« Henri Wallon » : différence entre les versions

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S.L. →‎Sur l'Émotion : : généralité, angoisse, peur et timidité
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===Sur l'Émotion :===
==== Généralité ====
 
{{citation|Utile ou nocive, l'intervention des fonctions neurovégétatives dans les émotions est reconnue de tous. Pour les uns, elles sont ce qui en alimente l'énergieénergie ; pour les autres, ce qui risque d'enrayer le développement des automatismes opportuns en s'y mêlant. parPar les uns et par les autres les émotions sont identifiées avec l'action sur le monde extérieur. Les réactions viscérales et toniques n'y joueraient qu'un rôle subsidiaire ou perturbateur. C'est ce postulat commun que résulte la contradiction.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=Dr H. Wallon
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}}
 
{{citation|Les émotions sont une foresforce nouvelle d'activité qui ne saurait être confondue avec les automatismes à objectif extérieur.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=Dr H. Wallon
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}}
 
{{citation|Par exemple, l'[[amour]] ne peut pas se développer sans développer simultanément des germes de [[haine]], qui opèrent en sourdine ou se manifestent par épisode et qui peuvent même servir de stimulant à l'amour. Le besoin de faire souffrir, souvent avec raffinement, est un trait inévitable de l'amour, de même que des sentiments intermittents de vive hostilité et d'intolérance. Il n'est pas exceptionnel que le sentiment induit finisse par prendre la place du sentiment initialeinitiale ; la haine la place de l'amour ou inversement.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=Dr H. Wallon
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|année=1982
|page= 209
|partie=
|chapitre=
|ISBN=
}}
 
==== L'angoisse====
 
{{citation|Comme la souffrance, l'angoisse est à l'opposé du plaisir. Un spasme, s'il se résout, est cause de plaisir, et s'il dure, de souffrance. Lorsqu'une lueur trop vive frappe l'œil, il y a crampe de l'iris, si l'iris est paralysé, il n'y a plus de spasme ni souffrance. Généralisé aux appareils de la vie végétative, le spasme entraine l'angoisse.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=211
|partie=
|chapitre=
|ISBN=
}}
 
{{citation|L'angoisse est un malaise intime qui rend graduellement indifférent ou insensible aux influences du milieu, appartenant à la vie de relation.
Sous une forme atténuée, c'est l'ennui : les circonstances les plus favorables perdent tout attrait ; elles ne sont plus capables de susciter le moindre élan, d'arracher le sujet à son ankylose douloureuse.
Plus marquée, l'angoisse entraîne une sorte d'ANESTHÉSIE non seulement morale, mais physique.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=211
|partie=
|chapitre=
|ISBN=
}}
 
 
{{citation|À l'indifférence pour les anciens motifs d'intérêt s'ajoute une insensibilité plus ou moins profonde pour les excitations périphériques. L'angoisse, d'ailleurs, qui a quelque chose de total, trouve dans cette insensibilité un aliment.
Le remords, l'inquiétude s'y rattache.
Le sujet se reproche de ne plus pouvoir éprouver d'amour pour les siens ni l'impression que devraient lui faire les choses. Il ne sait pas se dispenser de revérifier à tout instant son insensibilité. Il cherche dans son souvenir ou dans son imagination des raisons de souffrir ; il se désespère d'y demeurer indifférent et il en imagine toujours de plus violentes et de plus extravagantes.
De même, il s'inflige des tourments corporels, qui peuvent aller jusqu'à l'automutilation, et il s'afflige de ne pas en trouver d'assez cruels pour éprouver toute l'acuité de la douleur.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=211
|partie=
|chapitre=
|ISBN=
}}
 
{{citation|Malgré le malaise atroce qui peut s'attacher aux spasmes organiques de l'angoisse, il y a antagonisme entre l'hypertonie et la sensibilité, même douloureuse, que suscitent les excitations extérieures. Elles tendent à s'abolir mutuellement. }}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=211
|partie=
|chapitre=
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}}
 
