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== ''La Barbarie'', 1987 ==
 
{{citation|La culture est l'ensemble des entreprises et des pratiques dans lesquelles s'exprime la surabondance de la vie, toutes elles ont pour motivation la « charge », le « trop » qui dispose intérieurement la subjectivité vivante comme une force prête à se prodiguer et contrainte, sous la charge, de le faire.}}
=== Préface de Michel Henry pour la seconde édition ===
 
{{citation bloc|Depuis le diagnostic de ''La barbarie'', les phénomènes de l'autodestruction ont connu une intensification démentielle, cette violence notamment. Elle n'est pas seulement visible dans les rues. L'acharnement nihiliste contre toute valeur, l'apologie de tout ce qui est contre nature, c'est-à-dire contre la vie, l'exprime plus encore. Avec la violence, c'est la technique dans son autodéveloppement hors norme qui porte à la limite la substitution des processus aveugles aux bienfaits de l'effort et au bonheur de la vie.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=PUF, 2ème édition augmentée d'une préface
|collection=Quadridge
|année=2001
|page=6}}
 
{{citation bloc|Il n'y a donc plus lieu de contester l'objectivisme omniprésent de la modernité. Après l'objectivisme unilatéral de la science, s'impose celui des médias qui arrache l'homme à lui-même, produisant à chaque instant le contenu venu occuper son esprit, autorisant une manipulation idéologique sans précédent, sans limite, interdisant toute pensée libre -- toute "démocratie" --, condamnant toute relation personnelle réduite à des manifestations extérieures, l'amour par exemple à l'agitation objective des corps, à des photos.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=PUF, 2ème édition augmentée d'une préface
|collection=Quadridge
|année=2001
|page=6}}
 
=== L'invasion de la technique et l'expulsion de la vie ===
 
{{citation bloc|Ce qui caractérise [le monde moderne], c'est que la part du travail vivant, c'est-à-dire de la praxis subjective, diminue progressivement à l'intérieur du procès réel de production, tandis que la part du dispositif instrumental objectif ne cesse de grandir, sous la forme des machines de la grande industrie classique d'abord, de la cybernétique et de la robotique ensuite. La loi de la baisse tendancielle du taux de profit à l'âge capitaliste n'est que l'expression sur le plan économique du phénomène crucial qui est venu affecter la production moderne : l'invasion en elle de la technique et l'expulsion de la vie.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=Grasset
|année=1987
|page=91-92}}
 
=== Le travail vivant à l'âge de la technique moderne ===
 
Note : Le concept philosophique de "Corpspropriation" désigne simplement chez Michel Henry l'accès aux processus objectifs et surtout la capacité d'action de notre corps subjectif sur le monde extérieur.
 
{{citation bloc|Que la mise en oeuvre de la Corpspropriation (accès aux processus objectifs et capacité d'action de notre corps subjectif sur le monde extérieur) -- le travail vivant -- soit réduite à presque rien, cela veut dire : tout ce que faisait l'homme, c'est le robot désormais qui le fait. Seulement le robot ne "fait" rien, n'étant que le déclenchement et l'effectuation d'un mécanisme. La seule action réelle qui subsiste -- l'action qui consiste dans le sentir qu'on agit et qui s'épuise en lui --, c'est l'acte de pousser un bouton de commande. Dès le début de l'ère industrielle et comme le simple effet du remplacement progressif de la "force de travail" par des énergies naturelles, il était possible de pressentir la réduction de l'activité des travailleurs à un travail de surveillance, lequel signifie l'atrophie de la quasi-totalité des potentialités subjectives de l'individu vivant et ainsi un malaise et une insatisfaction croissante.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=Grasset
|année=1987
|page=92}}
 
