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* (à{{Citation|citation=À la suite d'une invasion perse menée par [[Shapur Ier|Shapur {{Ier}}]]), Lesles corps de ceux qui avaient été massacrés remplissaient de profondes vallées}}
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|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward)
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* ({{Citation|citation=À l'époque des [[Trente Tyrans (Rome)|Trente Tyrans]]) Le spectacle de ce passage rapide et continuel de la chaumière au trône, et du trône au tombeau, eût pu amuser un philosophe indifférent, s'il était possible à un philosophe de rester indifférent au milieu des calamités générales du genre humain. L'élévation de tant d'empereurs, leur puissance, leur mort, devinrent également funestes à leurs sujets et à leurs partisans. Le peuple, écrasé par d'horribles exactions, leur fournissait les largesses immenses qu'ils distribuaient aux troupes pour prix de leur fatale grandeur{{Réf Livre}}
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{{Réf Livre
* (À l'époque des [[Trente Tyrans (Rome)|Trente Tyrans]]) Le spectacle de ce passage rapide et continuel de la chaumière au trône, et du trône au tombeau, eût pu amuser un philosophe indifférent, s'il était possible à un philosophe de rester indifférent au milieu des calamités générales du genre humain. L'élévation de tant d'empereurs, leur puissance, leur mort, devinrent également funestes à leurs sujets et à leurs partisans. Le peuple, écrasé par d'horribles exactions, leur fournissait les largesses immenses qu'ils distribuaient aux troupes pour prix de leur fatale grandeur{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward)
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* {{Citation|citation=Dès que [‌[[Quintillus]]‌] eut appris que les légions redoutables du Danube avaient conféré la puissance impériale au brave [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], il se sentit accablé sous la réputation et le mérite de son rival ; et s'étant fait ouvrir les veines, il s'épargna la bonté de disputer le trône avec des forces trop inégales{{Réf Livre}}
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{{Réf Livre
* Dès que [‌[[Quintillus]]‌] eut appris que les légions redoutables du Danube avaient conféré la puissance impériale au brave [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], il se sentit accablé sous la réputation et le mérite de son rival ; et s'étant fait ouvrir les veines, il s'épargna la bonté de disputer le trône avec des forces trop inégales{{Réf Livre
|titre= Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain
|auteur= Gibbon (Edward)
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* {{citation|Si les légions de la Gaule eussent été informées de cette correspondance secrète, elles auraient probablement immolé leur général. Il ne pouvait abandonner le sceptre de l'Occident sans avoir recours à un acte de trahison contre lui-même. Il affecta les apparences d'une guerre civile, s'avança dans la plaine à la tête de ses troupes, les posta de la manière la plus désavantageuse, instruisit [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] de toutes ses résolutions, et passa de son côté, au commencement de l'action, avec un petit nombre d'amis choisis. Les soldats rebelles, quoiqu'en désordre et consternés de la désertion inattendue de leur chef, se défendirent long-temps avec le courage du désespoir. Ils furent enfin taillés en pièces, presque jusqu'au dernier, dans cette [[Bataille de Châlons|bataille sanglante et mémorable qui se donna près de Châlons en Champagne]]<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=215|texte=tome 2, chap. XI|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/223}}</ref>.}}
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* {{citation|Si les légions de la Gaule eussent été informées de cette correspondance secrète, elles auraient probablement immolé leur général. Il ne pouvait abandonner le sceptre de l'Occident sans avoir recours à un acte de trahison contre lui-même. Il affecta les apparences d'une guerre civile, s'avança dans la plaine à la tête de ses troupes, les posta de la manière la plus désavantageuse, instruisit [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] de toutes ses résolutions, et passa de son côté, au commencement de l'action, avec un petit nombre d'amis choisis. Les soldats rebelles, quoiqu'en désordre et consternés de la désertion inattendue de leur chef, se défendirent long-temps avec le courage du désespoir. Ils furent enfin taillés en pièces, presque jusqu'au dernier, dans cette [[Bataille de Châlons|bataille sanglante et mémorable qui se donna près de Châlons en Champagne]]<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=215|texte=tome 2, chap. XI|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/223}}</ref>.}}
