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m L'insoutenable légèreté de l'être, 365-366
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|mois=janvier
|jour=22
}}
 
== ''{{w|L'insoutenable légèreté de l'être}}'' (''{{Lang|cs|Nesnesitelná lehkost bytí}}''), 1984 ==
{{citation|citation=
J'ai toujours devant les yeux Tereza assise sur une souche, elle caresse la tête de Karénine et songe à la déroute de l'humanité. En même temps, une autre image m'apparaît : Nietzsche sort d'un hôtel de Turin. Il aperçoit devant lui un cheval et un cocher qui le frappe à coups de cravache. Nietzsche s'approche du cheval, il lui prend l'encolure entre les bras sous les yeux du cocher et il éclate en sanglots.<br/>
Ça se passait en 1889 et Nietzsche s'était déjà éloigné, lui aussi, des hommes. Autrement dit : c'est précisément à ce moment-là que s'est déclarée sa maladie mentale. Mais, selon moi, c'est bien là ce qui donne à son geste sa profonde signification. Nietzsche était venu demander au cheval pardon pour Descartes. Sa folie (donc son divorce d'avec l'humanité) commence à l'instant où il pleure sur le cheval.<br/>
Et c'est ce Nietzsche-là que j'aime, de même que j'aime Tereza, qui caresse sur ses genoux la tête d'un chien mortellement malade. Je les vois tous deux côte à côte : ils s'écartent tous deux de la route où l'humanité, « maître et possesseur de la nature », poursuit sa marche en avant.}}
{{Réf Livre|titre=L'insoutenable légèreté de l'être
|auteur=Milan Kundera
|éditeur=Gallimard
|collection=La Blanche, nrf
|année=1984
|page=365-366
|ISBN=2-07-070072-0
|traducteur={{w|François Kérel}}
|année d'origine=1984
}}