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'''{{w|Frithjof Schuon}}''', né le 18 juin 1907 à Bâle et mort le 5 mai 1998 à Bloomington (Indiana), aux États-Unis, est un métaphysicien suisse inspiré initialement par [[René Guénon]] et appartenant à l'école de pensée pérennialiste.
 
"Tout a déjà été dit, et même bien dit ; mais il faut toujours à nouveau le rappeler, et en le rappelant, faire ce qui a toujours été fait : actualiser dans la pensée les certitudes contenues, non dans l'ego pensant, mais dans la substance transpersonnelle de l'intelligence humaine." (''Forme et substance dans les religions'', Frithjof Schuon, éd. L'Harmattan, 2012, p. 8)
== ''De l'unité transcendante des religions'', 1948 ==
 
== Être humain ==
=== Origine ===
{{Citation
|citation=L'homme originel ne fut pas un être simiesque à peine capable de parler et de se tenir droit ; ce fut un être quasi immatériel, enfermé dans une aura encore céleste mais déposée sur la terre, semblable au « char de feu » d'Élie et au « nuage » qui enveloppa le Christ lors de l'ascension. C'est dire que notre conception de l'origine du genre humain se fonde sur la doctrine de la projection des archétypes ''ab intra'' ; notre position est donc celle de l'émanationnisme classique – dans le sens néoplatonicien ou gnostique du terme – lequel évite l'écueil de l'anthropomorphisme tout en s'accordant avec la conception théologique de la ''creatio ex nihilo''. L'évolutionnisme, lui, est la négation même des archétypes et par conséquent de l'Intellect divin ; c'est donc la négation de toute une dimension du réel, celle de la forme, du statique, de l'immuable ; concrètement parlant, c'est comme si on voulait faire un tissu avec la seule trame, en omettant la chaîne.
|citation=Les religions sont comme des lanternes au verre coloré ; or une lanterne illumine un lieu obscur parce qu'elle est lumineuse et non parce qu'elle est rouge ou bleue ou jaune ou verte. D'une part, la couleur transmet la lumière, mais d'autre part elle la falsifie ; s'il est vrai que sans telle lanterne colorée on ne verrait rien, il est tout aussi vrai que la visibilité ne s'identifie à aucune couleur. C'est ce dont tout ésotérisme, par définition, devrait avoir conscience, du moins en principe et dans la mesure où sa connaissance des faits le lui permet.
}}
 
{{Réf Livre
|titre=Avoir un centre
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2010
|page=50
}}
 
{{Citation
|citation=Un exemple classique du dogme naïf est l'histoire biblique de la création, puis celle du premier couple humain : si nous sommes des sceptiques, nous nous heurtons à l'infantilisme du mot-à-mot, mais si nous sommes des intuitifs – et tout homme devrait l'être – nous sommes sensibles aux vérités irréfutables des images ; nous sentons que nous portons ces images en nous-mêmes, qu'elles ont une validité universelle et intemporelle. La même remarque s'applique aux mythes et même aux contes de fées : décrivant les principes – ou des situations – qui concernent l'univers, ils décrivent en même temps des réalités psychologiques et spirituelles de l'âme ; et en ce sens on peut dire que les symbolismes de la religion ou de la tradition populaire sont pour nous d'expérience courante, à la surface et en profondeur.
}}
 
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=66
}}
 
{{Citation
|citation=Il ne faut pas se lasser de l'affirmer : l'origine de la créature n'est pas une substance du genre de la matière, c'est un archétype parfait et immatériel : parfait et par conséquent sans nul besoin d'évolution transformante ; immatériel et par conséquent ayant son origine dans l'Esprit et non dans la matière. Certes, il y a trajectoire ; celle-ci va, non à partir d'une substance inerte et inconsciente, mais à partir de l'Esprit – matrice de toutes les possibilités – au résultat terrestre, la créature ; résultat jailli de l'invisible à un moment cyclique où le monde physique était encore beaucoup moins séparé du monde psychique qu'aux périodes plus tardives et plus « durcissantes ». Quand on parle traditionnellement de ''creatio ex nihilo'', on entend par là, d'une part que les créatures ne dérivent pas d'une matière préexistante, et d'autre part que l' « incarnation » des possibilités ne saurait affecter en rien l'immuable plénitude du Principe.
}}
 
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=22
}}
 
 
=== Déiformité ===
{{Citation
|citation=Dire que l'homme est « fait à l'image de Dieu » signifie qu'il représente une subjectivité centrale, non périphérique, et par conséquent un sujet qui, émanant directement de l'Intellect divin, participe en principe à la puissance de celui-ci ; l'homme peut connaître tout ce qui est réel, donc connaissable, sans quoi il ne serait pas cette divinité terrestre qu'il est en fait.
}}
 
{{Réf Livre
|titre=De l'unité transcendante des religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=GallimardL'Harmattan
|année=19482014
|page=108166
}}
 
{{Citation
== ''Du Divin à l’humain'', 1981 ==
|citation=C’est dans la nature théomorphe de l'homme de ne pas pouvoir être, en tant qu'homme et dans l'intention créatrice, quelque chose de fragmentaire ou d'inachevé – ce qui coupe court aux absurdités de l'évolutionnisme transformant –, donc de devoir être quelque chose qui est tout, et qui ne serait rien s'il n'était pas tout ; et c'est en ce sens qu'on a pu dire que la vocation fondamentale de l'homme est de « devenir ce qu'il est ».
{{Citation|
}}
La valeur de l’homme est dans sa conscience de l’Absolu, et par conséquent dans l’intégralité et la profondeur de cette conscience ; l’ayant perdu de vue en s’enfonçant dans le monde des phénomènes envisagés en tant que tels, l’homme a besoin, pour le lui rappeler, du Message céleste. Au fond, ce Message vient de "lui-même" ; non de son moi empirique bien entendu, mais de son immanente ipséité, qui est celle de Dieu et sans laquelle il n’y aurait pas de moi humain, ni angélique, ni autre ; la crédibilité du Message résulte du fait qu’il est ce que nous sommes, à la fois en nous-mêmes et au-delà de nous-mêmes. Au fond de la transcendance est l’immanence, et au fond de l’immanence, la transcendance.
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=21
}}
 
