« Gustave Thibon » : différence entre les versions

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|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=41
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{{citation|
L'amour terrestre, à son degré suprême, a déjà le goût de la mort. Tout ce qu'on peut s'approprier dans le temps, tout ce qui flatte l'orgueil de la vie n'est pas l'amour.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=111
}}
 
{{citation|
Elle n'a plus de nom ; elle est la Femme ; elle me regarde et ses yeux aspirent toute mon âme. Elle m'aime sans savoir ce qu'elle aime ; elle est innocente de tout l'enfer et de tout le ciel qu'elle me verse. Pour la première fois, je dis : « je t'aime » comme on dit : « Je meurs. »
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=97
}}
 
{{citation|
L'impureté de l'amour se mesure aux nombres d'alliés dont il a besoin pour vivre et sa pureté aux nombres d'ennemis auxquels il peut résister sans mourir. Le dépassement des fatalités que nous impose notre destinée temporelle est le signe de la transcendance de l'amour : ''trajicit et fati littora magnus amor''…
}}
{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=86
}}
 
{{citation|
Ne pas mourir est un chose. Vivre en est une autre. Nous entrons dans une ère où l'homme cultive et multiplie tous les moyens de ne pas mourir (médecine, confort, assurances, distractions) - tout ce qui permet d'étirer ou de supporter l'existence dans le temps, mais non pas de vivre, car l'unique source de la vrai vie réside au-delà du temps et contient la mort dans son unité. Nous voyons poindre l'aurore douteuse et bâtarde d'une civilisation où le souci stérilisant d'échapper à la mort conduira les hommes à l'oubli de la vie.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=73
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{{citation|
''Immortalité'' - La terre ne m'a pas déçu : je ne rêve pas un au-delà pour m'évader ou me venger de la vie. Et si je crois en la mort, c'est parce que je crois ''d'abord'' en la vie. La coupe de mes jours n'est pas vide : elle est seulement trop étroite pour contenir toutes les possibilités de connaissance et d'amour qui montent vers moi comme une marée infinie. Ce n'est pas le breuvage qui me déçoit, c'est la coupe qui ne suffit pas à ma soif.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=69
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{{citation|
L'Au-delà ? Est-ce le rêve consolant d'un paralytique ou le but de celui dont l'élan dépasse les limites de l'espace ? - J'aime la vie terrestre comme on aime le baiser d'une fiancée, ce baiser qui n'est presque rien et qui promet tout ; je l'aime assez pour la suivre jusqu'à la chambre nuptiale dont le tombeau est la porte, jusqu'à cette vie sans frontières qu'on appelle la mort.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=69
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{{citation|
Comparez deux amants unis et deux automobiles du même type : là, la communion dans la différence ; ici, la séparation dans l'identité. Rien de ce qui est complémentaire (c'est-à-dire fait pour l'unité) n'est interchangeable et tout ce qui est interchangeable est nécessairement séparé.<br />
C'est malheureusement vers la seconde formule - celle de l'individu séparé et interchangeable - que semble s'orienter l'évolution des sociétés humaines. Le nivellement universel, en tuant les différences entre les hommes, tue aussi la vraie unité sociale, mais il crée du même coup, étant donné que la mort est infiniment plus docile et plus malléable que la vie, mille possibilités d'unité factice, rapide et transformable à loisir : celle qu'impose à des hommes vidés de leur âme et de leur liberté le joug de la force brutale ou l'influence à peine plus subtile de la propagande.
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{{Réf Livre
|titre=Notre regard qui manque à la lumière
|auteur=Gustave Thibon
|éditeur=Fayard
|année=1970
|ISBN=978-2-213-00296-5
|page=66
}}