« Frithjof Schuon » : différence entre les versions

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'''{{w|Frithjof Schuon}}''', né le 18 juin 1907 à Bâle et mort le 5 mai 1998 à Bloomington (Indiana), aux États-Unis, est un métaphysicien suisse inspiré initialementnotamment par [[René Guénon]], [[Adi Shankara]], [[Platon]], [[Ahmad al-Alawi]] et appartenant[[Maître Eckhart]]; il appartient à l'école de pensée pérennialiste.
 
"''Tout a déjà été dit, et même bien dit ; mais il faut toujours à nouveau le rappeler, et en le rappelant, faire ce qui a toujours été fait : actualiser dans la pensée les certitudes contenues, non dans l'ego pensant, mais dans la substance transpersonnelle de l'intelligence humaine''." (''Forme et substance dans les religions'', Frithjof Schuon, éd. L'Harmattan, 2012, p. 8)
 
"Tout a déjà été dit, et même bien dit ; mais il faut toujours à nouveau le rappeler, et en le rappelant, faire ce qui a toujours été fait : actualiser dans la pensée les certitudes contenues, non dans l'ego pensant, mais dans la substance transpersonnelle de l'intelligence humaine." (''Forme et substance dans les religions'', Frithjof Schuon, éd. L'Harmattan, 2012, p. 8)
 
== Être humain ==
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=== Foi ===
{{Citation
|citation=La foi, c’est dire oui à Dieu. Quand l’homme dit oui à Dieu, Dieu dit oui à l’homme.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=30
}}
 
{{Citation
|citation=Si la foi est un mystère, c’est que sa nature est inexprimable dans la mesure où elle est profonde, car il n’est pas possible de rendre totalement compte par des mots de cette vision qui est encore aveugle, et de cet aveuglement qui déjà voit.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=118
}}
 
{{Citation
|citation=On pourrait dire que la foi est ce quelque chose qui fait que la certitude intellectuelle devient sainteté, ou qu’elle est la puissance réalisatrice de la certitude.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=71
}}
 
{{Citation
|citation=Le fait que le réalisme spirituel, ou la foi, relève de l’intelligence du cœur et non de celle du mental, permet de comprendre qu’en spiritualité la qualification morale l’emporte sur la qualification intellectuelle, et de beaucoup.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=86
}}
 
{{Citation
|citation=Humainement, nul n’échappe à l’obligation de croire pour pouvoir comprendre.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=43
}}
 
{{Citation
|citation=Dans le sens élémentaire du mot, la foi est notre assentiment à une vérité qui nous dépasse ; mais spirituellement parlant, elle est notre assentiment, non à des concepts transcendants, mais à des réalités imma¬nentes, ou à la Réalité tout court ; or cette Réalité est notre substance même.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=134
}}
 
{{Citation
|citation=L'homme peut avoir 1a certitude métaphysique sans avoir la « foi », c'est-à-dire sans que cette certitude soit dans l'âme comme une présence toujours agissante. La certitude métaphysique, si elle suffit sur le terrain doctrinal, est loin de suffire sur le plan spirituel, où elle doit être complétée et vivifiée par la foi. La foi n'est pas autre chose que l'adhésion de tout notre être à la Vérité, que nous ayons de celle-ci une intuition directe ou une notion indirecte.
}}
{{Réf Livre
|titre= Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d’Homme
|année=2003
|page=170
}}
 
{{Citation
|citation=La foi, c'est la paix du cœur en fonction d'une certitude quasi infinie, donc échappant par sa nature même aux droits du doute ; l'intelligence humaine est faite pour la transcendance, sous peine de n'être qu'une multiplication de l'intelligence animale. La foi, c'est donc, à part son achèvement par ses contenus, notre disposition à connaître avant même de connaître ; bien plus, cette disposition est déjà une connaissance, d'autant qu'elle dérive de la sagesse innée que, précisément, le contenu révélé de la foi est appelé à faire revivre.
}}
{{Réf Livre
|titre=Logique et transcendance
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Editions traditionnelles
|année=1972
|page=146
}}
 
=== Sens du sacré ===
{{Citation
|citation=Le sacré est une apparition du Centre, il immobilise l’âme et la tourne vers l’intérieur.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=60
}}
 
{{Citation
|citation=L'amour du sacré implique l'amour de Dieu, et inversement le sacré est le parfum du Ciel.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=60
}}
 
{{Citation
|citation=Le sens du sacré est la capacité de percevoir, ou de sentir, la présence du Céleste dans les symboles sacramentels ou naturels, et ceci implique le sens de la dignité autant que celui de la dévotion.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=57
}}
 
{{Citation
|citation=Avoir le sens du sacré, c'est sentir que toutes les qualités ou valeurs non seulement proviennent de l'Infini, mais aussi attirent à lui.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le jeu des masques
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1992
|page=13
}}
 
{{Citation
|citation=Le sacré introduit dans les relativités une qualité d’absolu, il confère à des choses périssables une texture d’éternité.
}}
{{Réf Livre
|titre=Comprendre l'islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Seuil
|année=1976
|page=52
}}
 
{{Citation
|citation=Le sens du sacré, ou l'amour des choses saintes – qu'il s'agisse de symboles ou de modes de Présence divine – est une ''conditio sine qua non'' de la Connaissance, laquelle engage non seulement l'intelligence, mais toutes les puissances de l'âme ; car le Tout divin exige le tout humain. Le sens du sacré, qui n'est autre que la prédisposition quasi naturelle à l'amour de Dieu et la sensibilité pour les manifestations théophaniques ou pour les parfums célestes,– ce sens du sacré implique essentiellement et le sens de la beauté et la tendance à la vertu ; la beauté étant pour ainsi dire la vertu extérieure, et la vertu, la beauté intérieure. Il implique également le sens de la transparence métaphysique des phénomènes, c'est-à-dire la capacité de saisir le principiel dans le manifesté, l'incréé dans le créé.
}}
{{Réf Livre
|titre=La transfiguration de l’homme
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1995
|page=110
}}
 
{{Citation
|citation=Le « pneumatique » est l'homme chez qui le sens du sacré prime les autres tendances, alors que chez le « psychique » c'est l'attraction du monde et l'accentuation du « moi » qui priment, sans parler du « hylique » ou du « somatique » qui voit dans les plaisirs sensoriels une fin en soi. Ce n'est pas un degré particulièrement élevé de l'intelligence qui constitue la qualification initiatique, c'est le sens du sacré – ou le degré de ce sens – avec toutes les conséquences morales et intellectuelles qu'il implique. Le sens du sacré éloigne du monde et en même temps le transfigure.
}}
{{Réf Livre
|titre= Le soufisme, voile et quintessence
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=2007
|page=76
}}
 
=== Épreuves ===
{{Citation
|citation=Toute injustice que nous subissons de la part des hommes est en même temps une épreuve qui nous arrive de la part de Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=141
}}
 