{{citation bloc|Des capacités de l'individu au travail, et d'abord des capacités corporelles, on ne peut faire totalement abstraction il est vrai, et cela pour autant que la Corpspropriation (accès aux processus objectifs et capacité d'action de notre corps subjectif sur le monde extérieur) demeure le fondement caché mais incontournable de la transformation du monde, à l'âge de la technique comme à tout autre. Il arrive seulement que, la force de ce Corps ayant été remplacée par le dispositif objectif de la machine, il n'est plus tenu compte de lui que dans l'exacte mesure où le dispositif doit tout de même permettre l'intervention de l'individu, si modeste soit-elle. Celle-ci montre la part dérisoire qui est encore concédée à la vie et à son savoir, c'est-à-dire à la culture. L'ordinateur le plus complexe se termine par un clavier plus simple que celui d'une machine à écrire. L'ère de l'informatique sera celle des crétins.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=Grasset
|année=1987
|page=93}}
 
=== La vie subjective ou le fondement absolu de toute valeur ===
 
{{citation bloc|Loin par conséquent de déterminer l'action de la vie, fins, normes et valeurs sont au contraire déterminées par elle. Cette détermination consiste en ceci que, s'éprouvant soi-même constamment et se connaissant à tout instant, la vie sait aussi à tout instant ce qu'il faut faire et ce qui lui convient. Un tel savoir n'est en aucun cas différent de l'action, il ne la précède ni ne la "détermine" à proprement parler, lui étant identique, en tant que ce savoir-faire originel qu'est la vie, en tant que praxis, en tant que corps vivant. L'action, on l'a vu, n'est jamais que l'actualisation du pouvoir primitif de ce corps phénoménologique.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=Grasset
|année=1987
|page=168}}
 
{{citation bloc|C'est la vie qui confère une valeur aux choses (lesquelles par elles-mêmes n'en ont aucune) pour autant qu'elles lui conviennent, qu'elles satisfont l'un de ses désirs. Mais cette évaluation spontanée à laquelle procède la vie n'est à son tour possible que si la vie s'éprouve elle-même, fût-ce à travers le plus humble de ses besoins, comme ce qui est et doit être, comme la valeur absolue. Les valeurs fondamentales n'ont pas d'autre contenu que ce qui est impliqué dans les expériences premières que la vie fait d'elle-même, elles sont le propre contenu de cette vie.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=Grasset
|année=1987
|page=168}}
 
=== La culture et la barbarie ou l'Energie inemployée de la vie ===
 
{{citation bloc|Que ce poids [de l'existence] devienne trop lourd, qu'il soit susceptible d'être vécu comme un fardeau et comme un fardeau insupportable, cela tient au fait qu'il est impossible à la vie de se défaire de ce dont elle est chargée, c'est-à-dire d'elle-même. [...] La culture est l'ensemble des entreprises et des pratiques dans lesquelles s'exprime la surabondance de la vie, toutes elles ont pour motivation la « charge », le « trop » qui dispose intérieurement la subjectivité vivante comme une force prête à se prodiguer et contrainte, sous la charge, de le faire.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
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|page=172}}
 
{{citation|La barbarie est une énergie inemployée.}}
{{citation bloc|L'Energie est ainsi en nous comme elle est en soi, ce Souffrir primitif qui est notre relation pathétique à l'être comme elle est la relation de l'être à lui-même. Employer notre Energie, cette Energie que nous recevons comme ce qui nous porte dans l'accroissement de notre être, c'est nécessairement traverser ce souffrir, cette traversée est notre effort, ce que, sis en l'œuvre de l'être, nous accomplissons à notre tour. Ici devient visible et compréhensible le trait de tout procès de dépérissement et ce qui en constitue proprement la possibilité, le point-source à partir duquel il se produit immanquablement : ''la barbarie est une énergie inemployée''.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
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|page=177}}
 
{{citation|Ce n'est donc pas l'autoréalisation que l'existence médiatique propose à la vie, c'est la fuite, l'occasion pour tous ceux que leur paresse, refoulant leur énergie, rend à jamais mécontents d'eux-mêmes d'oublier ce mécontentement.}}
=== Les media de la culture traditionnelle et de l'ère technicienne ===
 
