« Edward Gibbon » : différence entre les versions

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{{Citation|citation=D’un autre côté, la lâcheté et la désobéissance ne pouvaient échapper aux plus sévères châtimens. Les centurions avaient le droit de frapper les coupables, et les généraux de les punir de mort. Les troupes élevées dans la discipline romaine avaient pour maxime invariable, que tout bon soldat devait beaucoup plus redouter son officier que l’ennemi.}}
{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'Empireempire romain
|auteur= Edward Gibbon
|éditeur= Lefèvre
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=== Tome 2 ===
* {{Citation|citation=[[Tacite]] a fait un ouvrage sur les Germains : leur état primitif, leur simplicité, leur indépendance, ont été tracés par le pinceau de cet écrivain supérieur, le premier qui ait appliqué la science de la philosophie à l'étude des faits. Son excellent traité, qui renferme peut-être plus d'idées que de mots, a d'abord été commenté par une foule de savans.}}
{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward) Gibbon
|éditeur= Lefèvre
|année= 1819
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|tome= 2
|chapitre= 9
|traducteur= Guizot (François) Guizot
|s=Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/51
}}
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* On a raison de dire que la possession du fer assure bientôt à une nation celle de l'or
 
* {{Citation|citation=On a raison de dire que la possession du fer assure bientôt à une nation celle de l'or.}}
{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward) Gibbon
|éditeur= Lefèvre
|année= 1819
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|tome= 2
|chapitre= 9
|traducteur= Guizot (François) Guizot
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* {{Citation|citation=Ces Barbares s'enflammaient aisément ; ils ne savaient pas pardonner une injure, encore moins une insulte. Dans leur colère implacable, ils ne respiraient que le sang{{Réf Livre.}}
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{{Réf Livre
* Ces Barbares s'enflammaient aisément ; ils ne savaient pas pardonner une injure, encore moins une insulte. Dans leur colère implacable, ils ne respiraient que le sang{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward) Gibbon
|éditeur= Lefèvre
|année= 1819
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|tome= 2
|chapitre= 9
|traducteur= Guizot (François) Guizot
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* {{Citation|citation=Les dieux nous ont ménagé jusqu'au plaisir d'être spectateurs du combat. Plus de soixante mille hommes ont péri, non sous l'effort des armes romaines, mais, ce qui est plus magnifique, pour nous servir de spectacle et d'amusement{{Réf Livre.}}
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{{Réf Livre
* Les dieux nous ont ménagé jusqu'au plaisir d'être spectateurs du combat. Plus de soixante mille hommes ont péri, non sous l'effort des armes romaines, mais, ce qui est plus magnifique, pour nous servir de spectacle et d'amusement{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward) Gibbon
|éditeur= Lefèvre
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|chapitre= 9
|traducteur= Guizot (François) Guizot
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* {{Citation|citation=Comme la postérité des [[Francs]] forme une des nations les plus grandes et les plus éclairées de l'Europe, l'érudition et le génie se sont épuisés pour découvrir l'état primitif de ses barbares ancêtres. Aux contes de la crédulité ont succédé les systèmes de l'imagination{{Réf Livre.}}
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{{Réf Livre
* Comme la postérité des [[Francs]] forme une des nations les plus grandes et les plus éclairées de l'Europe, l'érudition et le génie se sont épuisés pour découvrir l'état primitif de ses barbares ancêtres. Aux contes de la crédulité ont succédé les systèmes de l'imagination{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward) Gibbon
|éditeur= Lefèvre
|année= 1819
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|chapitre= 9
|traducteur= Guizot (François) Guizot
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* (à la suite d'une invasion perse menée par [[Shapur Ier|Shapur {{Ier}}]]) Les corps de ceux qui avaient été massacrés remplissaient de profondes vallées{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
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* {{citation|Ce fut la vingt-unième année de son règne que [[Dioclétien]] exécuta le projet de descendre du trône : résolution mémorable, plus conforme au caractère d'[[Antonin le Pieux|Antonin]] ou de [[Marc Aurèle|Marc-Aurèle]] qu'à celui d'un prince qui, dans l'acquisition et dans l'exercice du pouvoir suprême, n'avait jamais pratiqué les leçons de la philosophie. Dioclétien eut la gloire de donner le premier à l'univers un exemple que les monarques imitèrent rarement dans la suite<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=369-370|texte=tome 2, chap. XIII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/377}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 3 ===