{{Citation
|citation=L'homme a le droit de ne pas accepter une injustice, importante ou mineure, de la part des hommes, mais il n'a pas le droit de ne pas l'accepter comme une épreuve de la part de Dieu. Il a le droit – car c'est humain – de souffrir d'une injustice dans la mesure où il ne parvient pas à se situer au-dessus d'elle, mais il doit faire l'effort d'y parvenir ; en aucun cas il n'a le droit de s'enfoncer dans un abîme d'amertume, car une telle attitude mène en enfer. L'homme n'a pas intérêt en premier lieu à vaincre une injustice ; il a intérêt en premier lieu à sauver son âme et à gagner le Ciel. Aussi serait-ce un mauvais marché que d'obtenir justice au prix de nos intérêts ultimes, de gagner du côté du temporel et de perdre du côté de l'éternel, ce que l'homme risque gravement quand le souci de son bon droit détériore son caractère ou en renforce les défauts.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=66
}}
 
{{Citation
|citation=Accepter une épreuve, c’est remercier Dieu pour elle en comprenant qu’elle nous permet une victoire, un détachement par rapport au monde et par rapport à l’ego.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=67
}}
 
{{Citation
|citation=L'homme a le devoir de se résigner à la volonté de Dieu, mais il a au même titre le droit de dépasser spirituellement la souffrance de l'âme, dans la mesure où cela lui est possible ; et cela n'est pas possible, précisément, sans l'attitude préalable d'acceptation et de résignation, qui seule dégage pleinement la sérénité de l'intelligence et qui seule ouvre l'âme au secours du Ciel.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=141
}}
 
{{Citation
|citation=Il faut tout d'abord répondre à la question de savoir pourquoi on appelle « épreuves » les expériences pénibles que l'homme doit traverser. Nous répondrons que ces expériences sont des épreuves en fonction de notre foi, ce qui indique que nous avons, à l'égard des expériences troublantes ou douloureuses, des devoirs qui résultent de notre vocation humaine ; c'est-à-dire que nous devons prouver notre foi à l'égard de Dieu et à l'égard de nous-mêmes. A l'égard de Dieu par notre intelligence, notre sens de l'absolu et par conséquent notre sens des relativités et des proportions ; à l'égard de nous-mêmes par notre caractère, notre résignation au destin, notre gratitude. Il y a en effet deux façons de vaincre les traces que le mal ou plus précisément la souffrance laisse dans l'âme, et c'est, premièrement, notre conscience du Souverain Bien, laquelle coïncide avec notre espérance, dans la mesure où cette conscience nous pénètre ; deuxièmement, c'est notre acceptation de ce qu'on appelle, en langage religieux, la « volonté de Dieu » ; et c'est assurément une grande victoire sur soi-même que d'accepter un destin parce que c'est la volonté de Dieu et pour aucune autre raison.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=117
}}
 
=== Bonheur ===
{{Citation
|citation=Pour être heureux, l’homme doit avoir un centre ; or ce centre est avant tout la certitude de l’Un. La plus grande calamité est la perte du centre et l’abandon de l’âme aux caprices de la périphérie. Être homme, c’est être au centre ; c’est être centre.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=22
}}
 
{{Citation
|citation=La stabilité du bonheur dépend – toute question de destin mis à part – non seulement de la beauté et de la sagesse de notre attitude, mais aussi, et avant tout, d'une ouverture vers le Haut, laquelle octroie à l'expérience du bonheur une vie toujours renouvelée. Il faut réaliser en mode terrestre ce qui se réalisera en mode céleste ; c'est la définition même de la noblesse de caractère.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=48
}}
 
{{Citation
|citation=La beauté et l’amour de la beauté donnent à l’âme le bonheur auquel elle aspire de par sa nature. Si l’âme veut être heureuse d’une façon permanente, elle doit porter le beau en elle-même ; or elle ne le peut qu’en réalisant la vertu, que nous pourrions appeler la bonté ou la piété.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=26
}}
 
{{Citation
|citation=Le bonheur, c’est la religion et le caractère ; la foi et la vertu. C’est un fait que l’homme ne peut pas trouver le bonheur dans ses propres limites ; sa nature même le condamne à se dépasser et, en se dépassant, à se libérer.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=122
}}
 
{{Citation
|citation=Une des premières conditions du bonheur est le renoncement au besoin superficiel et habituel de se sentir heureux. Mais ce renoncement ne saurait surgir du vide ; il doit avoir un sens, et ce sens ne peut venir que d’en-haut, de ce qui constitue notre raison d’être. En fait, pour trop d’hommes le critère de valeur de la vie est un sentiment passif de bonheur, lequel est déterminé ''a priori'' par le monde extérieur ; quand ce sentiment ne se produit pas ou quand il s’estompe,– ce qui peut avoir des causes tant subjectives qu’objectives,– ils s’alarment, et ils sont comme possédés par la question : « Pourquoi ne suis-je pas heureux comme auparavant ? » et par l’attente de quelque chose qui puisse leur rendre le sentiment de l’être ; ce qui, inutile d’y insister, est une attitude parfaitement mondaine, donc incompatible avec la moindre des perspectives spirituelles. S’enfermer dans un bonheur terrestre, c’est créer une barrière entre l’homme et le Ciel.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=120
}}
 
=== Art sacré ===
{{Citation
|citation=L'art sacré aide l'homme à trouver son propre centre, ce noyau qui aime Dieu par nature.
}}
{{Réf Livre
|titre= Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d’Homme
|année=2003
|page=37
}}
 
{{Citation
|citation=L'art sacré a essentiellement pour fonction, à part son rôle simplement didactique, de transférer la Substance à la fois une et inexhaustible dans le monde de l'accident et de ramener la conscience accidentelle vers la Substance. Nous pourrions dire également que l'art sacré transpose l'Être dans le monde de l'existence, de l'agir ou du devenir, ou qu'il transpose en quelque manière l'Infini dans le monde du fini, ou l'Essence dans le monde de la forme ; par là même, il suggère une continuité allant de l'un à l'autre, une voie partant de l'apparence ou de l'accident et débouchant dans la Substance ou dans ses réverbérations célestes.
}}
{{Réf Livre
|titre=Logique et transcendance
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Editions traditionnelles
|année=1972
|page=96
}}
 
{{Citation
|citation=Aucun art en soi n'est une création humaine ; mais l'art sacré a ceci de particulier que son contenu essentiel est une révélation, qu'il manifeste une forme proprement sacramentelle de la réalité céleste, telle l'icône de la Vierge avec l'Enfant, peinte par un ange, ou par saint Luc inspiré par un ange, et telle l'icône de la Sainte Face qui remonte au saint suaire et à sainte Véronique ; ou telle la statue de Shiva dansant ou les images peintes ou sculptées des Bouddhas, des Bodhisattvas, des Târâs.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=180
}}
 
{{Citation
|citation=[Dans l'art sacré], le génie véritable peut développer sans innover : il atteint la perfection, la profondeur et la puissance d'expression, d'une manière presque imperceptible, moyennant les impondérables de vérité et de beauté qui mûrissent dans l'humilité, sans laquelle il n'y a pas de vraie grandeur.
}}
{{Réf Livre
|titre= Castes et races, ''suivi de'' Principes et critères de l'art universel
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Arché
|année=1979
|page=68
}}
 
