« Arturo Pérez-Reverte » : différence entre les versions

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Falcó
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|ISBN=978-2-02-128804-9
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=== ''Falcó'', 2018 ===
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La vie était pour lui un territoire fascinant, une chasse gardée dont le droit d'accès était réservé à quelques rares audacieux : ceux prêts à courir des risques et, le cas échéant, à en payer le prix sans rouspéter. Dites-moi combien je vous dois, garçon, et gardez la monnaie ! Il y avait encore des gratifications immédiates et de possibles châtiments atroces qui attendaient leur heure, mais semblaient cependant bien lointains.Pour Falco, des mots comme ''patrie'', ''amour'' ou ''avenir'' n'avaient aucun sens. Il était l'homme du moment présent, formé à cet effet. Un loup dans le monde. Avide et dangereux.
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=22
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Il promena un dernier regard autour de lui, prit le pardessus, l'écharpe blanche, le chapeau claque noir, et éteignit la lumière avant de quitter la pièce. Tandis qu'il marchait dans le couloir, le souvenir plaisant que le Browning 1910 avait été l'arme utilisée par le Serbe Gavrilo Princip pour abattre l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo et déclencher la Grande Guerre lui arracha un sourire cruel. En plus des vêtements de prix, des cigarettes anglaises, des accessoires en argent ou en cuir, des analgésiques contre le mal de tête, d'une vie hasardeuse et des belles femmes, Lorenzo Falcó aimait les détails pittoresques. Qui avaient du cachet.
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=24
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– Il faut assainir l'Espagne, je suppose, lâcha Falcó pour le sonder, en le regardant de côté. <br />
– Je préfère l'assainir sur le front. Ce que nous voyons là pue la revanche et l'ignominie. <br />
– J'ai bien peur que nous n'en soyons qu'au commencement d'après ce que l'on dit à la radio et dans les journaux, les rouges détalent et se rendent en masse. <br />
– C'est un mensonge. j'en viens… Ils se battent avec acharnement. Défendent pied à pied leurs positions et, même quand ils doivent en céder un pouce , ils le font en luttant avec beaucoup de courage. <br />
Falcó l'observait avec un intérêt renouvelé. <br />
– Ça ne sera pas fini pour Noël ? <br />
– Bien sûr que non. C'est de la propagande. <br />
– Alors, ce sera long et sanglant ? <br />
– Qu'est-ce que vous croyez ? La meilleure infanterie du monde contre la meilleure infanterie du monde. <br />
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=66
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{{citation|citation=
Je n'ai qu'une vie. Un bref moment entre deux nuits. Et le monde est une aventure valable que je ne veux pas rater.
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=90
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Falcó avait pu les voir, les uns et les autres, au moment du soulèvement national, s'affronter à coups de feu dans les rues : phalangistes, socialistes, communistes, anarchistes, qui s'entretuaient avec une admirable ténacité. C'étaient des jeunes gens courageux et déterminés, d'un bord ou de l'autre, qui parfois se connaissaient bien, d'anciens compagnons d'université, d'usine, habitués à aller ensemble voir un film, danser, boire un verre, liés aux mêmes amis, quand ce n'était pas à la même amoureuse. Il les avait vus tout faire pour se trucider les uns les autres, représailles après représailles. Tantôt avec haine, tantôt avec le froid respect envers un adversaire que l'on connaît et que l'on apprécie, bien que l'on ne soit pas dans le même camp. C'est lui ou moi, telle était l'idée. Le mobile. C'est eux ou nous. Quelle misère que tout cela, que ce brasier où allait se consumer, se consumait déjà la fleur de la jeunesse d'un bord et de l'autre.
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|précisions=
|page=103, 104
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{{citation|citation=
– J'ai toujours cru que certaines choses rapprochaient les gens dit-il. <br />
– Vous parlez du courage. <br />
– C'est l'une d'entre elles. <br />
– Au-dessus des idéologies ? <br />
– Ça se pourrait. <br />
Falcó but une gorgée de vin. <br />
– Fascistes et antifascistes inclus ? <br />
Le regard rivé sur lui était à présent différent, pénétrant ; il y décela de l'inquiétude. <br />
– Nous sommes-nous déjà rencontrés ? Demanda Portela avec brusquerie. <br />
– Je ne crois pas ? <br />
– Qui diable êtes-vous ? <br />
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=145
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{{citation|citation=
C'étaient une liberté et une indépendance totales, sans passé et sans avenir, avec la mémoire, la bourse et l'esprit dépouillés de superflu, affranchis, absolument épurés de tout ce qui n'était pas utile à la survie immédiate. Et c'était avec ce plaisir, et dans la poche le poids agréable du pistolet qu'il tenait entre ses doigts, l'index encore loin de la détente, que Falcó avançait, aussi tranquille et létal que s'il portait à l'épaule le carquois et les flèches de l'archer invincible, le visage changé en un masque d'ombre, pareil à la nuit.
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=149
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{{citation|citation=
- Que vous a-t-on dit d'autre ? <br />
- Juste ce qu'il faut. Comme on l'aura fait fait pour vous à mon sujet, je présume. <br />
- Il faut savoir avec qui on embarque. <br />
- Comme vous dites. <br />
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{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=Arturo Pérez-Reverte
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=70
}}