« Friedrich Nietzsche » : différence entre les versions

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{{loupe|Ainsi parlait Zarathoustra}}
 
== ''{{w|Par-delà le bien et le mal}}'', 1886 ==
{{Citation
|citation= La vie n'est désormais plus conçue par la [[morale]] : elle ''veut'' l'illusion, elle ''vit'' d'illusion…
|original= Das Leben ist nun einmal nicht von der Moral ausgedacht : es ''will'' Täuschung, es ''lebt'' von der Täuschung....
|langue=de
}}
{{Réf Livre
|titre=Essai d'autocritique et autres préfaces
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Éditions du Seuil
|année=1999
|page=52 & 53
|partie=Préface de 1886 de ''Par-delà le bien et le mal''
|ISBN=2-02-035759-3
|traducteur=Marc de Launay
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=La vie n'est désormais plus conçue par la [[morale]] : elle ''veut'' l'illusion, elle ''vit'' d'illusion...
|citation= Tout homme d'élite aspire instinctivement à sa tour d'ivoire, à sa retraite mystérieuse, où il est ''délivré'' de la masse, du vulgaire, du grand nombre, où il peut oublier la règle « homme », étant lui-même une exception à cette règle.
|original=Das Leben ist nun einmal nicht von der Moral ausgedacht : es ''will'' Täuschung, es ''lebt'' von der Täuschung....
}}
|langue=de}}
{{Réf Livre
{{Réf Livre|titre=Essai d'autocritique|auteur=Friedrich Nietzsche|éditeur=Éditions du Seuil|année=[[w:1999|1999]]|page=52 & 53||partie=Préface de 1886 de {{w|Par-delà bien et mal}}|ISBN=2-02-035759-3|langue=fr}}
|titre=Par-delà le bien et le mal
 
{{citation|citation=<poem>Tout homme d'élite aspire instinctivement à sa tour d'ivoire, à sa retraite mystérieuse, où il est ''délivré'' de la masse, du vulgaire, du grand nombre, où il peut oublier la règle «homme», étant lui-même une exception à cette règle.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
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|chapitre=« Le libre esprit »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Tout esprit profond a besoin d'un masque. Je dirai plus encore : autour de tout esprit profond, grandit et se développe sans cesse un masque, grâce à l'interprétation toujours fausse, c'est-à-dire plate, de chacune de ses paroles, de chacune de ses démarches, du moindre signe de vie qu'il donne.</poem>}}
|citation= Tout esprit profond a besoin d'un masque. Je dirai plus encore : autour de tout esprit profond, grandit et se développe sans cesse un masque, grâce à l'interprétation toujours fausse, c'est-à-dire plate, de chacune de ses paroles, de chacune de ses démarches, du moindre signe de vie qu'il donne.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 187 ⟶ 204 :
|chapitre=« Le libre esprit »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
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{{Choisie citation du jour
|puce=*
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{{Citation
{{citation|citation=<poem>Il faut savoir se ''conserver''. C'est la meilleure preuve d'indépendance.</poem>}}
|citation= Il faut savoir se ''conserver''. C'est la meilleure preuve d'indépendance.
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{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 207 ⟶ 228 :
|chapitre=« Le libre esprit »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>«Mon jugement, c'est mon jugement à moi : un autre ne me semble pas y avoir facilement le droit» — ainsi s'exprimera peut-être un de ces philosophes de l'avenir. Il faut se garder du mauvais goût d'avoir des idées communes avec beaucoup de gens. «Bien» n'est plus bien dès que le voisin l'a dans la bouche. Et comment se pourrait-il qu'il y eût un «bien commun» ! Le mot se contredit lui-même. Ce qui peut être commun est toujours de peu de valeur. En fin de compte, il faut qu'il en soit comme il en a toujours été : les grandes choses sont réservées aux grands, les profondes aux profonds, les douceurs et les frissons aux âmes subtiles, bref tout ce qui est rare aux êtres rares.</poem>}}
|citation= « Mon jugement, c'est mon jugement à moi : un autre ne me semble pas y avoir facilement le droit » — ainsi s'exprimera peut-être un de ces philosophes de l'avenir. Il faut se garder du mauvais goût d'avoir des idées communes avec beaucoup de gens. « Bien » n'est plus bien dès que le voisin l'a dans la bouche. Et comment se pourrait-il qu'il y eût un « bien commun » ! Le mot se contredit lui-même. Ce qui peut être commun est toujours de peu de valeur. En fin de compte, il faut qu'il en soit comme il en a toujours été : les grandes choses sont réservées aux grands, les profondes aux profonds, les douceurs et les frissons aux âmes subtiles, bref tout ce qui est rare aux êtres rares.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 220 ⟶ 245 :