== Voie spirituelle ==
 
=== Aperçus ===
{{Citation
|citation=En réalité, ce qui sépare l’homme de la Réalité divine est une cloison infime : Dieu est infiniment proche de l’homme, mais celui-ci est infiniment loin de Dieu. Cette cloison, pour l’homme, est une montagne ; l’homme se tient devant une montagne qu’il doit enlever de ses propres mains. Il creuse la terre, mais en vain, la montagne reste ; l’homme cependant continue à creuser, au nom de Dieu. Et la montagne s’évanouit. Elle n’a jamais été.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=157
}}
 
{{Citation
|citation=L’intelligence a beau affirmer les vérités métaphysiques et eschatologiques, l’imagination – ou le subconscient – continue à croire fermement au monde, non à Dieu ni à l’au-delà ; tout homme est ''a priori'' hypocrite. La voie, c’est précisément le passage de l’hypocrisie naturelle à la sincérité spirituelle.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=21
}}
 
{{Citation
|citation=Se dépasser : c’est là le grand impératif de la condition humaine ; et il en est un autre qui l’anticipe et en même temps le prolonge : se dominer. L’homme noble est celui qui se domine ; l’homme saint est celui qui se dépasse. La noblesse et la sainteté sont les impératifs de l’état humain.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=143
}}
 
{{Citation
|citation=En fait, la connaissance métaphysique, si elle demeure purement mentale, n'est pratiquement rien ; la connaissance n'est une valeur qu'à condition de se prolonger et dans l'aimer et dans le vouloir. Aussi le but de la voie est-il tout d'abord de réparer cette cassure héréditaire et ensuite – sur cette base – d'opérer l'ascension vers le Souverain Bien, lequel selon le mystère d'immanence est notre propre Être.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le jeu des masques
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1992
|page=27
}}
 
{{Citation
|citation=La fonction essentielle de l'intelligence humaine est le discernement entre le Réel et l'illusoire, ou entre le Permanent et l'impermanent ; et la fonction essentielle de la volonté est l'attachement au Permanent ou au Réel. Ce discernement et cet attachement sont la quintessence de toute spiritualité ; et portés à leur degré le plus élevé, ou réduits à leur substance la plus pure, ils constituent, dans tout grand patrimoine spirituel de l'humanité, l'universalité sous-jacente, ou ce que nous pourrions appeler la ''religio perennis'' ; c'est à celle-ci qu'adhèrent les sages, tout en se fondant nécessairement sur des éléments d'institution divine.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=174
}}
 
{{Citation
|citation=Parmi les qualités qui sont indispensables pour la spiritualité en général, nous nommerons d'abord une attitude mentale que nous pourrions désigner, faute d'un meilleur terme, par le mot « objectivité » : c'est une attitude parfaitement désintéressée de l'intelligence, donc libre d'ambition et de parti pris et, de ce fait, empreinte de sérénité. En second lieu, nous nommerons une qualité concernant la vie psychique de l'individu : c'est la noblesse, c’est-à-dire l'élévation de l'âme par rapport aux choses mesquines ; c'est au fond un discernement, en mode psychique, entre l'essentiel et l'accidentel, ou entre le réel et l'irréel. Enfin, il y a la vertu de simplicité : l'homme est libéré de toute crispation inconsciente à base d'amour-propre ; il a, vis-à-vis des êtres et des choses, une attitude parfaitement originale et spontanée, c’est-à-dire dépourvue de tout artifice ; il est libre de toute prétention, ostentation ou dissimulation ; en un mot, il est sans orgueil. Toute méthode spirituelle exige avant tout une attitude de pauvreté, d'humilité, de simplicité ou d'effacement, attitude qui est comme une anticipation de l'extinction en Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=L’Œil du Cœur
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Harmattan
|année=2017
|page=154
}}
 
=== Ésotérisme ===
{{Citation
|citation=L'ésotérisme authentique est la voie qui se fonde sur la vérité totale ou essentielle, non partielle ou formelle seulement, et qui fait un usage opératif de l'intelligence, non de la volonté et du sentiment seulement. La totalité de la vérité exige la totalité de l'homme.
}}
{{Réf Livre
|titre= Le soufisme, voile et quintessence
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=2007
|page=95
}}
 
{{Citation
|citation=L'ésotérisme en soi est la métaphysique tout court, à laquelle se joint nécessairement une méthode de réalisation appropriée ; l'ésotérisme de telle religion – de tel exotérisme précisément – s'adapte au contraire à cette religion et entre par là dans des méandres théologiques, psychologiques et légalistes étrangers à sa nature, tout en conservant en son centre secret son caractère authentique et plénier, sans quoi il ne serait pas ce qu'il est.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=73
}}
 
{{Citation
|citation=La vérité ésotérique est une épée à double tranchant : il est des hommes qui perdent Dieu parce qu'ils ignorent cette vérité qui seule les sauverait ; il en est d'autres qui, croyant la comprendre, se forgent une foi illusoire et arrogante qu'ils mettent pratiquement à la place de Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre= Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d’Homme
|année=2003
|page=104
}}
 
{{Citation
|citation=La connaissance des divers mondes traditionnels, donc de la relativité des formulations doctrinales ou des perspectives formelles, renforce le besoin d'essentialité d'une part et d'universalité d'autre part ; et l'essentiel et l'universel s'imposent d'autant plus que nous vivons dans un monde de sursaturation philosophique et d'effondrement spirituel.
}}
{{Réf Livre
|titre=Comprendre l'islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Seuil
|année=1976
|page=99
}}
 
{{Citation
|citation=L'ésotérisme comporte quatre principales dimensions : une intellectuelle, dont témoigne la doctrine ; une volitive ou technique, qui englobe les moyens directs ou indirects de la voie ; une morale, qui concerne les vertus intrinsèques et extrinsèques ; une esthétique, dont relèvent le symbolisme et l'art au double point de vue objectif et subjectif.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=171
}}
 
{{Citation
|citation=Il n'y a pas de théophanie qui ne soit préfigurée dans la constitution même de l'être humain, car celui-ci est « fait à l'image de Dieu » ; l'ésotérisme entend actualiser ce que Dieu a mis de divin dans ce miroir de lui-même qu'est l'homme.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=75
}}
 
{{Citation
|citation=L'anthropologie spirituelle de l'ésotérisme authentique part de l'idée que l'homme se définit par une intelligence totale et « déiforme », alors que la religion commune définit l'homme volontiers comme « pécheur », « esclave », voire « néant » ; donc selon la « chute » ou selon la seule limitation créaturielle, non selon la substance inaliénable ni par conséquent selon le « contenu divin ».
}}
{{Réf Livre
|titre=Racines de la condition humaine
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Table ronde
|année=1990
|page=143
}}
 
