« Michel Henry » : différence entre les versions

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== Citations sur l'œuvre de Michel Henry ==
 
=== Citations d'articles et de revues ===
=== [[w:Paul Audi|Paul Audi]], philosophe français (1963- ) ===
 
==== Alain David, professeur de philosophie ====
 
Article intitulé ''Michel Henry, le problème de la réception'' :
 
{{citation|Peut-on s'en tenir à ce constat de la non-réception de l'œuvre de Michel Henry : non-réception par les philosophes qui renvoient l'œuvre à sa supposée dimension idéologique, et non-réception par cet autre public, subséquent (catholiques de droite ou d'extrême droite), censé se reconnaître dans l'œuvre ? Mais la situation est en réalité plus complexe, car les moins ouverts aux thèses de Michel Henry -- à ce qu'ils prennent pour les thèses de Michel Henry -- concèdent qu'ils sont impressionnés par sa "puissance" -- c'est là l'expression qui revient le plus fréquemment. La puissance est donc reconnue, reçue, à défaut de la thèse. Qu'est-ce alors que la puissance ? Quel affect accompagne ce mot ? Sans doute, au moins l'étonnement devant la constance d'une affirmation, qui d'un bout à l'autre de l'œuvre, d'un bout à l'autre des lectures que cette œuvre effectue pour se déployer, ne varie pas, déblayant tout sur son passage et produisant un effet sidérant. Un effet sidérant, qui cependant n’emporte pas la conviction, s'il provoque l’admiration, une certaine admiration : car on ne sait pas si l’on se trouve confronté à la violence d’une parole prophétique ou à une pure folie -- équivoque récurrente et indémêlable aussi bien quant à la prophétie que quant à la folie. En contrepartie de quoi le lecteur prudent ou pusillanime s'abstient de se prononcer et passe son chemin.}}
{{Réf Article|titre=Michel Henry : le problème de la réception
|auteur=Alain David
|publication=Revue philosophique de la France et de l’Etranger
|numéro=3
|date=juillet - septembre 2001
|page=363
|url=http://www.cairn.info/revue-philosophique-2001-3-page-359.htm}}
 
Note : Le mot "pusillanime" signifie simplement d'après le dictionnaire ''Le petit Robert'' : « qui manque d'audace, craint le risque et les responsabilités ».
 
==== Rolf Kühn, philosophe allemand (1944- ) ====
 
Article intitulé ''Réception et réceptivité'' :
 
{{citation|On pourrait dire, en ce sens d'un certain partage qui existe déjà à travers le monde, que la phénoménologie de la vie fait déjà "école", si l'on songe par exemple -- outre les traductions -- aux colloques consacrés à la pensée de Michel Henry, à Beyrouth, Cerisy, Namur, Prague et maintenant Paris. Mais une véritable réception, c'est le fait de ''revivre'' l'intuition profonde des œuvres du passé ou du présent ; et par cette descente à la source d'une inspiration première pour la reprendre ou la prolonger, il y a donc un ''sentiment'' qui fait que toute réception plonge dans la réceptivité affective phénoménologique. Car s'il faut d'abord partager un sentiment pour comprendre la généalogie d'une œuvre, il y a à la base de toute pensée une affection unique, comme Michel Henry l'a montré très tôt dans son travail de diplôme d'étude, ''Le bonheur de Spinoza''.}}
{{Réf Article|titre=Réception et réceptivité. La phénoménologie de la vie et sa critique
|auteur=Rolf Kühn
|publication=Revue philosophique de la France et de l’Etranger
|numéro=3
|date=juillet - septembre 2001
|page=299
|url=https://www.cairn.info/revue-philosophique-2001-3-page-295.htm}}
 
{{citation|Si l’on ne pactise avec aucun pouvoir de ce monde, on se soumet inévitablement au silence et aux critiques de tous les pouvoirs possibles, ''puisqu’on rappelle à toute institution que son pouvoir visible ou apparent n’est, en somme qu’une impuissance, car personne ne s’apporte lui-même dans la vie phénoménologique absolue''.}}
{{Réf Article|titre=Réception et réceptivité. La phénoménologie de la vie et sa critique
|auteur=Rolf Kühn
|publication=Revue philosophique de la France et de l’Etranger
|numéro=3
|date=juillet - septembre 2001
|page=303
|url=https://www.cairn.info/revue-philosophique-2001-3-page-295.htm}}
 
==== [[w:Georges Van Riet|Georges Van Riet]], philosophe et théologien belge (1916-1998) ====
 
Citations sur ''l'Essence de la manifestation'' :
 