{{Citation
|citation=L'homme est une manifestation divine, non dans son accidentalité et sa déchéance, mais dans son théomor¬phisme et sa perfection primordiale et principielle. Il est le « lieu de manifestation » de l'intellect, qui reflète l'Esprit universel et par là même l'Intellect divin ; l'homme comme tel reflète la totalité cosmique, la Créa¬tion, et par là même l'Être de Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=DuLes Divinstations àde l’humainla sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=79
}}
 
{{Citation
|citation=La liberté morale et l’objectivité intellectuelle constituent a priori la déiformité de l’homme.
}}
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=21
}}
 
=== Spécificités ===
 
{{Citation
|citation=L'être humain, de par sa nature, est condamné au surnaturel.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sur les traces de la religion pérenne
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1982
|page=39
}}
 
{{Citation
|citation=Intelligence objective, volonté libre, âme vertueuse : ce sont ces trois prérogatives qui constituent l'homme.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=103
}}
 
{{Citation
|citation=La double mission de l'homme : connaître l'Absolu à partir du contingent, et manifester le premier dans le second.
}}
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=9
}}
 
{{Citation
|citation=On a dit que l'homme est un animal raisonnable, ce qui, tout en étant insuffisant et malsonnant, n'est pas dépourvu de sens : en effet, la faculté rationnelle indique la transcendance de l'homme par rapport à l'animal. L'homme est raisonnable parce qu'il possède l'intellect, qui par définition est capable d'absolu et par conséquent de sens du relatif, et il possède l'intellect parce qu'il est déiforme ; il le montre d'ailleurs physiquement par sa forme corporelle et sa forme crânienne, de même que par sa position verticale, puis par le langage et par la capacité productrice. L'homme est une théophanie, par sa forme autant que par ses facultés.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=88
}}
 
{{Citation
|citation=Une des clefs pour la compréhension de notre vraie nature et de notre destinée ultime est le fait que les choses terrestres ne sont jamais proportionnées à l’étendue réelle de notre intelligence. Celle-ci est faite pour l’Absolu, ou elle n’est pas ; l’Absolu seul permet à notre intelligence de pouvoir entièrement ce qu’elle peut, et d’être entièrement ce qu’elle est. De même pour la volonté, qui d’ailleurs n’est qu’un prolongement, ou un complément, de l’intelligence : les objets qu’elle se propose le plus ordinairement, ou que la vie lui impose, restent en deçà de son envergure totale ; la « dimension divine » seule peut satisfaire la soif de plénitude de notre vouloir ou de notre amour.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=139
}}
 
{{Citation
|citation=Une des preuves de notre immortalité, c’est que l’âme – laquelle est essentiellement intelligence ou conscience – ne peut avoir une fin qui soit au-dessous d’elle-même, à savoir la matière, ou les reflets mentaux de la matière ; le supérieur ne peut être simplement fonction de l’inférieur, il ne peut n’être qu’un moyen par rapport à ce qu’il dépasse. C’est donc l’intelligence en soi – et avec elle notre liberté – qui prouve l’envergure divine de notre nature et de notre destinée. Qu’on le comprenne ou non, l’Absolu seul est « proportionné » à l’essence de notre intelligence.
}}
{{Réf Livre
|titre=Comprendre l'islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Seuil
|année=1976
|page=92
}}
 
{{Citation
|citation=La vocation humaine, c'est de réaliser ce qui fait la raison d'être de l'homme : une projection de Dieu et, par là, un pont entre la Terre et le Ciel ; ou un point de vue qui permet à Dieu de se voir à partir d'autre que Lui, bien que cet autre, en dernière analyse, ne puisse être que Lui-même, car on ne connaît Dieu que par Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=Racines de la condition humaine
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Table ronde
|année=1990
|page=72
}}
 
{{Citation
|citation=L'intelligence humaine est essentiellement objective, donc totale : elle est capable de jugement désintéressé, de raisonnement, de méditation assimilante et déifiante, la grâce aidant. Ce caractère d'objectivité appartient également à la volonté,– c'est ce caractère qui la rend humaine,– et c'est pour cela que notre volonté est libre, c'est-à-dire capable de dépassement, de sacrifice, d'ascèse ; notre vouloir ne s'inspire pas de nos seuls désirs, il s'inspire fondamentalement de la vérité, et celle-ci est indépendante de nos intérêts immédiats. De même pour notre âme, notre sensibilité, notre capacité d’aimer : humaine, elle est par définition objective, donc désintéressée en son essence ou en sa perfection primordiale et innocente ; elle est capable de bonté, de générosité, de compassion. C’est dire qu’elle est capable de trouver son bonheur dans celui des autres, et au détriment de ses propres satisfactions ; de même, elle est capable de trouver son bonheur au-dessus d’elle-même, dans sa personnalité céleste, qui n’est pas encore tout à fait la sienne. C'est de cette nature spécifique, faite de totalité et d'objectivité, que dérivent la vocation de l'homme, ses droits et ses devoirs.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=91
}}
 
{{Citation
|citation=L'homme est par définition ''pontifex'', « bâtisseur de ponts », ou « d’un pont ». Car l'homme possède essentiellement deux dimensions, une extérieure et une intérieure ; il a donc droit à toutes les deux, sans quoi il ne serait pas homme, précisément ; parler d'un homme sans ambiance est aussi contradictoire que de parler d'un homme sans noyau. D'une part, nous vivons parmi les phénomènes qui nous entourent et dont nous faisons partie, et d'autre part, nos cœurs sont enracinés en Dieu ; nous devons par conséquent réaliser un équilibre aussi parfait que possible entre notre vie dans le monde et notre vie dirigée vers le Divin. Cette seconde vie, de toute évidence, détermine la première et lui donne tout son sens ; les droits de l'extériorité sont fonction des mesures qui relèvent de l'intérieur et que celui-ci nous impose.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=79
}}
 