{{Citation
|citation=Toute la question est de savoir si l'homme possède l'intuition « prélogique » de la Substance où s'il est fondamentalement solidaire de l'accidence ; dans le premier cas, son intelligence est faite pour la gnose, et des raisonnements – ou des imageries – enfermés dans l'accidentel n'auront en fin de compte aucune prise sur lui. Pour l'homme moyen, l'existence commence avec l'homme posé sur terre : il y a l'espace et il y a les choses, il y a « moi » et « l'autre », nous voulons ceci et tel autre veut cela, et ainsi de suite ; il y a le bien et le mal, la récompense et la punition et, au-dessus de tout cela, Dieu avec ses volontés insondables. Mais pour le contemplatif-né, tout commence avec la Vérité, qui est sentie comme un Être sous-jacent et omniprésent ; tout le reste ne se comprend, en définitive, que par elle et en elle ; en dehors d'elle, le monde n'est qu'un rêve inintelligible. Il y a la Vérité, la nature des choses, puis les consciences qui en sont les réceptacles : l'homme est avant tout une conscience dans laquelle le Vrai se reflète, et autour de laquelle le Vrai ou le Réel se manifeste dans un jeu innombrable de cristallisations ; pour le contemplatif, les phénomènes et les histoires ne constituent pas un postulat compact et naïf, ils ne sont intelligibles ou supportables qu'en fonction de la Vérité première.
}}
{{Réf Livre
|titre=Logique et transcendance
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Editions traditionnelles
|année=1972
|page=94
}}
 
=== Métaphysique ===
{{Citation
|citation=La métaphysique est la science de l'absolu ou de la vraie nature des choses.
}}
{{Réf Livre
|titre=Logique et transcendance
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Editions traditionnelles
|année=1972
|page=44
}}
 
{{Citation
|citation=Le contenu de la Doctrine universelle et primordiale est le suivant, exprimé en termes védantins : "Brahma est la Réalité ; le monde est l'apparence ; l'âme n'est pas différente de Brahma." Ce sont là les trois grandes thèses de la métaphysique intégrale : une positive, une négative, une unitive.
}}
{{Réf Livre
|titre=L’Œil du Cœur
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Harmattan
|année=2017
|page=155
}}
 
{{Citation
|citation=La gnose est essentiellement la voie de l'intellect et, partant, de l'intellection ; le moteur de la voie est avant tout l'intelligence, non la volonté et le sentiment, comme c'est le cas dans les mystiques monothéistes sémitiques – y compris le soufisme moyen. La gnose se caractérise par son recours à la métaphysique pure : distinction entre Âtmâ et Mâyâ et conscience de l'identité potentielle entre le sujet humain, jîvâtmâ, et le Sujet divin, Paramâtmâ.
}}
{{Réf Livre
|titre=Avoir un centre
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2010
|page=67
}}
 
{{Citation
|citation=La métaphysique n'entend fournir dialectiquement que des points de repère ; elle offre – et c'est toute sa raison d'être – un système de clefs parfaitement suffisant, moyennant un langage qui ne peut être autre qu'indicatif et elliptique.
}}
{{Réf Livre
|titre=Racines de la condition humaine
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Table ronde
|année=1990
|page=40
}}
 
{{Citation
|citation=La principale cause d'une incompréhension métaphysique est moins une incapacité intellectuelle foncière qu'un attachement passionnel à des concepts conformes à l'individualisme naturel de l'homme. D'une part, le dépassement de cet individualisme prédispose à ladite compréhension ; d'autre part, la métaphysique totale contribue à ce dépassement ; toute réalisation spirituelle a deux pôles ou deux points de départ, l'un se situant dans notre pensée, et l'autre dans notre être.
}}
{{Réf Livre
|titre=Forme et substance dans les religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2012
|page=267
}}
 
=== Symbolisme ===
{{Citation
|citation=Le langage de la ''Sophia perennis'' est avant tout le symbolisme sous toutes ses formes, aussi l'ouverture au message des symboles est-elle un don propre à l'homme primordial, et à ses héritiers de toute époque.
}}
{{Réf Livre
|titre=La transfiguration de l’homme
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1995
|page=18
}}
 
{{Citation
|citation=Est abstrait un symbolisme en tant qu'il signifie une réalité principielle ; il est concret en tant qu'il communique la nature de cette réalité, c'est-à-dire qu'il la rend présente à notre expérience.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=99
}}
 
{{Citation
|citation=Le langage de la religion est le symbolisme, et celui-ci est ce qui à la fois sépare et unit. C'est le symbolisme qui constitue la particularité à la fois illuminante et séparative qui caractérise les religions, et c'est encore le symbolisme qui, du fait de sa validité universelle et de son illimitation en profondeur, permet au contraire d'atteindre la ''religio perennis'' ; de dégager le contenu un, et la raison d'être, du phénomène religieux. Ce phénomène rend compte de la double mission de l'homme, de son ''dharma'' à deux dimensions : connaître l'Absolu à partir du contingent, et manifester le premier dans le second.
}}
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=8
}}
 
{{Citation
|citation=Ce qui manque dans le monde actuel, c'est une connaissance pénétrante et globale de la nature des choses ; les vérités fondamentales sont toujours accessibles, mais elles ne sauraient s'imposer à ceux qui refusent de les prendre en considération. Il va de soi qu'il s'agit ici, non des données tout extérieures que la science expérimentale peut nous fournir, mais de réalités que cette science ne manie pas, et ne peut pas manier, et qui nous sont transmises par de tout autres canaux, ceux du symbolisme mythologique et métaphysique notamment, sans parler de l'intuition intellectuelle, dont la possibilité de principe réside en tout homme. Le langage symbolique des grandes traditions de l'humanité peut paraître ardu et déconcertant pour certains esprits, mais il est néanmoins intelligible à la lumière des commentaires orthodoxes ; le symbolisme, il faut y insister, est une science réelle et rigoureuse, et rien n'est plus aberrant que de croire que son apparente naïveté provient d'une mentalité fruste et « prélogique ». Cette science, que nous pouvons qualifier de « sacrée », ne saurait s'adapter à la méthode expérimentale des modernes ; le domaine de la révélation, du symbolisme, de l'intellection pure, transcende de toute évidence les plans physique et psychique et il se situe par conséquent au-delà du domaine des méthodes dites scientifiques. Si nous pensons ne pas pouvoir accepter le langage du symbolisme traditionnel parce qu'il nous apparaît comme fantastique et arbitraire, cela montre que nous n'avons pas encore compris ce langage, et certes non que nous l'avons dépassé.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le jeu des masques
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1992
|page=104
}}
 
=== Sagesse ===
{{Citation
|citation=La sagesse consiste non seulement à connaître des vérités et à être capable de les communiquer, elle consiste également dans la capacité du sage de reconnaître les limites ou les risques les plus subtils de la nature humaine.
}}
{{Réf Livre
|titre=Christianisme/Islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2015
|page=164
}}
 
{{Citation
|citation=La sagesse c'est, non seulement se détacher des reflets, mais également savoir et sentir que les archétypes se trouvent en nous-mêmes et sont accessibles au fond de nos cœurs ; nous possédons ce que nous aimons, dans la mesure où ce que nous aimons est digne d'être aimé.
}}
{{Réf Livre
|titre=La transfiguration de l’homme
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1995
|page=107
}}
 
{{Citation
|citation=La divine ''Mâyâ'' – la Féminité ''in divinis'' – n'est pas seulement ce qui projette et crée, elle est aussi ce qui attire et délivre. La Sainte Vierge en tant que ''Sedes Sapientiae'' personnifie cette Sagesse miséricordieuse qui descend vers nous, et que nous aussi, que nous le sachions ou non, portons en notre propre essence ; et c'est précisément en vertu de cette potentialité ou de cette virtualité que la Sagesse descend sur nous. Le siège immanent de la Sagesse est le cœur de l'homme.
}}
{{Réf Livre
|titre=Approches du phénomène religieux
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1984
|page=97
}}
 