* {{citation|L'usage du mariage fut permis, après [la chute d'[[Adam]]&zwnj;], à sa postérité, seulement comme un expédient nécessaire pour perpétuer l'espèce humaine et comme un frein, toutefois imparfait, contre la licence naturelle de nos désirs. L'embarras des [[casuistique|casuistes]] orthodoxes sur ce sujet intéressant décèle la perplexité d'un législateur qui ne voudrait point approuver une institution qu'il est forcé de tolérer [...] L'énumération des lois bizarres et minutieuses dont ils avaient entouré le lit nuptial, arracherait un sourire au jeune époux, et ferait rougir la vierge modeste<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=75|texte=tome 3, chap. XV|id=Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_3.djvu/83}}</ref>.}}
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* {{citation|Le triomphe de César fut orné de deux mille huit cent vingt-deux couronnes d’or massif, dont le poids montait à vingt mille quatre cent quatorze [[livre sterling|livres]] d’or. Le prudent dictateur fit fondre immédiatement ce trésor, convaincu que ses soldats en tireraient plus d’usage que les dieux<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=397|texte=tome 3, chap. XVII|id=Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page%3AGibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain%2C_traduction_Guizot%2C_tome_3.djvu/405}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 4 ===
* {{citation|Quoiqu’ils se laissassent aller volontiers à l’attrait du pillage, [les [[Francs]]&zwnj;] aimaient la guerre pour la guerre ; ils la regardaient comme l’honneur et la félicité suprême du genre humain. Leurs âmes et leurs corps étalent si parfaitement endurcis par une activité continuelle, que, selon la vive expression d’un orateur, les neiges de l’hiver avaient autant de charmes pour eux que les fleurs du printemps<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=63|texte=tome 4, chap. XIX|id=Gibbon_1819_t4}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_4.djvu/71}}</ref>.}}
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* {{citation|[&zwnj;[[Julien (empereur romain)|L'empereur Julien]]] lui demanda en quoi consistaient les profits de son emploi, et il apprit qu’en outre d’un salaire et de quelques profits considérables, le barbier avait encore la subsistance de vingt valets et d’autant de chevaux. L’abus d’un luxe inutile et ridicule avait créé mille charges de barbiers, mille chefs de gobelets, mille cuisiniers<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=327|texte=tome 4, chap. XXII|id=Gibbon_1819_t4}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_4.djvu/335}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 5 ===
[[File:Theodosius I. Roman Coin.jpg|thumb|Monnaie à l'effigie de [[Théodose Ier|Théodose I{{er}}]].]]
* {{citation|L’empereur, qui résidait alors à Milan, apprit avec étonnement l’insolence et la cruauté effrénée du peuple de Thessalonique. Le juge le plus modéré aurait puni sévèrement les auteurs de ce crime, et le mérite de Botheric pouvait contribuer à augmenter l’indignation de [[Théodose Ier|Théodose]]. Le monarque fougueux, trouvant les formalités de la justice trop lentes au gré de son impatience, résolut de venger la mort de son lieutenant par le massacre d’un peuple coupable. Cependant son âme flottait encore entre la clémence et la vengeance. Le zèle des évêques lui avait presque arraché malgré lui la promesse d’un pardon général ; mais Ruffin, son ministre, armé des artifices de la flatterie, parvint à ranimer sa colère ; et l’empereur, après avoir expédié le fatal message, essaya, mais trop tard, de prévenir l’exécution de ses ordres. On confia avec une funeste imprudence le châtiment d’une ville romaine à la fureur aveugle des Barbares, et l’exécution fut tramée avec tous les artifices perfides d’une conjuration. On se servit du nom du souverain pour inviter les habitans de Thessalonique aux jeux du cirque ; et telle était leur avidité pour ces amusemens, qu’ils oublièrent, pour y courir en foule, tout sujet de crainte et de soupçon. Dès que l’assemblée fut complète, au lieu du signal des jeux, celui d’un massacre général fut donné aux soldats qui environnaient secrètement le cirque. Le carnage continua pendant trois heures, sans distinction de citoyen ou d’étranger, d’âge ou de sexe, de crime ou d’innocence. Les relations les plus modérées portent le nombre des morts à sept mille, et quelques écrivains affirment que l’on sacrifia quinze mille victimes aux mânes de Botheric<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=308|texte=tome 5, chap. XXVII|id=Gibbon_1819_t5}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page%3AGibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain%2C_traduction_Guizot%2C_tome_5.djvu/316}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 6 ===
