« Souffrance » : différence entre les versions

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{{citation|Je vois le mal et le bien dans leur état brut, le mal l'emportant de toute la facilité de la souffrance : l'idée qu'il est au loin, peut-être seul, recréateur de bien ne m'effleure même plus.}}
{{Réf Livre|page=69|référence=L'Amour fou/Gallimard-Folio}}
 
==== [[Nicolas Diat]] ====
{{citation|
Pendant son agonie, frère Pierre lui a souvent posé cette question : « Frère Vincent, est-ce vraiment si difficile à porter ? Est-ce que vous souffrez beaucoup ? » Il répondait « oui » d’un clignement d'œil. Son angoisse, sa détresse, sa terreur faisaient mal à ses frères. Les maux physiques sont difficiles, mais les souffrances morales sont incommensurables. L'évidence de n’être plus rien, de perdre les capacités les plus élémentaires, est plus profonde encore que les grandes blessures physiques. A trente cinq ans, frère Vincent n'avait plus de rêve.
}}
{{Réf Livre
|titre=Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines
|auteur=[[Nicolas Diat]]
|éditeur=Fayard
|année=2018
|ISBN=978-2213705637
|page=42
}}
 
{{citation|
La souffrance révèle à chacun ses limites. Le laïc comme le moine peuvent devenir des nains ou des géants.
}}
{{Réf Livre
|titre=Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines
|auteur=[[Nicolas Diat]]
|éditeur=Fayard
|année=2018
|ISBN=978-2213705637
|page=69
}}
 
{{citation|
Les personnes qui n'ont jamais connu la souffrance doivent éviter d'en parler à ceux qui la ressentent. La souffrance est un grand mystère. Elle est toujours mauvaise. Le moine s'offre à Dieu pour prier et il donne sa vie à l'Eglise. La dernière étape, même dans la peur, est désirée et connue. Le moine reste radicalement un homme, et il tend vers le divin.
}}
{{Réf Livre
|titre=Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines
|auteur=[[Nicolas Diat]]
|éditeur=Fayard
|année=2018
|ISBN=978-2213705637
|page=81, 82
}}
 
{{citation|
Dom Patrick pense souvent aux paroles du cardinal Pierre Veuillot sur son lit de mort, après qu'il a livré un long combat contre une leucémie douloureuse : « Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Moi-même j’en ai parlé avec chaleur. Dites aux prêtres de n’en rien dire : nous ignorons ce qu’elle est, et j'en ai pleuré. » Devant un homme qui souffre, les beaux discours ne servent à rien. Ils peuvent uniquement satisfaire les biens portants.
}}
{{Réf Livre
|titre=Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines
|auteur=[[Nicolas Diat]]
|éditeur=Fayard
|année=2018
|ISBN=978-2213705637
|page=123
}}
 
==== [[Etty Hillesum]] ====
{{Citation
|citation=Une fois c'est un Hitler, une autre fois Ivan le Terrible par exemple, une fois c'est la résignation, une autre fois les guerres, la peste, les tremblements de terre, la famine. Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstancielleconsubstantielle à la vie et de conserver intact à travers les épreuves un petit morceau de son âme.
}}
{{Réf Livre|titre=Une vie bouleversée, Journal 1941-1943
|auteur=[[Etty Hillesum]]
|éditeur=Seuil
|année=1985
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==== [[Hélie de Saint Marc]] ====
{{citation|La souffrance était telle que je devais limiter mon champ de conscience et fractionner le temps. J'en étais arrivé, pour tenir un jour encore, à séparer ma propre vie en tranches de quelques minutes à peine. Atteindre encore l'autre rive, faire un pas, puis l'autre, marcher, une jambe projetée dans le vide à la recherche d'un peu de terre meuble, soulever mon squelette, ne pas penser, ne pas regarder, trouver encore la force au-delà de mes forces, chercher le visage de ma mère, ne pas pleurer, penser à tous le courage déjà accumulé, haïr les SS pour ce camarade qui m'a tendu la main et qu'ils ont jeté dans la fosse comme un chien, ne pas fermer les yeux, surtout ne pas glisser, forer encore, percer le mur, oublier les aboiements, chercher un appui, vouloir une seconde accrocher le regard du Kapo. Mais non, ne pas quémander un geste de grâce, ne rien lacherlâcher, déjà une minute de gagnée...gagnée… Maintenant atteindre l'autre minute. Et tout recommencer.
}}
{{Réf Livre|titre=Les sentinelles du soir
|auteur=[[Hélie de Saint Marc]]
|éditeur=les arènes
|année=1999