{{citation|C'est dans le prolongement de ces essais qu'on peut situer la nouvelle ontologie phénoménologique développée par M. Michel Henry, professeur à l'Université de Montpellier, dans les deux thèses qu'il a présentées pour le Doctorat ès-lettres, ''L' essence de la manifestation'' et ''Philosophie et phénoménologie du corps''. Nous analyserons le premier de ces ouvrages, et chercherons un complément d'information dans le second.}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=436
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|La lecture de cette œuvre est difficile, mais stimulante. Difficile, car la pensée ne se développe pas de façon linéaire, mais plutôt par ondes concentriques et répétitions plus ou moins enrichissantes. Le style lui-même est parfois ardu ; s'il y a des phrases admirables, il y en a d'autres qui le sont moins, celles par exemple dont le premier membre reproduit à la lettre le dernier membre de la précédente, ou contient un pronom démonstratif dont la recherche de l'antécédent est parfois laborieuse. Cette pensée est pourtant stimulante, car on y reprend, pour les critiquer sans ménagement, de grands auteurs tels que Descartes, Malebranche, Kant, Fichte, Schelling, Hegel, Kierkegaard, Husserl, Scheler, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty ; les seuls maîtres dont on se réclame sont Eckhart et Maine de Biran. Quant au problème traité, l'auteur déclare que jamais encore on ne l'avait envisagé, ni élevé à l'état de problème. On ne s'étonnera pas, dès lors, que la solution soit, elle aussi, présentée comme neuve. Quoique cela eût pu être dit avec plus de modestie, un propos si radicalement neuf stimule l'intérêt.}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=436-437
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|Quel intérêt y a-t-il à ajouter, à propos de tout phénomène, qu'il est conscient, et que ce caractère constitue son « essence » ? Ne risque-t-on pas de verser dans l'équivoque, ou de se perdre dans le verbiage ? L'immanence devient en effet l'essence de la transcendance, le non-dépassement l'essence du dépassement, la non-liberté l'essence de la liberté, l'immobilité l'essence du mouvement, l'invisible l'essence du visible. Toute détermination positive est rejetée dans le domaine de l'« ontique » ou de l'« existentiel ». Qu'on appelle l'immanence « affectivité » ou « sentiment » n'est guère éclairant, puisque le sentiment ne révèle rien, sinon lui-même, et n'est révélé par rien, sinon par lui-même. Il est aussi bien « activité » que « passivité », « joie » que « souffrance ». Il est « soi » ; il n'est pas « autre », tout en étant l'essence de l'autre.}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=455-456
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|En vérité, bien qu'il prétende défendre une conception dualiste, il nous semble que M. Henry ne fait nullement droit à la transcendance, et professe plutôt un monisme ontologique, inverse de celui qu'il combat ; au lieu d'un monisme de l'extériorité, on aurait ici un monisme de l'intériorité, une sorte de solipsisme. Peut-on voir un aveu révélateur dans une affirmation comme la suivante : « Ce qu'on veut signifier quand on parle de dualisme ontologique, c'est seulement la nécessité de l'existence de cette sphère de la subjectivité absolue, sans laquelle notre expérience du monde ne serait pas possible » (PPC, p. 162) ?}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=456-457
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|Le plus étrange, à nos yeux, est le statut que M. Henry fait à la pensée. Il la dévalorise par rapport à la sensation ; pourtant, d'après lui, la réalité de la sensation elle-même lui vient de ce qu'elle est consciemment vécue (ou immanente), et non de ce qu'elle est intentionnelle (ou de ce qu'elle porte sur un objet transcendant). Mais pourquoi l'activité intentionnelle de la pensée, le « mouvement » de la pensée, ne participeraient-ils pas, au même titre que le mouvement de la sensibilité, à la réalité de l'ego ? Ne peut-on dire que l'objet pensé « résiste » au mouvement de la pensée, comme l'objet senti résiste à l'effort corporel ? -- Mais il y a plus grave. D'après l'auteur, la pensée est, si l'on peut dire, intentionnalité pure ; elle se meut dans l'extériorité ; « le monisme ontologique est la théorie de la pensée » (EM, p. 485) ; l'intériorité lui est absolument étrangère. Aussi la pensée ne peut-elle en aucune façon ni souligner, ni ratifier, ni corriger, ni éclairer, ni modifier, ni définir, ni contredire, la vérité originaire qu'est l'ego ; toute interprétation de l'ego par la pensée, tout commentaire, est inutile ; ce serait un vain bavardage (Cfr EM, p. 689). Dans ces conditions, on se demande avec quelque angoisse ce que signifient les douze cents pages qui forment l'œuvre de M. Henry : ne sont-elles pas le fruit d'une « pensée », ne visent-elles pas à « élucider » l'ego, en l'introduisant dans un tout nouvel « horizon » de lumière ?}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=457
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
=== Citations de livres et de monographies ===
 
==== [[w:Paul Audi|Paul Audi]], philosophe français (1963- ) ====
 
Citations du livre ''Michel Henry. Une trajectoire philosophique'' :
 
{{citation|Michel Henry fait partie de ces très rares philosophes qui, dans la seconde moitié du siècle dernier, se sont frayé leurs voies propres à l'écart des modes contemporaines.}}
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|page=de couverture}}
 
==== Gabrielle Dufour-Kowalska, philosophe française (1939-2015) ====
=== [[w:Jean-Marie Brohm|Jean-Marie Brohm]] et Jean Leclercq ===
 
Citations sur l'ensemble de l'œuvre :
'''Préface de Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq'''
 
{{citation|Michel Henry (1922-2002), reconnu comme un des plus grands penseurs français du XXe siècle, est devenu philosophe parce que, séduit dans sa jeunesse par cette discipline, disait-il, « je voulais savoir qui j'étais ». Cette ambition qui a déterminé une recherche très personnelle, s'est poursuivie jusqu'à sa disparition. « La durée de la vie est faite pour que nous y trouvions ce qui nous en arrachera », prévoyait-il dans son journal de jeunesse. On ne saurait présenter cette œuvre considérable sans souligner l'originalité d'une exploration qui a tracé son chemin dans une indépendance absolue, traitant en contemporains tous les systèmes majeurs.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq (conception et direction du dossier)
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
|page=5}}
 
{{citation|Poser la question du « Qui suis-je ? » et la résoudre de façon positive était aller contre les modes de l'époque -- constructions sans sol du structuralisme, prétention de l'autonomie du langage, contestation surtout du sujet. Dépassant, d'autre part, l'étroitesse de la problématique classique quand elle se limite au statut de la conscience et à la subordination à l'extériorité, Michel Henry a saisi dès le début les possibilités de la méthode phénoménologique qu'il a renouvelée d'emblée. Non point celle de Heidegger qu'il a tout de suite suspectée de revenir avec son ''Dasein'' à la formule du monisme ontologique. Il était attiré par Husserl dont la méthode se détache des choses pour ne retenir que leur apparaître pur. C'est à l'intérieur du projet husserlien, avec et contre lui, qu'il a procédé à une mutation radicale : l'apparaître pur ne saurait relever d'un voir, il est un « sentir » et un « se sentir », ce qui implique un pouvoir qui est l'affectivité. Cette essence invisible est le fondement de l'individu. Pareille détermination « pathétique » commande tous nos mouvements, à commencer par ceux de l'intellect.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq (conception et direction du dossier)
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
|page=5}}
 
{{citation|A partir de ce fondement Michel Henry a précisé les pouvoirs du sujet. Il a supprimé, à l'exemple de Maine de Biran, le dualisme âme-corps, le remplaçant par l'unité du corps subjectif, lieu de l'effort, étranger à la conscience pure. Ce sont ces modifications majeures qui permettent de comprendre pourquoi la vie est immergée en elle-même, passive, reçue, « sans cesse adossée à elle-même, obligée de se dépasser », mais active et forte, comme son exemplification future le prouvera.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq (conception et direction du dossier)
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
|page=5}}
 