* {{citation|[&zwnj;[[Hannibal Barca]]] vit avec étonnement la fermeté du sénat, qui, sans lever le siège de Capoue, sans rappeler les troupes dispersées, attendait tranquillement l’approche des Carthaginois. Leur général campa sur les bords de l’Anio, environ à trois milles de Rome ; sa surprise augmenta quand il apprit que le terrain sur lequel était placée sa tente venait d’être vendu dans une enchère, au prix ordinaire, et qu’on avait fait sortir de la ville, par la porte opposée, un corps de troupes qui allait joindre les légions d’Espagne. Annibal conduisit ses Africains aux portes de cette orgueilleuse capitale, et trouva trois armées prêtes à le recevoir. Il craignit l’événement d’une bataille dont il ne pouvait sortir victorieux sans immoler jusqu’au dernier de ses ennemis, et sa retraite précipitée fut un aveu de l’invincible courage des Romains<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=9|texte=tome 6, chap. XXXI|id=Gibbon_1819_t6}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_6.djvu/17}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 7 ===
* {{citation|Les rois de France maintinrent les priviléges de leurs sujets romains ; mais les féroces Saxons anéantirent les lois de Rome et des empereurs. Les formes de la justice civile et criminelle, les titres d’honneur, les attributions des différens emplois, les rangs de la société, et jusqu’aux droits de mariage, de testament et de succession, furent totalement supprimés. La foule des esclaves nobles ou plébéiens se vit gouvernée par les lois grossières conservées par tradition chez les pâtres et les pirates de la Germanie. La langue introduite par les Romains pour les sciences, les affaires et la conversation, se perdit dans la désolation générale. Les Germains adoptèrent un petit nombre de mots celtiques ou latins, suffisans pour exprimer leurs nouvelles idées et leurs nouveaux besoins ; mais ces païens ignorans conservèrent et établirent l’usage de leur idiome national. Presque tous les noms des dignitaires de l’Église ou de l’état annoncent une origine teutonique ; et la géographie d’Angleterre fut universellement chargée de noms et de caractères étrangers. On trouverait difficilement un second exemple d’une révolution si rapide et si complète ; elle peut faire raisonnablement supposer que les arts des Romains n’avaient pas poussé en Bretagne des racines aussi profondes qu’en Espagne ou dans la Gaule, et que l’ignorance et la rudesse de ses habitans n’étaient couvertes que d’un mince vernis des mœurs italiennes<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=98-99|texte=tome 7, chap. XXXVIIII|id=Gibbon_1819_t7}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_7.djvu/106}}</ref>.}}
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Ligne 193 ⟶ 192 :
* {{citation|Les historiens de ce prince ont mieux aimé raconter en détail une campagne au pied du mont Caucase, que les travaux de ces missionnaires du commerce, qui retournèrent à la Chine, trompèrent un peuple jaloux ; et après avoir caché dans une canne des œufs de [[ver à soie]], rapportèrent en triomphe ces dépouilles de l’Orient. Ils dirigèrent l’opération par laquelle, dans la saison convenable, on fit éclore les œufs au moyen de la chaleur du fumier ; on nourrit les vers avec des feuilles de mûrier ; ils vécurent et travaillèrent sous un climat étranger : on conserva un assez grand nombre de chrysalides pour en propager la race, et on planta des arbres qui devaient fournir à la subsistance des nouvelles générations. L’expérience et la réflexion corrigèrent les erreurs qui avaient accompagné une première tentative ; et les ambassadeurs de la [[Sogdiane]] avouèrent, sous le règne suivant, que les Romains n’étaient point inférieurs aux Chinois dans l’art d’élever les vers et de travailler les soies ; deux points sur lesquels l’industrie de l’Europe moderne a surpassé la Chine et Constantinople. Je ne suis pas insensible aux plaisirs d’un luxe délicat ; cependant je songe avec quelque tristesse, que si, au lieu de nous apporter au sixième siècle les vers à soie, on nous eût donné l’art de l’imprimerie, que les Chinois connaissaient déjà à cette époque, on eût conservé les comédies de [[Ménandre]], et les décades entières de [[Tite-Live]]<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=247|texte=tome 7, chap. XL|id=Gibbon_1819_t7}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_7.djvu/255}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 8 ===