{{Citation
|citation=Dieu a ouvert une porte au milieu de la création, et cette porte ouverte du monde vers Dieu est l'homme ; cette ouverture est l'invitation de Dieu à regarder vers Lui, à tendre vers Lui, à persévérer auprès de Lui et à retourner à Lui. Et ceci nous permet de comprendre pourquoi cette porte se ferme à la mort quand elle a été méprisée pendant la vie ; car être homme ne signifie pas autre chose que regarder dehors et passer par la porte. L'incroyance et le paganisme, c'est tout ce qui tourne le dos à la porte ouverte ; sur son seuil se séparent la lumière et les ténèbres. La notion de l'enfer devient parfaitement claire quand on songe combien c'est chose insensée – et à quel point c'est un gaspillage et un suicide – que de glisser à travers l'état humain sans être véritablement homme, c'est-à-dire de passer à côté de Dieu, et par conséquent à côté de notre propre âme, comme si on avait droit aux facultés humaines en dehors du retour à Dieu, et comme si le miracle de l'état humain avait une raison suffisante en dehors de la fin préfigurée dans l'homme même ; ou encore : comme si Dieu nous avait donné sans motif l'esprit qui discerne et la volonté qui choisit.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=86
}}
 
=== Corps ===
{{Citation
|citation=Dire que l'homme, et par conséquent le corps humain, est « fait à l'image de Dieu », signifie ''a priori'' qu'il manifeste quelque chose d'absolu et par là même d'illimité et de parfait. Ce qui distingue avant tout la forme humaine des formes animales, c'est sa référence directe à l'absoluité, tout d'abord par sa position verticale ; il en résulte que, si les formes animales peuvent être dépassées, – elles le sont par l'homme précisément, – la forme humaine ne saurait l'être ; elle marque non seulement le sommet des créatures terrestres, mais aussi – et par là même – la sortie hors de leur condition, ou hors du ''samsâra'' comme diraient les bouddhistes. Voir l'homme, c'est voir, non seulement l'image de Dieu, mais aussi une porte ouverte vers la ''bodhi'', l'illumination libératrice, ou disons vers une bienheureuse fixation dans la proximité divine.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=15291
}}
 
{{Citation
== ''Le jeu des masques'', 1992 ==
|citation=Étant absolu, le Principe suprême est ''ipso facto'' infini ; le corps masculin accentue le premier aspect, et le corps féminin, le second. Sur la base de ces deux aspects hypostatiques, le divin Principe est la source de toute perfection possible, c'est dire que, étant l'Absolu et l'Infini, Il est nécessairement aussi la Perfection ou le Bien. Or les deux corps, le masculin et le féminin, manifestent chacun les modes de Perfection que le sexe respectif évoque par définition ; toutes les qualités cosmiques se partagent en effet en deux groupes complémentaires : les rigoureuses et les douces, les actives et les passives, les contractives et les expansives. Le corps humain est une image de la délivrance : or la voie libératrice peut être soit « virile » soit « féminine », sans d'ailleurs qu'il puisse y avoir là une ligne de démarcation infranchissable entre les deux modes, car l'homme (''homo'', ''anthropos'') est toujours l'homme ; l'être immatériel que fut l'androgyne primordial, survit en chacun de nous.
{{Citation|
}}
En fait, la connaissance métaphysique, si elle demeure purement mentale, n’est pratiquement rien ; la connaissance n’est une valeur qu’à condition de se prolonger et dans l’aimer et dans le vouloir. Aussi le but de la voie est-il tout d’abord de réparer cette cassure héréditaire et ensuite – sur cette base – d’opérer l’ascension vers le Souverain Bien, lequel selon le mystère d’immanence est notre propre Être.
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=91
}}
 
{{Citation
|citation=''A priori'', la virilité se réfère au Principe, et la féminité, à la Manifestation ; mais sous un tout autre rapport, celui de la complémentarité ''in divinis'', le corps masculin exprime la Transcendance, et le corps féminin, l'Immanence ; celle-ci étant voisine de l'Amour, et celle-là, de la Connaissance.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=99
}}
 
{{Citation
|citation=Il y aurait beaucoup à dire sur le symbolisme abstrait et concret des différentes régions ou parties du corps. Est abstrait un symbolisme en tant qu'il signifie une réalité principielle ; il est concret en tant qu'il communique la nature de cette réalité, c'est-à-dire qu'il la rend présente à notre expérience. Un des caractères les plus saillants du corps humain est la poitrine, qui est un symbole solaire, avec une accentuation différente suivant le sexe : rayonnement noble et glorieux dans les deux cas, mais manifestant la puissance dans le premier cas et la générosité dans le second ; la puissance et la générosité de l'Être pur.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=99
}}
 
=== Ego ===
{{Citation
|citation=L'ego, c'est à la fois un système d'images et un cycle ; c'est quelque chose comme un musée ; et une promenade unique à travers ce musée. L'ego est un tissu fait d'images et de tendances ; celles-ci viennent de notre propre substance, et celles-là nous sont fournies par l'ambiance. Nous nous mettons nous-mêmes dans les choses, et nous plaçons les choses en nous-mêmes, alors que notre vrai être en est indépendant.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=113
}}
 
{{Citation
|citation=Nous vivons à la fois dans le corps, le cerveau et le cœur, si bien que nous pourrions parfois nous demander où se situe notre véritable « moi » ; en fait, l'ego proprement dit, le « moi » empirique, a son siège sensible dans le cerveau, mais il glisse volontiers vers le corps et tend à s'identifier avec lui, tandis que le cœur est le siège symbolique du Soi, dont nous avons conscience ou que nous ignorons, mais qui est notre vrai centre existentiel et intellectuel, et par là même universel.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sentiers de gnose
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Place royale
|année=1996
|page=104
}}
 
{{Citation
|citation=Il y a dans l'homme deux sujets – ou deux subjectivités – sans commune mesure et à tendances opposées. D'une part, il y a l'anima ou l'ego empirique, qui est tissé de contingences tant objectives que subjectives, tels les souvenirs et les désirs ; d'autre part, il y a le spiritus ou l'Intelligence pure, dont la subjectivité est enracinée dans l'Absolu et qui de ce fait ne voit dans l'ego empirique qu'une écorce, donc quelque chose d'extérieur et d'étranger au véritable « moi-même », ou plutôt au « Soi-même » à la fois transcendant et immanent.
}}
{{Réf Livre
|titre=Forme et substance dans les religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2012
|page=257
}}
 