=== Alain David, professeur de philosophie ===
 
{{citation|Peut-on s'en tenir à ce constat de la non-réception de l'œuvre de Michel Henry : non-réception par les philosophes qui renvoient l'œuvre à sa supposée dimension idéologique, et non-réception par cet autre public, subséquent (catholiques de droite ou d'extrême droite), censé se reconnaître dans l'œuvre ? Mais la situation est en réalité plus complexe, car les moins ouverts aux thèses de Michel Henry -- à ce qu'ils prennent pour les thèses de Michel Henry -- concèdent qu'ils sont impressionnés par sa "puissance" -- c'est là l'expression qui revient le plus fréquemment. La puissance est donc reconnue, reçue, à défaut de la thèse. Qu'est-ce alors que la puissance ? Quel affect accompagne ce mot ? Sans doute, au moins l'étonnement devant la constance d'une affirmation, qui d'un bout à l'autre de l'œuvre, d'un bout à l'autre des lectures que cette œuvre effectue pour se déployer, ne varie pas, déblayant tout sur son passage et produisant un effet sidérant. Un effet sidérant, qui cependant n’emporte pas la conviction, s'il provoque l’admiration, une certaine admiration : car on ne sait pas si l’on se trouve confronté à la violence d’une parole prophétique ou à une pure folie -- équivoque récurrente et indémêlable aussi bien quant à la prophétie que quant à la folie. En contrepartie de quoi le lecteur prudent ou pusillanime s'abstient de se prononcer et passe son chemin.}}
{{Réf Article|titre=Michel Henry : le problème de la réception
|auteur=Alain David
|publication=Revue philosophique de la France et de l’Etranger
|numéro=3
|date=juillet - septembre 2001
|page=363
|url=http://www.cairn.info/revue-philosophique-2001-3-page-359.htm}}
 
Note : Le mot "pusillanime" signifie simplement d'après le dictionnaire ''Le petit Robert'' : « qui manque d'audace, craint le risque et les responsabilités ».
 
=== Gabrielle Dufour-Kowalska, philosophe française (1939-2015) ===
 
'''Citations sur l'ensemble de l'œuvre'''
 
{{citation|Le corpus de l'œuvre philosophique de Michel Henry se divise, pourrait-on dire pour mettre en évidence d'emblée son caractère systématique, en trois "sommes", qui forment comme un triple monument dédié à la nouvelle discipline [...] que le philosophe a lui-même définie sous le titre de ''phénoménologie matérielle''. Différents essais s'agrègent à cette vaste construction, plus brefs, mais tout aussi denses et nécessaires au tout. Voici le plan de l'édifice avec ses paliers successifs : 1. ''L'essence de la manifestation'' [...], 2. les deux volumes consacrés à la pensée marxienne [...] et 3. les ouvrages qui composent la philosophie henryenne de Dieu ou sa christologie [...].}}
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|page=2}}
 
'''Témoignage personnel sur sa thèse de doctorat''' :
 
{{citation|Du jour où le professeur Michel Henry, de l'Université de Montpellier, prit place dans l'aéropage des jurés de ma soutenance de thèse consacrée [...] à Spinoza et au concept de l'Origine, l'engagement de ma pensée dans le devenir de l'œuvre henryenne et le modeste parcours philosophique qui a été le mien ont dessiné des voies parallèles. Au fil des années et des ouvrages successifs, produits par ce maître incomparable, penseur d'exception, qui mériterait le titre qu'il attribua à son propre maître, Maine de Biran, de « prince de la pensée », le disciple connaîtra tour à tour l'enthousiasme, la joie, parfois la surprise, voire la déception, mais toujours un intérêt passionné à l'égard de cette longue parturition (enfantement naturel) d'une grande philosophie, finalement conduite avec une logique implacable jusqu'à son terme naturel : l'essence primordiale, « l'essence de l'essence de la manifestation », selon la formulation rigoureuse du philosophe, objet d'une quête sans repos durant plus de quarante ans, souci constant et préoccupation quasi exclusive du penseur et de l'écrivain à travers la thématique multiple traitée dans ses divers travaux.}}
Ligne 2 319 ⟶ 2 373 :
|année=2003
|page=3}}
 
 
{{citation|L'étudiante en philosophie ne se doutait pas, à l'époque de son doctorat, que l'intitulé de sa thèse : ''L'Origine. L'essence de l'origine'' (1973), deviendrait en quelque sorte un « état » permanent de sa pensée durant toute une vie de réflexion poursuivie en la compagnie plus ou moins proche du fondateur de la phénoménologie matérielle, quêteur infatigable de l'être originaire jusqu'en ses derniers recès (avant de se retirer). Philosophie de la matière primitive, elle substitue au rapport du sujet intellectuel et de son objet idéal le lien d'un donné affectant s'offrant à un sujet affecté, lequel, seul en sa propre auto-affection, permet de légitimer la sphère générale de l'expérience et de la connaissance humaines. Je n'éprouvais personnellement aucune difficulté à m'installer sur cette frontière du pensable et du dicible, que l'enseignement universitaire de l'époque, attaché aux tabous kantiens, considérait au mieux comme un rempart infranchissable, au pis comme un mirage cachant un néant.}}
Ligne 2 328 ⟶ 2 381 :
|page=3-4}}
 
'''Citations sur ''Du communisme au capitalisme''''' :
 
{{citation|Pour Michel Henry, le concept de l'individu n'est pas seulement l'indice d'une valeur possible, et par conséquent contingente et variable, mais l'origine absolue de toute valeur, parce que l'individu enveloppe la plénitude de la réalité dans l'immanence de son être, c'est-à-dire dans cette vie subjective de nature affective qui le constitue et qui le distingue d'une pierre ou d'un robot. C'est cet être essentiellement subjectif et affectif, qui marque d'un indice de souffrance et de joie tout ce qu'il fait et tout ce qu'il pense, que vise la négation de l'individu dénoncée par le philosophe comme la source de la faillite du communisme et comme le noyau de l'idéologie marxiste, dont il va déceler les germes mortifères au sein de la civilisation techno-capitaliste elle-même, destin du post-communisme, dorénavant, dans les pays de l'Est.}}
Ligne 2 344 ⟶ 2 397 :
|page=145}}
 
'''Citations sur le livre ''C'est moi la Vérité''''' :
 
{{citation|L'amour divin peut-il signifier davantage ? Davantage que le fait pour Dieu de nous donner sa propre vie en partage, sa propre auto-révélation dans cette "étreinte pathétique" qui le constitue ? « L'éthique relie deux vies : celle de l'ego et celle de Dieu. Faire la volonté du Père désigne le mode de vie dans lequel la Vie du soi s'accomplit de telle façon que ce qui s'accomplit désormais en elle, c'est la Vie absolue selon son essence et son réquisit propre » (''C'est moi la Vérité'', p. 209). A cette étape ultime de l'insertion de ma vie dans la Vie de Dieu, où se laisse lire en filigrane l'œuvre du Verbe fait chair, c'est encore la Vie que le philosophe célèbre, « la magnificence de la vie », et cette possession invisible de l'absolu qu'il est donné à chacun de vivre.}}
Ligne 2 360 ⟶ 2 413 :
|page=196}}
 
