« Joseph Peyré » : différence entre les versions

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Croix du Sud
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|ISBN=978-2-246-80853-4
|page=252
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== ''Croix du sud'', 1942 ==
{{citation|
Pourquoi l'histoire d'Attalah ben Cheick, qui allait à l'aube reprendre le désert, emmenant son fils coupable, possédait-elle à ce point l'esprit de Brécourt ? Était-ce, avec la clarté blanche qui glaçait les cimetières mozabites, l'effet de l'approche de l'heure où le nomade sellerait ses montures, l'appel de l'étoile qui le conduirait ? Était-ce la faute de la lettre de Chavannes, et de sa plainte de dépossédé ? Brécourt parlait du cœur d'un Attalah, des anciennes fiertés.
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{{Réf Livre
|titre=Croix du sud
|auteur=Joseph Peyré
|éditeur=Grasset
|année=1942
|ISBN=978-2-246-80857-2
|page=31
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{{citation|
Lui aussi, Brécourt, allait donc partir, comme Attalah. Saharien français ou indigène, le mal était au fond le même : la déchéance du nomade. La rumeur de la vie impie venait à peine de céder à la pureté de la nuit. Les quinquets à l'acétylène étaient morts aux terrasses du quartier réservé, avec les rires des filles, et les disques des phonographes. Une Ouargla perdait plus que les cœurs, elle abîmait un monde. En emmenant son fils, Attalah, dans l'esprit de Brécourt, allait plus loin qu'il ne pouvait le concevoir. Il retrouvait la voie, et montrait le chemin aux derniers fidèles.
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{{Réf Livre
|titre=Croix du sud
|auteur=Joseph Peyré
|éditeur=Grasset
|année=1942
|ISBN=978-2-246-80857-2
|page=34
}}
 
{{citation|
— C'est ta femme ? lui demande Attalah. Emerveillement pour une vie, Anne-Marie entendit Brécourt dire oui.
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{{Réf Livre
|titre=Croix du sud
|auteur=Joseph Peyré
|éditeur=Grasset
|année=1942
|ISBN=978-2-246-80857-2
|page=40
}}
 
{{citation|
Était-ce vrai que vient un jour où l'homme avance en âge et, malgré tout son amour, renonce ?
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{{Réf Livre
|titre=Croix du sud
|auteur=Joseph Peyré
|éditeur=Grasset
|année=1942
|ISBN=978-2-246-80857-2
|page=45
}}
 
{{citation|
Un Brécourt, au contraire, était porté en sens inverse par son entêtement, sa précoce misanthropie, et par un amour qui, ne fût-il resté aucune solitude pour lui répondre et le justifier, l'eût poussé à des extrêmes insensés pour tâcher de faire la preuve que la foi a toujours le dernier mot contre le doute.
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{{Réf Livre
|titre=Croix du sud
|auteur=Joseph Peyré
|éditeur=Grasset
|année=1942
|ISBN=978-2-246-80857-2
|page=70
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{{citation|
Une fois de plus, le Tassili avait ouvert au voyageur ses solitudes. Qui avait dit que le Sahara était fini ? Il ne l'était pas plus que le soir du combat de l'Escadron Blanc, lorsque Marçay laissait tomber son mousqueton. Le désert ne mesure pas aux combats son éternité. Il suffit de la marche de trois nomades faisant dégringoler les pierres, et réveillant dans les rochers des tentes invisibles.
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{{Réf Livre
|titre=Croix du sud
|auteur=Joseph Peyré
|éditeur=Grasset
|année=1942
|ISBN=978-2-246-80857-2
|page=104
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{{citation|
Le pays de Brécourt, le pays de la Croix du Sud, commençait au-delà des cimetières d'El Mihan, à la montagne cernée par un ciel dur, sur lequel, succédant aux étoiles évanouies, le soleil rouge des jours cruels allait bondir. Là cesseraient les bruits de la présence humaine, le chant des coqs, le grincement des puits, même le froissement de palmes dans le vent, pour laisser régner le silence des pierres. Son église attendait, celle qu'avaient élue avant lui, pour des raisons demeurées leur secret, les héros de son culte, la plus vaste, la plus large et nue qui s'ouvre à la prière de l'homme. Ses compagnons enfin s'assemblaient pour le suivre, fidèles naturels, grands nomades sauvés.
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{{Réf Livre
|titre=Croix du sud
|auteur=Joseph Peyré
|éditeur=Grasset
|année=1942
|ISBN=978-2-246-80857-2
|page=133-134
}}