=== Connaissance ===
{{Citation
|citation=En partant de l'axiome que toute connaissance, par définition, comporte un sujet et un objet, nous préciserons ce qui suit : le sujet de la connaissance des phénomènes sensibles est évidemment telle faculté sensorielle ou l'ensemble de ces facultés ; le sujet de la connaissance des principes physiques, ou des catégories cosmiques, est la faculté ration¬nelle ; et le sujet de la connaissance des prin¬cipes métaphysiques est le pur intellect et, par conséquent, l'intuition intellectuelle ; intuition ou intellection et non opération discursive. Une connaissance dont le sujet n'est pas l'intellect ne saurait être métaphysique ; on ne peut, en partant de l'observation des phéno¬mènes, arriver à une réalité que seul « Dieu en nous » peut nous faire percevoir. Trois subjectivités, trois modes de certitude : du relatif à l'absolu.
}}
{{Réf Livre
|titre=Racines de la condition humaine
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Table ronde
|année=1990
|page=32
}}
 
{{Citation
|citation=Le principe de connaissance n'implique par lui-même aucune limitation ; connaître, c'est connaître tout le connaissable, et celui-ci coïncide avec le réel, étant donné qu'''a priori'' et dans l'Absolu le sujet et l'objet se confondent : connaître c'est être, et inverse¬ment. Si l'on nous dit que l'Absolu est inconnaissable, cela se rapporte, non à notre faculté intellective de principe, mais à telle modalité ''de facto'' de cette faculté ; à telle écorce, non à la substance.
}}
{{Réf Livre
|titre=Avoir un centre
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2010
|page=62
}}
 
{{Citation
|citation=Connaître Dieu, le Réel en soi, le suprême Intelligible, puis connaître les choses en fonction de cette connaissance, et par conséquent aussi nous connaître nous-mêmes : ce sont là les dimensions de l'intelligence intrinsèque et intégrale ; la seule digne de ce nom, à rigoureuse¬ment parler, car elle seule est proprement humaine.
}}
{{Réf Livre
|titre=Racines de la condition humaine
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Table ronde
|année=1990
|page=19
}}
 
{{Citation
|citation=La volonté du Bien et l’amour du Beau sont les concomitances nécessaires, aux répercussions incalculables, de la connaissance du Vrai.
}}
{{Réf Livre
|titre=De l'unité transcendante des religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2014
|page=164
}}
 
{{Citation
|citation=Seule la science de l’Absolu donne un sens et une discipline à la science du relatif.
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=142
}}
 
{{Citation
|citation=Il convient de distinguer entre une connaissance qui est active et mentale, à savoir le discernement doctrinal par lequel nous prenons conscience de la vérité, et une connaissance qui est passive, réceptive et cardiaque, à savoir la contemplation invocatoire par laquelle nous assimilons ce dont nous avons pris conscience.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=76
}}
 
{{Citation
|citation=Le passage de la connaissance distinctive ou mentale à la connaissance unitive ou cardiaque découle du contenu même de la pensée : ou bien nous comprenons imparfaitement ce que signifient les notions d’Absolu, d’Infini, d’Essence, de Substance, d’Unité, et alors nous nous satisfaisons des concepts, et c’est ce que font les philosophes au sens conventionnel du mot ; ou bien nous comprenons ces notions parfaitement, et alors elles nous obligent par leur contenu même à dépasser la séparativité conceptuelle en cherchant le Réel au fond du Cœur, non en aventuriers mais à l’aide des moyens traditionnels sans lesquels nous ne pouvons rien et n’avons droit à rien. La Substance transcendante et exclusive se révèle alors comme immanente et inclusive. On pourrait dire aussi que Dieu étant Tout ce qui est, nous devons Le connaître avec tout ce que nous sommes ; et connaître Ce qui est infiniment aimable – puisque rien n’est aimable si ce n’est par Lui – c’est L’aimer infiniment.
}}
{{Réf Livre
|titre=Forme et substance dans les religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2012
|page=59
}}
 
=== Prière ===
{{Citation
|citation=Toutes les fois que l’homme se tient devant Dieu avec un cœur intègre – c’est-à-dire pauvre et sans enflure –, il se tient sur le sol de l’absolue certitude, celle de son salut conditionnel aussi bien que celle de Dieu. Et c’est pour cela que Dieu nous a fait don de cette clef surnaturelle qu’est la prière : afin que nous puissions nous tenir devant Lui, comme dans l’état primordial, et comme toujours et partout ; ou comme dans l’éternité.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=68
}}
 
{{Citation
|citation=La prière – au sens le plus large – triomphe des quatre accidents de notre existence : le monde, la vie, le corps, l’âme ; nous pourrions dire aussi : l’espace, le temps, la matière, le désir. Elle se situe dans l’existence comme un abri, comme un îlot. En elle seule, nous sommes parfaitement nous-mêmes, parce qu’elle nous met en présence de Dieu. Elle est comme un diamant que rien ne peut ternir et auquel rien ne résiste.
}}
{{Réf Livre
|titre= Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d’Homme
|année=2003
|page=286
}}
 
{{Citation
|citation=La prière individuelle a pour but, non seulement l'obtention de faveurs particulières, mais aussi la purification de l'âme : elle défait les nœuds psychiques, ou en d'autres termes, elle dissout les coagulations subconscientes et épuise bien des poisons secrets ; elle extériorise, devant Dieu, les difficultés, défaillances et crispations de l'âme, ce qui présuppose que celle-ci soit humble et véridique, et cette extériorisation – opérée au regard de l'Absolu – a la vertu de rétablir l'équilibre et de ramener la paix ; en un mot, de nous ouvrir à la grâce.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=124
}}
 
{{Citation
|citation=Le don de soi pour Dieu est toujours un don de soi pour tous ; se donner à Dieu, et serait-ce à l’insu de tous, c’est se donner aux hommes, car il y a dans ce don de soi une valeur sacrificielle dont le rayonnement est incalculable.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=149
}}
 
{{Citation
|citation=Qu'est-ce que le monde, sinon un écoulement de formes, et qu'est-ce que la vie, sinon une coupe qui, apparemment, se vide entre deux nuits ? Et qu'est-ce que l'oraison, sinon le seul point stable – fait de paix et de lumière – dans cet univers de rêve, et la porte étroite vers tout ce que le monde et la vie ont recherché en vain ? Dans la vie d'un homme ces quatre certitudes sont tout : le moment présent, la mort, la rencontre avec Dieu, l'éternité. La mort est une sortie, un monde qui se ferme ; la rencontre avec Dieu est comme une ouverture vers une infinitude fulgurante et immuable ; l'éternité est une plénitude d'être dans la pure lumière ; et le moment présent est, dans notre durée, un lieu presque insaisissable où nous sommes déjà éternels – une goutte d'éternité dans le va-et-vient des formes et des mélodies. L'oraison donne à l'instant terrestre tout son poids d'éternité et sa valeur divine ; elle est la sainte barque qui conduit, à travers la vie et la mort, vers l'autre rive, vers le silence de lumière – mais ce n'est pas elle, au fond, qui traverse le temps en se répétant, c'est le temps qui s'arrête pour ainsi dire devant son unicité déjà céleste.
}}
{{Réf Livre
|titre=Les stations de la sagesse
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2011
|page=144
}}
 