==== [[w:Dominique Janicaud|Dominique Janicaud]], philosophe français (1937-2002) ====
 
'''Citations sur ''l'Essence de la manifestation''''' :
 
{{citation|Notre contestation ne portera pas sur l'intention spirituelle, fort respectable et souvent d'une admirable tenue de ''L'essence de la manifestation'', mais sur l'étrange obstination à vouloir installer cette recherche (essentiellement fragile, secrète, sinon ésotérique) au centre d'un dispositif disciplinaire dont précisément tous les principes sont formulés en termes rationnels, unificateurs, occidentaux qu'on entend récuser. Alors que Heidegger réserve prudemment le terme de "pensée" pour une quête qui exige une mutation de la langue, Michel Henry procède à une sorte d'expropriation de la maison phénoménologique et de ses instruments méthodologiques. Il en vient même à proclamer que l'avenir appartient à la "phénoménologie" ainsi réorientée. Mais quel avenir et pour qui, si la fusion (sinon la confusion) entre l'approche affective de l'absolu et la constitution d'un ''corpus'' méthodologique unifié est imposée comme allant de soi, au sein d'une talentueuse -- mais dogmatique -- autoréférence ? Comment à la fois conduire vers le non-savoir de la Nuit mystique et utiliser pour cela les instruments conceptuels ou terminologiques de la bonne vieille philosophie académique ? C'est cette incompatibilité qui fait difficulté et qui nous obligera -- une fois traversée l'inévitable phase de la critique -- à proposer ou à reconnaître d'autres voies pour la phénoménologie.}}
Ligne 2 392 ⟶ 2 445 :
|page=60}}
 
'''Citations sur le livre ''C'est moi la Vérité''''' :
 
{{citation|De nombreux lecteurs de ''C'est moi la Vérité'', y compris parmi les théologiens et les exégètes, ont été frappés par le court-circuit audacieux opéré entre l'enseignement de Jésus et la phénoménologie de la Vie. Sans aucune précaution historique ou herméneutique, sans même de recours explicite à la foi, la phénoménologie se fait religieuse et évangélique. Si l'on peut accepter que « la phénoménologie du Christ concerne la question de l'apparition du Christ », il est en revanche pour le moins surprenant de découvrir une phénoménologie intérieure à la Trinité et de voir la Révélation divine confondue avec l'auto-révélation de la Vie. Que deviennent la transcendance de Dieu, mais aussi la spécificité de la phénoménologie, si l'on admet avec Michel Henry que : « L'intériorité réciproque du Père et du Fils, à savoir l'Archi-génération du Fils comme auto-génération du Père, signifie phénoménologiquement que chacun ne tient sa gloire que de celle de l'autre... » ? [...] L'Archi est à prendre ou à laisser, puisqu'il s'agit de « la Vie ipséisée dans l'Archi-ipséité de l'Archi-Fils... », de telle sorte que l'homme lui-même soit Fils dans le Fils.}}
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Note : Le préfixe "Archi" fait référence à l'Origine, à ce qui est originaire et au Commencement de toute chose ; la notion philosophique d'ipséité désigne quant à elle le fait d'être soi, le fait d'être un Soi.
 
==== Michel Onfray, philosophe français (1959-) ====
=== Adnen Jdey et Rolf Kühn (sous la direction de) ===
 
Citation du livre ''Traité d'athéologie'' :
'''Introduction de Adnen Jdey et Rolf Kühn'''
 
{{citation|Bien qu'elle n'ait que rarement fait l'objet d'une attention particulière, la contribution de Michel Henry au champ esthétique marque, plus qu'une position tout à la fois critique et distante à l'égard des philosophies et phénoménologies de l'art, une refonte radicale du statut de l'affectivité dans l'expérience esthétique. La démarche singulière de cette pensée tendue à l'extrême, son effort pour dire la vie même en sa substance invisible irréductible à celle du monde, exhibent en effet la spécificité d'une pratique phénoménologique avide d'accéder au fondement de l'apparaître, et qui, loin de s'en tenir au mode dérivé de la manifestation, replace le devenir abstrait de l'art, son ''esthétique'' et la plasticité rythmique de ses œuvres au foyer de la structure transcendantale de l'affectivité.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry et l'affect de l'art. Recherches sur l'esthétique de la phénoménologie matérielle
|auteur=Sous la direction de Adnen Jdey et Rolf Kühn
|éditeur=Drill
|année=2012
|page=xiii}}
 
'''Article ''La danse les yeux fermés ?'' de Frédéric Pouillaude'''
 
{{citation|Et s'il suffisait d'un geste pour accomplir la pensée de Michel Henry ? Rassurez-vous, un tout petit geste, peu fatigant et peu voyant. A peine un geste en fait. Si, en lieu et place de l'ordinaire commerce d'écriture et de lecture, nous nous contentions précisément de ce geste, et lui donnions le temps de s'éprouver, de se ramifier, de se complexifier, pour qu'enfin quelque chose de la philosophie de Michel Henry justement s'éprouve, se touche, s'étreigne, dans ce qui fut son inlassable objet, nos corps ? Si tout simplement, plutôt que de lire et d'écrire, nous ''fermions les yeux'' ?}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry et l'affect de l'art. Recherches sur l'esthétique de la phénoménologie matérielle
|auteur=Frédéric Pouillaude (sous la direction de Adnen Jdey et Rolf Kühn)
|éditeur=Drill
|année=2012
|page=285}}
 
=== Rolf Kühn, philosophe allemand (1944- ) ===
 
{{citation|On pourrait dire, en ce sens d'un certain partage qui existe déjà à travers le monde, que la phénoménologie de la vie fait déjà "école", si l'on songe par exemple -- outre les traductions -- aux colloques consacrés à la pensée de Michel Henry, à Beyrouth, Cerisy, Namur, Prague et maintenant Paris. Mais une véritable réception, c'est le fait de ''revivre'' l'intuition profonde des œuvres du passé ou du présent ; et par cette descente à la source d'une inspiration première pour la reprendre ou la prolonger, il y a donc un ''sentiment'' qui fait que toute réception plonge dans la réceptivité affective phénoménologique. Car s'il faut d'abord partager un sentiment pour comprendre la généalogie d'une œuvre, il y a à la base de toute pensée une affection unique, comme Michel Henry l'a montré très tôt dans son travail de diplôme d'étude, ''Le bonheur de Spinoza''.}}
{{Réf Article|titre=Réception et réceptivité. La phénoménologie de la vie et sa critique
|auteur=Rolf Kühn
|publication=Revue philosophique de la France et de l’Etranger
|numéro=3
|date=juillet - septembre 2001
|page=299
|url=https://www.cairn.info/revue-philosophique-2001-3-page-295.htm}}
 