{{citation|La contestation qui suivit est un des événemens les mieux attestés, mais les plus incroyables de l'histoire du genre humain. Les troupes, comme si elles eussent été rassasiées de l'exercice du pouvoir, conjurèrent de nouveau les sénateurs de donner à l'un d'entre eux la pourpre impériale. Le sénat persista dans son refus, l'armée dans sa demande. La proposition fut au moins trois fois offerte et rejetée de chaque côté. Tandis que la modestie opiniâtre de chacun des deux partis est déterminée à recevoir un maître des mains de l'autre, huit mois s'écoulent insensiblement : période étonnante d'une anarchie tranquille, pendant laquelle l'univers romain resta sans maître, sans usurpateur, sans révolte [...]<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=246|texte=tome 2, chap. XII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/254}}</ref>.}}
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* {{citation|LaUne contestationprophétie quiannonçait suivit est un des événemens les mieux attestés, mais les plus incroyables de lqu'histoireau du genre humain. Les troupes, comme si elles eussent été rassasiéesbout de l'exercicemille duans pouvoir,il conjurèrent de nouveau les sénateurs de donner à ls'un d'entre eux la pourpre impériale. Le sénat persista dans son refus, l'armée dans sa demande. La proposition fut au moins trois fois offerte et rejetée de chaque côté. Tandis que la modestie opiniâtre de chacun des deux partis est déterminée à recevoirélèverait un maîtremonarque desdu mainssang de l'autre[[Tacite]], huitqui moisprotégerait s'écoulentle insensiblement : période étonnante d'une anarchie tranquillesénat, pendant laquelle l'univers romain resta sansrétablirait maîtreRome, sanset usurpateur,soumettrait sanstoute révoltela [...]terre<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=246260-261|texte=tome 2, chap. XII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/254268}}</ref>.}}
 
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{{citation|Si nous nous bornons aux chasses de bêtes sauvages, quelque blâmable que nous paraisse la vanité du dessein, ou la cruauté de l'exécution, nous serons forcés de l'avouer, jamais avant ni depuis les Romains, l'art n'a fait des efforts si prodigieux ; jamais on n'a dépensé des sommes si excessives pour l'amusement du peuple. Sous le règne de [[Probus (empereur)|Probus]], de grands arbres, transplantés au milieu du cirque, avec leurs racines, formèrent une vaste forêt, qui fut tout à coup remplie de mille autruches, de mille daims, de mille cerfs et de mille sangliers, et tout ce gibier fut abandonné à l'impétuosité tumultueuse de la multitude. La tragédie du jour suivant consista dans un massacre de cent lions, d'autant de lionnes, de deux cents léopards, et de trois cents ours<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=294|texte=tome 2, chap. XII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/302}}</ref>.}}
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* {{citation|Une prophétie annonçait qu'au bout de mille ans il s'élèverait un monarque du sang de [[Tacite]], qui protégerait le sénat, rétablirait Rome, et soumettrait toute la terre<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=260-261|texte=tome 2, chap. XII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/268}}</ref>.}}
* {{citation|La forme du gouvernement et le siège de l'empire semblaient inséparables ; et l'on ne croyait pas pouvoir transporter l'un sans anéantir l'autre. Mais la souveraineté de la capitale se perdit insensiblement dans l'étendue de la conquête. Les provinces s'élevèrent au même niveau ; et les nations vaincues acquirent le nom et les privilèges des Romains, sans adopter leurs préjugés<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=355|texte=tome 2, chap. XIII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/363}}</ref>.}}
