« Gustave Thibon » : différence entre les versions

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|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=19
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{{citation|
L’athée flaire une menace de tyrannie dans l’existence d’un Dieu personnel. C’est qu’il conçoit le « moi » de Dieu sur le modèle du moi de l’homme. La tyrannie présuppose un être fini, extérieur à nous et qui veut nous imposer sa puissance du dehors. Mais Dieu, qui est intérieur à tout et qui comprend tout dans son unité, ne peut pas être tyrannique. Ce qui est « haïssable » dans le moi, c’est son enflure et son appétit de conquête. Or, Dieu n’a pas à s’enfler ni à s’imposer, puisqu’il lui suffit d’exister pour tout contenir. Aussi rien n’est plus pudique et moins encombrant que le « moi » de Dieu : être partout est encore le plus sûr moyen de s’effacer… <br />
Dieu se cache dans son rayonnement universel : l’invisible lumière est plus chaste que l’ombre.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=24/25
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{{citation|
Je connais des hommes qui sont athées de toute leur foi. C’est leur soif de pureté et de transcendance, leur sens du mystère, leur désir du vrai Dieu dont personne ne leur a parlé qui leur fait repousser toutes les caricatures de Dieu qu’on leur présente : le Dieu bouche-trou, le Dieu fourre-tout, le Dieu gendarme ou grand-père. J’en connais d’autres qui sont croyants de toute leur impiété : c’est leur besoin de préserver et d’éterniser leur misérable moi qui les fait s’ouvrir aux « consolations » de la foi.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=26
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{{citation|
Il y a un malentendu entre nous et Dieu. Cela tient peut-être à ce que nous le cherchons trop au-dessus de nous. Si nous savions nous incliner plus simplement vers la terre et partager l’innocence des arbres et des oiseaux, nous retrouverions le ciel dans ce miroir. Mais nous acceptons mal de n’être que des créatures ; nous voulons toujours un peu nous créer nous-mêmes.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=37
}}
 
{{citation|
Les idoles ont fait leurs preuves négatives : nous sommes arrivés au point ou l’Enfant prodigue ruiné et affamé envie le sort des pourceaux. Trois voies s’offrent à nous – dont deux n’ont pas d’issues : mourir de faim et de désespoir, comme nous y invitent l’existentialisme athée et la littérature noire ; devenir une bête de troupeau en cédant aux appels de la Circé totalitaire – ou bien retourner à la maison du Père et retrouver, avec le Bien absolu, l’usage vrai des biens relatifs. Nous avons bu le poison de l’idolâtrie : après la phase d’ivresse, nous voici au stade de la nausée, et cette nausée peut devenir une délivrance – à condition qu’elle prépare notre retour aux vraies nourritures.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=41
}}