« Histoire de ma vie (Casanova) » : différence entre les versions

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====Vol. 2====
 
{{Citation|citation=Content de ma chambre, je dis à l’hôte que je voulais manger gras. Il me répond qu’en carême, les chrétiens mangent maigre. Je lui dis que le pape m’a donné la permission de manger gras ; il me dit de la lui montrer ; je lui réponds qu’il me l’a donnée de bouche ; il ne veut pas me croire ; je l’appelle sot ; il m’intime d’aller me loger ailleurs ; et cette dernière raison de l’hôte, à laquelle je ne m’attendais pas, m’étonne. Je jure, je peste ; et voilà un grave personnage qui sort d’une chambre me disant que ''j’avais tort'' de vouloir manger gras, tandis que dans Ancône le maigre était meilleur ; que ''j’avais tort'' de vouloir obliger l’hôte à croire sur ma parole que j’en avais la permission ; que ''j’avais tort'', si je l’avais, de l’avoir demandée à mon âge ; que ''j’avais tort'' de ne pas l’avoir prise par écrit ; que ''j’avais tort'' d’avoir donné à l’hôte le surnom de sot, puisqu’il était le maître de ne pas vouloir me loger ; et qu’enfin ''j’avais tort'' de faire tant de bruit. Cet homme qui, non appelé, venait se mêler de mes affaires, et qui <!--p.230-->n’était sorti de sa chambre que pour me donner tous les torts imaginables, m’avait fait quasi rire. [Ils soupent ensemble.] Ayant admiré l’appétit avec lequel j’ai mangé tout ce qu’on m’a servi, il me demanda si j’avais dîné ; et il me parut content quand je lui ai dit que non. “— Votre souper, me dit-il, vous fera-t-il du mal ? — J’ai lieu d’espérer qu’au contraire il me fera du bien. — Vous avez donc trompé le pape.”
| précisions=
}}
{{Réf Livre
| référence = Histoire de ma vie (Casanova)/Robert Laffont
| tome = I
| volume = 2
| chapitre = I
| page = 229-230
}}
 
# {{Citation|citation=Si [la vie] est un malheur, la mort donc<!--sic, “donc est”--> est un bonheur.}}
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| chapitre = V
| page = 346
}}
 
# {{Citation|citation=Ce n’est pas seulement aux yeux d’un amant qu’une belle femme est cent fois plus attrayante lorsque le sommeil la quitte qu’après une toilette[.]}}
# {{Citation|citation=[P]lus une femme est belle plus elle est attachée à sa toilette. On veut toujours avoir davantage de ce qu’on a.
| langue = fr
| original =
Le lendemain<!--espace--> après m’être présenté à M. F., je suis allé m’asseoir chez la femme de chambre parce que Madame dormait encore. J’eus le plaisir de l’entendre rire quand elle sut que j’étais là. Elle me fit entrer pour me dire, sans me donner le temps de lui faire le moindre compliment, qu’elle était charmée de me voir en bonne santé, et que je devais aller souhaiter le bonjour à M. D. R. Ce n’est pas seulement aux yeux d’un amant qu’une belle femme est cent fois plus attrayante lorsque le sommeil la quitte qu’après une toilette, mais à ceux de tout le monde qui peut la voir dans ce moment-là. Mme F. Me disant de m’en aller inonda mon âme des rayons qui sortaient de sa divine figure avec la même rapidité que ceux du Soleil répandant la lumière dans l’univers. Malgré cela<!--espace--> plus une femme est belle plus elle est attachée à sa toilette. On veut toujours avoir davantage de ce qu’on a. Dans l’ordre que Mme F. m’a donné de la laisser, j’ai trouvé la certitude de mon bonheur imminent. Elle m’a renvoyé, me suis-je dit, parce qu’elle a prévu que restant seul avec elle, j’aurais sollicité un salaire ou pour le moins des arrhes qu’elle n’aurait pas su me refuser.
| précisions=
}}
{{Réf Livre
| référence = Histoire de ma vie (Casanova)/Robert Laffont
| tome = I
| volume = 2
| chapitre = V
| page = 350
}}
 
Ligne 746 ⟶ 772 :
| chapitre = X
| page = 433-434
}}
 
# {{Citation|citation=Il vivrait peut-être encore s’il eût le courage du renard ; il avait celui du lion. Dans un officier c’est un défaut, dans <!--p.450-->un soldat c’est une vertu.}}
# {{Citation|citation=Ô vous qui méprisez la vie, dites-moi si la méprisant vous croyez de vous en rendre plus dignes.
| langue = fr
| original =
O.<!--point--> Neilan, le brave O.<!--point--> Neilan a péri quelques années après à la bataille de Prague. Tel qu’il était, cet homme devait périr victime de Vénus ou de Mars. Il vivrait peut-être encore s’il eût le courage du renard ; il avait celui du lion. Dans un officier c’est un défaut, dans <!--p.450-->un soldat c’est une vertu. Ceux qui bravent le danger le connaissant peuvent être dignes d’éloge ; mais ceux qui ne le connaissent pas c’est un miracle s’ils y échappent. Il faut cependant respecter ces grands guerriers, car leur courage indomptable dérive d’une grandeur d’âme et d’une vertu qui les mettent au-dessus des mortels. Toutes les fois que je pense au prince Charles de Ligne je verse des larmes. Son courage était celui d’Achille ; mais Achille savait d’être invulnérable. Il vivrait encore si pendant le combat il eût pu se souvenir d’être mortel. […] Le prince de Waldeck aussi à cause de son intrépidité perdit le bras gauche ; on m’a dit qu’il se console, la perte d’un bras ne pouvant pas l’empêcher de commander une armée. Ô vous qui méprisez la vie, dites-moi si la méprisant vous croyez de vous en rendre plus dignes.
| précisions=
{{Romain|O.<!--point--> Neilan}} : O’Neilan, mort en 1757.
{{Romain|Charles de Ligne}} : fils du protecteur de Casanova, Charles-Joseph de Ligne (qui eut la primeur de ces Mémoires).
}}
{{Réf Livre
| référence = Histoire de ma vie (Casanova)/Robert Laffont
| tome = I
| volume = 2
| chapitre = X
| page = 449-450
}}