« Vladimir Volkoff » : différence entre les versions

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L'interrogatoire
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|ISBN=2-260-00240-4
|page=172
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== ''L'interrogatoire'', 1988 ==
{{citation|
Prouver de manière concluante précisément le contraire de ce qu'on était parti pour prouver n'est peut-être pas du dernier commun. Préférer le salut d'un va-nu-pieds à son avenir et à celui de sa famille suppose quelques qualités qui ne sont pas le fait d'un chacun.
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{{Réf Livre
|titre=L'interrogatoire
|auteur=Vladimir Volkoff
|éditeur=Éditions de Fallois/L'Age d'Homme
|année=1988
|ISBN=2-87706-001-2
|page=17, 18
}}
 
{{citation|
En fait, je me sentais d'autant plus supérieur que moi aussi, d'une certaine manière, j'avais été allemand, mais que j'avais progressé jusqu'à la dignité américaine. Retenez cela : cette attitude explique une des erreurs que j'ai commises dans l'affaire Schulze.
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{{Réf Livre
|titre=L'interrogatoire
|auteur=Vladimir Volkoff
|éditeur=Éditions de Fallois/L'Age d'Homme
|année=1988
|ISBN=2-87706-001-2
|page=25
}}
 
{{citation|
La couleur du nazisme était vraiment le noir le plus profond. Imaginez que je me sois trouvé en présence de nazis charitables, humanitaires, capables… je ne sais pas, moi, de donner une tablette de chocolat à une petite fille affamée : nous aurions été dans de beau draps ! Heureusement il n'en fut rien : les monstres étaient bien des monstres - et qu'ils pleurassent en faisant de la musique de chambre en famille n'y changeait rien : les païens aussi aiment leurs proches, note l'Ecriture. Un point fixe, donc : le Mal était bien de leur côté. Mais il faut deux points pour tracer une droite, et le Bien était-il immuablement installé dans notre camp ?
}}
{{Réf Livre
|titre=L'interrogatoire
|auteur=Vladimir Volkoff
|éditeur=Éditions de Fallois/L'Age d'Homme
|année=1988
|ISBN=2-87706-001-2
|page=26, 27
}}
 
{{citation|
Rappelez-vous : je vous ai parlé d'un combat singulier entre cet homme et moi ; l'expression est adéquate : en l'absence de tout témoignage, de toute amorce de preuve, de toute aide extérieure utile, nous nous affrontions véritablement en champ clos.<br />
Ajoutez ceci : il n'y avait que deux possibilités. Soit Schulze était innocent ; soit il était très fort, car il joignait le sang-froid du soldat à la perspicacité de l'intellectuel. Un adversaire à ma taille, quoi. Le moment était venu de procéder à une nouvelle séance d'estrapade.
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{{Réf Livre
|titre=L'interrogatoire
|auteur=Vladimir Volkoff
|éditeur=Éditions de Fallois/L'Age d'Homme
|année=1988
|ISBN=2-87706-001-2
|page=59
}}
 
{{citation|
Dans ces conditions, comment puis-je dire que je l'aimais ?<br />
Un seul mot se présente qui, dans une certaine mesure, rendra compte de mes sentiments. Je n'avais jamais eu de frère et, pour un instant, j'ai vu un frère en cet homme plus jeune que moi, mais aussi plus éprouvé et plus sali. On ne ressent pas de la sympathie pour un frère, on reconnait qu'il est… comment dire ? Inévitable.
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{{Réf Livre
|titre=L'interrogatoire
|auteur=Vladimir Volkoff
|éditeur=Éditions de Fallois/L'Age d'Homme
|année=1988
|ISBN=2-87706-001-2
|page=111
}}
 
{{citation|
- Je pense, me dit-elle enfin, que vous êtes protestant.<br />
- Presbytérien. Pour vous : calviniste.<br />
- C'est pour cela, dit-elle, comme si elle avait réussi à démontrer quelque chose.<br />
- C'est pour cela que quoi ?<br />
Elle secoua la tête, presque gaiement ; ses cheveux dansèrent.<br />
- Il vous manque une grâce.<br />
- Ingeborg, je ne vous savais bigote.<br />
- Pour vous, ce doit être difficile de faire la guerre.<br />
- Parce que nous croyons à la prédestination ?<br />
- Parce que vous ne croyez pas à l'absolution. Vous n'avez aucun moyen de vous décharger des péchés que vous avez accumulés au cours de votre vie. Vous comparaîtrez devant le Juge avec un fardeau inhumain. Tout, jusqu'à la première cuillerée de confiture volée, vous sera compté.
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{{Réf Livre
|titre=L'interrogatoire
|auteur=Vladimir Volkoff
|éditeur=Éditions de Fallois/L'Age d'Homme
|année=1988
|ISBN=2-87706-001-2
|page=122
}}
 
{{citation|
Dieu sait que j'ai consacré ma vie à la justice, donc à apurer les comptes de l'humanité, mais on sait à mon âge qu'ils ne tombent jamais juste. Même à notre époque, même en démocratie, il y a un reliquat d'horreur primitive que nous n'arrivons pas à liquider et qui pèse plus lourd à mesure qu'on vieillit. Des yeux innocents dans des orbites de vampire… c'est peut-être là le secret douloureux du monde.
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{{Réf Livre
|titre=L'interrogatoire
|auteur=Vladimir Volkoff
|éditeur=Éditions de Fallois/L'Age d'Homme
|année=1988
|ISBN=2-87706-001-2
|page=141
}}