« Maxence Caron » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
quelques nouvelles citations
Ligne 1 :
[[Image:Maxence Caron.jpg|thumb|right|Maxence Caron]]
'''[[w:Maxence Caron|Maxence Caron]]''' (né en 1976) est un écrivain, philosophe et musicologue français, agrégé de philosophie, docteur ès Lettres, diplômé du Conservatoire National de Musique, lauréat de l'Académie française.
 
 
== ''Pages - Le Sens, la musique et les mots'' ==
 
 
{{citation|citation=La ''Messe en si'' est une magistrale cathédrale unifiée en un infracassable noyau de catholicité comme si Bach, tandis qu’il était né en un pays qui le faisait religieusement dépendre de la dogmatique religieuse inhérente à un schisme, avait voulu rendre à l’Eglise et à la Chrétienté ce que la singularité forcée de la Réforme lui avait fait produire en termes musicaux à travers l’art poétique des ''Cantates'' et des ''Passions''.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=414}}
 
{{citation|citation=[Sur Beethoven] : Il aura fallu qu’un très grand génie devînt sourd pour entendre sourdre d’aussi prêt les variations, la musique et la foi que le rapport à l’Essentiel fait surgir en l’âme.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=156}}
 
{{citation|citation=La ''Deuxième Symphonie'' de Brahms est l’inquiète tendresse d’un regard face à la profondeur d’un monde psalmodié.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=71}}
 
{{citation|citation=Quand la foule aura exaspéré sa médiocrité, sans jamais revenir à autre chose qu’à du néant central au sein de la ronde d’immanence, elle hurlera vers la philosophie un appel auquel répondra la pensée de la Différence fondamentale du Transcendant, préface à la Sagesse qui vient. Tandis que s’écrit maintenant le système nouveau de la pensée.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=118}}
 
{{citation|citation=Lire Pascal ne laisse jamais indemne : cet homme a vu. Le Feu divin lui apparut le 23 novembre 1654. Et l’on apprend à voir, infiniment, dans le regard ophtalmique de ce grand migraineux. Il voyait loin, et il voyait ainsi quel serait le cadre de l’Apocalypse, comme en témoigne telle extraordinaire sentence où nous concluons que la première des obligations de notre époque renversée est l’urgence de retrouver, pour chacun, Celui qui parle au centre de son être : car le Seigneur vient imminent, dans la manifestation de sa Gloire, puisque, comme le dit Pascal, « c’est le consentement général dans l’erreur qui doit attirer le dernier jugement de Dieu ».}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=399}}
 
{{citation|citation=Le ''Te Deum'' de Bruckner est une remarquable alternance entre plainte humaine en demande de miséricorde et peinture sonore de la gloire de Dieu en acte. […] La musique vise céans pour le compositeur à devenir l’analogique être-là de la Seigneurie d’Eternité.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=20-21}}
 
{{citation|citation=Furtwängler ne s’embarrassait point de ces injustifiables déclarations de modestie par lesquelles les indoués protagonistes des époques démissionnaires se dispensent de s’obliger au génie, mais, avec l’humilité de celui qui se met au service de la souveraineté de ce qui le dépasse afin de mieux recevoir le règne de sa beauté, affirmait qu’« il n’y a qu’une seule façon d’interpréter une grande œuvre, et le but est de s’en approcher le plus possible ». Les divers essais d’interprétation ne sont donc pas sous-tendus par un relativisme grégaire, mais par une vérité de la musique, une unique Sens, la pure Singularité, à laquelle atteindre produit une multiplicité dont la richesse désigne le point focal et caché vers lequel tout son fait sens.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=142}}
 
{{citation|citation=Valéry ne dit pas la perte irrémédiable, il ne chante pas l’impossibilité de chanter, il dit la musique primordiale inscrite et palpitante, la possibilité sise en l’âme que l’inattention à soi lui fait risquer de perdre, et montre le chemin qui, par-delà les errances que la vie fait subir, convoque à renouer avec les clartés que cette Eternité met en nous de sorte à nous faire comprendre que notre rôle est d’attendre (soit être attentif et patient) qu’elle prenne elle-même initiative à l’intérieur de ces limites qui sont les nôtres et sur lesquelles elle seule a droit et pouvoir.
Valéry est le poëte de l’humilité pensive en attente du Principe.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=129}}
 
{{citation|citation=Mozart lutte en sol mineur pour exprimer, contre les horizons barbares, les régions où se peuvent dire les termes de sérénité qui permettent d’évoquer le Sens dont l’âme est l’image, la Musique silencieuse dont la sonorité de l’âme est l’instrument vibrant. Alternent ainsi les moments de combat et conquête, les apaisements paradisiaques, et les triomphes dans l’humeur. Jamais ainsi n'a été aussi visible et occulté que dans ses pièces les plus célèbres, et pour cette raison les moins connues, le sens de l'œuvre, de la sensibilité et de la pensée de Mozart.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=357}}
 
