« Arturo Pérez-Reverte » : différence entre les versions

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Le maître d'escrime +1
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=== ''La Reine du Sud'', 2003 ===
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Teresa s'était retournée en l'entendant parler. Elle était maintenant si lucide et si sereine qu'elle sentait que sa gorge était sèche et qeque son sang circulait plus lentement, battement après battement. Elle mit son sac sur son épaule, en souriant pour la première fois de la journée : un sourire qui se dessina sur sa bouche comme une pulsion nerveuse, inattendue. Et ce sourire, ou quel que soit le nom qu'on pouvait lui donner, devait être étrange, car don Epifanio la regarda avec une certaine surprise, parfaitement visible sur son visage. Teresita Mendoza. Bon Dieu ! La femme du Güero. La compagne d'un narco. Une fille comme bien d'autres, plutôt discrète, ni trop éveillée ni trop jolie. Et pourtant il l'observa de cette façon pensive et prudente, avec beaucoup d'attention, comme s'il avait soudain devant lui une inconnue.
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|citation=Le capitaine observe les femmes qui sont dans la cour, mêlées aux militaires et aux civils. Ce sont pour la plupart des parentes de soldats ou de civils armés : mères, épouses et filles, voisines qui sont venues pour accompagner leurs hommes. Sous la direction du caporal artilleur José Montaño, certaines, qui ont apporté des draps, des courtepointes et des nappes, les déchirent et entassent dans la cour une pile de charpie et de bandes en perspective du moment où les hommes commenceront à tomber. D'autres ouvrent des caisses de munitions, mettent des paquets de cartouches dans des cabas et des paniers d'osier, et les portent aux hommes qui prennent position dans les quartiers du parc ou dans la rue.<br />
– Autre chose, Arango. Essayer d'évacuer ces femmes avant que les Français n'arrivent...arrivent… Ce n'est point un endroit pour elles. Le lieutenant pousse un profond soupir.<br />
– J'ai déjà essayé, mon capitaine. Elle m'ont ri au nez.
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|citation=– Je vous dis de vous en aller, insiste Daoiz avec raideur. C'est trop dangeureuxdangereux de rester à découvert.<br />
La figure salie par la fumée de la poudre, la fille se noue un foulard autour de la tête pour rassembler ses cheveux et esquisse un sourire. Daoiz observe que la sueur met des taches sombres à sa chemise et ses aisselles.<br />
– Tant que vous resterez ici, mon général, Ramona García ne vous lacheralâchera pas... Comme dit une cousine à moi qui n'est pas mariée, un homme, ça se suit jusqu'à l'autel, et un homme courageux jusqu'à la fin du monde.<br />
– Elle dit vraiment ça, votre cousine ?<br />
– Juré craché, cœur de ma vie.<br />
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|citation=Ces derniers temps, grâce à la moderne diffusion des Idées, l'Espagne était en voie de sortir du puits où elle était plongée. Nous qui défendons la nécessité du progrès, nous avons vu dans la révolution qui a détrôné les Bourbons en France un signe que les temps, enfin, commençaient à changer. Le poids croissant de Bonaparte en Europe et l'influence que, de ce fait, la France a réussi à exercer sur ses voisins constituaient un espoir...espoir… Pourtant, et c'est ici que surgit le problème, la méconnaissance de cette terre et le manque d'habileté avec lequel les proconsuls ont agi ont jeté par-dessus bord des débuts prometteurs...prometteurs… Les Espagnols ne sont pas, nous ne sommes pas, des gens qui se laissent sauver par la force. Nous aimons nous sauver nous-mêmes, peu à peu, sans que cela signifie renoncer aux vieux principes auxquels, pour le meilleur ou pour le pire, on nous a fait croire durant des siècles. Jamais une seule idée ne sera imposée ici par la force des baïonnettes.
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{{Réf Livre|titre=Le Hussard