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* {{citation|SiCe nousfut nousla bornonsvingt-unième aux chassesannée de bêtesson sauvages, quelque blâmablerègne que nous[[Dioclétien]] paraisseexécuta lale vanité du dessein, ou la cruautéprojet de l'exécution,descendre nousdu seronstrône forcés: derésolution l'avouermémorable, jamaisplus avantconforme niau depuiscaractère les Romains, ld'art[[Antonin n'ale faitPieux|Antonin]] des efforts si prodigieux ; jamais on n'a dépensé des sommes si excessives pour l'amusement du peuple. Sous le règneou de [[ProbusMarc (empereur)Aurèle|ProbusMarc-Aurèle]], dequ'à grandscelui arbres,d'un transplantésprince auqui, milieudans dul'acquisition cirque,et avecdans leursl'exercice racines,du formèrentpouvoir une vaste forêtsuprême, quin'avait futjamais toutpratiqué àles coup remplieleçons de millela autruches,philosophie. deDioclétien milleeut daims,la de mille cerfs etgloire de milledonner sangliers, et tout ce gibier futle abandonnépremier à l'impétuositéunivers tumultueuseun deexemple laque multitude.les Lamonarques tragédieimitèrent du jour suivant consistararement dans un massacre de cent lions, d'autant de lionnes, de deux cents léopards, et de trois centsla ourssuite<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=294369-370|texte=tome 2, chap. XIIXIII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/302377}}</ref>.}}
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* {{citation|La forme du gouvernement et le siège de l'empire semblaient inséparables ; et l'on ne croyait pas pouvoir transporter l'un sans anéantir l'autre. Mais la souveraineté de la capitale se perdit insensiblement dans l'étendue de la conquête. Les provinces s'élevèrent au même niveau ; et les nations vaincues acquirent le nom et les privilèges des Romains, sans adopter leurs préjugés<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=355|texte=tome 2, chap. XIII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/363}}</ref>.}}
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* {{citation|Ce fut la vingt-unième année de son règne que [[Dioclétien]] exécuta le projet de descendre du trône : résolution mémorable, plus conforme au caractère d'[[Antonin le Pieux|Antonin]] ou de [[Marc Aurèle|Marc-Aurèle]] qu'à celui d'un prince qui, dans l'acquisition et dans l'exercice du pouvoir suprême, n'avait jamais pratiqué les leçons de la philosophie. Dioclétien eut la gloire de donner le premier à l'univers un exemple que les monarques imitèrent rarement dans la suite<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=369-370|texte=tome 2, chap. XIII|id=Gibbon_1819_t2}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2.djvu/377}}</ref>.}}
 
=== Tome 3 ===
* {{citation|L'usage du mariage fut permis, après [la chute d'[[Adam]]&zwnj;], à sa postérité, seulement comme un expédient nécessaire pour perpétuer l'espèce humaine et comme un frein, toutefois imparfait, contre la licence naturelle de nos désirs. L'embarras des [[casuistique|casuistes]] orthodoxes sur ce sujet intéressant décèle la perplexité d'un législateur qui ne voudrait point approuver une institution qu'il est forcé de tolérer [...] L'énumération des lois bizarres et minutieuses dont ils avaient entouré le lit nuptial, arracherait un sourire au jeune époux, et ferait rougir la vierge modeste<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=75|texte=tome 3, chap. XV|id=Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_3.djvu/83}}</ref>.}}
 
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* {{citation|UneAprès prophétiela annonçaitprise qu'aude boutJérusalem, de[[Eleazar milleBen ansYair|Éléazar]], ilson s'élèveraitpetit-fils, défendit un monarquechâteau très-fort avec neuf ducent sangsoixante de [[Tacite]],ses quicompagnons protégeraitles plus désespérés. Lorsque le sénatbélier eut fait une brèche, rétabliraitils massacrèrent leurs femmes et leurs Romeenfans, et soumettraitils toutese lapercèrent enfin eux-mêmes. Ils périrent tous jusqu'au terredernier<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=260-261179|texte=tome 23, chap. XIIXVI|id=Gibbon_1819_t2Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_2_tome_3.djvu/268187}}</ref>.}}
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* {{citation|Après la prise de Jérusalem, [[Eleazar Ben Yair|Éléazar]], son petit-fils, défendit un château très-fort avec neuf cent soixante de ses compagnons les plus désespérés. Lorsque le bélier eut fait une brèche, ils massacrèrent leurs femmes et leurs enfans, et ils se percèrent enfin eux-mêmes. Ils périrent tous jusqu'au dernier<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=179|texte=tome 3, chap. XVI|id=Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_3.djvu/187}}</ref>.}}