{{Citation
|citation=L’homme prie, et la prière façonne l’homme. Le saint est devenu lui-même prière, lieu de rencontre entre la terre et le Ciel ; il contient par là l’univers, et l’univers prie avec lui. Il est partout où la nature prie, il prie avec elle et en elle : dans les cimes qui touchent le vide et l’éternité, dans une fleur qui s’éparpille, ou dans le chant perdu d’un oiseau. Qui vit dans la prière, n’a pas vécu en vain.
}}
{{Réf Livre
|titre= Perspectives spirituelles et faits humains
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Âge d’Homme
|année=2003
|page=287
}}
 
=== Soufisme ===
{{Citation
|citation=Tout le soufisme, nous semble-t-il, peut tenir en ces quatre mots ''Haqq'', ''Qalb'', ''Dhikr'', ''Faqr'' : « Vérité », « Cœur », « Souvenir », « Pauvreté ». ''Haqq'' coïncide avec la ''Shahâdah'', le double Témoignage ; la Vérité métaphysique, cosmologique, mystique et eschatologique. ''Qalb'' signifie que cette Vérité doit être acceptée, non par la pensée seulement, mais avec le Cœur ; donc avec tout ce que nous sommes. Le ''Dhikr'' est l'actualisation permanente, au moyen de la parole sacramentelle, de cette foi ou de cette gnose ; tandis que le ''Faqr'' est la simplicité et la pureté de l'âme, lesquelles rendent possible cette actualisation en lui conférant la sincérité sans laquelle aucun acte n'est valide.
}}
{{Réf Livre
|titre= Le soufisme, voile et quintessence
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=2007
|page=130
}}
 
{{Citation
|citation=[...] Ces diverses données permettent d'envisager une interprétation particulière du ternaire ''Sharî'ah-Tarîqah-Haqîqah'', « Loi-Voie-Vérité » : tandis que selon l'usage courant des termes la ''Tarîqah'' est la Voie, et la ''Haqîqah'' la Réalité à atteindre, – du moins quand on entend ce dernier terme en connexion avec le précédent, – nous pouvons entendre par ''Tarîqah'' le vaste domaine du soufisme moyen, et par ''Haqîqah'' le domaine restreint du soufisme quintessentiel, donc de l'ésotérisme proprement dit ; le premier se fondant sur le pessimisme anthropologique, l'ascétisme, l'accumulation des pratiques méritoires et un moralisme scrupuleux, et le second, sur la gnose au double point de vue doctrinal et opératif.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sur les traces de la Religion pérenne
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1982
|page=91
}}
 
{{Citation
|citation=En fait, le dénominateur « soufisme » englobe le fanatisme le plus plat aussi bien que la spéculation la plus profonde ; or ni l'un ni l'autre ne constitue le ''taçawwuf'' plénier, ce qui va de soi pour la première attitude, tandis que la seconde n'est intégralement l'ésotérisme qu'à condition de s'accompagner d'une méthode appropriée et non d'observances pieuses seulement, dont l'accentuation émotionnelle n'est d'ailleurs guère compatible avec la perspective de la gnose. L'ésotérisme authentique est la voie qui se fonde sur la vérité totale ou essentielle, non partielle ou formelle seulement, et qui fait un usage opératif de l'intelligence, non de la volonté et du sentiment seulement. La totalité de la vérité exige la totalité de l'homme.
}}
{{Réf Livre
|titre= Le soufisme, voile et quintessence
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=2007
|page=95
}}
 
 
{{Citation
|citation=« La Doctrine (et la Voie) de l'Unité est unique » (''Et-Tawhîdu wâhid'') : cette formule classique énonce d'une manière concise l'essentialité, la primordialité et l'universalité de l'ésotérisme islamique aussi bien que de l'ésotérisme tout court ; et nous dirons même que toute la sapience – tout l'''Advaita-Vedânta'' si l'on veut – se trouve, pour l'islam, contenue dans la seule ''Shahâdah'', le double Témoignage de foi.
}}
{{Réf Livre
|titre= Le soufisme, voile et quintessence
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=2007
|page=112
}}
 
=== Sainteté ===
{{Citation
|citation=La sainteté, c’est le sommeil de l’ego et la veille de l’âme immortelle – de l’ego nourri d’impressions sensorielles et rempli de désirs, et de l’âme libre, cristallisée en Dieu. La surface mouvante de notre être doit dormir et par conséquent se retirer des images et des instincts, tandis que le fond de notre être doit veiller dans la conscience du Divin et illuminer ainsi, telle une flamme immobile, le silence du saint sommeil.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=29
}}
 
{{Citation
|citation=Pour pouvoir maintenir le monde en équilibre, ou pour pouvoir même l'améliorer en tel secteur, il ne suffit pas qu'il y ait des hommes capables de prendre des mesures efficaces en accord avec les principes spirituels, il faut aussi qu'il y ait des saints qui, semblables au « moteur immobile » d'Aristote, ne réalisent que la « seule chose nécessaire », donc ce qui constitue la raison d'être de toute cité humaine.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=161
}}
 
{{Citation
|citation=La sainteté est essentiellement la contemplativité : c’est l’intuition de la nature spirituelle des choses ; intuition profonde qui détermine toute l’âme, donc tout l’être de l’homme.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=29
}}
 
{{Citation
|citation=Le saint, c'est l'homme qui agit comme s'il était mort et revenu à la vie : ayant déjà cessé d'être « lui-même », au sens terrestre, il n'entend point revenir à ce rêve, mais se maintient dans une sorte de veille que le monde, domaine des étroitesses et des impuretés, ne peut comprendre.
}}
{{Réf Livre
|titre=Sentiers de gnose
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=La Place royale
|année=1996
|page=161
}}
 
== Vertu ==
{{Citation
|citation=La vertu, c’est laisser libre passage, dans l’âme, à la Beauté de Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=93
}}
 
{{Citation
|citation=Il n’y a pas de vertu valable sans piété, et il n’y a pas de piété authentique sans vertu.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=85
}}
 
{{Citation
|citation=La vertu est un rayon de la Beauté divine, à laquelle nous participons par notre nature ou par notre volonté, facilement ou difficilement, mais toujours par la grâce de Dieu.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=33
}}
 
{{Citation
|citation=La vertu, c’est la conformité de l’âme au Modèle divin et à l’œuvre spirituelle ; conformité ou participation. L’essence des vertus est le vide devant Dieu, lequel permet aux Qualités divines d’entrer dans le cœur et de rayonner dans l’âme. La vertu est l’extériorisation du cœur pur.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=33
}}
 
{{Citation
|citation=Toute vertu est une participation à la beauté de l’Un et une réponse à son amour.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=34
}}
 
