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{{Réf Livre|titre=L’Antéchrist suivi de Ecce Homo|auteur=Friedrich Nietzsche|éditeur=Gallimard|collection=Folio Essais|année=2006|page=101|section=Ecce Homo|partie=Pourquoi je suis si sage|année d'origine=1888-1908|ISBN=978-2-07-032557-3}}
 
{{citation|Un être typiquement morbide ne deviendra jamais sain, et pourra encore moins se rendre la santé ; pour quelqu'un de typiquement sain, au contraire, le fait d'être malade peut être un ''stimulant'' énergique de vie, du « plus-vivre ». C'est en fait ainsi que m'apparaît ''maintenant'' cette longue période de maladie : je découvris pour ainsi dire la vie, y compris moi-même, avec des yeux neufs, je savourai toutes les bonnes — et même les petites — choses, comme d'autres auraient du mal à les savourer — je fis de ma volonté de santé et de ''vie'' ma philosophie… Car, qu'on y prenne bien garde : mes années de plus faible vitalité furent celles où je ''cessai'' d'être pessimiste : l'instinct de l'« autoreconstitution » ''m'interdisait'' une philosophie de la pauvreté et du découragement… Et à quoi, au fond, reconnaît-on l' ''épanouissement physique'' ? À ce qu'un être épanoui fait du bien à nos sens ; à ce qu'il est taillé dans un bois qui est à la fois ferme, tendre et odorant. Il n'a de goût que pour ce qui lui fait du bien ; son plaisir, son envie, cesse là où la mesure de ce qui convient est franchie. Il invente des remèdes contre les lésions, il exploite à son avantage les hasards malencontreux : ce qui ne le fait pas périr lui donne des forces. D'instinct, de tout ce qu'il voit, entend et vit, il amasse son propre capital : il est un principe de sélection, il élimine bien des choses. Il est toujours dans ''sa'' société bien à lui, qu'il commerce avec des livres, des hommes ou des paysages ; par son choix, il honore ce qu'il a ''choisitchoisi'', ce qu'il ''admet'', ce à quoi il fait ''confiance''. À toutes sortes de sollicitations, il réagit lentement, avec cette lenteur dont une longue prudence et une fierté délibérée lui ont imposé la discipline. Bien loin d'aller au-devant d'elle, il examine attentivement la sollicitation qui se présente à lui. Il ne croit ni à la « malchance », ni à la « faute » : il vient à bout de lui-même et des autres, il sait ''oublier'' — il est assez fort pour que tout, ''nécessairement'', tourne à son avantage. Eh bien, je suis tout le contraire d'un ''décadent'' : car c'est ''moi-même'' que je viens de décrire.}}
{{Réf Livre|titre=L’Antéchrist suivi de Ecce Homo|auteur=Friedrich Nietzsche|éditeur=Gallimard|collection=Folio Essais|année=2006|page=101|section=Ecce Homo|partie=Pourquoi je suis si sage|année d'origine=1888-1908|ISBN=978-2-07-032557-3}}