{{citation bloc|Les ''media'' de la culture -- les mosaïques, les fresques, les gravures, les livres, la musique -- avaient habituellement pour thème le sacré, de toute façon l'accroissement des puissances de la vie jusqu'à la découverte exaltée de son essence. Le ''medium'' lui-même était l'art, soit l'éveil de ces puissances par le truchement de la sensibilité qui portait toutes les autres. L'image esthétique, visuelle, sonore, idéelle était l'objet d'une contemplation. Elle était ce qui demeure, ce à quoi on revient sans cesse pour, dans la répétition des procès transcendantaux ayant abouti à sa création, s'en faire le contemporain -- très exactement : reproduire en soi ces prestations, ces puissances agrandies de la vie, parvenir avec elles, en elles, dans l'ivresse du Fond. La culture était l'ensemble des œuvres géniales permettant cette répétition, la suscitant -- des signes que s'adressaient les hommes à travers la nuit des siècles, pour leur surpassement.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=Grasset
|année=1987
|page=243-244}}
 
{{citation bloc|Les ''media'' de l'ère technicienne présentent des caractères assez différents. Leur contenu, c'est l'Insignifiant, l'actualité -- ce qui n'aura plus le moindre intérêt demain et dont il y a fort à penser qu'il n'en a pas davantage lors même qu'il constitue l'Evénement. Le ''medium'', c'est l'image télévisée, non point le permanent à quoi il faut faire retour afin de s'accroître de soi, mais ce qui s'effondre sans cesse dans un néant qu'il n'aurait jamais dû quitter. Ce n'est donc pas l'autoréalisation que l'existence médiatique propose à la vie, c'est la fuite, l'occasion pour tous ceux que leur paresse, refoulant leur énergie, rend à jamais mécontents d'eux-mêmes d'oublier ce mécontentement.}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
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|année=1987
|page=244}}
 
=== Conclusion sur la clandestinité de la culture et de la vie ===
 
{{citation bloc|Que peut et que devient en cet état la culture ? Elle subsiste au même titre que l'inlassable venue en soi de la vie, que sa parole qui ne se tait jamais tout à fait. Mais elle demeure dans une sorte d'incognito. L'échange auquel elle prétend ne se produit plus dans la lumière de la Cité, par le biais de ses monuments, de sa peinture, de sa musique, de son enseignement -- de ses médias. Il est entré lui aussi en clandestinité : ce sont de brefs propos, des indications hâtives, quelques références que des individus esseulés se communiquent l'un à l'autre lorsque, au hasard des rencontres, ils se reconnaissent marqués du même signe. Transmettre cette culture, permettre à chacun de devenir ce qu'il est, d'échapper à l'insupportable ennui de l'univers techno-médiatique, à ses drogues, à son excroissance monstrueuse, à sa transcendance anonyme, ils le voudraient bien, mais celui-ci les a réduits au silence une fois pour toutes. Le monde peut-il encore être sauvé par quelques-uns ?}}
{{Réf Livre|titre=La Barbarie
|auteur=Michel Henry
|éditeur=Grasset
|année=1987
|page=247}}
 
== ''Voir l'invisible. Sur Kandinsky'', 1988 ==
 
{{citation|''La peinture fait l’économie du langage''. C’est ce que nous enseigne la peinture abstraite et c’est ce qui lui confère sa capacité d’expression. Si en effet la couleur ne se rapporte pas aux sentiments de notre âme par une relation externe mais trouve en eux son être véritable – ce qu’elle est en tant que sensation pure, en tant qu’expérience pure – alors elle n’a pas même à traduire, à la manière d’un moyen, ce contenu abstrait de notre vie invisible, elle coïncide avec celle-ci, elle est son pathos, sa souffrance, son ennui, sa déréliction ou sa joie.}}
=== Introduction sur Kandinsky et l'invention de la peinture abstraite ===
 
{{citation bloc|Kandinsky est l'inventeur de la peinture abstraite qui devait bouleverser les conceptions traditionnelles de la représentation esthétique et définir en ce domaine un ère nouvelle : celle de la modernité. A cet égard, il apparaît, selon le mot de Tinguely comme « l'Ouvreur », le « Super-pionnier ». Comprendre la peinture de Kandinsky, c'est comprendre un art si nouveau, si insolite qu'il n'a suscité à ses débuts que les quolibets, quand ce n'était pas la fureur et les crachats. A l'époque de sa mort, en 1944, à Paris, Kandinsky est encore inconnu du public français, incompris des « critiques ». Aujourd'hui, on peut se demander si une telle situation a réellement changé.}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
|éditeur=François Bourin
|année=1988
|page=9}}
 