* {{citation|Il est vrai que le climat de l’Asie a toujours été moins favorable que celui de l’Europe à l’esprit militaire ; le luxe, le despotisme et la superstition énervaient les populeuses provinces de l’Orient, et les moines y coûtaient plus alors et y étaient en plus grand nombre que les soldats. Les forces régulières de l’empire s’étaient élevées autrefois jusqu’à six cent quarante-cinq mille hommes ; et, sous le règne de [[Justinien]], elles n’étaient plus que de cent cinquante mille ; et ces troupes, quelque nombreuses qu’elles puissent paraître, se trouvaient clairsemées en Espagne, en Italie, en Afrique, en Égypte, sur les bords du Danube, sur la côte de l’Euxin et sur les frontières de la Perse. Les citoyens étaient épuisés, et cependant le soldat ne recevait point sa solde ; sa misère n’était adoucie que par de pernicieux priviléges de rapine et d’oisiveté ; et la fraude de ces agens qui, sans courage et sans danger, usurpent les émolumens de la guerre, retenait ou interceptait son tardif payement. Dans cette position, la misère publique et particulière fournissait des recrues aux troupes de l’état ; mais en campagne, et surtout eu présence de l’ennemi, leur nombre diminuait considérablement. Pour suppléer à ce qui manquait de courage national, on avait recours à la fidélité précaire et à la valeur indisciplinée des Barbares mercenaires. L’honneur militaire même, qui s’est maintenu souvent après la perte de la vertu et de la liberté, était presque anéanti. Les généraux, multipliés à un point dont on n’avait pas eu d’exemple dans les anciens temps, ne travaillaient qu’à prévenir les succès ou à ternir la réputation de leurs collègues ; et l’expérience leur avait appris que le mérite pouvait exciter la jalousie de l’empereur, et que l’erreur ou même le crime avait droit de compter sur sa bienveillante indulgence. Dans ce siècle avili, les triomphes de [[Bélisaire]], et ensuite ceux de [[Narsès]], brillent d’un éclat auquel on ne peut rien comparer ; mais autour de ces triomphes, la honte et les calamités se présentent de toutes parts sous leurs plus sombres couleurs<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=3-4|texte=tome 8, chap. XLII|id=Gibbon_1819_t8}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page%3AGibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain%2C_traduction_Guizot%2C_tome_8.djvu/11}}</ref>.}}
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Ligne 199 ⟶ 198 :
* {{citation|Des obstacles naturels et civils restreignaient chez les Romains la liberté de l’amour et du mariage. Un instinct presque inné et presque universel semble interdire le commerce incestueux des pères et des enfans, à tous les degrés de la ligne ascendante et de la ligne descendante. Quant aux branches obliques et collatérales, la nature ne dit rien, la raison se tait, et la coutume est variée et arbitraire. L’Égypte permettait sans scrupule ou sans exception les mariages des frères et des sœurs ; un Spartiate pouvait épouser la fille de son père, un Athénien, la fille de sa mère, et Athènes applaudissait au mariage d’un oncle avec sa nièce, comme à une union fortunée entre des parens qui se chérissaient. L’intérêt ou la superstition n’excita jamais les législateurs de Rome profane à multiplier les degrés défendus ; mais ils prononcèrent un arrêt inflexible contre les mariages des sœurs et des frères ; ils songèrent même à frapper du même interdit les cousins au premier degré ; ils respectèrent le caractère paternel des tantes et des oncles, et traitèrent l’affinité et l’adoption comme une juste analogie des liens du sang. Selon les orgueilleux principes de la république, les citoyens pouvaient seuls contracter un mariage légitime : un sénateur devait épouser une femme d’une extraction honorable, ou du moins libre ; mais le sang des rois ne pouvait jamais se mêler en légitime mariage avec le sang d’un Romain ; la qualité d’étrangères abaissa [[Cléopâtre VII|Cléopâtre]] et [[Bérénice (princesse de Judée)|Bérénice]] au rang de concubines de [[Marc Antoine|Marc-Antoine]] et de [[Titus (empereur romain)|Titus]]. Toutefois cette dénomination de concubines, si injurieuse à la majesté de ces reines de l’Orient, ne pouvait sans indulgence s’appliquer à leurs mœurs. Une concubine, dans la stricte acception que lui donnent les jurisconsultes, était une femme d’une naissance servile et plébéienne, la compagne unique et fidèle d’un citoyen de Rome qui demeurait célibataire. Les lois qui reconnaissaient et approuvaient cette union la plaçaient au-dessous des honneurs de la femme, et au-dessus de l’infamie de la prostituée<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=256-257|texte=tome 8, chap. XLII|id=Gibbon_1819_t8}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_8.djvu/264}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 9 ===
[[File:Emperor Constantine IX.jpg|thumb|Portrait de Constantin IX.]]