{{citation|Si l’on ne pactise avec aucun pouvoir de ce monde, on se soumet inévitablement au silence et aux critiques de tous les pouvoirs possibles, ''puisqu’on rappelle à toute institution que son pouvoir visible ou apparent n’est, en somme qu’une impuissance, car personne ne s’apporte lui-même dans la vie phénoménologique absolue''.}}
{{Réf Article|titre=Réception et réceptivité. La phénoménologie de la vie et sa critique
|auteur=Rolf Kühn
|publication=Revue philosophique de la France et de l’Etranger
|numéro=3
|date=juillet - septembre 2001
|page=303
|url=https://www.cairn.info/revue-philosophique-2001-3-page-295.htm}}
 
=== Michel Onfray, philosophe français (1959-) ===
 
'''Citation du livre ''Traité d'athéologie'''''
 
{{citation|Ce tropisme chrétien plus nettement assumé se retrouve en philosophie contemporaine chez Michel Henry et Giovanni Vattimo. Le premier aborde le christianisme en phénoménologue dans ''Incarnation. Une philosophie de la chair'', Seuil, 2000, ''Paroles du Christ'', Seuil, 2002, et ''C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme'', Seuil, 1996. Le second en herméneute... Voir ''Espérer croire'', Seuil, 1998, et ''Après la chrétienté'', Calman-Lévy, 2004. Ou comment plonger la Bible dans l'eau lustrale de ''Être et temps'' pour obtenir une solution -- au sens chimique... -- miraculeuse...}}
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|page=293}}
 
==== Magali Uhl et [[w:Jean-Marie Brohm|Jean-Marie Brohm]] ====
=== [[w:Xavier Tilliette|Xavier Tilliette]], philosophe et théologien français (1921-2018) ===
Professeure de sociologie canadienne ; sociologue et philosophe français (1940- ).
 
'''Citations sur ''l'Essence de la manifestation'''''
 
{{citation|Accueilli dès sa parution comme un grand livre, admiré de ses juges, l'ouvrage de Michel Henry, ''L'Essence de la Manifestation'' reste, dix ans après, le chef-d’œuvre inconnu. On ne s'explique que trop bien, hélas, cette désaffection. Sa rigueur et son abstraction, comme un rempart protecteur, écartent le lecteur insuffisamment armé, décourageant le simple curieux ou l'amateur pressé. En outre il est indifférent au succès et aux modes, il ne se rattache à aucune école patentée, il n'appartient à aucun mouvement en vogue. Il représente le labeur pathétique et solitaire de longues années, de nuits insomnieuses, une sorte de lutte de Jacob, dont la blessure reste invisible au matin de l'écriture, mais qui se trahit dans la démarche : il faut nous accoutumer, en effet, à ses lents circuits, à son insistance redondante, aux reprises obsédantes et aux méandres interminables, au piétinement aussi des tautologies et des pléonasmes ; tout cela, que scandent par instants des éclairs frémissants comme des flèches, fait partie de l'effort et de la méthode. Enfin l'ouvrage se meut dans la contrée aride, peu familière, de la philosophie première. Avec ce pays désertique de l'être aussi, l'accoutumance est nécessaire, tant le parcours auquel nous sommes conviés exige de persévérance et d'attention.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=207}}
 
{{citation|Récapitulons en effet la nature de la transcendance (qui chez Michel Henry ''n'a jamais'' le sens kantien ou jaspérien). Elle est ouverture d'espace, libre essor, élan et projection, épectase d'être, sortie au dehors. Nous avons relaté sa force d'arrachement, la lumière qu'elle braque en avant comme un faisceau, sa faculté d'ébranlement et de dissolution. [...] L'essence de la transcendance est dans l'immanence, est l'immanence. L'autoaffection est l'immanence, l'autoaffection qui est l'essence (la possibilité) de la transcendance est indépendante de la transcendance. L'immanence est l'essence de la transcendance parce qu'elle la ''révèle'', d'une manière précise et déterminée ; elle manifeste la structure de la phénoménalité. Plus originaire que la transcendance, l'immanence est l'essence de la manifestation, de tout ce qui apparaît, la catégorie ontologique fondamentale, la structure ontologique fondamentale de toute manifestation possible. La transcendance s'efface, ayant livré son secret. Nous sommes absents du monde. Une conscience sans monde est l'essence de la conscience, une vie dedans la vie (une vie intérieure et purement affective située au-dedans de la vie biologique). Il y a une sphère d'existence sans transcendance et sans médiation. La signification ontologique essentielle de l'immanence est l'immédiat, l'être lui-même originairement donné.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=222-223}}
 
{{citation|La force impériale de l'œuvre que nous avons présentée réside dans son unilatéralité, dans le recentrement énergique de la phénoménalité sur l'être de l'ipséité.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=236}}
 
{{citation|Dans le sillage de Maître Eckhart et quelquefois de Fichte, des considérations incidentes, mais pénétrantes, apportent aux discours rivaux de la philosophie et de la religion l'assurance de leur convergence ontologique. Cela vaut évidemment pour les deux penseurs cités, dont Michel Henry n'outrepasse pas le mysticisme susceptible de faire broncher l'orthodoxie, mais également pour les religions dont les représentations « proposent sans équivoque une définition affective de l'absolu » [...] Cet aspect relativement occulté des recherches de Michel Henry nous retient extrêmement par son acuité comme par sa délicatesse.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=236}}
 
{{citation|Sans doute n'est-il pas aussi irrémédiablement solitaire que son livre le donne à entendre, qui garde les stigmates d'une passion et, nous le disions en commençant, d'une lutte de Jacob. En lisant, par exemple, les textes sur le dénuement et la souffrance, telle cadence de Simone Weil se précipite ; et qui avant Michel Henry avait mieux décrit la vie tragique de l'absolu que le Scheling des ''Weltalter'' et de ''l'Exposé de l'empirisme philosophique'' ? Si toutefois l'impression de solitude persiste et le tourmente, surtout la solitude qui provient de l'indifférence environnante, puisse-t-il se consoler avec sa fière maxime retournée : « Plus une pensée est profonde et rétablit l'ordre vrai des choses, plus étroite l'audience dont elle est assurée » !}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=236}}
 
Note : Le concept philosophique d'ipséité désigne le fait d'être soi, le fait d'être un Soi.
 
