« Enzo Traverso » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
RimBot (discussion | contributions)
m robot : modifie les liens interprojets
Ligne 1 :
'''[[w:Enzo Traverso|Enzo Traverso]]''', né le 14 octobre 1957, est un historien italien.
 
== ''Un Système inhumain'', 2007 ==
== Citations ==
 
{{Citation|citation=Le capitalisme n'a certes pas inventé le sida, mais il a organisé sa propagation, en soumettant à un impératif marchand la production et la distribution des médicaments qui permettent de le combattre.}}
Ligne 12 :
|page=10
|ISSN=1290-5550
}}
 
== ''La violence nazie, une généalogie européenne'', 2003 ==
{{citation|Il ne s'agit pas de gommer la singularité de la violence nazie en l'assimilant tout simplement aux massacres coloniaux. Il s'agit plutôt de reconnaître qu'elle fut perpétrée au milieu d'une guerre de conquête et d'extermination entre 1941 et 1945, conçue comme une guerre coloniale au sein de l'Europe. Une guerre coloniale qui empruntait largement son idéologie et ses principes - mais avec des moyens et des méthodes bien plus modernes, puissants et meutriers - à celles menées tout au long du XIXe siècle par l'impérialisme classique. Si les victimes de la "Solution finale" incarnaient l'image de l'altérité dans le monde occidental, objet de persécution religieuses et de discriminations raciales depuis le Moyen Age, les circonstances historiques de leur destructions indiquent que cette stigmatisation ancienne et certes particulière avait été revisitée après l'expérience des guerres et des génocides coloniaux. Le nazisme réalisait la rencontre et la fusion entre deux paradigmatiques : le Juif, l'"autre" du monde occidental, et le "sous-homme", l'autre du monde colonisé.
}}
{{réf Livre|auteur=[[:w: Enzo Traverso| Enzo Traverso]]
|titre=La violence nazie, une généalogie européenne
|éditeur=La Fabrique
|chapitre=Introduction
|année=2003
|page=26-27
}}
 
 
{{citation|Les lois nazies de Nuremberg étaient choquantes dans l'Europe des années trente dans la mesure ou elles frappaient un groupe émancipé depuis un siècle, parfaitement intégré dans la société et dans la culture allemande, mais elles avaient déjà été envisagées par l'ensemble des puissance coloniales comme des mesures normales et naturelles à l'égard du monde non européen.}}
{{réf Livre|auteur=[[:w: Enzo Traverso| Enzo Traverso]]
|titre=La violence nazie, une généalogie européenne
|éditeur=La Fabrique
|chapitre=II-Conquérir
|année=2003
|page=63
}}
 
{{citation|Dans la culture occidentale du XIXe siècle, colonialisme, mission civilisatrice, droit de conquête et pratiques d'extermination étaient souvent des synonymes. Une vaste littérature, tant scientifique que populaire, faite d'ouvrages savants, de revues anthropologiques, de récits de voyage, de romans et de nouvelles adressées aux couches cultivées comme aux classes laborieuses, propageait le principe du droit occidental à la domination mondiale, à la colonisation de la planète et à la soumission, voire à la destruction des "peuples sauvages".}}
{{réf Livre|auteur=[[:w: Enzo Traverso| Enzo Traverso]]
|titre=La violence nazie, une généalogie européenne
|éditeur=La Fabrique
|chapitre=II-Conquérir
|année=2003
|page=64
}}
 
{{citation|Les conséquences catastrophiques du colonialisme seront perceptibles à long terme, non pas dans les champs de bataille, ou les pertes furent somme toute limitées, mais sur l'ensemble des territoires conquis, à cause d'un déclin démographique qui, dans plusieurs cas, ne peut être qualifié autrement que sous l'appellation de génocide. [...] Selon les estimations les plus fiables, le nombre de victimes des conquêtes européennes en Asie et en Afrique au cours de la seconde partie du XIXe siècle tourne autour de 50-60 millions, dont la moitié environ due à la famine en Inde.}}
{{réf Livre|auteur=[[:w: Enzo Traverso| Enzo Traverso]]
|titre=La violence nazie, une généalogie européenne
|éditeur=La Fabrique
|chapitre=II-Conquérir
|année=2003
|page=75
}}
 
{{citation|Les dispositifs de déportation, les mesures de déshumanisation et les projets d'extermination raciale mis en oeuvre par l'Allemagne de Hitler recouvrent des idées anciennes, bien ancrées dans l'histoire de l'impérialisme occidental.}}
{{réf Livre|auteur=[[:w: Enzo Traverso| Enzo Traverso]]
|titre=La violence nazie, une généalogie européenne
|éditeur=La Fabrique
|chapitre=II-Conquérir
|année=2003
|page=84
}}
 
{{citation|L'idée que la civilisation implique la conquête et l'extermination des "races inférieures" ou "nuisibles", la conception instrumentale de la technique comme moyen d'élimination organisées de l'ennemi n'ont pas été inventées par le nazisme, elles constituaient un "habitus mental" de l'Europe depuis le XIXe siècle et l'avènement de la société industrielle.}}
{{réf Livre|auteur=[[:w: Enzo Traverso| Enzo Traverso]]
|titre=La violence nazie, une généalogie européenne
|éditeur=La Fabrique
|section=Conclusions
|année=2003
|page=163}}
 
 
{{citation|Entre les massacres de l'impérialisme conquérant et la «Solution finale» il n'y a pas seulement des «affinités phénoménologiques», ni des analogies lointaines. Il y a une ''continuité historique'' qui fait de l'Europe libérale un laboratoire des violences du XXe siècle et d'Auschwitz un produit authentique de la civilisation occidentale.}}
{{réf Livre|auteur=[[:w: Enzo Traverso| Enzo Traverso]]
|titre=La violence nazie, une généalogie européenne
|éditeur=La Fabrique
|section=Conclusions
|année=2003
|page=167
}}