« Bataille de Poitiers » : différence entre les versions

bataille opposant les Francs aux Omeyyades en 732
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Mauri (discussion | contributions)
Bataille de Poitiers
(Aucune différence)

Version du 1 août 2008 à 11:09

La bataille de Poitiers appelée aussi « bataille de Tours », et « bataille du Pavé des martyrs » par les historiens arabes, est une victoire de Charles Martel, maire du palais du royaume franc, sur les musulmans d’Abd el Rahman.

François-René de Chateaubriand

C’est un des plus grands événements de l’Histoire : les Sarrasins victorieux, le monde était mahométan.
  • Histoire de France jusqu'à la révolution de 1789, Chateaubriand, éd. Michel Lévy frères, 1872, p. 20


Bruno Etienne

Si les Arabes ont été arrêtés à Poitiers en 732 et chassés d'Espagne au XVIe siècle, beaucoup firent souche en Aquitaine et en Provence. Une intégration réussie, savamment occultée par les manuels scolaires.
  • « Nos ancêtres les Sarrasins », Bruno Etienne, Nouvel Observateur, Les nouveaux penseurs de l'Islam, nº HS 54, Avril/mai 2004, p. 22


Marc Ferro

Que s'est-il réellement passé à la bataille de Poitiers ? A-t-elle vraiment eu l'importance que nous lui donnons aujourd'hui ? Pour la tradition occidentale, c'est Charles Martel qui a vaincu les Sarrasins, donc arrêté la conquête arabe, en 732 près de Poitiers. Dans la version arabe, il n'y a jamais eu de bataille de Poitiers. Une sorte de narcissisme occidental nous ferait imaginer que les Francs avaient pu arrêter les armées du calife. Dans la tradition historique des musulmans, la bataille de Poitiers est une simple rixe qui a eu lieu à l'extrême ouest de ce qui était alors leurs empire. Pourquoi les musulmans n'ont-ils pas continué leur progression vers le Nord ? Ils n'avaient pas d'intérêt majeur à pénétrer plus loin, dans les terres dépourvues de richesses, parmi des populations qu'ils jugeaient arriérées. Il existe une troisième version de cette histoire : la tradition occitane tend à regretter que les Arabes, hautement civilisés, aient dû laisser leur place à des Germains qui n'étaient alors encore que des sauvages ! Il y a donc trois versions de la bataille de Poitiers, dont deux qui ne sont pas politiquement correctes !
  • Des grandes invasions à l'an mille, Marc Ferro, éd. Plon, 2007, p. 91-92


Anatole France

M. Dubois demanda une fois à Madame Nozière quel était le jour le plus funeste de l' histoire.
Madame Nozière ne le savait pas.
-c'est, lui dit M. Dubois, le jour de la bataille de Poitiers, quand, en 732, la science, l'art et la civilisation arabes reculèrent devant la barbarie franque.

  • Oeuvres IV, La vie en Fleur (1922), Anatole France, éd. Gallimard, 1994, p. 1118


Roger Garaudy

Défaite grave, sans aucun doute, mais si peu décisive que, deux ans après, en 734, ce que Lévi-Provençal apelle les "raids " ou les "incursions" (qui n'ont rien à voir avec une invasion massive du type de celles des Huns, trois siècles avant) atteignent Valence sur le Rhône et tiennent solidement Narbonne.
  • Pour un dialogue des civilisations, Roger Garaudy , éd. Denoël, 1977, p. 84


Adolf Hitler

Si à Poitiers Charles Martel avait été battu, la face du monde eût changé. Puisque le monde était déjà voué à l’influence judaïque (et son produit, le christianisme, est une chose si fade!) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. Cette religion récompense l’héroïsme, elle promet aux guerriers les joies du septième ciel… Animés par un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empéchés.
  • Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, Adolf Hitler, éd. Flammarion, 1954, t. 2, 28 août 1942, p. 297


Henri Pirenne

Cette bataille n’a pas l’importance qu’on lui attribue. Elle n’est pas comparable à la victoire remportée sur Attila. Elle marque la fin d’un raid, mais n’arrête rien en réalité. Si Charles avait été vaincu, il n’en serait résulté qu’un pillage plus considérable.


Philippe Sénac

S'il est exact que la victoire des France permit de repousser une invasion arabe et que Charles Martel retira de l'affaire un prestige qui faciliat son ascension politique, on est obligé de constater que pour les historiens arabes la victoire franque n'a pas revêtu l'importance qu'on a bien voulu lui accorder en Occident. Complexe de vaincu ? Non pas : cette défaite apparait seulement comme l'un des aléas d'un mouvement de conquête dont l'extension dépasse largement le cadre étroit de la Gaule. Surtout après Poitiers, rien n'empêche les incursions sarrasines de ravager encore l'Occident carolingien. Narbonne reste d'ailleurs aux mains de l'administration musulmane jusqu'en 759. A n'en pas douter, nombre d'historiens ont donc surévalué l'importance de cet épisode militaire. Il y a plus grave : après 732, un silence s'installe : les sarrasins semblent disparaître pendant près de quatre siècles de la scène historique pour resurgir tardivement et de façon déformée dans les chansons de geste. Un tel silence paraissait surprenant : comment admettre en effet que les guerriers musulmans aient abandonné tout espoir de conquête ? Comment supposer que la brillante civilisation de l'Espagne musulmane n'ait pas atteint notre pays ?
  • Musulmans et Sarrasins dans le Sud de la Gaule du VIIIe au XIe siècle, Philippe Sénac, éd. Sycomore, 1980, p. 11-12


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