* {{citation|Les Grecs virent avec surprise deux femmes, pour la première fois, s’asseoir sur le même trône, présider au sénat et donner audience aux ambassadeurs des nations. Un partage si singulier ne dura que deux mois. Les deux souveraines se détestaient secrètement ; elles avaient des caractères, des intérêts et des partisans opposés. [[Théodora Porphyrogénète|Théodora]] montrant toujours de l’aversion pour le mariage, l’infatigable [[Zoé Porphyrogénète|Zoé]], âgée alors de soixante ans, consentit encore, pour le bien public, à subir les caresses d’un troisième mari et les censures de l’Église grecque [...] Ce troisième mari prit le nom de [[:Constantin IX]] et le surnom de ''Monomaque'', ''seul combattant'', nom relatif sans doute à la valeur qu’il avait montrée et à la victoire qu’il avait remportée dans quelque querelle publique ou particulière. Mais les douleurs de la goutte venaient souvent le tourmenter, et ce règne dissolu n’offrit qu’une alternative de maladie et de plaisirs. Sclerena, belle veuve d’une noble famille, qui avait accompagné Constantin lors de son exil dans l’île de [[Lesbos]], s’enorgueillissait du nom de sa maîtresse. Après le mariage de Constantin et son avénement au trône, elle fut revêtue du titre d’''Augusta'' ; la pompe de sa maison fut proportionnée à cette dignité, et elle occupa au palais un appartement contigu à celui de l’empereur. Zoé (telle fut sa délicatesse ou sa corruption) permit ce scandaleux partage ; et Constantin se montra en public entre sa femme et sa concubine<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=216-217|texte=tome 9, chap. XLVIII|id=Gibbon_1819_t9}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_9.djvu/224}}</ref>.}}
Ligne 207 ⟶ 206 :
* {{citation|La suite des empereurs romains, depuis le premier des [[Liste des rois de Rome|Césars]] jusqu’au dernier des [[Dynastie macédonienne|Constantin]], occupe un intervalle de plus de quinze siècles ; et aucune des anciennes monarchies, telles que celles des [[Assyriens]] ou des [[Mèdes]], des successeurs de [[Cyrus le Grand|Cyrus]] ou de ceux d’[[Alexandre le Grand|Alexandre]], ne présentent d’exemple d’un empire qui ait duré aussi long-temps sans avoir subi le joug d’une conquête étrangère<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=260|texte=tome 9, chap. XLVIII|id=Gibbon_1819_t9}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_9.djvu/268}}</ref>.}}
 
;=== tomeTome 10 ===
* {{citation|Le rapport des pensées et du langage est nécessaire à la communication des idées ; le discours d’un philosophe ne ferait aucun effet sur l’oreille d’un paysan ; mais quelle imperceptible différence que celle qui se trouve entre leur intelligence comparée et celle qu’offre le contact d’une intelligence finie avec une intelligence infinie, la parole de Dieu exprimée par les paroles ou les écrits d’un mortel ! L’inspiration des prophètes hébreux, des apôtres et des évangélistes de Jésus-Christ, peut n’être pas incompatible avec l’exercice de leur raison et de leur mémoire, et le style et la composition des livres de l’ancien et du nouveau Testament marquent bien la diversité de leur génie. Mahomet se contenta du rôle plus modeste, mais plus sublime, de simple éditeur : selon lui et ses disciples, la substance du Koran est incréée et éternelle ; elle existe dans l’essence de la divinité, et elle a été inscrite avec une plume de lumière sur la table de ses éternels décrets ; l’ange Gabriel qui, dans la religion judaïque, avait été chargé des missions les plus importantes, lui apporta, dans un volume orné de soie et de pierreries, une copie en papier de cet ouvrage immortel ; et ce fidèle messager lui en révéla successivement les chapitres et les versets<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=61-62|texte=tome 10, chap. L|id=Gibbon_1819_t10}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_10.djvu/69}}</ref>.}}
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