{{Citation
|citation=Quand l'âme a reconnu que son être véritable est au-delà de ce nucléus phénoménal qu'est l'ego empirique et qu'elle se tient volontiers au Centre – et c'est la vertu majeure, la pauvreté ou l'effacement ou l'humilité –, l'ego ordinaire lui apparaît comme extérieur à elle-même, et le monde au contraire lui apparaît comme son propre prolongement ; d'autant qu'elle se sent partout dans la Main de Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=92
}}
 
=== Caractère ===
{{Citation
|citation=En spiritualité plus qu'en tout autre domaine il importe de comprendre que le caractère d'une personne fait partie de son intelligence : sans un bon caractère – un caractère normal et par conséquent noble – l'intelligence même métaphysicienne est partiellement inopérante pour la simple raison que la pleine connaissance de ce qui est en dehors de nous exige une pleine connaissance de nous-mêmes. Le caractère d'une personne c'est, d'une part, ce qu'elle veut et, d'autre part, ce qu'elle aime ; la volonté et le sentiment prolongent l'intelligence, ils sont, comme celle-ci – qui de toute évidence les pénètre – des facultés d'adéquation. Connaître réellement le Souverain Bien c'est, ''ipso facto'', d'une part, vouloir ce qui nous rapproche de lui et, d'autre part, aimer ce qui témoigne de lui ; toute vertu dérive en fin de compte de cette volonté et de cet amour. L'intelligence qui ne s'accompagne pas de vertus donne lieu à une connaissance pour ainsi dire planimétrique : c'est comme si l'on ne saisissait que le cercle ou le carré mais non la sphère ni le cube.
}}
{{Réf Livre
|titre=Avoir un centre
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2010
|page=55
}}
 
=== Intellect ===
{{Citation
|citation=L’intellect constitue la raison d’être de la condition humaine.
}}
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=42
}}
 
{{Citation
|citation=La raison perçoit le général et procède par opérations logiques, tandis que l'intellect perçoit le prin¬cipiel – le métaphysique – et procède par intuition.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sentiers de gnose
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Place royale
|année=1996
|page=53
}}
 
{{Citation
|citation=L’Ordre divin est absolu par rapport à la relativité humaine mais non par rapport au pur Intellect, qui dépasse toute relativité – effectivement ou potentiellement –, sans quoi nous n’aurions même pas la notion de l’Absolu.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sur les traces de la religion pérenne
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1982
|page=69
}}
 
{{Citation
|citation=Ce qui est commun à l'animal et à l'homme, c'est d'abord l'intelligence sensorielle et instinctive ; ce sont ensuite les facultés sensibles, et enfin les sentiments élé¬mentaires. Ce qui est propre à l'homme seul, c'est l'intel¬lect ouvert sur l'Absolu ; c'est par là même aussi la raison, qui prolonge l'intellect vers la relativité ; et c'est par conséquent la capacité de connaissance intégrale, de sacralisation et d'ascension. L'homme partage avec l'ani¬mal le prodige de la subjectivité – prodige étrangement incompris des évolutionnistes –, mais celle de l'animal est partielle seulement tandis que celle de l'homme est totale ; le sens de l'Absolu coïncide avec la totalité de l'intelligence.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=19
}}
 
{{Citation
|citation=S'il était nécessaire ou utile de prouver l'Absolu, le caractère objectif et transpersonnel de l'intellect humain suffirait comme témoignage, car cet intellect est la trace irrécusable d'une Cause première purement spirituelle, d'une Unité infiniment centrale mais contenant tout, d'une Essence à la fois immanente et transcendante. Il a été dit plus d'une fois que la Vérité totale se trouve inscrite, d'une écriture éter¬nelle, dans la substance même de notre esprit ; les diverses Révélations ne font pas autre chose que de « cristalliser » et d'« actualiser », à différents degrés suivant les cas, un nucléus de certitudes qui non seulement est conservé dans l'Omniscience divine, mais aussi sommeille par réfraction dans le noyau « naturellement surnaturel » de l'individu, aussi bien que de la collectivité ethnique ou historique ou de l'espèce humaine.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=139
}}
 
{{Citation
|citation=L'intelligence humaine, ou l'intellect, ne peut nous livrer l'en-soi de l'Absolu, et personne de sensé ne le lui demande ; l'intellect peut nous livrer des points de repère, et c'est tout ce qu'il faut au point de vue de la connaissance discriminative et introductive, celle qui se laisse exprimer par des mots. Mais l'intellect n'est pas seulement discriminatif, il est aussi contemplatif, donc unitif, et sous ce rapport on ne saurait dire qu'il est limité, pas plus qu'un miroir ne limite la lumière qui s'y reflète ; la dimension contemplative de l'intellect coïncide avec l'ineffable.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le jeu des masques
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d'Hommehomme
|année=1992
|page=25
}}
 
=== Intelligence ===
{{Citation
|citation=La pensée de l'homme, ou son intelligence, est faite pour la divine Vérité, et le cœur de l'homme, ou son être, est fait pour la divine Présence.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=41
}}
 
{{Citation
|citation=Il est logique que ceux qui se réclament exclusivement de la révélation et non de l'intellection, aient tendance à discréditer l'intelligence, d'où la notion de l' « orgueil intellectuel » ; ils ont raison s'il s'agit de « notre » intelligence « à elle seule », mais non s'il s'agit de l'intelligence en soi et inspirée de l'intellect en fin de compte divin. Car le péché des philosophes consiste, non à se fier à l'intelligence comme telle, mais à se fier à leur intelligence à eux ; et à ne se fier, par conséquent, qu'à l'intelligence coupée de ses racines surnaturelles.
}}
{{Réf Livre
|titre=De l'unité transcendante des religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2014
|page=163
}}
 
 
{{Citation
|citation=Normalement et primordialement, l'intelligence humaine réalise un parfait équilibre entre l'intelligence du cerveau et celle du cœur : la première est la capacité rationnelle avec les divers dons qui s'y rattachent ; la seconde est l'intuition intellectuelle ou spirituelle, ou autrement dit, elle est ce réalisme eschatologique qui permet de choisir la vérité salvatrice même en dehors de toute spéculation mentale. L'intelligence cardiaque, même réduite à son minimum, a toujours raison ; c'est d'elle que relève la foi quand elle est profonde et inébranlable, et c'est là l'intelligence d'un grand nombre de saints.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=85
}}
 