{{Citation
|citation=Le désir de vaincre des défauts parce que c'est « moi » qui les ai, est inopérant puisqu'il est lui-même du même ordre que ces défauts. Tout défaut, en effet, est une forme d'égoïsme, voire d'orgueil. Nous devons tendre vers la perfection parce que nous la comprenons et que par conséquent nous l'aimons, et non parce que nous désirons que notre « moi » soit parfait. En d'autres termes : il faut aimer et réaliser une vertu parce qu'elle est vraie et belle, et non parce qu'elle nous embellirait si nous la possédions ; et il faut détester et combattre un défaut parce qu'il est faux et laid, et non parce qu'il est nôtre et qu'il nous enlaidit. Avoir une vertu, c'est avant tout ne pas avoir de défaut qui lui est contraire, car Dieu nous a créés vertueux. Il nous a créés à son image ; les défauts sont surajoutés. Au demeurant, ce n'est pas nous qui possédons la vertu, c'est la vertu qui nous possède.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=98
}}
 
{{Citation
|citation=Il n’y a pas d’accès au Cœur sans les vertus.
}}
{{Réf Livre
|titre=La conscience de l'Absolu
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Hozhoni
|année=2016
|page=33
}}
 
== Révélation ==
{{Citation
|citation=La révélation est l'irruption fulgurante d'une connaissance qui provient, non d'un subconscient individuel ou collectif, mais au contraire d'un supraconscient qui, tout en demeurant latent dans tous les êtres, en dépasse pourtant immensément les cristallisations individuelles et psychologiques.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=137
}}
 
{{Citation
|citation=Spécifions que les lacunes éventuelles de l'esprit humain sont dues, non à des causes fortuites, mais aux conditions mêmes de « l'âge sombre » – le ''kali-yuga'' – lequel a pour effet, parmi d'autres modes de déchéance, un affaiblisse¬ment progressif de la pure intellection et des tendances ascendantes de l'âme ; d'où la nécessité des révélations religieuses, d'où aussi le phéno¬mène problématique des philosophies gratuites et divergentes.
}}
{{Réf Livre
|titre=L’Œil du Cœur
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Harmattan
|année=2017
|page=155
}}
 
{{Citation
|citation=La valeur de l'homme est dans sa conscience de l'Absolu, et par conséquent dans l'intégralité et la profondeur de cette conscience ; l'ayant perdu de vue en s'enfonçant dans le monde des phénomènes envisagés en tant que tels, l'homme a besoin, pour le lui rappeler, du Message céleste. Au fond, ce Message vient de « lui-même » ; non de son moi empirique bien entendu, mais de son immanente ipséité, qui est celle de Dieu et sans laquelle il n'y aurait pas de moi humain, ni angélique, ni autre ; la crédibilité du Message résulte du fait qu'il est ce que nous sommes, à la fois en nous-mêmes et au-delà de nous-mêmes. Au fond de la transcendance est l'immanence, et au fond de l'immanence, la transcendance.
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=152
}}
 
== Religion ==
{{Citation
|citation=Sans religion – ou sans religion authentique – une collectivité humaine ne saurait survivre à la longue ; c'est-à-dire qu'elle ne saurait rester humaine.
}}
{{Réf Livre
|titre=Le jeu des masques
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1992
|page=24
}}
 
{{Citation
|citation=La religion traduit les vérités métaphysiques ou universelles en langage dogmatique ; or, si le dogme n'est pas accessible à tous dans sa Vérité intrinsèque que seul l'intellect peut atteindre directement, le même dogme n'en est pas moins accessible par la foi, seul mode de participation possible, pour la grande majorité des hommes, aux vérités divines. Quant à la connaissance intellectuelle qui ne procède ni d'une croyance ni d'un raisonnement, elle dépasse le dogme, en ce sens que, sans jamais le contredire, elle en pénètre la dimension interne, c'est-à-dire la Vérité infinie qui domine toutes les formes.
}}
{{Réf Livre
|titre=De l'unité transcendante des religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2014
|page=11
}}
 
{{Citation
|citation=La science moderne a eu pour effet, entre autres, de blesser mortellement la religion, en posant concrètement des problèmes que seul l'ésotérisme peut résoudre, et que rien ne résout en fait puisque l'ésotérisme n'est pas écouté, et ne l'est moins que jamais. En face de ces problèmes nouveaux, la religion est désarmée, et elle emprunte maladroitement et en tâtonnant les arguments de l'adversaire, ce qui l'oblige à fausser insensiblement sa propre perspective et à se renier de plus en plus ; sa doctrine n'est pas atteinte, certes, mais les fausses opinions empruntées à ses négateurs la rongent sournoisement « de l'intérieur », témoin l'exégèse moderne, l'aplatissement démagogique de la liturgie, le darwinisme teilhardien ou l' « art sacré » d'obédience surréaliste et « abstraite ».
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=46
}}
 
{{Citation
|citation=Il faut dire que les progressistes ne se trompent pas tout à fait quand ils estiment qu'il y a quelque chose, dans la religion, qui ne va plus ; en fait, l'argumentation individualiste et sentimentale avec laquelle opère la piété traditionnelle ne mord plus guère sur les consciences, et il en est ainsi, non seulement pour la simple raison que l'homme moderne est irréligieux, mais aussi parce que les arguments religieux habituels, n'allant pas suffisamment au fond des choses et n'ayant d'ailleurs pas eu besoin autrefois de le faire, sont quelque peu usés psychologiquement et ne répondent pas à certains besoins de causalité.
}}
{{Réf Livre
|titre=Forme et substance dans les religions
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2012
|page=236
}}
 
{{Citation
|citation=On peut s'étonner et même se scandaliser de la fréquence, en climat religieux, d'opinions et d'attitudes plus ou moins inintelligentes, soit dit sans euphémisme ; la cause indirecte du phénomène est que la religion, dont le but est de sauver le plus grand nombre possible et non de satisfaire le besoin de causalité d'une élite intellectuelle, n'a pas de motif de s'adresser directement à l'intelligence proprement dite. Conformément à sa finalité et à la capacité de la majorité, le message religieux s'adresse globalement à l'intuition, au sentiment et à l'imagination, puis à la volonté, et à la raison dans la mesure où la condition humaine l'exige ; il informe les hommes de la réalité de Dieu, de l'immortalité de l'âme et des conséquences qui en découlent pour l'homme, et il offre à celui-ci les moyens de se sauver. Il n'est pas, ne veut pas, et ne peut être et offrir autre chose, explicitement tout au moins ; car implicitement il offre tout.
}}
{{Réf Livre
|titre=Résumé de métaphysique intégrale
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1985
|page=81
}}
 
== Théologie ==
{{Citation
|citation=La théologie est somme toute le commentaire philosophique de la Révélation ; commentaire « inspiré » en ce sens qu'il prévient dans la mesure du possible les hérésies proprement dites, tout en tenant compte de l'opportunité psychologique et morale.
}}
{{Réf Livre
|titre=Christianisme/Islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2015
|page=205
}}
 
{{Citation
|citation=La perspective théologique se caractérise extrinsèquement par son souci de défendre des intérêts conceptuels et moraux, alors que la pure métaphysique rend compte de la nature des choses tout en étant consciente des aspects et des points de vue.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'ésotérisme comme principe et comme voie
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Dervy Livres
|année=1997
|page=23
}}
 
