« Jean Clair » : différence entre les versions

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Je pense à ces couples de gisants qu’on voit parfois dans les églises, allongés l’un à coté de l’autre, les plis des vêtements soigneusement repassés, tuyautés, frisés, godronnés, gaufrés, les mains jointes, un oreiller brodé glissé sous la tête, le chien familier leur servant de repose-pied. Qui peut aujourd’hui espérer connaître un pareil repos ? Une telle amitié dans la mort ? Les gens vivent seuls, mourront seuls, seront déposés seuls dans la terre ou préféreront, face à la peur de pareille solitude, se faire incinérer, devenir poussière parmi les poussières, cendre perdue au vent, quand même l’Eglisel’Église requérait qu’il y eût un peu de chair, un front par exemple, pour déposer la poudre grise, l’honorer – car on honorait en effet la cendre -, et par là lui donner un sens.
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{{Réf Livre