{{Citation
|citation=Il n'y a rien de plus contradictoire qu'une intelligence cérébrale s'opposant à l'intelligence cardiaque, soit pour nier la possibilité de la connaissance soit pour nier le Connaissant ultime : comment peut-on ne pas sentir instinctivement, « viscéralement », existentiellement, qu'on ne saurait être intelligent, même très relativement, sans une Intelligence « en soi » à la fois transcendante et immanente, et ne pas saisir que la subjectivité par elle-même est une preuve immédiate et quasi fulgurante de l'Omniscient, une preuve presque trop aveuglante d'évidence pour pouvoir être formulée par des mots ?
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=87
}}
 
{{Citation
|citation=La conscience de l'Absolu est la prérogative de l'intelligence humaine, et c'est aussi son but.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=129
}}
 
=== Intellection (intuition intellectuelle) ===
{{Citation
|citation=Le génie intellectuel ne doit pas être confondu avec l'acuité mentale des logiciens : l'intuition intellectuelle comporte essentiellement une contemplativité, qui n'entre point dans la capacité ration¬nelle, celle-ci étant faite de logique plutôt que de contemplation ; or c'est la puissance contemplative, la réceptivité à l'égard de la Lumière incréée, l'ouverture de l’Œil du cœur, qui distingue l'intelligence transcendante de la raison.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sentiers de gnose
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Place royale
|année=1996
|page=53
}}
 
{{Citation
|citation=Alors que la métaphysique procède tout entière de l'intuition intellectuelle, la religion procède de la Révélation ; celle-ci est la Parole de Dieu en tant qu'Il s'adresse à Ses créatures, tandis que l'intuition intellectuelle est une participation directe et active à la Connaissance divine, et non une participation indirecte et passive comme l'est la foi. En d'autres termes, on dira que dans l'intuition intellectuelle ce n'est pas l'individu en tant que tel qui connaît, mais en tant que, dans son essence profonde, il n'est point distinct de son Principe divin ; aussi la certitude métaphysique est-elle absolue en raison de l'identité entre le connaissant et le connu dans l'Intellect.
}}
{{Réf Livre
|titre=De l'unité transcendante des religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2014
|page=10
}}
 
{{Citation
|citation=L'intellection directe et supra-mentale est en réalité un « souvenir » et non une « acquisition » : l'intelligence, en ce domaine, ne prend pas connaissance de quelque chose se situant par principe en dehors d'elle, mais toute connaissance possible est au contraire contenue dans la substance lumineuse de l'Intellect,– qui s'identifie au Logos par « filiation essentielle »,– en sorte que le « souvenir » n'est autre qu'une actualisation, grâce à une cause occasionnelle externe, ou à une inspi¬ration interne, de telle potentialité éternelle de la substance intellective.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sentiers de gnose
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Place royale
|année=1996
|page=27
}}
 
{{Citation
|citation=Si tout homme possédait l'intellect, non seulement à l'état fragmentaire ou virtuel, mais comme faculté pleinement épanouie, il n'y aurait pas de Révélation, puisque l'intellection totale serait chose naturelle ; mais comme il n'en est plus ainsi depuis la fin de l'âge d'or, la Révélation est, non seulement nécessaire, mais même normative à l'égard de l'intellection particulière, ou plutôt à l'égard de l'expression formelle de celle-ci. Il n'y a pas d'intellectualité possible en dehors d'un langage révélé, d'une tradition scripturaire ou orale, bien que l'intellection puisse se produire, comme un miracle isolé, partout où la faculté intellective existe ; mais une intellection extra-traditionnelle n'aura ni autorité, ni efficacité. L'intellection a besoin de causes occasionnelles pour prendre pleinement con¬science d'elle-même et pour pouvoir s'exercer sans entraves, en sorte que dans un milieu pratiquement dépourvu de Révélation – ou oublieux des significations sapientielles de la Parole révélée – l'intellectualité n'existe en général qu'à l'état latent ; même là où elle s'affirme encore malgré tout, les vérités perçues sont rendues inopérantes par leur caractère trop fragmentaire et par le chaos mental qui les encadre. La Révélation est pour l'intellect comme un principe d'actualisation, d'expression et de contrôle ; la « lettre » révélée est pratiquement indispensable dans la vie intellectuelle.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=55
}}
 
== Dieu ==
=== Aperçus ===
{{Citation
|citation=Le mot « Dieu » ne comporte – et ne peut comporter – aucune restriction, pour la simple raison que Dieu est « tout ce qui est purement principiel », qu'il est donc aussi – et a fortiori – « Sur-Être » ; on peut ignorer ou nier celui-ci, mais on ne peut nier que Dieu est « Ce qui est suprême », donc Ce qui ne peut être dépassé par rien.
}}
{{Réf Livre
|titre=Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d'homme
|année=2003
|page=139
}}
 
{{Citation
|citation=Il y a trois grandes théophanies, ou trois hypostases, en sens descendant : premièrement le Sur-Être ou le Soi, la Réalité absolue, ''Âtmâ'' ; deuxièmement l'Être ou le Seigneur, qui crée, révèle et juge ; et troisièmement l'Esprit divin manifesté, qui possède trois modes : l'Intellect universel ou archangélique, l'Homme-Logos qui révèle en langage humain, et l'Intellect en nous, lequel n'est « ni créé ni incréé », et qui confère à l'espèce humaine son rang central, axial et « pontifical », et quasi divin à l'égard des autres créatures.
}}
{{Réf Livre
|titre=Forme et substance dans les religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2012
|page=107
}}
 
{{Citation
|citation=D'aucuns nous feront observer sans doute que le bouddhisme prouve que la notion de Dieu n'a rien de fondamental et qu'on peut très bien s'en passer en métaphysique et en spiritualité ; ils auraient raison si les bouddhistes n'avaient pas l'idée de l'Absolu ni celle de la transcendance, ou celle de la Justice immanente avec son complément de Miséricorde ; c'est tout ce qu'il faut pour montrer que le bouddhisme s'il n'a pas le mot – ou s'il n'a pas notre mot –, a en tout cas la chose.
}}
{{Réf Livre
|titre=Logique et transcendance
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Editions traditionnelles
|année=1972
|page=71
}}
 