|chapitre=« Le libre esprit »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>On a mal regardé la vie, quand on n'a pas aussi vu la main qui tue en gant de velours.</poem>}}
|citation= On a mal regardé la vie, quand on n'a pas aussi vu la main qui tue en gant de velours.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 233 ⟶ 262 :
|chapitre=« Maximes et intermèdes »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>«Pitié pour tous» — ce serait cruauté et tyrannie pour toi, monsieur mon voisin! —</poem>}}
|citation= « Pitié pour tous » — ce serait cruauté et tyrannie pour toi, monsieur mon voisin !}}
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 246 ⟶ 278 :
|chapitre=« Maximes et intermèdes »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|On commence à se méfier des personnes très avisées dès qu'elles sont embarrassées.}}
|citation= On commence à se méfier des personnes très avisées dès qu'elles sont embarrassées.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|traducteur=Angèle Kremet-Marietti
Ligne 257 ⟶ 293 :
|section=§ 88
|page=102
|ISBN= 229600041X}}2-296-00041-X
}}
 
{{Citation
{{citation|La maturité de l’homme : cela veut dire retrouver le sérieux que l'on avait au jeu, étant enfant.}}
|citation= La maturité de l’homme : cela veut dire retrouver le sérieux que l'on avait au jeu, étant enfant.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|traducteur=Angèle Kremet-Marietti
Ligne 268 ⟶ 308 :
|section=§ 94
|page=103
|ISBN= 229600041X}}2-296-00041-X
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Quand on veut dresser sa conscience, elle vous embrasse, en vous mordant.</poem>}}
|citation= Quand on veut dresser sa conscience, elle vous embrasse, en vous mordant.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 281 ⟶ 325 :
|chapitre=« Maximes et intermèdes »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>LE DANGER DANS LE BONHEUR. «Maintenant, tout me réussit : j'aime toute espèce de destinée : — qui a envie d'être ma destinée ?»</poem>}}
|citation= LE DANGER DANS LE BONHEUR. « Maintenant, tout me réussit : j'aime toute espèce de destinée : — qui a envie d'être ma destinée ? »
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 294 ⟶ 342 :
|chapitre=« Maximes et intermèdes »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Or, quand ton regard pénètre longtemps au fond d'un abîme, l'abîme, lui aussi, pénètre en toi.</poem>}}
|citation= Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Or, quand ton regard pénètre longtemps au fond d'un abîme, l'abîme, lui aussi, pénètre en toi.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 307 ⟶ 359 :
|chapitre=« Maximes et intermèdes »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Les poètes manquent de pudeur à l'égard de leurs aventures : ils les exploitent.</poem>}}
|citation= Les poètes manquent de pudeur à l'égard de leurs aventures : ils les exploitent.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 320 ⟶ 376 :
|chapitre=« Maximes et intermèdes »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Ce sont les instincts les plus élevés, les plus forts, quand ils se manifestent avec emportement, qui poussent l'individu en dehors et bien au-dessus de la moyenne et des bas-fonds de la conscience du troupeau, — qui font périr la notion d'autonomie dans la communauté et détruisent chez celle-ci la foi en elle-même, ce que l'on peut appeler son épine dorsale : voilà pourquoi ce seront ces instincts que l'on flétrira et que l'on calomniera le plus. L'intellectualité supérieure et indépendante, la volonté de solitude, la grande raison apparaissent déjà comme des dangers ; tout ce qui élève l'individu au-dessus du troupeau, tout ce qui fait peur au prochain s'appelle dès lors mal. L'esprit tolérant, modeste, soumis, égalitaire, qui possède des désirs mesurés et médiocres, se fait un renom et parvient aux honneurs moraux. Enfin, dans les conditions très pacifiques, l'occasion et la nécessité d'imposer au sentiment la sévérité et la dureté se font de plus en plus rares ; et, dès lors, la moindre sévérité, même en justice, commence à troubler la conscience. Une noblesse hautaine et sévère, le sentiment de la responsabilité de soi, viennent presque à blesser et provoquent la méfiance. L'«agneau», mieux encore le «mouton», gagnent en considération.</poem>}}