{{citation bloc|Le "Super-pionnier" (Kandinsky) n’a pas seulement produit une œuvre dont la magnificence sensorielle et la richesse d’invention éclipsent celle de ses contemporains les plus remarquables ; il a donné en outre une théorie explicite de la peinture abstraite, exposant ses principes avec la plus grande précision et la plus grande clarté. Ainsi l’œuvre peint se double-t-il d’un ensemble de textes qui l’éclairent en même temps qu’ils font de Kandinsky l’un des principaux théoricien de l’art. Devant les hiéroglyphes des derniers tableaux de la période parisienne réputée la plus difficile, nous sommes en possession de la pierre de Rosette sur laquelle la signification des chiffres mystérieux est écrite.}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
|éditeur=François Bourin
|année=1988
|page=10}}
 
=== Le sentiment ou le contenu "abstrait" de la peinture abstraite ===
 
{{début citation}}Kandinsky appelle abstrait le contenu que la peinture doit exprimer, soit cette vie invisible que nous sommes. En sorte que l’équation kandinskienne, à laquelle nous avons fait allusion, s’écrit en réalité comme suit : Intérieur = intériorité = invisible = vie = pathos = ''abstrait''. Or Kandinsky appelle également abstrait les moyens de la peinture pour peu qu'ils soient saisis dans leur pureté. Dans la mesure où ils sont abstraits, couleurs et graphismes s'inscrivent eux aussi dans l'équation que nous venons de formuler et qui traduit la dimension originelle de l'Être lui-même. Ainsi venons-nous de découvrir la signification véritable du concept d'abstraction appliqué à la peinture.{{fin citation}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
|éditeur=François Bourin
|année=1988
|page=25}}
 
=== L'émotion ou l'origine véritable de la peinture selon Kandinsky ===
 
{{citation bloc|L'histoire comme toujours inverse l'ordre vrai des choses, l'ordre ontologique de leur fondation. Kandinsky ne s'est pas vraiment demandé par quoi il était possible de remplacer l'objet et ce que la peinture pourrait bien peindre désormais. Depuis longtemps, depuis que, lors d'une promenade dans la campagne qui environne Munich, la violence d'une couleur aperçue dans un sous-bois avait suscité en lui une émotion intense et qu'il avait décidé de peindre ce qui entourait cette couleur -- la vue de ce bois -- afin de représenter son émotion, il savait d'un savoir que n'éclaire aucune réflexion et ne précède aucune histoire, de ce savoir qui est constitué par cette émotion même, que c'était cela qu'il voulait peindre et la seule chose qu'il peindrait désormais, le contenu de toute peinture possible : cette profusion de la vie en lui, son intensification et son exaltation.}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
|éditeur=François Bourin
|année=1988
|page=33-34}}
 
{{citation bloc|La connaissance métaphysique à laquelle nous ouvre l'art est totalement différente (de la connaissance « objective » du monde extérieur) : c'est une connaissance sans objet. Son milieu ontologique, c'est la vie -- la vie qui s'étreint elle-même tout entière sans jamais se séparer de soi, sans se poser devant soi à la manière d'un objet. Nous disions : aucun chemin ne conduit à la vie sinon la vie elle-même. C'est dans la vie qu'il faut se tenir pour y avoir accès, c'est d'elle qu'il faut partir. Le point de départ de la peinture, Kandinsky vient de nous le montrer, c'est une émotion, un mode plus intense de la vie. Le contenu de l'art, c'est cette émotion. Le but de l'art, c'est de la transmettre à d'autres. La connaissance de l'art se développe tout entière dans la vie, elle est le propre mouvement de celle-ci, son mouvement de s'accroître, de s'éprouver soi-même plus fortement.}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
|éditeur=François Bourin
|année=1988
|page=37-38}}
 
