« Marquis de Sade » : différence entre les versions

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== D'autres auteurs le concernant ==
=== Aldous Huxley ===
{{Citation
|citation= Vivant comme il l'a fait à une époque révolutionnaire, le Marquis de Sade s'est tout naturellement servi de cette théorie des révolutions afin de rationaliser son genre particulier de démence. [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] avait effectué le genre de révolution le plus superficiel, la politique. Pénétrant un peu plus profondément, [[Gracchus Babeuf|Babeuf]] avait tenté la révolution économique. Sade se considérait comme l'apôtre de la révolution véritablement révolutionnaire, au-delà de la simple politique et de l'économique — de la révolution des hommes, des femmes et des enfants individuels, dont le corps allait devenir désormais la propriété sexuelle commune de tous, et dont l'esprit devait être purgé de toutes les connaissances naturelles, de toutes les inhibitions laborieusement acquises de la civilisation traditionnelle. Il n'y a, bien entendu, aucun lien nécessaire ou inévitable entre le Sadisme et la révolution véritablement révolutionnaire. Sade était un fou, et le but plus ou moins conscient de sa révolution était le chaos et la destruction universelle.
}}
{{Réf Livre
|titre= Le Meilleur des mondes
|auteur= Aldous Huxley
|éditeur= Plon
|année= 1977
|page= 12
|ISBN= 2-266-02310-1
|année d'origine= 1932
|collection= Presses Pocket
|auteur de la contribution= Aldous Huxley
|titre de la contribution= Préface nouvelle de l'auteur
|traducteur de la contribution= Jules Castier
|année de la contribution= 1946
}}
 
=== Michel Foucault ===
{{citation|citation=L'autodestruction de la nature, qui est un thème fondamental chez Sade, cette autodestruction dans une sorte de monstruosité déchaînée, n'est jamais effectuée que par la présence d'un certain nombre d'individus qui détiennent un surpouvoir. Le surpouvoir du prince, du seigneur, du ministre, de l'argent, ou le surpouvoir du révolté.}}
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Études|année=1999|page=93|section=Cours du 29 janvier 1975 |ISBN=2-02-030798-7}}
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{{Réf Livre|titre=Les Anormaux |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Études|année=1999|page=93|section=Cours du 29 janvier 1975 |ISBN=2-02-030798-7}}
 
=== Annie Le Brun ===
{{citation|citation=<poem>Nul doute que le projet exhaustif de répertorier toutes les perversions sexuelles en cent vingt journées, au bout desquelles « il y a eu trente immolés et seize qui s'en retournent à Paris », exige de sérieuses précautions. Mais autant les plus sévères mesures d'isolement paraissent inévitables dans pareil cas, autant l'inquiétante application de Sade à clore hermétiquement le château de Silling, à le couper définitivement du monde sans aucune possibilité de retour, annonce une démarche apparemment aussi étrangère à la logique libertine qu'à toutes les attitudes des innombrables personnages qui vont et viennent alors autour du même château imaginaire [...].
En fait, c'est la réalité — et non le monde — que les plus libertins des libertins mettent tant de soin à quitter. Ici, il n'y a de clôture que déréalisante. Et comme l'architecture sadienne obéit toute entière à ce mécanisme d'un enfermement sans terme, le processus de déréalisation ne connaît pas de limite. AÀ tel point que ce n'est plus seulement le réel mais le mode de penser le réel — dont la pensée libertine constitue d'ailleurs la plus audacieuse figure — que Sade incite à abandonner sans retour [...].
Là commence la violence poétique en même temps qu'une critique sans merci de la pensée libertine.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=63|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
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{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=66|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
 
{{citation|citation=[...] ce château que la pensée libertine ne cherche qu'à remplir d'expériences, de certitudes, cette forteresse que la protestation sociale ne cherche qu'à remplir d'ignominies pour justifier sa véhémence, cette ruine que le courant sentimental ne cherche qu'à remplir d'émotions, Sade le vide. Mais avec pour précaution initiale une magnificence d'idées, d'objets, de corps, comme pour rendre plus bouleversante cette annulation lyrique.}}
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=75|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
 
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{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=79|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
 
{{citation|citation=<poem>[...] la répétitivité obsédante de l'univers de Sade n'est que cette interrogation en ricochet, qui, faisant tournoyer les certitudes, laisse voir l'insondable vérité de l'illusion. L'obstruction de Sade à l'assurance des Lumières va alors jusqu'au refus de s'assurer les puissances du nombre : il les laisse libres, sans aucune utilité, sans aucun point d'application, libres de dévoyer le réel et c'est à partir de cet imaginaire numérique qu'il trouve l'audace de bâtir sur le terrain de la production le château de l'illusion.
Château fermé pour empêcher l'absorption des apparences dans une réalité fonctionnelle, château de proie pour ramener toute réalité dans la jungle de apparences et l'arracher à la loi de la valeur. La déréalisation va de pair avec la dévalorisation. Ce que Sade préserve là, c'est moins l'unique contre le nombre que la liberté imprescriptible du regard. Machine inactuelle, machine à fabriquer l'inactualité, ce jeu optique retire les êtres et les choses de la circulation des biens pour les confronter au néant au bord duquel tourne la ronde de leurs apparences.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=79|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
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{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=80|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
 
=== Gérard Pirlot et Jean-Louis Perdinielli ===
{{Citation|citation=Même si [[Jacques Lacan|Lacan]] n'a pas consacré de séminaire ou de texte à la « structure perverse », son œuvre a représenté une des sources de cette formule. Par « structure perverse », il faut concevoir un type de discours totalement distinct de celui de la névrose (hystérie ou obsessionnelle) et celui de la psychose (délirante principalement). Cette structure est intelligible à partir de l'Œdipe, pivot de la conception lacanienne du Sujet. La structure perverse est caractérisée par l'affirmation et la démonstration (''cf''. notamment les textes de Sade) par le sujet, que seule la loi impérative de son désir propre importe et qu'elle prime sur la loi du désir de l'autre.}}
{{Réf Livre|titre=Les Perversions sexuelles et narcissiques|auteur=Gérard Pirlot/[[Jean-Louis Pedinielli]]|éditeur=Armand Colin|collection=128 Psychologie|année=2005|page=49|partie=II. Caractéristiques des perversions|chapitre=2. Critères psychopathologiques|section=2.2 Les conceptions post-freudiennes b) Structure perverse ?|ISBN=2-200-34042-7}}