=== Magali Uhl et [[w:Jean-Marie Brohm|Jean-Marie Brohm]] ===
'''Professeure de sociologie canadienne, sociologue et philosophe français (1940- )'''
 
{{citation|Conscients de la chance qui nous était offerte d’être en proximité avec cette pensée exigeante qui refusait toute concession aux modes, aux coteries, aux crédulités obligatoires, nous avons surtout mesuré à quel point Michel Henry possédait ce souffle spirituel qui est la grâce du don. Parce qu’à chacun d’entre nous, il a apporté quelque chose d’inestimable : la liberté de l’esprit, l’émerveillement continu devant les plus hautes valeurs de la culture, le refus du nihilisme.}}
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|page=281}}
 
==== [[w:GeorgesAntoine Van Riet|Georges Van Riet]]Vidalin, philosophe et théologiendocteur belgeen (1916-1998)théologie ====
 
'''Citations surdu livre ''l'EssenceLa Parole de la manifestation'''Vie'' :
 
{{citation|C'est dans le prolongement de ces essais qu'on peut situer la nouvelle ontologie phénoménologique développée par M. Michel Henry, professeur à l'Université de Montpellier, dans les deux thèses qu'il a présentées pour le Doctorat ès-lettres, ''L' essence de la manifestation'' et ''Philosophie et phénoménologie du corps''. Nous analyserons le premier de ces ouvrages, et chercherons un complément d'information dans le second.}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=436
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|La lecture de cette œuvre est difficile, mais stimulante. Difficile, car la pensée ne se développe pas de façon linéaire, mais plutôt par ondes concentriques et répétitions plus ou moins enrichissantes. Le style lui-même est parfois ardu ; s'il y a des phrases admirables, il y en a d'autres qui le sont moins, celles par exemple dont le premier membre reproduit à la lettre le dernier membre de la précédente, ou contient un pronom démonstratif dont la recherche de l'antécédent est parfois laborieuse. Cette pensée est pourtant stimulante, car on y reprend, pour les critiquer sans ménagement, de grands auteurs tels que Descartes, Malebranche, Kant, Fichte, Schelling, Hegel, Kierkegaard, Husserl, Scheler, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty ; les seuls maîtres dont on se réclame sont Eckhart et Maine de Biran. Quant au problème traité, l'auteur déclare que jamais encore on ne l'avait envisagé, ni élevé à l'état de problème. On ne s'étonnera pas, dès lors, que la solution soit, elle aussi, présentée comme neuve. Quoique cela eût pu être dit avec plus de modestie, un propos si radicalement neuf stimule l'intérêt.}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=436-437
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|Quel intérêt y a-t-il à ajouter, à propos de tout phénomène, qu'il est conscient, et que ce caractère constitue son « essence » ? Ne risque-t-on pas de verser dans l'équivoque, ou de se perdre dans le verbiage ? L'immanence devient en effet l'essence de la transcendance, le non-dépassement l'essence du dépassement, la non-liberté l'essence de la liberté, l'immobilité l'essence du mouvement, l'invisible l'essence du visible. Toute détermination positive est rejetée dans le domaine de l'« ontique » ou de l'« existentiel ». Qu'on appelle l'immanence « affectivité » ou « sentiment » n'est guère éclairant, puisque le sentiment ne révèle rien, sinon lui-même, et n'est révélé par rien, sinon par lui-même. Il est aussi bien « activité » que « passivité », « joie » que « souffrance ». Il est « soi » ; il n'est pas « autre », tout en étant l'essence de l'autre.}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=455-456
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|En vérité, bien qu'il prétende défendre une conception dualiste, il nous semble que M. Henry ne fait nullement droit à la transcendance, et professe plutôt un monisme ontologique, inverse de celui qu'il combat ; au lieu d'un monisme de l'extériorité, on aurait ici un monisme de l'intériorité, une sorte de solipsisme. Peut-on voir un aveu révélateur dans une affirmation comme la suivante : « Ce qu'on veut signifier quand on parle de dualisme ontologique, c'est seulement la nécessité de l'existence de cette sphère de la subjectivité absolue, sans laquelle notre expérience du monde ne serait pas possible » (PPC, p. 162) ?}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=456-457
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
{{citation|Le plus étrange, à nos yeux, est le statut que M. Henry fait à la pensée. Il la dévalorise par rapport à la sensation ; pourtant, d'après lui, la réalité de la sensation elle-même lui vient de ce qu'elle est consciemment vécue (ou immanente), et non de ce qu'elle est intentionnelle (ou de ce qu'elle porte sur un objet transcendant). Mais pourquoi l'activité intentionnelle de la pensée, le « mouvement » de la pensée, ne participeraient-ils pas, au même titre que le mouvement de la sensibilité, à la réalité de l'ego ? Ne peut-on dire que l'objet pensé « résiste » au mouvement de la pensée, comme l'objet senti résiste à l'effort corporel ? -- Mais il y a plus grave. D'après l'auteur, la pensée est, si l'on peut dire, intentionnalité pure ; elle se meut dans l'extériorité ; « le monisme ontologique est la théorie de la pensée » (EM, p. 485) ; l'intériorité lui est absolument étrangère. Aussi la pensée ne peut-elle en aucune façon ni souligner, ni ratifier, ni corriger, ni éclairer, ni modifier, ni définir, ni contredire, la vérité originaire qu'est l'ego ; toute interprétation de l'ego par la pensée, tout commentaire, est inutile ; ce serait un vain bavardage (Cfr EM, p. 689). Dans ces conditions, on se demande avec quelque angoisse ce que signifient les douze cents pages qui forment l'œuvre de M. Henry : ne sont-elles pas le fruit d'une « pensée », ne visent-elles pas à « élucider » l'ego, en l'introduisant dans un tout nouvel « horizon » de lumière ?}}
{{Réf Article|titre=Une nouvelle ontologie phénoménologique. La philosophie de Michel Henry
|auteur=Georges Van Riet
|publication=Revue Philosophique de Louvain
|numéro=83, troisième série, tome 64
|date=1966
|page=457
|url=https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1966_num_64_83_1338}}
 
=== Antoine Vidalin, philosophe et docteur en théologie ===
 
'''Citations du livre ''La Parole de la Vie'''''
 