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[[File:Romuliana Galerius head.jpg|thumb|Statue en porphyre de [[Galère (empereur romain)|Galère]] ]]
* {{citation|On publia le lendemain l’[[Persécution de Dioclétien|édit général de persécution]] [...] [[Galère (empereur romain)|Galère]] voulait que tous ceux qui refuseraient de sacrifier aux dieux fussent brûlés vifs sur-le-champ. Quoique [[Dioclétien]], toujours éloigné de répandre le sang, eût modéré la fureur de son collègue, les châtimens infligés aux chrétiens paraîtront assez réels et assez rigoureux. Il fut ordonné que leurs églises seraient entièrement démolies dans toutes les provinces de l’empire, et l’on décerna la peine de mort contre ceux qui oseraient tenir des assemblées secrètes pour exercer leur culte religieux. Les philosophes, qui ne rougirent point alors de diriger le zèle aveugle de la superstition, avaient étudié soigneusement la nature et le génie de la religion chrétienne : ils savaient que les dogmes spéculatifs de la foi étaient censés contenus dans les écrits des prophètes, des évangélistes et des apôtres ; ce fut probablement à leur instigation que l’on voulut obliger les évêques et les prêtres à remettre leurs livres sacrés entre les mains des magistrats, qui avaient ordre, sous les peines les plus sévères, de les brûler solennellement en public. Par le même édit, toutes les propriétés de l’Église furent à la fois confisquées, et ses biens furent ou vendus à l’encan, ou remis au domaine impérial, ou donnés aux villes et aux communautés, ou enfin accordés aux sollicitations des courtisans avides. Après avoir pris des mesures si efficaces pour abolir le culte des chrétiens, et pour dissoudre leur gouvernement, on crut nécessaire de soumettre aux plus intolérables vexations ceux de ces opiniâtres qui persisteraient toujours à rejeter la religion de la nature, de Rome et de leurs ancêtres. Les personnes d’une naissance honnête furent déclarées incapables de posséder aucune dignité ou aucun emploi ; les esclaves furent privés pour jamais de l’espoir de la liberté ; et le corps entier du peuple fut exclus de la protection des lois. On autorisa les juges à recevoir et à décider toute action intentée contre un chrétien. Mais les chrétiens n’avaient pas la permission de se plaindre des injures qu’ils avaient souffertes : ainsi ces infortunés se trouvaient exposés à la sévérité de la justice publique, sans pouvoir en partager les avantages<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=250-251|texte=tome 3, chap. XVI|id=Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page:Gibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain,_traduction_Guizot,_tome_3.djvu/258}}</ref>.}}
 
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* {{citation|[[Jean Le Clerc (théologien)|Le Clerc]] [...] suppose que les [[harpies]] n’étaient que des sauterelles, et il n’y a guère de conjecture plus heureuse. Le nom de ces insectes dans la langue syriaque et phénicienne, leur vol bruyant, l’infection et la dévastation qui les accompagnent, et le vent du nord qui les chasse dans la mer, rendent sa supposition très-vraisemblable<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=292|texte=tome 3, chap. XVI|id=Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page%3AGibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain%2C_traduction_Guizot%2C_tome_3.djvu/300}}</ref>.}}
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* {{citation|[[Jean Le Clerc (théologien)|Le Clerc]] [...] suppose que les [[harpies]] n’étaient que des sauterelles, et il n’y a guère de conjecture plus heureuse. Le nom de ces insectes dans la langue syriaque et phénicienne, leur vol bruyant, l’infection et la dévastation qui les accompagnent, et le vent du nord qui les chasse dans la mer, rendent sa supposition très-vraisemblable<ref group=Gibbon>{{harvsp|Gibbon|1819|p=292|texte=tome 3, chap. XVI|id=Gibbon_1819_t3}} {{lire en ligne|lien=//fr.wikisource.org/wiki/Page%3AGibbon_-_Histoire_de_la_d%C3%A9cadence_et_de_la_chute_de_l%27Empire_romain%2C_traduction_Guizot%2C_tome_3.djvu/300}}</ref>.}}
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