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== ''Dernières nouvelles de l'homme'', 1978 ==
 
{{citation|L'homme propose, l'insecte le mène.}}
{{réf livre|titre=Dernières nouvelles de l'homme
|auteur=Alexandre Vialatte
|page=35
|année=1982
|éditeur=Julliard}}
 
{{citation|La désobéissance arrivée au pouvoir juge celles qui lui désobéissent. L'objection de conscience est permise au défaitiste, ou même au traitre, et refusée au patriote.}}
{{réf livre|titre=Dernières nouvelles de l'homme
|auteur=Alexandre Vialatte
|page=58
|année=1982
|éditeur=Julliard}}
 
{{citation|Une enfance sans grenier est comme un cheval sans ailes : Pégase sans ailes n'est plus qu'un percheron.}}
{{réf livre|titre=Dernières nouvelles de l'homme
|auteur=Alexandre Vialatte
|page=60
|année=1982
|éditeur=Julliard}}
 
{{citation|citation=Je revois encore la salle de classe. J'avais affaire à des élèves-maîtres, qui venaient enseigner tour à tour, dirigés par l'instituteur. Plusieurs d'entre eux étaient des nègres : M. Buffon, M. Sénèque. Ils arrivaient de la Martinique et prononçaient les « r » avec difficulté ; c'est pourquoi ils nous exerçaient à répéter cette phrase magique, qu'on devait leur faire dire à eux-mêmes : « Un très gros rat dans un très grand trou ». Ils nous apprenaient, en histoire, à détester l'odieux Louis XV qui avait bradé les colonies, et nous disaient que nos aïeux étaient blonds : les nôtres, les leurs, les Gaulois. C'étaient les mêmes. Et ils avaient cent fois raison : on a les aïeux qu'on mérite. Ils avaient choisi les Gaulois, qui leur apportaient, en passant par les Romains et la Révolution, la République et la Patrie. Après quoi, ils se firent tuer pour leurs ancêtres adoptifs. Nous avions tout mis en commun, nos rois, nos origines, la prise de la Bastille, la haine de Louis XV et les « r » difficiles. Quand nous hésitions à répondre, ils nous tapaient sur le crâne avec un long roseau. Je n'ai cessé de leur en garder une affectueuse gratitude. On m'a expliqué depuis que je ne les aimais pas, que je les battais, qu'ils n'aimaient pas la France et que j'étais un colonialiste. On est venu me raconter que je n'étais pas leur frère. J'en demande pardon à ces parfaits Français.}}