemies naturelles lancées à la poursuite de la même proie, l'homme. Toutes les femmes, à l'exception de sa mère. Ellen O'Hara était différente et Scarlett la considérait comme un être sacré, étranger à tout le reste de l'humanité. Étant enfant, Scarlett avait confondu sa mère avec la Sainte Vierge, et maintenant qu'elle était plus âgée elle ne voyait pas pourquoi elle changerait d'opinion. Pour elle, Ellen représentait la sécurité totale que seuls le Paradis ou une mère peuvent donner. Elle savait que sa mère était l'incarnation de la justice, de la vérité, de la tendresse aimante, d'une profonde sagesse, bref, qu'elle était une grande dame.}}
{{Réf Livre|titre=Autant en emporte le vent|auteur=Margaret Mitchell|éditeur=Quarto Gallimard|année=1936|page=77|tome=|partie=I|chapitre=III|traducteur=Pierre-François Caillé}}
 
== Psychanalyse ==
==== [[Alberto Eiguer]], ''Le Pervers narcissique et son complice'', 1989 ====
 
{{citation|citation=Si ''la mère'' « entend […] inclure l'enfant en elle-même une fois pour toutes, cet enfant narcissiquement séduit doit être comme s'il n'était pas né. Il ne faut pas qu'il opère cette seconde naissance qu'est la naissance psychique ; il ne faut pas qu'il croisse, qu'il pense, qu'il désire, qu'il rêve. Il restera pour la mère un rêve incarné : un fétiche vivant. Mais peut-il encore avoir des rêves, celui qui ''est'' un rêve ? Pas plus que de rêver, il devra penser : la séduction narcissique ne tolère ni le désir ni la pensée, qui sont preuves d'insurrection ». Et Racamier ajoute que pour éviter qu'il ne ''soit'', il faut le nourrir sans cesse. Pour éviter qu'il ne désire, il faut désirer à sa place. |précisions= Il est question ici de la mère perverse narcissique.}}
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{{Réf Livre|titre=Le pervers narcissique et son complice|auteur=Alberto Eiguer|éditeur=Dunot|collection=Psychismes|année=1989|page=83|partie=II. Applications à la psychopathologie|chapitre=Psychose et perversion narcissique|section=Emprise régressive et emprise fonctionnelle|ISBN=2 10 002843 X}}
 
==== [[Alberto Eiguer]], ''Psychanalyse du libertin'', 2010 ====
''' Libertinage, le plaisir et la joie '''
{{citation|citation=<poem>Pour créer les conditions de notre plaisir, il est important pour nous d'envisager que nos mères aient admis que nous jouions avec leur peau sensible, qu'elles nous aient donné l'occasion de pénétrer leur esprit et que cela était un bonheur pour elles. Sachant que cette réciprocité leur apportait satisfaction, nous nous sentons désormais confiants dans notre capacité à donner du bonheur. Si nous avions raté cette circulation sensuelle, nous serions poussés à la chercher sans cesse, par des moyens fortuits et auprès de personnes trouvées par hasard.
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== Psychologie ==
==== [[Mary Esther Harding]], ''Les Mystères de la femme'', 1953 ====
{{citation|citation=[Les hommes] cherchent […] à prévenir le pouvoir redouté de la femme en la poussant à adopter envers eux une attitude maternelle […]. Il ne se sentira pourtant pas tout à fait délivré de son appréhension car en considérant la femme comme une mère, il se transforme lui-même en enfant et risque ainsi de pâtir de son propre enfantillage. Dans ce cas, il peut être victime de sa propre faiblesse qui, une fois de plus, rend la femme maîtresse de la situation.}}
{{Réf Livre|titre=Les Mystères de la femme|auteur=[[Mary Esther Harding]]|traducteur=Eveline Mahyère|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite Bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1953|page=63|chapitre=II. La lune, dispensatrice de fertilité|ISBN=2-228-89431-1}}
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