« Michel Henry » : différence entre les versions

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{{citation|Si les grands ouvrages phénoménologiques de Michel Henry sont à présent unanimement considérés comme des textes majeurs par la communauté philosophique et si sa trilogie christique semble être le prolongement naturel de sa phénoménologie de la vie, ses réflexions sur Marx, le marxisme et l’économie marchande capitaliste ont souvent été considérées – aujourd’hui encore – comme des parenthèses plus ou moins polémiques dans son cheminement théorique fondamental. Je voudrais m’inscrire en faux contre ces interprétations et montrer que sa critique de la barbarie contemporaine –dans toutes ses variantes – n’est que l’application conséquente de sa phénoménologie de la ''subjectivité transcendantale''. Pour Michel Henry en effet la philosophie n’est pas seulement un exercice spéculatif abstrait, mais bel et bien le déploiement subjectif d’une philosophie de la subjectivité. Comme toute grande pensée, sa réflexion a aussi des conséquences politiques et éthiques dans le champ de l’intersubjectivité ou dans ce qu’il a appelé de manière suggestive la « communauté des vivants ». Sa phénoménologie ne pouvait donc pas ne pas être [...] la défense de la vie dans toutes ses manifestations.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm (sous ala direction de Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq)
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
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{{citation|Cette analyse marxienne de l’économie marchande capitaliste comporte aussi une ''dimension éthique'' que les différents marxismes, positivismes, structuralismes ont souvent cherché à occulter au nom d’un prétendu « socialisme scientifique » ou d’une supposée « science sociologique » qui entend traiter les réalités sociales comme des choses. Et c’est aussi le mérite de Michel Henry d’avoir rappelé que toute l’œuvre de Marx est en définitive une ''lutte pour le respect de la vie et des vivants'', notamment de tous ces êtres opprimés, exploités, méprisés que sont les travailleurs en chair et en os, assignés à l’extraction de la plus-value absolue et relative, au Fachidiotismus, aux mutilations et accidents du travail, aux maladies professionnelles, en définitive au « rapport coercitif » du capital qui « se rend maître du travail, c’est-à-dire parvient à courber sous sa loi la force de travail en mouvement ou le travailleur lui-même ». Michel Henry rappelle à juste titre que « ''Le Capital'' est le mémorial et le martyrologue des individus de son temps ». Ce martyrologue est avant tout la conséquence de la contrainte impitoyable qu’impose le temps social de la production sur la temporalité vécue de l’individu vivant. Le capital, tel un vampire assoiffé de surtravail, accapare en effet la totalité du temps de vie de l’individu.}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm (sous ala direction de Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009
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{{citation|La conclusion s’impose d’elle-même : en rencontrant la pensée de Marx, la phénoménologie de la vie de Michel Henry ne s’est nullement fourvoyée dans quelque chemins de traverse. Elle s’est au contraire appuyée sur cette pensée de la praxis subjective de l’individu vivant, que Marx fonde de manière transcendantale, pour approfondir et élargir son propre horizon de sens, comme elle le fera, tout aussi audacieusement, avec les paroles du Christ. Il est possible aussi que le ''Marx'' de Michel Henry soit – au moins autant que ''L’Essence de la manifestation'' – une réfutation en règle de Heidegger et plus généralement des « diverses façons de calomnier la vie ».}}
{{Réf Livre|titre=Michel Henry. Les Dossiers H
|auteur=Jean-Marie Brohm (sous ala direction de Jean-Marie Brohm et Jean Leclercq
|éditeur=L'Age d'Homme
|année=2009