« Gilbert Keith Chesterton » : différence entre les versions

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L'homme éternel
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|ISBN=978-2-915988-31-4
|page=181
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=== ''L'homme éternel'', 1925 ===
{{citation|
Quoi qu'il en soit de l'édifice humain, il est sous nos yeux, et la [[famille]] en constitue indiscutablement la cellule centrale, autour de laquelle, comme une garde d'honneur, veillent les saintes vertus domestiques qui nous distinguent de l'abeille et de la fourmi. La pudeur est le rideau de cette tente, et la liberté le rempart de cette cité ; la [[propriété]] n'est que l'enclos de la famille, l'honneur son blason. L'histoire s'ouvre avec un père, une mère et leur enfant, et, si nous ne sommes pas de ceux qui invoquent une divine Trinité, il nous faudra pourtant invoquer une trinité humaine, dont le triangle se répète à l'infini dans la trame de l'univers.
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{{Réf Livre
|titre=L'homme éternel
|auteur=Gilbert Keith Chesterton
|éditeur=Éditions Saint Rémy
|collection=
|traducteur=Maximilien Vox
|chapitre=Le pithécanthrope et les professeurs
|année=2013
|année d'origine=1925
|ISBN=2-84519-779-9
|page=36
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{{citation|
Ce centre est la [[Méditerranée]]. Monde, plutôt que mer, mais fait à l'image de la mer, où se jettent et s'unifient les courants les plus disparates ; comme le Nil et le Tibre mêlent leurs eaux dans celles de la Méditerranée, l'Égypte et l'Étrurie se fondent dans une commune culture. Le rayonnement de la mer auguste franchit les déserts, les montagnes et les forêts, s'étend aux Arabes et aux Gaulois ; mais c'est le long de ses rives que s'accomplit la tâche première de l'antiquité et que s'élabore la civilisation qu'elle devait donner au monde ; c'est dans le cercle de l'''orbis terrarum'' que se poursuit le combat du meilleur et du pire ; la lutte sans fin de l'Europe et de l'Asie, depuis la fuite des Perses à Salamine jusqu'à la fuite des Turcs à Lépante ; le duel à mort où s'affrontèrent selon la chair et selon l'esprit les deux formes parfaites du paganisme, latine et punique. Royaume de la guerre et de la paix, du juste et de l'injuste, royaume de toutes nos haines et de tous nos amours… toutes révérence gardée, Aztèques et Mongols, mes frères, vous n'avez rien donné au monde de comparable à la tradition méditerranéenne.
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{{Réf Livre
|titre=L'homme éternel
|auteur=Gilbert Keith Chesterton
|éditeur=Éditions Saint Rémy
|collection=
|traducteur=Maximilien Vox
|chapitre=Antiquité de la civilisation
|année=2013
|année d'origine=1925
|ISBN=2-84519-779-9
|page=52
}}
 
{{citation|
Cette culture méridionale, quand elle étendit ses conquêtes vers le nord et vers l'ouest, produisit d'étonnants résultats, dont nous-autres, Anglais, ne sommes pas les moins étonnants ; quand elle gagna, de là, les terres nouvelles au delà des mers, elle continua d'agir aussi longtemps qu'elle demeura culture. Mais toutes les réalités profondes dont elle est faite appartiennent aux rives de la mer d'Ulysse et de saint Paul : la République et l'Église, la [[Bible]] et [[Homère]], [[Israël]], l'[[Islam]] et la mémoire des empires abolis, [[Aristote]] et la mesure de toute chose. Et c'est parce qu'elle est la lumière véritable de notre journée terrestre, non l'obscure clarté qui tombe des étoiles, que j'ai tenu à marquer le lieu où elle se posa d'abord, au fronton des palais et des temples qui bornent la Méditerranée vers l'Orient.
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{{Réf Livre
|titre=L'homme éternel
|auteur=Gilbert Keith Chesterton
|éditeur=Éditions Saint Rémy
|collection=
|traducteur=Maximilien Vox
|chapitre=Antiquité de la civilisation
|année=2013
|année d'origine=1925
|ISBN=2-84519-779-9
|page=53
}}
 
{{citation|
Certes, les deux grands sages de l'antiquité nous paraissent les puissants champions de tout ce qu'il y a de sain et de saint, et leurs sentences sonnent souvent comme des réponses définitives à des questions que du même coup elles ont effacées à jamais. Aristote, en définissant l'homme : un animal politique, a confondu une fois pour toute la séquelle des naturistes et des anarchisants ; [[Platon]] a donné raison d'avance au réalisme catholique contre le nominalisme hérétique en attribuant aux concepts une existence non moins réelle que la nôtre. Plus réelle même, semble-t-il parfois ; il faut reconnaître qu'il tient volontiers l'homme pour négligeable à côté de l'idée, et que l'étatisme socialiste lui est grandement redevable de son idéal actuel du citoyen adapté aux besoins de la cité, du monsieur dont on passe la tête au conformateur pour la faire entrer dans son chapeau. il est par là le père de tous les idéologues, et [[Aristote]] a mieux vu dans l'équilibre sacramentel de l'esprit et de la matière, en insistant sur la nature de l'homme autant que sur celle de la pensée : les yeux, pour lui, comptent autant que la lumière.
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{{Réf Livre
|titre=L'homme éternel
|auteur=Gilbert Keith Chesterton
|éditeur=Éditions Saint Rémy
|collection=
|traducteur=Maximilien Vox
|chapitre=Démons et philosophes
|année=2013
|année d'origine=1925
|ISBN=2-84519-779-9
|page=94, 95
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{{citation|
La théorie matérialiste de l'histoire, selon laquelle l'éthique et le politique ne sont que des sous-produits de l'économique, est une sottise ; elle consiste à confondre les conditions de la vie avec son objet propre, c'est-à-dire à s'imaginer que l'homme, du moment qu'il n'a que ses jambes pour marcher, ne marche jamais que pour aller s'acheter des souliers et des chaussettes. L'humanité, en effet, s'appuie sur le boire et sur le manger, comme sur deux jambes, mais vouloir qu'ils aient été la cause de toute ses actions, c'est s'engager à soutenir que toutes les expéditions militaires et tous les pèlerinages religieux qui ont eu lieu depuis que le monde est monde n'avaient d'autre but que les développements des muscles du mollet.
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{{Réf Livre
|titre=L'homme éternel
|auteur=Gilbert Keith Chesterton
|éditeur=Éditions Saint Rémy
|collection=
|traducteur=Maximilien Vox
|chapitre=La guerre des dieux et des démons
|année=2013
|année d'origine=1925
|ISBN=2-84519-779-9
|page=105
}}