« Mohamed Mbougar Sarr » : différence entre les versions

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|ISBN=978-2-253-24091-4
|page=125
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Je vais sortir, leur causer la plus insoutenable souffrance et leur offrir le plus inestimable cadeau en un seul geste: me transformer en pédé, un pédé qu’ils pourront tout à la fois craindre dans une répulsion viscérale et désirer dans une obscure pulsion de meurtre. Qu’ils me couvrent de crachats, qu’ils me déchiquettent avec leurs dents, qu’ils me brisent les os et me traînent nu par les rues, qu’ils m’injurient et injurient ma défunte mère, qu’ils me jugent indigne de vivre, qu’ils me cassent les dents pour que je suce mieux, comme ils disent, qu’ils me lynchent et m’abandonnent en plein air, viscères au ciel comme une charogne! Qu’ils me chargent de leur haine comme une mule: ils ne feront qu’ajouter à la mienne avant que j’explose au milieu d’eux et que nous mourions tous dans nos haines crevées comme des ulcères, crevées comme des bouillons d’acide. Ils ne sont pas les seuls à savoir haïr.
{{Réf Livre
|titre=De purs hommes
|auteur=Mohamed Mbougar Sarr
|éditeur=Philippe Rey, Jimsaan
|année=2018
|ISBN=978-2-253-24091-4
|page=186
}}