« Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) » : différence entre les versions

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{{Personnage|Narrateur}} : Paul admire Nathan. Il l'admire d'une manière qui lui permet de ne pas l'envier. Paul aime avoir un ami qu'il peut admirer. C'est une pierre sur laquelle il peut s'asseoir quand il est fatigué. Le prix de cette admiration sans rivalité est une froideur apparente de leurs rapports, une pudeur. Nathan est sans doute la seule personne avec laquelle Paul soit pudique. Chacun a son territoire nettement marqué et des compétences clairement définies que l'autre lui reconnait. Ils ont des rapports strictement professionnels et ne se hasardent à évoquer leur intimité que lorsque tout leur assure qu'il n'y a aucun danger. On pourrait dire plus précisément qu'ils partagent une telle a-intimité qu'ils s'amusent parfois à jouer des scènes de confession. Ils savent que, quoi qu'ils s'abandonnent à dire devant l'autre, jamais la glu de la proximité ne saura rendre poisseuse cette douce a-intimité.</br>
Que veut Paul de Nathan ? Rien de précis. Que Nathan continue à lui offrir ainsi l'image d'une amitié sans hystérie que Paul a toujours désiré et qu'il craignait ne jamais mériter. C'est ça que Paul désire de Nathan et que joyeusement il obtient - constater qu'il mérite l'estime de son ami. Nathan, lui, constate avec une bienveillante indifférence combien Paul pense à lui avec respect. Paul croit que le premier devoir de l'amitié est de penser l'ami. Ce disant, il orthographie panser, p a n, comme un pansement. Paul a l'illusion qu'il défend ses amis du monde, de toute la force de ses pensées bienveillantes. S'il s'arrêtait de penser, il verrait bien que ses amis ne se portent pas plus mal ; mais s'arrêter de penser, c'est précisément ce que Paul ne saura jamais faire. Tous les autres amis de Paul, un jour ou l'autre, se sont laissés prendre au commentaire amoureux dont Paul les entourait. Seul Nathan a su résister au charme de l'image que Paul lui reflétait.<br/>
Depuis tout à l'heure, Paul esssaie de confier à Nathan la nouvelle qu'il vient d'apprendre cet après-midi : Frédéric Rabier va enseigner dans le même établissement qu'eux. Ancien condisciple de l'école normale d'Ulm, ce Frédéric Rabier s'était épris du portrait que Paul avait dessiné de lui. En troisième année, leur amitié cessa brutalement.}}
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