« Les Fleurs bleues » : différence entre les versions

livre de Raymond Queneau
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Version du 6 janvier 2008 à 08:11

Les Fleurs bleues est un roman de Raymond Queneau paru en 1965.

Citations

Le vingt-cinq septembre douze cent soixante-quatre, au petit jour, le duc d'Auge se pointa sur le sommet du donjon de son château pour y considérer, un tantinet soit peu, la situation historique. Elle était plutôt floue.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 13


Le nomade protesta:
— Nein! Nein! Pas tressé : libre. Sie ize libre. Anda to the campus bicose sie ize libre d'andare to the campus.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 22


Il y a des rêves qui se déroulent comme des incidents sans importance, de la vie éveillée on ne retiendrait pas des choses comme ça et cependant ils intéressent lorsqu'on les saisit au matin se poussant en désordre contre la porte des paupières.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 23


— Hou hou, la salope, qu'ils criaient, oh le vilain dégonflé, le foireux lardé, la porcine lope, le pétochard affreux, le patriote mauvais, le marcassin maudit, la teigne vilaine, le pleutre éhonté, le poplican félon, la mauviette pouilleuse, le crassou poltron, l'ord couard, le traître pleutre qui veut laisser le tombeau de sire Jésus aux mains des païens et qui répond mal à son roi. Vive Louis de Poissy! Hou hou, la salope.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 26


Le chapelain devina que le duc envisageait de passer à la rébellion ouverte. Le héraut devina la même chose. Le duc devina que les deux autres avaient deviné. Le chapelain devina que le duc avait deviné qu'il avait deviné, mais ne devinait point si le héraut avait lui aussi deviné que le duc avait deviné qu'il avait deviné.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 57


Des céhéresses, il ne restait plus que des tombes en ruine que rongeait la mousse ; on les avait bien oubliés, les céhéresses morts au combat du temps du roi Louis neuvième du nom.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 66


Quand Cidrolin rouvre les yeux, un soleil orange descend vers les achélèmes de la zone suburbe. Il se lève, boit un bon verre d'essence de fenouil, brosse son complet le plus chouette et l'endosse.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 93


Les arbres poussaient en silence et le règne animal limitait sa présence à des actes obscurs et muets.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 104


— Arrière! te dis-je. L'arbre de rubis s'est transformé en serin vert et le bec de celui-ci picore déjà l'or nutritiel.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 136


— Oooh, dit l'alchimiste devenu soudain pâle et bègue, un cheche, un vaval... un cheval... qui qui... caucause...
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 139


Ils passaient sur la planche passerelle au-dessus du bourbier. La jeune fille majeure dit :
— De loin, c'est chouette, mais de près c'est dégueulasse.
— L'eau paraît un peu sale, mais elle n'est pas stagnante. Ce ne sont pas toujours les mêmes ordures qu'on voit.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 145


— Les gens, continue Lalix, ils se croient des petites merveilles, tout ce qu'ils font, tout ce qu'ils sont. Ils s'attribuent une importance... Alors, s'il fallait, par-dessus, encaisser le récit de leurs rêves, on n'en finirait plus.
  • Les Fleurs bleues (1965), Raymond Queneau, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1978, p. 156