« Histoire de ma vie (Casanova) » : différence entre les versions

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| chapitre = X
| page = 611
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# {{Citation|citation=Nous rapportons tout à nous-mêmes, et chacun est tyran. Voilà la raison que le meilleur des êtres est celui qui tolère.}}
# {{Citation|citation=[L]e philosophe est celui qui ne se refuse aucun plaisir qui ne produit pas des peines plus grandes, et qui sait s’en fabriquer.}}
# {{Citation|citation=[P]réjugé s’appelle tout soi-disant devoir dont on ne trouve pas la raison en nature.}}
# {{Citation|citation=Le plus savant est celui qui se trompe le moins.
| langue = fr
| original = [La Vésian va devenir figurante à l’Opéra. On lui explique que le poste n’est pas payé car tous les riches seigneurs veulent avoir une danseuse comme maîtresse entretenue. Casanova a noté que jouer les vertueuses le premier mois fait monter les enchères.]
<br/>— [Voilà donc le] métier que je vais faire. Je vais exercer la vertu pour trouver celui qui ne l’aime que pour la détruire.
<br/>— Voilà ce que c’est ; et croyez-moi que tout est dans ce goût-là dans la vie. Nous rapportons tout à nous-mêmes, et chacun est tyran. Voilà la raison que le meilleur des êtres est celui qui tolère. J’aime de vous voir en train de devenir philosophe.
<br/>— Comment fait-on pour le devenir.
<br/>— On pense.
<br/>— Pour combien de temps ?
<br/>— Pour toute la vie. […] mais on gagne ce qu’on peut, et on se procure toute la portion du bonheur,<!--virgule--> dont on est susceptible. […] Or le philosophe est celui qui ne se refuse aucun plaisir qui ne produit pas des peines plus grandes, et qui sait s’en fabriquer.
<br/>— Et vous dites que cela dépend de fouler aux pieds les préjugés. Qu’est-ce que préjugé, et comment fait-on pour les fouler aux pieds, et pour en avoir la force ?
<br/>— Vous me faites, ma chère amie, une question,<!--virgule--> dont la philosophie morale ne connaît pas la plus grande : aussi est-ce une leçon qui dure toute la vie. Mais je vous dirai en bref que préjugé s’appelle tout soi-disant devoir dont on ne trouve pas la raison en nature.
<br/>— Le philosophe doit donc faire sa principale occupation de l’étude de la nature ?
<br/>— C’est tout ce qu’il a à faire. Le plus savant est celui qui se trompe le moins.
| précisions=
Dans les dialogues philosophiques de cette époque, c’est généralement l’auteur qui s’exprime sous le couvert de son interlocuteur.
}}
{{Réf Livre
| référence = Histoire de ma vie (Casanova)/Robert Laffont
| tome = I
| volume = 3
| chapitre = X
| page = 618
}}
 
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| chapitre = XI
| page = 637-638
}}
 
{{Citation|citation=[Casanova a proposé le mariage à la jeune Mlle C. C.]
<br>— Ma chère amie, lui dis-je, la tenant serrée entre mes bras, es-tu sûre que je t’aime ? Me crois-tu capable de te manquer ? Es-tu certaine de ne jamais te repentir de m’avoir épousé ?
<br>— J’en suis plus que certaine, mon cœur ; jamais je ne te croirai capable de faire mon malheur.
<br>— Marions-nous donc dans ce même moment devant Dieu, en sa présence ; nous ne pouvons pas avoir un plus loyal, un plus respectable témoin que notre créateur qui connaît nos consciences et la pureté de nos intentions. Nous n’avons pas besoin d’écritures. Donnons-nous réciproquement notre foi ; unissons nos destinées dans ce moment, et rendons-nous heureux. Nous passerons au cérémonial de l’Église,<!--virgule--> lorsque le tout pourra se faire publiquement.
<br>— Je suis contente, mon cher ami. Je promets à Dieu,<!--virgule--> et à toi d’être depuis ce moment jusqu’à ma mort ta fidèle femme, et de m’expliquer ainsi à mon père, au prêtre qui nous donnera la bénédiction à l’église, et à toute la terre.
<br>— Je te fais, ma chère amie, le même serment, et je t’assure que nous sommes parfaitement mariés, et appartenons l’un à l’autre. Viens actuellement entre mes bras. Nous allons rendre notre mariage complet au lit.
<br>— D’abord ? Est-il possible que je touche de si près à mon bonheur ?
| précisions=
La seule scène à la Valmont, peut-être romancée d’après les alors récentes ''Liaisons dangereuses'' (1782) de [[Pierre Choderlos de Laclos|Choderlos de Laclos]] ; Casanova la demandera cependant en mariage au père, qui refusera et la mettra au couvent où ils resteront en contact.
}}
{{Réf Livre
| référence = Histoire de ma vie (Casanova)/Robert Laffont
| tome = I
| volume = 3
| chapitre = XIV
| page = 676
}}
 
# {{Citation|citation=[L]e plaisir et l’accomplissement du désir rendent délicieuse jusqu’à la douleur.}}
# {{Citation|citation=Nous trouvions notre bonheur suprême songeant que c’était nous qui nous l’avions fait, et que nous nous le renouvellerions à notre gré.
| langue = fr
| original =
[Casanova à la pucelle C. C.] “— Mon cœur, je vais te faire un grand mal. — J’en suis sûre ; mais que rien ne t’empêche.” […] C. C. devint ma femme en héroïne, comme toute fille amoureuse doit le devenir, car le plaisir et l’accomplissement du désir rendent délicieuse jusqu’à la douleur. J’ai passé deux heures entières sans jamais me séparer d’elle. Ses continuelles <!--sic, pa-->pamoisons me rendaient immortel. L’obscurité me fit résoudre à suspendre la jouissance. Nous nous sommes habillés, et j’ai appelé de la lumière et à souper. Quel repas délicieux, quoique frugal ! Nous mangions nous entreregardant, et nous ne parlions pas parce que nous ne savions plus que nous dire. Nous trouvions notre bonheur suprême songeant que c’était nous qui nous l’avions fait, et que nous nous le renouvellerions à notre gré.
| précisions=
}}
{{Réf Livre
| référence = Histoire de ma vie (Casanova)/Robert Laffont
| tome = I
| volume = 3
| chapitre = XIV
| page = 678
}}