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== Description du mausolée libyco-punique de Dougga par {{w|Victor Guérin}} '''Voyage archéologique dans la Régence de Tunis''' 1862 ==
 
Nous arrivons à Dougga.
Je me fais conduire aussitôt par un, habitant au célèbre mausolée qui était revêtu il y à quelques années encore; de la fameuse inscription bilingue punique et libyque, dont une copie avait eu le privilégie d'exercer la sagacité des plus savants orientalistes de l'Europe. Ce mausolée est l'un des monuments les plus remarquables de l'antique Thugga, jadis ville étendue et florissante, comme le prouvent les ruines considérables qu'on y trouve, aujourd'hui pauvre hameau de trois cents, habitants environ, qui a retenu, à peine altéré, son nom primitif, dans la dénomination actuelle de Dougga.
Pour se rendre à ce monument, il faut descendre de la colline, dont ce petit village occupe le plateau. Les pentes méridionales en sont plantées d'un vieux bois d'oliviers, au milieu duquel on admire les débris. de ce magnifique tombeau.
Il était aux trois quarts intact il y a dix-huit ans.
Depuis, cette époque, il a été en partie détruit par sir Thomas Reade, alors consul général d'Angleterre à Tunis, qui en fit démolir toute une façade par les habitants de. cette localité. Son but était d'enlever, afin de le faire scier en une tablette plus transportable, un énorme bloc engagé dans la façade orientale du mausolée. Ce bloc, en effet, était revêtu de deux inscriptions, l'une punique et l'autre libyque.
 
 
Pour le détacher de la façade dans laquelle il était encastré, il fallait retirer préalablement tous les autres blocs qui étaient superposés à ce dernier; mais comme les Arabes que sir Thomas Reade employa à ce travail étaient dépourvus des: moyens et des instruments nécessaires pour l'exécuter méthodiquement et sans nuire à l'ensemble du monument, ils précipitèrent du haut en bas ces blocs supérieurs en les soulevant avec de forts leviers et les tirant ensuite avec des cordes. Ces blocs en tombant du sommet de l'édifice brisèrent dans leur chute les angles des assises inférieures, l'ébranlèrent en partie, et accumulèrent à l'entour un monceau de débris gigantesques qui ne permettent plus maintenant de pénétrer dans l'intérieur des chambres sépulcrales d'en bas.
== ''Voyage archéologique dans la régence de Tunis'' par Victor Guérin, tome II, Paris, 1862, pp.119-121 ==
 
Le mausolée libyco-punique de Dougga a fait l'objet de descriptions par divers voyageurs dès le XVIIe siècle. Hélas, deux siècles après sa découverte, le monument fait l'objet d'un vandalisme commandité par le consul britannique, soucieux d'acquérir au profit du British Museum la célèbre inscription bilingue. Victor Guérin fait la description de l'état du monument quelques années après.
 
[[Image:1900 monument dougga.jpg|thumb|le mausolée vers 1900]]
 
[...] Nous arrivons à Dougga.
Je me fais conduire aussitôt par un, habitant au célèbre mausolée qui était revêtu, il y àa quelques années encore;, de la fameuse inscription bilingue, punique et libyque, dont une copie avait eu le privilégie d'exercer la sagacité des plus savants orientalistes de l'Europe. Ce mausolée est l'un des monuments les plus remarquables de l'antique Thugga, jadis ville étendue et florissante, comme le prouvent les ruines considérables qu'on y trouve, aujourd'hui pauvre hameau de trois cents, habitants environ, qui a retenu, à peine altéré, son nom primitif, dans la dénomination actuelle de Dougga.
 
 
Pour se rendre à ce monument, il faut descendre de la colline, dont ce petit village occupe le plateau. Les pentes méridionales en sont plantées d'un vieux bois d'oliviers, au milieu duquel on admire les débris. de ce magnifique tombeau.
Il était aux trois quarts intact il y a dix-huit ans. Depuis, cette époque, il a été en partie détruit par sir Thomas Reade, alors consul général d'Angleterre à Tunis, qui en fit démolir toute une façade par les habitants de. cette localité. Son but était d'enlever, afin de le faire scier en une tablette plus transportable, un énorme bloc engagé dans la façade orientale du mausolée. Ce bloc, en effet, était revêtu de deux inscriptions, l'une punique et l'autre libyque.
 
Pour le détacher de la façade dans laquelle il était encastré, il fallait retirer préalablement tous les autres blocs qui étaient superposés à ce dernier; mais comme les Arabes que sir Thomas Reade employa à ce travail étaient dépourvus des: moyens et des instruments nécessaires pour l'exécuter méthodiquement et sans nuire à l'ensemble du monument, ils précipitèrent du haut en bas ces blocs supérieurs en les soulevant avec de forts leviers et les tirant ensuite avec des cordes. Ces blocs en tombant du sommet de l'édifice brisèrent dans leur chute les angles des assises inférieures, l'ébranlèrent en partie, et accumulèrent à l'entour un monceau de débris gigantesques qui ne permettent plus maintenant de pénétrer dans l'intérieur des chambres sépulcrales d'en bas.
 
 
La construction sera remontée avec soin à partir des vestiges jonchant le sol par Louis Poinssot et son équipe entre 1908 et 1910.
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