{{citation|Des naturalistes ont rapporté le cas d'animaux qui, en état de spasme vénérien prolongé, comme les crapauds, paraissent opposer une insensibilité totale aux pires mutilations.
Ce qu'on appelle algophilie n'est souvent qu'une réaction d'angoisse. La douleur est recherchée pour liquider l'angoisse, mais n'est pas ressentie comme douleur puisque l'angoisse en élève le seuil.
Il y a moins goût pour la souffrance pour elle-même qu'effort pour lutter contre l'effacement de tout ce qui appartient à la vie de relation par la vague de contracture intime et détresse où il semble que va s'abîmer la conscience. C'est un acte de révulsion pour la retenir et pour provoquer une débâcle du tonus. }}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=211
|partie=
|chapitre=
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}}
 
{{citation|Laignel-Lavastine et Delmas ont rapporté l'observation d'une mélancolique qui, ayant fait une tentative de suicide par strangulation, avait ainsi provoqué une décharge motrice où elle avait senti soudain l'angoisse dont elle souffrait se résoudre et qui, depuis, avait « pris l'habitude de se serrer le coup de toutes ses forces, non plus dans le but de s'étrangler, mais pour obtenir la défense de ses spasmes. »}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=211
|partie=
|chapitre=
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}}
 
{{citation|L'orgasme vénérien peut aider à la résolution du tonus anxieux. La [[masturbation]] est une réaction fréquente des mélancoliques. Une attente anxieuse s'achève souvent en besoins érotiques.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=211
|partie=
|chapitre=
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}}
 
 
==== Peur et timidité ====
 
{{citation|Une émotion qui a des affinités avec la peur est la timidité. * Même incertitude sur l'attitude ou la contenance à prendre. * Mêmes tremblements ou manque de sûreté dans les mouvements. * Même désordre des fonctions posturales : hypotonie, dystonie, asynergie.}}
 
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=213
|partie=
|chapitre=
|ISBN=
}}
 
{{Citation|Mais les motifs de la timidité sont essentiellement psychologiques.
C'est la peur vis-à-vis des personnes, ou plus précisément c'est une peur relative à son propre « soi » vis-à-vis des autres.
La timidité est en rapport immédiat avec la réaction de prestance (H. Wallon); elle est liée à leurs hésitations ou à leur effondrement.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=213
|partie=
|chapitre=
|ISBN=
}}
 
 
{{citation|La fonction de prestance est fondamentale, bien que très subtile dans ces effets, et elle se manifeste déjà chez les idiots profonds. Son importance est capitale, puisqu'elle répond aux dispositions réflexes qu'éveille la présence d'un autre, source de risques ou d'éventualités variables auxquelles il faut être prêt à réagir instantanément.}}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=213
|partie=
|chapitre=
|ISBN=
}}
 
 
{{citation|Les réactions de prestance se confondent avec n état de vigilance d'où résulte le contact psychique des êtres entre eux, et qui est en gros de leur comportement réciproque.
L'excitabilité qui lui est propre peut aussi donner lieu soit à l'irritation et à la colère, si ses effets s'accumulent sans trouver à s'employer en manifestations adéquates, soit au contraire, à la satisfaction, et à la joie, s'ils peuvent librement s'écouler en attitudes avantageuses ; c'est-à-dire qu'elle peut être le point de départ d'émotions diverses, conformément à leur mécanisme habituel.
Le comportement des animaux est plein de cette sensibilité et de ces réactions réciproques, depuis les faits de fascination jusqu'aux démonstrations que suscite communément la rencontre de deux individus soit de même espèces soit d'espèces différentes. }}
{{Réf Livre|titre=La vie mentale
|auteur=[[Henri Wallon]]
|éditeur=PUF
|année=1982
|page=213
|partie=
|chapitre=