« Christian Bobin » : différence entre les versions
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|ISBN=2-7152-2592-X
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{{citation|
Pendant trente ans je suis resté assis à la table parentale. Mes amis, un à un, s'en allaient du Creusot, découvraient d'autres pays, s'installaient dans d'autres villes. Il me semblait que, nulle part ailleurs, je n'aurais été devant des visages aussi étonnants que ceux que je retrouvais deux fois par jour, à chaque repas. Père, mère, frère, soeur : quoi de plus étrange que ces gens qui vous ressemblent tant et sont si différents ? Partager son pain avec eux c'était aller bien plus loin qu'en Chine. À quoi bon courir le monde alors que je n'avais pas encore déchiffré les énigmes de ces présences familières ? Autour de la table les anges de l'ordinaire virevoltaient, éblouis par les lueurs de la toile cirée à motifs de fleurs.
}}
{{Réf Livre
|titre= Prisonnier au berceau
|auteur=Christian Bobin
|éditeur=Mercure de France
|année=2005
|page=75
|ISBN=2-7152-2592-X
}}
{{citation|
Mon père finissait toujours ses repas avec un morceau de pain sec. Ma mère au début s'en offusquait, comme s'il lui avait silencieusement reproché de ne pas l'avoir assez nourri. il lui fallu du temps pour comprendre que le pain était pour mon père le plus délicieux des desserts. Les gens croient montrer leur profondeur quand ils brassent des opinions. Mais les opinions sont des branches mortes flottants sur l'eau croupie de l'époque. J'ignore ce que mon père pensait de ce qui occupait la première page des journaux. Je sais seulement que je sais tout de lui quand je le revois manger avec entrain un quignon de pain dur, comme si le ciel lui avait offert un mets de roi.
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{{Réf Livre
|titre= Prisonnier au berceau
|auteur=Christian Bobin
|éditeur=Mercure de France
|année=2005
|page=75, 76
|ISBN=2-7152-2592-X
}}
== ''Les ruines du ciel'', [[w:1995|1995]] ==
{{citation|La sœur de Pascal, religieuse à Port-Royal, pressée par les autorités de signer un formulaire contraire à sa foi, écrit dans le calme atomique de sa cellule : « Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courage d'évêques. »}}
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