{{Citation
|citation=L'anthropomorphisme divin répond au théomorphisme humain : si Dieu peut se manifester moyennant des modes humains, c'est parce que l'homme « est fait à l'image de Dieu » et que c'est là la raison d'être de son existence et de son miracle cosmique.
}}
{{Réf Livre
|titre=Christianisme/Islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2015
|page=125
}}
 
{{Citation
|citation=Dire que Dieu est « inconnaissable » n'est qu'une tournure destinée à relever la limitation de principe de la raison d'une part, et la limitation de fait de l'intellect accidentellement obscurci d'autre part. Posséder la Connaissance totale, c'est être possédé par elle – c'est être « connaissant par Dieu » (''ârif bi-Llâh''), en ce sens que Dieu se révèle dans la mesure où Il est, en nous, le Sujet autant que l'Objet de la Connaissance.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=55
}}
 
{{Citation
|citation=Certes, Dieu est ineffable, rien ne peut le décrire, ou ne peut l'enfermer dans des mots ; mais d'un autre côté, la vérité existe, c'est-à-dire qu'il est des points de repère conceptuels qui rendent suffisamment compte de la nature de Dieu ; sans quoi notre intelligence ne serait pas humaine, ce qui revient à dire qu'elle n'existerait pas, ou simplement qu'elle serait inopérante à l'égard de ce qui fait la raison d'être de l'homme. Dieu est inconnaissable et connaissable à la fois, paradoxe qui implique – sous peine d'absurdité – que les rapports sont différents, d'abord sur le plan de la simple pensée et ensuite en vertu de tout ce qui sépare la connaissance mentale de celle du cœur ; la première étant un « percevoir », et la seconde un « être ». « L'âme est tout ce qu'elle connaît », disait Aristote ; il faut ajouter que l'âme peut connaître tout ce qu'elle est ; et qu'elle n'est autre en son essence que Ce qui est, et Ce qui seul est.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=74
}}
 
{{Citation
|citation=Il ne saurait s'agir, en pure théosophie, de vouloir enlever à Dieu ses mystères à force de dévoilements et de délimitations ; car, quelle que puisse être l'acuité de nos discernements, le mystère divin reste entier en raison même de l'infinitude du Réel.
}}
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=132
}}
 
{{Citation
|citation=L'homme qui rejette la religion parce que le mot à mot de celle-ci paraît parfois absurde – en raison d'un découpage et d'un dosage qu'exigent la cristallisation formelle et l'adaptation à une mentalité collective intellectuellement minimale – cet homme ignore une chose essentielle, malgré le bien-fondé logique de sa réaction : à savoir que l'imagerie au premier abord contradictoire véhicule des données en dernière analyse parfaitement cohérentes et même éblouissantes d'évidence pour quiconque est capable de les pressentir ou de les saisir. Certes, il y a ''a priori'' contradiction entre un Dieu omniscient, omnipotent et infiniment bon qui crée l'homme sans prévoir la chute ; qui lui octroie une liberté trop grande par rapport à l'intelligence, ou une intelligence trop petite par rapport à la liberté ; qui ne trouve aucun moyen autre de sauver l'homme que de sacrifier son propre Fils, et cela sans que l'immense majorité des hommes en soit informée – et puisse en être informée à temps – alors que cette information est la ''conditio sine qua non'' du salut ; qui après avoir révélé avec force qu'Il est Un, attend des siècles pour révéler qu'Il est Trois ; qui condamne des hommes à un enfer éternel pour des fautes temporelles ; un Dieu qui d'une part "désire" que l'homme ne pèche pas, et d'autre part "veut" que tel péché se fasse, ou qui d'une part prédestine l'homme à un tel péché et d'autre part le punit pour l'avoir commis ; ou encore, un Dieu qui nous donne l'intelligence et ensuite nous interdit de nous en servir, comme le veut pratiquement tout fidéisme, et ainsi de suite. Mais quelle que puisse être la contradiction entre un Dieu omniscient et omnipotent et les actions que le symbolisme scripturaire et la théologie anthropomorphiste, volontariste et sentimentale lui attribuent, il y a, au-delà de toute cette imagerie – dont les contradictions sont parfaitement résolubles en métaphysique – une Intelligence, ou une Puissance, fondamentalement bonne qui, avec ou sans prédestination, est disposée à nous sauver d'une détresse ''de facto'', à la seule condition que nous nous résignions à suivre son appel ; et cette réalité est un « impératif catégorique » qui est pour ainsi dire dans l'air que nous respirons et qui est indépendant de toute exigence de logique et de tout besoin de cohérence.
}}
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=15
}}
 
{{Citation
|citation=Quand Dieu est absent, l’orgueil comble le vide.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=120
}}
 
=== Preuves ===
{{Citation
|citation=Dans l'ordre spirituel, une preuve n'aide que celui qui désire compren¬dre et qui, par ce désir, a déjà compris quelque chose ; elle est prati¬quement sans utilité pour celui qui en son for intérieur désire ne pas modifier sa position et dont la philosophie ne fait que manifester ce désir.
}}
{{Réf Livre
|titre=Logique et transcendance
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Editions traditionnelles
|année=1972
|page=69
}}
 
{{Citation
|citation=Il n'y a rien de plus contradictoire qu'une intelligence cérébrale s'opposant à l'intelligence cardiaque, soit pour nier la possibilité de la connaissance soit pour nier le Connaissant ultime : comment peut-on ne pas sentir instinctivement, « viscéralement », existentiellement, qu'on ne saurait être intelligent, même très relativement, sans une Intelligence « en soi » à la fois transcendante et immanente, et ne pas saisir que la subjectivité par elle-même est une preuve immédiate et quasi fulgurante de l'Omniscient, une preuve presque trop aveuglante d'évidence pour pouvoir être formulée par des mots ?
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=87
}}
 
