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{{citation|Gilliatt avait silencieusement accosté les Bravées, et avait amarré la panse à l’anneau de la durande sous la fenêtre de mess Lethierry. Puis il avait sauté par-dessus le bordage et pris terre. Gilliatt, laissant derrière lui la panse à quai, tourna la maison, longea une ruette, puis une autre, ne regarda même pas l’embranchement de sentier qui menait au bû de la rue, et au bout de quelques minutes, s’arrêta dans ce recoin de muraille où il y avait une mauve sauvage à fleurs roses en juin, du houx, du lierre et des orties. [...]. Comme une bête rentrée au trou, glissant plutôt que marchant, il se blottit. Une fois assis, il ne fit plus un mouvement.}}
{{Réf Livre|titre de la contribution=Les Travailleurs de la Mer|auteur=Victor Hugo|titre=Œuvres complètes de Victor Hugo|éditeur=Robert Laffont|année=2002|page=343|volume=Roman III|partie=Troisième partie : Déruchette|chapitre=II (« Encore la cloche du port »)|section=livre premier (« Nuit et lune »)|ISBN=2-221-09672-X|année d'origine=1866|collection=Bouquins|s=Les Travailleurs de la Mer}}
 
{{citation|- Ça aussi ! Tu es prodigieux. Mes bank-notes ! Tous les trois ! Mille chaque ! Mes soixante-quinze mille francs ! Tu es donc allé jusqu’en enfer. [...]. A-t-on jamais vu ce Gilliatt ! J’étais par terre, aplati, mort. Il me remet debout sur mes quatre fers ! [...] Tout me revient, à présent. Pauvre garçon ! Ah ! Par exemple, tu sais, tu épouses Déruchette.<br />
Gilliatt s’adossa au mur, comme quelqu’un qui chancelle, et très bas, mais très distinctement, il dit :<br />
- Non.<br />
Mess Lethierry eut un soubresaut.<br />
- Comment, non !<br />
Gilliatt répondit :<br />
- Je ne l’aime pas. [...].<br />
- Tu n’aimes pas Déruchette ! C’est donc pour moi que tu jouais du bag pipe ?<br />
Gilliatt, toujours adossé au mur, pâlissait comme un homme qui tout à l’heure ne respirera plus. À mesure qu’il devenait pâle, mess Lethierry devenait rouge.<br />
- En voilà un imbécile ! Il n’aime pas Déruchette ! Eh bien, arrange-toi pour l’aimer, car elle n’épousera que toi. [...] Est-ce que tu es malade ? C’est bon, envoie chercher le médecin, mais ne dis pas d’extravagances. [...]. Il y tient, la brute ! Tu as quelque chose, c’est sûr ! Tu as dit non ! Voilà une stupidité qui dépasse les limites du monde connu. On flanque des douches aux personnes pour bien moins que ça. Ah ! Tu n’aimes pas Déruchette ! Alors c’est pour l’amour du bonhomme que tu as fait tout ce que tu as fait ! C’est pour les beaux yeux du papa que tu es allé aux Douvres, que tu as eu froid, que tu as eu chaud, que tu as crevé de faim et de soif, que tu as mangé de la vermine de rocher, que tu as eu le brouillard, la pluie et le vent pour chambre à coucher, et que tu as exécuté la chose de me rapporter ma machine, comme on rapporte à une jolie femme son serin qui s’est échappé ! [...]. C’est en faisant la bouche en coeur du côté de ma vieille caboche que tu as taillé, coupé, tourné, viré, traîné, limé, scié, charpenté, inventé, écrabouillé, et fait plus de miracles à toi tout seul que tous les saints du paradis. Ah ! Idiot ! [...] Réflexions faites, je ne comprends rien. Ou tu es fou, ou je le suis. [...] Eh bien, si tu ne l’épouses pas, elle coiffera sainte Catherine. D’abord, j’ai besoin de toi, moi. Tu seras le pilote de Durande. Si tu t’imagines que je vais te laisser aller comme ça ! Ta, ta, ta, nenni mon cœur, je ne te lâche point. Je te tiens. [...] Tu es mon homme. Mais parle donc !}}
{{Réf Livre|titre de la contribution=Les Travailleurs de la Mer|auteur=Victor Hugo|titre=Œuvres complètes de Victor Hugo|éditeur=Robert Laffont|année=2002|page=317-318|volume=Roman III|partie=Troisième partie : Déruchette|chapitre=I (« Joie entourée d'angoisses »)|section=livre deuxième (« La reconnaissance en plein despotisme »)|ISBN=2-221-09672-X|année d'origine=1866|collection=Bouquins|s=Les Travailleurs de la Mer}}
 
{{citation|Gilliatt, immobile, regardait le cashmere s’évanouir. [...].<br />