{{citation|Les paroles du Christ sont à elles-mêmes leur propre preuve. L'homme y découvre à la fois la vérité de Dieu et la vérité de son être, de sa vie, de son éternelle vocation. Il est fils. Appelés que nous sommes, dès avant la fondation du monde, à être fils dans le Fils, jaillit l'éclair d'une re-con-naissance entre le Premier des fils et celui qui est appelé à laisser vivre en lui ce Fils unique. Ce surgissement de la foi comme reconnaissance mutuelle, Michel Henry le décrit de manière éblouissante dans son livre intitulé ''Paroles du Christ''. Mais c'est l'ensemble de sa Phénoménologie -- exposée et méditée par Antoine Vidalin dans la première partie de ce livre -- qui permet une approche renouvelée de tous les domaines de la théologie. Nous voudrions le montrer sur un point, à nos yeux capital, celui de la compréhension des Ecritures. Pas seulement des Evangiles, mais de toute l'Ecriture, car toute l'Ecriture parle du Christ.}}
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|page=168-169}}
 
'''Citations du livre ''Acte du Christ et actes de l'homme''''' :
 
{{citation|« L'homme est invisible. Personne n'a jamais vu un homme. » C'est par ces paroles étonnantes que Michel Henry débutait l'une de ses dernières conférences données avant sa mort. Sous l'apparent paradoxe, se cache, ou plutôt se révèle, la découverte essentielle à laquelle sans cesse son œuvre a voulu nous reconduire : la réalité du monde ne trouve pas son être dans le monde, dans sa vérité où tout nous est donné dans la contingence et l'altérité, mais dans une sphère d'immanence radicale, invisible, celle de la subjectivité, que Michel Henry appelle aussi la vérité de la vie. A fortiori, l'homme, cet être pour qui il y a un monde, et sans lequel il n'y aurait de monde pour personne, l'homme ne trouve pas sa réalité dans le monde. Ni dans ce qui s'offre à son regard, dans son corps qui apparaît dans le monde et que la biologie n'aura de cesse de scruter, ni dans son regard qui constitue le monde, mais là où il s'éprouve lui-même comme vivant, dans toutes les modalités effectives de la vie : ce lieu est sa chair, purement invisible, immanente et impressionnelle de part en part.}}
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|année=2012
|page=265-266}}
 
 
{{citation|La phénoménologie de la vie est capable de rendre compte de l'acte humain en ses profondeurs invisibles. Cette question de l'acte n'en est pas une parmi d'autres, puisque la praxis constitue la réalité elle-même. A son aune, nous avons pu mesurer la cohérence de la phénoménologie de Michel Henry et son accomplissement dans les derniers ouvrages. Désormais, la phénoménologie échappe à son auteur et devient celle de la vie. C'est elle qui, par sa venue en elle-même, rend possible la dialectique immanente de l'acte humain, telle que nous avons pu l'établir. Plus haute que phénoménologie et théologie, la vie en sa venue en elle-même, qui est identiquement révélation, est le nouveau nom de l'être, l'Archi-intelligibilité johannique, l'Historial de la Vie absolue. Nous y avons reconnu la Révélation de Dieu en son Fils Jésus-Christ, dont les Ecritures témoignent et que la théologie déploie au long des siècles. Notre interrogation initiale sur l'acte humain nous a ainsi conduits à comprendre ce dernier en son lien ontologique avec l'Acte du Christ.}}
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|année=2012
|page=553}}
 
=== Citations de livres et d'ouvrages colectifs ===
 
==== Citations de ''Manifestation et révélation'' ====
 
Citations d'un article sur ''La révélation de l'Essence'' de [[w:Xavier Tilliette|Xavier Tilliette]], philosophe et théologien français (1921-2018).
 
Citations sur ''l'Essence de la manifestation'' :
 
{{citation|Accueilli dès sa parution comme un grand livre, admiré de ses juges, l'ouvrage de Michel Henry, ''L'Essence de la Manifestation'' reste, dix ans après, le chef-d’œuvre inconnu. On ne s'explique que trop bien, hélas, cette désaffection. Sa rigueur et son abstraction, comme un rempart protecteur, écartent le lecteur insuffisamment armé, décourageant le simple curieux ou l'amateur pressé. En outre il est indifférent au succès et aux modes, il ne se rattache à aucune école patentée, il n'appartient à aucun mouvement en vogue. Il représente le labeur pathétique et solitaire de longues années, de nuits insomnieuses, une sorte de lutte de Jacob, dont la blessure reste invisible au matin de l'écriture, mais qui se trahit dans la démarche : il faut nous accoutumer, en effet, à ses lents circuits, à son insistance redondante, aux reprises obsédantes et aux méandres interminables, au piétinement aussi des tautologies et des pléonasmes ; tout cela, que scandent par instants des éclairs frémissants comme des flèches, fait partie de l'effort et de la méthode. Enfin l'ouvrage se meut dans la contrée aride, peu familière, de la philosophie première. Avec ce pays désertique de l'être aussi, l'accoutumance est nécessaire, tant le parcours auquel nous sommes conviés exige de persévérance et d'attention.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=207}}
 
{{citation|Récapitulons en effet la nature de la transcendance (qui chez Michel Henry ''n'a jamais'' le sens kantien ou jaspérien). Elle est ouverture d'espace, libre essor, élan et projection, épectase d'être, sortie au dehors. Nous avons relaté sa force d'arrachement, la lumière qu'elle braque en avant comme un faisceau, sa faculté d'ébranlement et de dissolution. [...] L'essence de la transcendance est dans l'immanence, est l'immanence. L'autoaffection est l'immanence, l'autoaffection qui est l'essence (la possibilité) de la transcendance est indépendante de la transcendance. L'immanence est l'essence de la transcendance parce qu'elle la ''révèle'', d'une manière précise et déterminée ; elle manifeste la structure de la phénoménalité. Plus originaire que la transcendance, l'immanence est l'essence de la manifestation, de tout ce qui apparaît, la catégorie ontologique fondamentale, la structure ontologique fondamentale de toute manifestation possible. La transcendance s'efface, ayant livré son secret. Nous sommes absents du monde. Une conscience sans monde est l'essence de la conscience, une vie dedans la vie (une vie intérieure et purement affective située au-dedans de la vie biologique). Il y a une sphère d'existence sans transcendance et sans médiation. La signification ontologique essentielle de l'immanence est l'immédiat, l'être lui-même originairement donné.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=222-223}}
 
{{citation|La force impériale de l'œuvre que nous avons présentée réside dans son unilatéralité, dans le recentrement énergique de la phénoménalité sur l'être de l'ipséité.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=236}}
 