|citation= Ce sont les instincts les plus élevés, les plus forts, quand ils se manifestent avec emportement, qui poussent l'individu en dehors et bien au-dessus de la moyenne et des bas-fonds de la conscience du troupeau, — qui font périr la notion d'autonomie dans la communauté et détruisent chez celle-ci la foi en elle-même, ce que l'on peut appeler son épine dorsale : voilà pourquoi ce seront ces instincts que l'on flétrira et que l'on calomniera le plus. L'intellectualité supérieure et indépendante, la volonté de solitude, la grande raison apparaissent déjà comme des dangers ; tout ce qui élève l'individu au-dessus du troupeau, tout ce qui fait peur au prochain s'appelle dès lors mal. L'esprit tolérant, modeste, soumis, égalitaire, qui possède des désirs mesurés et médiocres, se fait un renom et parvient aux honneurs moraux. Enfin, dans les conditions très pacifiques, l'occasion et la nécessité d'imposer au sentiment la sévérité et la dureté se font de plus en plus rares ; et, dès lors, la moindre sévérité, même en justice, commence à troubler la conscience. Une noblesse hautaine et sévère, le sentiment de la responsabilité de soi, viennent presque à blesser et provoquent la méfiance. L'« agneau », mieux encore le « mouton », gagnent en considération.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 333 ⟶ 393 :
|chapitre=« Histoire naturelle de la morale »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Notre Europe contemporaine, ce foyer d'un effort soudain et irréfléchi, pour mélanger radicalement les rangs et, par conséquent, les races, est, par cela même, sceptique du haut en bas de l'échelle, tantôt animée de ce scepticisme noble qui, impatient et lascif, saute d'une branche à l'autre, tantôt troublé et comme obscurci par un nuage de questions — et parfois las de sa volonté à en mourir ! Paralysie de la volonté, où ne rencontre-t-on pas aujourd'hui cette infirmité ! Et parfois on la trouve même maquillée, avec des dehors séducteurs ! Pour cacher cette maladie, on a des habits d'apparat, des parures menteuses ; par exemple ce qu'on étale aujourd'hui sous le nom d'«esprit scientifique», d'«art pour l'art», «connaissance pure, indépendante de la volonté», tout cela n'est que du scepticisme fardé, la paralysie de la volonté qui se déguise — je me porte garant du diagnostic de cette maladie européenne.</poem>}}
|citation= Notre Europe contemporaine, ce foyer d'un effort soudain et irréfléchi, pour mélanger radicalement les rangs et, par conséquent, les races, est, par cela même, sceptique du haut en bas de l'échelle, tantôt animée de ce scepticisme noble qui, impatient et lascif, saute d'une branche à l'autre, tantôt troublé et comme obscurci par un nuage de questions — et parfois las de sa volonté à en mourir ! Paralysie de la volonté, où ne rencontre-t-on pas aujourd'hui cette infirmité ! Et parfois on la trouve même maquillée, avec des dehors séducteurs ! Pour cacher cette maladie, on a des habits d'apparat, des parures menteuses ; par exemple ce qu'on étale aujourd'hui sous le nom d'« esprit scientifique », d'« art pour l'art », « connaissance pure, indépendante de la volonté », tout cela n'est que du scepticisme fardé, la paralysie de la volonté qui se déguise — je me porte garant du diagnostic de cette maladie européenne.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 346 ⟶ 410 :
|chapitre=« Nous autres savants »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Il faut connaître non seulement la marche hardie, légère, délicate et rapide de ses propres pensées, mais avant tout la disposition aux grandes responsabilités, la hauteur et la profondeur du regard impérieux, le sentiment d'être séparé de la foule, des devoirs et des vertus de la foule, la protection et la défense bienveillante de ce qui est mal compris et calomnié, que ce soit Dieu ou le diable ; le penchant et l'habileté à la suprême justice, l'art du commandement, l'ampleur de la volonté, la lenteur du regard qui rarement admire, rarement se lève et aime rarement...</poem>}}
|citation= Il faut connaître non seulement la marche hardie, légère, délicate et rapide de ses propres pensées, mais avant tout la disposition aux grandes responsabilités, la hauteur et la profondeur du regard impérieux, le sentiment d'être séparé de la foule, des devoirs et des vertus de la foule, la protection et la défense bienveillante de ce qui est mal compris et calomnié, que ce soit Dieu ou le diable ; le penchant et l'habileté à la suprême justice, l'art du commandement, l'ampleur de la volonté, la lenteur du regard qui rarement admire, rarement se lève et aime rarement…
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 359 ⟶ 427 :
|chapitre=« Nous autres savants »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>On a fait un grand pas en avant lorsqu'on a fini par inculquer aux grandes masses (aux esprits plats qui ont la digestion rapide) ce sentiment qu'il est défendu de toucher à tout, qu'il y a des évènements sacrés où elles n'ont accès qu'en ôtant leurs souliers et auxquels il ne leur est pas permis de toucher avec des mains impures, — c'est peut-être le point le plus élevé d'humanité qu'ils peuvent atteindre. Au contraire, rien n'et aussi répugnant, chez les êtres soi-disant cultivés, chez les sectateurs des «idées modernes», que leur manque de pudeur, leur insolence familière de l'œil et de la main qui les porte à toucher à tout, à goûter de tout et à tâter de tout ; et il se peut qu'aujourd'hui, dans le peuple, surtout chez les paysans, il y ait plus de noblesse relative du goût, plus de sentiment de respect, que dans ce demi-monde des esprits qui lisent les journaux, chez les gens cultivés.</poem>}}