{{Citation
|citation=La solution fondamentale du problème de la crédibilité des axiomes religieux, et par conséquence la quintessence des preuves de Dieu, est dans la correspondance ontologique entre le macrocosme et le microcosme, c'est-à-dire dans le fait que le microcosme répète nécessaire¬ment le macrocosme ; c'est dire que la dimension subjective, prise dans sa totalité, coïncide avec la dimension objective, dont relèvent précisément les données religieuses et métaphysiques. Le tout est d'actualiser cette coïncidence, ce que fait précisément, en principe ou ''de facto'', la Révélation, laquelle réveille, sinon toujours l'intellection directe, du moins cette intellection indirecte qu'est la foi ; ''credo ut intelligam.''
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=153
}}
 
=== Crainte révérencielle et amour ===
{{Citation
|citation=Si nous devons aimer Dieu, et l'aimer plus que nous-mêmes et le prochain, c'est parce que l'amour existe avant nous et que nous en sommes issus ; nous aimons de par notre existence.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=98
}}
 
{{Citation
|citation=Aimer Dieu n’est pas cultiver un sentiment – c’est-à-dire quelque chose dont nous jouissons sans savoir si Dieu en jouit –, mais c’est éliminer de l’âme ce qui empêche Dieu d’y entrer.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=97
}}
 
{{Citation
|citation=L’amour de Dieu, c’est d’abord l’attachement de l’intelligence à la Vérité, puis l’attachement de la volonté au Bien, et enfin l’attachement de l’âme à la Paix que donnent la Vérité et le Bien.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=51
}}
 
{{Citation
|citation=On ne peut aimer Dieu sans le craindre, pas plus qu’on ne peut aimer son prochain sans le respecter ; ne pas craindre Dieu, c’est l’empêcher d’être miséricordieux.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=105
}}
 
{{Citation
|citation=Craindre Dieu, c’est tout d’abord voir, sur le plan de l’action, les conséquences dans les causes, la sanction dans le péché, la souffrance dans l’erreur ; aimer Dieu, c’est d’abord choisir Dieu, c’est-à-dire préférer ce qui rapproche de Lui à ce qui éloigne de Lui.
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=106
}}
 
{{Citation
|citation=Sans crainte de Dieu à la base, rien n’est possible spirituellement, car l’absence de crainte est un manque de connaissance de soi.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=49
}}
 
{{Citation
|citation=La crainte de Dieu, pas plus que l'amour, n'est en soi aucunement affaire de sentiment ; comme l'amour, qui est la tendance de tout notre être vers le Réel transcendant, la crainte est une attitude de l'intelligence et de la volonté : elle consiste à tenir compte, à tout moment, d'une Réalité qui nous dépasse infiniment, contre laquelle nous ne pouvons rien, à l'encontre de laquelle nous ne saurions vivre et aux morsures de laquelle nous ne pouvons échapper.
}}
{{Réf Livre
|titre= Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d’Homme
|année=2003
|page=279
}}
 
{{Citation
|citation=L' « amour de Dieu » est chose universelle : le terme « amour » désigne, non seulement une voie relevant de la volonté et du sentiment, mais aussi – et c'est là son sens le plus vaste – toute voie en tant qu'elle nous attache au Divin ; est « amour » tout ce qui nous fait préférer Dieu au monde et la contemplation à l'activité terrestre, là où cette alternative a un sens. Le meilleur amour sera, non ce qui ressemblera le plus à ce que le mot « amour » peut évoquer en nous ''a priori'', mais ce qui nous attachera le plus fermement ou le plus profondément à la Réalité ; aimer Dieu, c'est se tenir auprès de Lui, à travers le monde comme au-delà du monde ; Dieu veut nos âmes, quelles que soient nos attitudes ou nos méthodes.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=156
}}
 
=== Beauté ===
 
{{Citation
|citation=Est beau, non ce que nous aimons et parce que nous l’aimons, mais ce qui, par sa valeur objective, nous oblige à l’aimer.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le soufisme, voile et quintessence
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=2007
|page=104
}}
 
{{Citation
|citation=La beauté, quel que puisse être l’usage qu’en fait l’homme, appartient fondamentalement à son Créateur, qui par elle projette dans l’apparence quelque chose de son être.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=191
}}
 
{{Citation
|citation=La beauté est un reflet de la béatitude divine ; et comme Dieu est Vérité, le reflet de sa béatitude sera ce mélange de bonheur et de vérité que nous rencontrons dans toute beauté.
}}
{{Réf Livre
|titre= Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d’Homme
|année=2003
|page=32
}}
 
{{Citation
|citation=La beauté du sacré est un symbole ou un avant-goût, et parfois un moyen, de la joie que Dieu seul procure.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=60
}}
 
{{Citation
|citation=L'intériorisation de la beauté présuppose la noblesse de l'âme et en même temps la produit.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=59
}}
 
{{Citation
|citation=La fonction cosmique, et plus particulièrement terrestre, de la beauté est d’actualiser dans la créature intelligente et sensible le ressouvenir des essences, et d’ouvrir ainsi la voie vers la nuit lumineuse de l’Essence une et infinie.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=191
}}
 
{{Citation
|citation=La perception de la beauté, laquelle est une adéquation rigoureuse et non une illusion subjective, implique essentiellement, d’une part une satisfaction de l’intelligence et d’autre part un sentiment à la fois de sécurité, d’infinité et d’amour. De sécurité : parce que la beauté est unitive et qu’elle exclut, avec une sorte d’évidence musicale, les fissures du doute et de l’inquiétude ; d’infinité : parce que la beauté, par sa musicalité même, fait fondre les durcissements et les limites et libère ainsi l’âme de ses étroitesses ; d’amour : parce que la beauté appelle l’amour, c’est-à-dire qu’elle invite à l’union et partant à l’extinction unitive.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=171
}}
 
{{Citation
|citation=La beauté est un message qui implique une réciprocité et un engagement : elle implique une réciprocité entre Dieu et l'homme, et un engagement de la part de l'homme envers Dieu. Dans et par la beauté, Dieu nous donne un message de sa nature ; il révèle à notre intention un archétype et une essence. La beauté est une manifestation de la Miséricorde. La gratitude de l'homme, c'est qu'ayant aperçu la divine Beauté, il se donne à Dieu en son cœur ; se donner soi-même à Dieu est la réponse proportionnée à la beauté terrestre, dans laquelle Dieu, en révélant la Miséricorde, s'est donné à l'homme.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=101}}
 