{{Citation
|citation=La théologie est une pensée qui, fondée sur les données scripturaires forcément antinomiques et elliptiques, mais nullement contradictoires ni insolubles, interprète ces données au moyen de la raison et en fonction d'une piété souvent plus fervente qu'éclairée : il en résulte parfois des théories sans doute opportunes et efficaces sous tel rapport psychologique ou moral, mais limitatives ou même aberrantes au point de vue de la vérité pure et simple, et en tout cas irrecevables sur le plan de la métaphysique.
}}
{{Réf Livre
|titre=Christianisme/Islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2015
|page=155
}}
 
{{Citation
|citation=Les théologies monothéistes ordinaires n'opèrent qu'avec l'alternative tout à fait insuffisante du « créé » et de l' « incréé » : il n'y a que Dieu et le monde, le Créateur et le créé, alors qu'en réalité il y a tout d'abord l'Absolu et le relatif, et ensuite, au sein de la Relativité, l'Incréé créateur – non l'Incréé en soi – et tout le créé.
}}
{{Réf Livre
|titre=Christianisme/Islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2015
|page=201
}}
 
== Philosophie ==
{{Citation
|citation=Il faudrait pouvoir restituer au mot « philosophie » sa signification originelle : la philosophie – l' « amour de la sagesse » – est la science de tous les principes fondamentaux ; cette science opère avec l'intuition, qui « perçoit », et non avec la seule raison, qui « conclut ». Subjectivement parlant, l'essence de la philosophie est la certitude ; pour les modernes au contraire, l'essence de la philosophie est le doute : le philosophe est censé raisonner sans aucune prémisse (''voraussetzungsloses Denken''), comme si cette condition n'était pas elle-même une idée préconçue ; c'est la contradiction classique de tout relativisme. On doute de tout, sauf du doute. La solution du problème de la connaissance – si problème il y a – ne saurait être ce suicide intellectuel qu'est la promotion du doute ; c'est au contraire le recours à une source de certitude qui transcende le mécanisme mental, et cette source – la seule qui soit – est le pur Intellect, ou l'Intelligence en soi.
}}
{{Réf Livre
|titre=La transfiguration de l’homme
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1995
|page=11
}}
 
{{Citation
|citation=Si tel auteur ancien peut donner une impression de simplicité d'esprit, c'est pour une large part parce qu'il n'avait pas à tenir compte de mille erreurs encore inconnues ni de mille possibilités de mésinterprétation, et aussi, parce que sa dialectique n'avait pas à ressembler à une danse écossaise entre des œufs, étant donné qu'il pouvait se passer largement de nuances ; les mots avaient encore une fraîcheur et une plénitude – ou une magie – qu'il nous est difficile d'imaginer dans le climat d'inflation verbale où nous vivons.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=104
}}
 
{{Citation
|citation=Ce sont les sophistes, Protagoras en tête, qui sont les véritables précurseurs de la pensée moderne ; ce sont eux les « penseurs » proprement dits, en ce sens qu'ils se bornaient à ratiociner et ne se souciaient guère de « percevoir » et de rendre compte de ce qui « est ». Et c'est à tort qu'on a vu en Socrate, Platon et Aristote les pères du rationalisme, voire de la pensée moderne en général ; sans doute, ils raisonnent – Shankara et Râmânuja en font autant – mais ils n'ont jamais dit que le raisonnement est l'alpha et l'oméga de l'intelligence et de la vérité, ni ''a fortiori'' que nos expériences ou nos goûts déterminent la pensée et priment l'intuition intellectuelle et la logique, ''quod absit''.
}}
{{Réf Livre
|titre=La transfiguration de l’homme
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1995
|page=12
}}
 
== Modernité ==
{{Citation
|citation=Quand nous confrontons l'Antiquité avec notre époque, nous voyons deux extrêmes : d'une part la dureté marmoréenne et abstraite des Anciens, fondée sur la loi de sélection naturelle et sur les vertus aristocratiques des dieux et des héros, et d'autre part les excès de la démocratie de notre temps, à savoir le règne des inférieurs, le culte de la médiocrité et de la vulgarité, la protection sentimentaliste, non des faibles, mais des faiblesses et des tares, la mollesse psychologique à l'égard de toutes les formes du laisser-aller et du vice, l'immoralisme soutenu au nom de la « liberté » et de la « sincérité », la bêtise et le bavardage travestis en « culture », le mépris de la sagesse et la neutralisation de la religion, puis les méfaits d'une science athée qui nous mène à la surpopulation, à la dégénérescence et à la catastrophe.
}}
{{Réf Livre
|titre=La transfiguration de l’homme
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L’Âge d’Homme
|année=1995
|page=29
}}
 
{{Citation
|citation=Le monde est malheureux parce que les hommes vivent au-dessous d'eux-mêmes ; l'erreur des modernes, c'est de vouloir réformer le monde sans vouloir ni pouvoir réformer l'homme ; et cette contradiction flagrante, cette tentative de faire un monde meilleur sur la base d'une humanité pire, ne peut aboutir qu'à l'abolition même de l'humain et par conséquent aussi du bonheur. Réformer l'homme, c'est le relier au Ciel, rétablir le lien rompu ; c'est l'arracher au règne de la passion, au culte de la matière, de la quantité et de la ruse, et le réintégrer dans le monde de l'esprit et de la sérénité, nous dirions même : dans le monde de la raison suffisante.
}}
{{Réf Livre
|titre=Comprendre l'islam
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Seuil
|année=1976
|page=34
}}
 
{{Citation
|citation=Ceux qui soutiennent l'argument évolutionniste d'un progrès intellectuel aiment à expliquer les idées religieuses et métaphysiques par des facteurs psychologiques inférieurs, tels que la peur de l'inconnu, l'espoir infantile d'un bonheur perpétuel, l'attachement à une imagerie devenue chère, l'évasion dans les rêves, le désir d'opprimer autrui à bon compte, et caetera ; comment ne voit-on pas que de tels soupçons, présentés sans vergogne comme des faits démontrés, comportent des inconséquences et impossibilités psychologiques qui n'échappent à aucun observateur impartial ? Si l'humanité a été stupide pendant des millénaires, on ne s'explique pas comment elle a pu cesser de l'être, d'autant que ce fut dans un laps de temps relativement très court ; et on se l'explique d'autant moins quand on observe avec quelle intelligence et quel héroïsme elle a été stupide pendant si longtemps et avec quelle myopie philosophique et quelle décadence morale elle est devenue enfin « lucide » et « adulte ».
}}
{{Réf Livre
|titre=Du Divin à l'humain
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=Le Courrier du Livre
|année=1981
|page=18
}}
 
{{Citation
|citation=Il est facile de critiquer le « fanatisme » de nos ancêtres quand on n'a même plus la notion d'une vérité salvatrice, ou d'être « tolérant » quand on se moque de la religion.
}}
{{Réf Livre
|titre=Regards sur les mondes anciens
|auteur={{w|Frithjof Schuon}}
|éditeur=L'Harmattan
|année=2016
|page=20
}}