« Guerre d'Espagne » : différence entre les versions

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{{citation
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|chapitre=Une saison en enfer (juillet 1936 – mars 1937)
|section=
}}
 
== [[Arturo Pérez-Reverte]] ==
{{citation|citation=
– Il faut assainir l'Espagne, je suppose, lâcha Falcó pour le sonder, en le regardant de côté. <br />
– Je préfère l'assainir sur le front. Ce que nous voyons là pue la revanche et l'ignominie. <br />
– J'ai bien peur que nous n'en soyons qu'au commencement d'après ce que l'on dit à la radio et dans les journaux, les rouges détalent et se rendent en masse. <br />
– C'est un mensonge. j'en viens… Ils se battent avec acharnement. Défendent pied à pied leurs positions et, même quand ils doivent en céder un pouce , ils le font en luttant avec beaucoup de courage. <br />
Falcó l'observait avec un intérêt renouvelé. <br />
– Ça ne sera pas fini pour Noël ? <br />
– Bien sûr que non. C'est de la propagande. <br />
– Alors, ce sera long et sanglant ? <br />
– Qu'est-ce que vous croyez ? La meilleure infanterie du monde contre la meilleure infanterie du monde. <br />
}}
{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=[[Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=66
}}
 
{{citation|citation=
Falcó avait pu les voir, les uns et les autres, au moment du soulèvement national, s'affronter à coups de feu dans les rues : phalangistes, socialistes, communistes, anarchistes, qui s'entretuaient avec une admirable ténacité. C'étaient des jeunes gens courageux et déterminés, d'un bord ou de l'autre, qui parfois se connaissaient bien, d'anciens compagnons d'université, d'usine, habitués à aller ensemble voir un film, danser, boire un verre, liés aux mêmes amis, quand ce n'était pas à la même amoureuse. Il les avait vus tout faire pour se trucider les uns les autres, représailles après représailles. Tantôt avec haine, tantôt avec le froid respect envers un adversaire que l'on connaît et que l'on apprécie, bien que l'on ne soit pas dans le même camp. C'est lui ou moi, telle était l'idée. Le mobile. C'est eux ou nous. Quelle misère que tout cela, que ce brasier où allait se consumer, se consumait déjà la fleur de la jeunesse d'un bord et de l'autre.
}}
{{Réf Livre
|titre=Falcó
|auteur=[[Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=Gabriel Iaculli
|éditeur=Seuil
|année=2018
|ISBN=978-2-02-136733-1
|page=103, 104
}}
 
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[…] Sous la chaux, ou sous le pétrole, on brûle les morts dans des champs d'épandage. Point de respect pour l'homme. Dans chaque parti on a traqué, comme une maladie, les mouvements de sa conscience. Pourquoi respecter leur urne de chair ? Et ce corps qui était habité par une audace juvénile, ce corps qui savait aimer, et sourire, et se sacrifier, on ne pense même pas à l'ensevelir.}}
{{Réf Livre|titre=Un sens à la vie
|auteur=[[Antoine de Saint-Exupéry]]
|éditeur=Gallimard
|collection=nrf
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{{citation|Ah ! Ce départ nocturne sous la pluie est le seul qui réponde à la vérité de cette guerre. Ces homme m'entourent et me regardent, et je lis dans leurs yeux je ne sais quelle gravité un peu triste. Ils savent quel sort les attend, s'ils sont pris. Et j'ai froid. Et je remarque tout à coup qu'aucune femme n'a été admise à ce départ. Et cette absence aussi me parait raisonnable. Qu'ont-elles à voir ici ces mères qui ne savent pas, quand elles accouchent, quelle image de la vérité enflammera plus tard leur fils, ni quels partisans le fusilleront, selon leur justice, quand il aura vingt ans.}}
{{Réf Livre|titre=Un sens à la vie
|auteur=[[Antoine de Saint-Exupéry]]
|éditeur=Gallimard
|collection=nrf
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[...] En Espagne, il y a des foules en mouvement, mais l'individu, cet univers, du fond de son puits de mine, appelle en vain à son secours.}}
{{Réf Livre|titre=Un sens à la vie
|auteur=[[Antoine de Saint-Exupéry]]
|éditeur=Gallimard
|collection=nrf