{{citation|Dans le sillage de Maître Eckhart et quelquefois de Fichte, des considérations incidentes, mais pénétrantes, apportent aux discours rivaux de la philosophie et de la religion l'assurance de leur convergence ontologique. Cela vaut évidemment pour les deux penseurs cités, dont Michel Henry n'outrepasse pas le mysticisme susceptible de faire broncher l'orthodoxie, mais également pour les religions dont les représentations « proposent sans équivoque une définition affective de l'absolu » [...] Cet aspect relativement occulté des recherches de Michel Henry nous retient extrêmement par son acuité comme par sa délicatesse.}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=236}}
 
{{citation|Sans doute n'est-il pas aussi irrémédiablement solitaire que son livre le donne à entendre, qui garde les stigmates d'une passion et, nous le disions en commençant, d'une lutte de Jacob. En lisant, par exemple, les textes sur le dénuement et la souffrance, telle cadence de Simone Weil se précipite ; et qui avant Michel Henry avait mieux décrit la vie tragique de l'absolu que le Scheling des ''Weltalter'' et de ''l'Exposé de l'empirisme philosophique'' ? Si toutefois l'impression de solitude persiste et le tourmente, surtout la solitude qui provient de l'indifférence environnante, puisse-t-il se consoler avec sa fière maxime retournée : « Plus une pensée est profonde et rétablit l'ordre vrai des choses, plus étroite l'audience dont elle est assurée » !}}
{{Réf Livre|titre=Manifestation et révélation, article intitulé « La révélation de l'Essence. Notes sur la philosophie de Michel Henry »
|auteur=Xavier Tilliette
|éditeur=Beauchesne
|année=1976
|page=236}}
 
Note : Le concept philosophique d'ipséité désigne le fait d'être soi, le fait d'être un Soi.
 
==== Citations de ''Michel Henry. Les Dossiers H'' ====
 
Dossier réalisé sous la direction de [[w:Jean-Marie Brohm|Jean-Marie Brohm]] et Jean Leclercq.
 
Préface de Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq :
 
{{citation|Michel Henry (1922-2002), reconnu comme un des plus grands penseurs français du XXe siècle, est devenu philosophe parce que, séduit dans sa jeunesse par cette discipline, disait-il, « je voulais savoir qui j'étais ». Cette ambition qui a déterminé une recherche très personnelle, s'est poursuivie jusqu'à sa disparition. « La durée de la vie est faite pour que nous y trouvions ce qui nous en arrachera », prévoyait-il dans son journal de jeunesse. On ne saurait présenter cette œuvre considérable sans souligner l'originalité d'une exploration qui a tracé son chemin dans une indépendance absolue, traitant en contemporains tous les systèmes majeurs.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq (conception et direction du dossier)
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
|page=5}}
 
{{citation|Poser la question du « Qui suis-je ? » et la résoudre de façon positive était aller contre les modes de l'époque -- constructions sans sol du structuralisme, prétention de l'autonomie du langage, contestation surtout du sujet. Dépassant, d'autre part, l'étroitesse de la problématique classique quand elle se limite au statut de la conscience et à la subordination à l'extériorité, Michel Henry a saisi dès le début les possibilités de la méthode phénoménologique qu'il a renouvelée d'emblée. Non point celle de Heidegger qu'il a tout de suite suspectée de revenir avec son ''Dasein'' à la formule du monisme ontologique. Il était attiré par Husserl dont la méthode se détache des choses pour ne retenir que leur apparaître pur. C'est à l'intérieur du projet husserlien, avec et contre lui, qu'il a procédé à une mutation radicale : l'apparaître pur ne saurait relever d'un voir, il est un « sentir » et un « se sentir », ce qui implique un pouvoir qui est l'affectivité. Cette essence invisible est le fondement de l'individu. Pareille détermination « pathétique » commande tous nos mouvements, à commencer par ceux de l'intellect.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq (conception et direction du dossier)
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
|page=5}}
 
{{citation|A partir de ce fondement Michel Henry a précisé les pouvoirs du sujet. Il a supprimé, à l'exemple de Maine de Biran, le dualisme âme-corps, le remplaçant par l'unité du corps subjectif, lieu de l'effort, étranger à la conscience pure. Ce sont ces modifications majeures qui permettent de comprendre pourquoi la vie est immergée en elle-même, passive, reçue, « sans cesse adossée à elle-même, obligée de se dépasser », mais active et forte, comme son exemplification future le prouvera.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq (conception et direction du dossier)
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
|page=5}}
 
==== Citations de ''Michel Henry et l'affect de l'art'' ====
 
Livre édité sous la direction de Adnen Jdey et Rolf Kühn.
 
Introduction de Adnen Jdey et Rolf Kühn :
 
{{citation|Bien qu'elle n'ait que rarement fait l'objet d'une attention particulière, la contribution de Michel Henry au champ esthétique marque, plus qu'une position tout à la fois critique et distante à l'égard des philosophies et phénoménologies de l'art, une refonte radicale du statut de l'affectivité dans l'expérience esthétique. La démarche singulière de cette pensée tendue à l'extrême, son effort pour dire la vie même en sa substance invisible irréductible à celle du monde, exhibent en effet la spécificité d'une pratique phénoménologique avide d'accéder au fondement de l'apparaître, et qui, loin de s'en tenir au mode dérivé de la manifestation, replace le devenir abstrait de l'art, son ''esthétique'' et la plasticité rythmique de ses œuvres au foyer de la structure transcendantale de l'affectivité.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry et l'affect de l'art. Recherches sur l'esthétique de la phénoménologie matérielle
|auteur=Sous la direction de Adnen Jdey et Rolf Kühn
|éditeur=Drill
|année=2012
|page=xiii}}
 
Article sur ''La danse les yeux fermés ?'' de Frédéric Pouillaude :
 
{{citation|Et s'il suffisait d'un geste pour accomplir la pensée de Michel Henry ? Rassurez-vous, un tout petit geste, peu fatigant et peu voyant. A peine un geste en fait. Si, en lieu et place de l'ordinaire commerce d'écriture et de lecture, nous nous contentions précisément de ce geste, et lui donnions le temps de s'éprouver, de se ramifier, de se complexifier, pour qu'enfin quelque chose de la philosophie de Michel Henry justement s'éprouve, se touche, s'étreigne, dans ce qui fut son inlassable objet, nos corps ? Si tout simplement, plutôt que de lire et d'écrire, nous ''fermions les yeux'' ?}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry et l'affect de l'art. Recherches sur l'esthétique de la phénoménologie matérielle
|auteur=Frédéric Pouillaude (sous la direction de Adnen Jdey et Rolf Kühn)
|éditeur=Drill
|année=2012
|page=285}}
 
{{autres projets|w=Michel Henry}}