|citation= On a fait un grand pas en avant lorsqu'on a fini par inculquer aux grandes masses (aux esprits plats qui ont la digestion rapide) ce sentiment qu'il est défendu de toucher à tout, qu'il y a des évènements sacrés où elles n'ont accès qu'en ôtant leurs souliers et auxquels il ne leur est pas permis de toucher avec des mains impures, — c'est peut-être le point le plus élevé d'humanité qu'ils peuvent atteindre. Au contraire, rien n'et aussi répugnant, chez les êtres soi-disant cultivés, chez les sectateurs des « idées modernes », que leur manque de pudeur, leur insolence familière de l'œil et de la main qui les porte à toucher à tout, à goûter de tout et à tâter de tout ; et il se peut qu'aujourd'hui, dans le peuple, surtout chez les paysans, il y ait plus de noblesse relative du goût, plus de sentiment de respect, que dans ce demi-monde des esprits qui lisent les journaux, chez les gens cultivés.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 372 ⟶ 444 :
|chapitre=« Qu'est-ce qui est noble ? »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Si l'on admet [...] que, de tout temps, le danger n'a rapproché que des hommes qui pouvaient désigner, au moyen de signes semblables, des besoins semblables, des événements semblables, il résulte, dans l'ensemble, que la ''facilité de communiquer'' dans le péril, c'est-à-dire en somme le fait de ne vivre que des événements moyens et ''communs'', a dû être la force la plus puissante de toutes celles qui ont dominé l'homme jusqu'ici. Le hommes les plus semblables et les plus ordinaires eurent toujours et ont encore l'avantage ; l'élite, les hommes raffinés et rares, plus difficiles à comprendre, courent le risque de rester seuls et, à cause de leur isolement, ils succombent aux dangers et se reproduisent rarement. Il faut faire appel à de prodigieuses forces adverses pour entraver ce naturel, trop naturel, ''progressus in simile'', le développement de l'homme vers le semblable, l'ordinaire, le médiocre, le troupeau — ''le commun'' !</poem>}}
|citation= Si l'on admet […] que, de tout temps, le danger n'a rapproché que des hommes qui pouvaient désigner, au moyen de signes semblables, des besoins semblables, des événements semblables, il résulte, dans l'ensemble, que la ''facilité de communiquer'' dans le péril, c'est-à-dire en somme le fait de ne vivre que des événements moyens et ''communs'', a dû être la force la plus puissante de toutes celles qui ont dominé l'homme jusqu'ici. Le hommes les plus semblables et les plus ordinaires eurent toujours et ont encore l'avantage ; l'élite, les hommes raffinés et rares, plus difficiles à comprendre, courent le risque de rester seuls et, à cause de leur isolement, ils succombent aux dangers et se reproduisent rarement. Il faut faire appel à de prodigieuses forces adverses pour entraver ce naturel, trop naturel, ''{{Lang|la|progressus in simile}}'', le développement de l'homme vers le semblable, l'ordinaire, le médiocre, le troupeau — ''le commun'' !
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 385 ⟶ 461 :
|chapitre=« Qu'est-ce qui est noble ? »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Ce qui sépare le plus profondément deux hommes, c'est un sens et un degré différents de propreté.</poem>}}
|citation= Ce qui sépare le plus profondément deux hommes, c'est un sens et un degré différents de propreté.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 398 ⟶ 478 :
|chapitre=« Qu'est-ce qui est noble ? »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
{{Citation
{{citation|citation=<poem>Signes de noblesse : ne jamais songer à rabaisser nos devoirs à être des devoirs pour tout le monde ; ne pas vouloir renoncer à sa propre responsabilité, ne pas vouloir la partager ; compter ses privilèges et leur exercice au nombre de nos ''devoirs''.</poem>}}
|citation= Signes de noblesse : ne jamais songer à rabaisser nos devoirs à être des devoirs pour tout le monde ; ne pas vouloir renoncer à sa propre responsabilité, ne pas vouloir la partager ; compter ses privilèges et leur exercice au nombre de nos ''devoirs''.
{{Réf Livre|titre=Par-delà le bien et le mal
}}
{{Réf Livre
|titre=Par-delà le bien et le mal
|auteur=Friedrich Nietzsche
|éditeur=Le Livre de Poche
Ligne 411 ⟶ 495 :
|chapitre=« Qu'est-ce qui est noble ? »
|traducteur=Henri Albert
|ISBN=978-2-253-05614-0
}}
 
== ''{{w|Généalogie de la morale}}'', 1887 ==