=== Capacité d'expression de la peinture et communication avec le public ===
 
{{citation bloc|''La peinture fait l’économie du langage''. C’est ce que nous enseigne la peinture abstraite et c’est ce qui lui confère sa capacité d’expression. Si en effet la couleur ne se rapporte pas aux sentiments de notre âme par une relation externe mais trouve en eux son être véritable – ce qu’elle est en tant que sensation pure, en tant qu’expérience pure – alors elle n’a pas même à traduire, à la manière d’un moyen, ce contenu abstrait de notre vie invisible, elle coïncide avec celle-ci, elle est son pathos, sa souffrance, son ennui, sa déréliction ou sa joie.}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
Ligne 265 ⟶ 141 :
|page=127}}
 
{{citation bloc|Si une communication s’instaure entre l’œuvre et le public, c’est sur le plan de la sensibilité, par les émotions et les modifications immanentes de celle-ci : elle n’a donc que faire des mots, des représentations collectives, idéologiques ou scientifiques, de leurs formulations critiques, intellectuelles, littéraires ou autres, de tout ce qu’on appelle culture. Elle est totalement indépendante de cette culture-là. C’est pourquoi elle s’adresse à l’ensemble des hommes « privés de culture », elle est populaire en ce sens premier qu’elle reconduit chaque être humain à ce qu’il porte de plus essentiel en lui : à sa capacité de sentir, de souffrir et d’aimer.}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
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|page=128}}
 
{{citation|Nous regardons pétrifiés, immobiles eux aussi ou évoluant lentement sur le fond d’un firmament nocturne, les hiéroglyphes de l’invisible. Nous les regardons : des forces qui sommeillaient en nous et attendaient depuis des millénaires, depuis le commencement, obstinément, patiemment, les forces qui éclatent dans la violence et le rutilement des couleurs, qui déroulent les espaces et engendrent les formes des mondes, les forces du cosmos se sont levées en nous, elles nous entraînent hors du temps dans la ronde de leur jubilation et ne nous lâchent pas, elles n’arrêtent pas – parce que même elles ne pensaient pas qu’il fût possible d’atteindre « un tel bonheur ». L'art est la résurrection de la vie éternelle.}}
=== Conclusion sur l'art et la résurrection de la vie éternelle ===
 
{{citation bloc|Nous regardons pétrifiés, immobiles eux aussi ou évoluant lentement sur le fond d’un firmament nocturne, les hiéroglyphes de l’invisible. Nous les regardons : des forces qui sommeillaient en nous et attendaient depuis des millénaires, depuis le commencement, obstinément, patiemment, les forces qui éclatent dans la violence et le rutilement des couleurs, qui déroulent les espaces et engendrent les formes des mondes, les forces du cosmos se sont levées en nous, elles nous entraînent hors du temps dans la ronde de leur jubilation et ne nous lâchent pas, elles n’arrêtent pas – parce que même elles ne pensaient pas qu’il fût possible d’atteindre « un tel bonheur ». L'art est la résurrection de la vie éternelle.}}
{{Réf Livre|titre=Voir l'invisible. Sur Kandinsky
|auteur=Michel Henry
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{{Réf Livre|titre=C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=1996
|page=79}}
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{{Réf Livre|titre=C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=1996
|page=283}}
Ligne 325 ⟶ 199 :
{{Réf Livre|titre=C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=1996
|page=291}}
Ligne 334 ⟶ 208 :
{{Réf Livre|titre=Incarnation. Une philosophie de la chair
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=2000
|page=8}}
Ligne 341 ⟶ 215 :
{{Réf Livre|titre=Incarnation. Une philosophie de la chair
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=2000
|page=295}}
Ligne 348 ⟶ 222 :
{{Réf Livre|titre=Incarnation. Une philosophie de la chair
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=2000
|page=221}}
Ligne 355 ⟶ 229 :
{{Réf Livre|titre=Incarnation. Une philosophie de la chair
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=2000
|page=373}}
Ligne 364 ⟶ 238 :
{{Réf Livre|titre=Paroles du Christ
|auteur=Michel Henry
|éditeur=du Seuil
|année=2002
|page=107}}