== Vie spirituelle ==
=== Aperçus ===
{{Citation
|citation=La principale difficulté dans la vie spirituelle est de maintenir une position simple, qualitative, céleste, dans une ambiance complexe, quantitative, terrestre.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=20
}}
 
{{Citation
|citation=Le mondain ou l'imparfait parcourt la vie comme un long chemin : s'il est croyant, il voit Dieu au-dessus de lui dans le lointain, et aussi au bout de ce chemin. L’homme spirituel par contre est debout en Dieu, et la vie passe devant lui comme un ruisseau.
}}
{{Réf Livre
|titre=Vers l’Essentiel : lettres d’un maître spirituel
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Les Sept Flèches
|année=2013
|page=94
}}
 
{{Citation
|citation=Ce sont moins les mesquineries du monde qui nous empoisonnent, que le fait de trop y penser. Nous ne devrions jamais perdre conscience de la lumineuse et calme grandeur du Souverain Bien, laquelle dissout tous les nœuds de ce bas monde.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=99
}}
 
{{Citation
|citation=Nous sommes agités parce que nous croyons avoir un motif de l'être, c'est-à-dire que nous tenons compte des seuls accidents au lieu de regarder vers la Substance ; les phénomènes nous entraînent dans un cercle vicieux et nous font oublier que nous portons en nous-mêmes ce que nous cherchons au dehors.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=20
}}
 
{{Citation
|citation=Il y a deux moments dans la vie qui sont tout, et c’est le moment présent, où nous sommes libres de choisir ce que nous voulons être, et le moment de la mort, où nous n’avons plus aucun choix et où la décision est à Dieu. Or, si le moment présent est bon, la mort sera bonne ; si nous sommes maintenant avec Dieu – dans ce présent qui se renouvelle sans cesse mais qui reste toujours ce seul moment actuel –, Dieu sera avec nous au moment de notre mort. Le souvenir de Dieu est une mort dans la vie ; il sera une vie dans la mort.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=64
}}
 
{{Citation
|citation=Il faut distinguer entre la vie naturelle, qui est centrifuge, et la vie surnaturelle, qui est centripète ; la première éloigne l'âme de Dieu et l'enfonce dans le monde, tandis que la seconde éloigne l'âme du monde et la ramène à Dieu. La vie naturelle ou centrifuge comporte un effet de dispersion et un autre de compression : le profane ou le mondain, d'une part se perd dans la multitude des choses et d'autre part se durcit dans ses attachements passionnels. La vie surnaturelle au contraire comporte un effet de dilatation et un autre de concentration : l'homme spirituel, d'une part se dilate vers l'Intérieur et d'autre part s'unit à l'Unique, l'un étant fonction de l'autre.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=15
}}
 
{{Citation
|citation=Il y a, autour de nous, le monde du vacarme et de l'incertitude ; et il y a des rencontres subites avec le surprenant, l'incompréhensible, l'absurde, le décevant. Mais ces choses n'ont pas le droit d'être pour nous des problèmes, et ne serait-ce que parce que tout phénomène a des causes, que nous les connaissions ou non. Quels que soient les phénomènes et quelles que soient leurs causes, il y a toujours Ce qui est ; et Ce qui est se situe au-delà du monde du vacarme, des contradictions et des déceptions. Cela ne peut être troublé ni diminué par rien, et Cela est Vérité, Paix et Beauté. Rien ne peut le ternir, et nul ne peut nous l'enlever.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=105
}}
 
=== Vérité ===
 
{{Citation
|citation=La vérité est la raison d’être de l’homme ; elle constitue notre grandeur, et elle nous montre notre petitesse.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=55
}}
 
{{Citation
|citation=Vérité et sainteté : toutes les valeurs sont dans ces deux termes ; tout ce que nous devons aimer et tout ce que nous devons être.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sur les traces de la Religion pérenne
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1982
|page=114
}}
 
{{Citation
|citation=Ce que sont les vertus à la perfection existentielle, les vérités le sont à la perfection intellectuelle ; la vertu est essentiellement la simplicité, la beauté intérieure, la générosité, tandis que la vérité, elle, est tout entière dans le discernement entre le Réel et l'illusoire ou entre l'Absolu et la contingence.
}}
{{Réf Livre
|titre=La transfiguration de l’homme
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1995
|page=72
}}
 
{{Citation
|citation=La première des vertus est la véracité, car sans la vérité nous ne pouvons rien faire. La seconde vertu est la sincérité, laquelle consiste à tirer les conséquences de ce que nous savons être vrai, et laquelle implique toutes les autres vertus ; car il ne suffit pas de reconnaître la vérité objectivement, dans la pensée, il faut également l'assumer subjectivement, dans les actes, qu'ils soient extérieurs ou intérieurs. La vérité exclut l'insouciance et l'hypocrisie autant que l'erreur et le mensonge.
}}
{{Réf Livre
|titre=Racines de la condition humaine
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Table ronde
|année=1990
|page=173
}}
 
{{Citation
|citation=On ne saurait affirmer avec assez de netteté qu'une formulation doctrinale est parfaite, non point parce qu'elle épuise sur le plan de la logique la Vérité infinie, ce qui est impossible, mais parce qu'elle réalise une forme mentale susceptible de communiquer, à celui qui est intellectuellement apte à la recevoir, un rayon de cette Vérité, et par là une virtualité de la Vérité totale ; c'est ce qui explique pourquoi les doctrines traditionnelles seront toujours apparemment naïves, du moins au point de vue des philosophes – c'est-à-dire des hommes qui ne comprennent pas que le but et la raison suffisante de la sagesse ne se situent point sur le plan de son affirmation formelle ; qu'il n'y a, par définition, aucune commune mesure et aucune continuité entre la pensée, dont les évolutions n'ont somme toute qu'une valeur symbolique, et la Vérité pure, qui s'identifie à ce qui est et qui de ce fait englobe celui qui pense.
}}
{{Réf Livre
|titre=L’Œil du Cœur
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Harmattan
|année=2017
|page=153
}}
 
{{Citation
|citation=Il est facile de critiquer le « fanatisme » de nos ancêtres quand on n'a même plus la notion d'une vérité salvatrice, ou d'être tolérant quand on se moque de la religion.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=20
}}
 
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