 
{{citation|citation=Avant de refuser la moindre compromission avec le Prix ''Congourre'', l’auteur du ''Rivage des Syrtes'' avait publié un audacieux pamphlet. «''Depuis vingt-cinq ans'', ajoutait-il vingt-cinq ans plus tard en des lignes que les nécrologies n’ont pas relevées, ''les très grands noms de la peinture et de la littérature s’en vont l’un après l’autre, non pas, on dirait, comme se renouvellerait une académie idéale, non pas pour laisser la place à des illustrations plus jeunes et plus fringantes, mais plutôt comme on coche, année après année, les noms dans une promotion exceptionnelle et fermée''». Julien Gracq avait su sentir que s’amorçait ce global blessissement des œuvres littéraires à l’époque où l’inaltérable sienne triomphait et s’imposait comme ce qui allait être, nous le savons désormais, le chant du cygne français. Il fut pendant sa longue vie ce chant, il fut pour longtemps le dernier génie de notre langue disparue – paradoxal, ultime et précieux témoignage non plus d’une victoire de nos lettres mais de ce qu’elles perdent inéluctablement dans leur défaite inscrupuleuse.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=54}}
 
{{citation|citation=« L’Alchimie du verbe », ce « long, patient et raisonné dérèglement de tous les sens », que le poëte s’impose à l’encontre de tout plaisir et qui le constitue « Voyant », fait de lui le lieu où se dépose la totalité. Mais, au cœur même de la matière, l’illumination ouvre la nuit, au cœur du soi théâtre et dépôt de l’unité opéradique du monde, une autre instance de Parole, inconnue, se prononce : le moi est habité par Un plus grand que lui, « Je est un Autre ». La nature désigne l’Ineffable, une Parole qui prononce le monde mais que l’on ne saurait dire. L’Alchimie se retourne contre soi tout en suivant le chemin de son accomplissement, la subversion est véritablement subversive ; que faire ?}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=62}}
 
 
{{citation|citation=Les ''Polonaises'' de Chopin sont, selon la belle expression de Samson François, « la tendresse gagnée à force de dureté ». Sortes de valses arrimées et syncopées, paradoxales, non dansantes mais profondément ancrées en cellules obsessionnelles, mélodiquement accrochées à un schème rythmique récurrent en la basse qui appuie une note longue qu’elle fait suivre d’un rebondissant doublon d’accords rapidement répétés et rejoignant une autre basse, la Polonaise chez Chopin est lieu de la lutte et de l’élan, lieu du dégagement et théâtre du détachement conquis. Elles construisent l’habitation de l’humanité par le séjour dans l’attente spirituelle.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=250}}
 
 
{{citation|citation=La ''Pastorale'' et la ''Cinquième'' sont une même pensée, un diptyque préfigurant l’accomplissement de l’œuvre beethovenien en cet autre diptyque, aux incalculables proportions internes et historiques, la ''Neuvième Symphonie'' et la ''Missa Solemnis'' (dont Beethoven disait qu’elle était sa plus grande œuvre). Une pensée : celle de la réconciliation avec Dieu. Il faudra attendre la ''Missa Solemnis'' pour que les motifs de l’Incarnation, de la Résurrection et de la Rédemption, déjà présents en filigrane, soient pleinement exprimés comme le lieu de la complète résolution où s’origine toute future quête de Joie et de confiance en la Sagesse qui a toute initiative pour conduire Elle-même et sacramentellement au saint giron de son Eternité.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=240}}
 
{{citation|citation=Joseph de Maistre est précisément l’homme et le penseur qu’habite une absence absolue de compromission avec ce qu’il refuse et dénonce. S’il est vrai, comme le dit l’''Apocalypse'', que le Seigneur vomit les tièdes, on voit mal comment l’ardeur catholique de l’auteur des ''Considérations sur la France'', dont tant de petites glottes gercées par les fausses bienséances ont mal à dégurgiter les salutaires sucs, on voit mal comment l’auteur de l’''Examen de la philosophie de Bacon'', qui élimine l’idole empiriste avec le brio d’un rationalisme apologétique ayant aujourd’hui quasiment disparu des rangs de ce qui reste de culture chrétienne, on voit mal comment l’auteur des inaltérables ''Soirées de Saint-Pétersbourg'' pourrait en son zèle, présenter un motif d’indigestion à l’estomac suprême.}}
{{Réf Livre|titre=Pages - Le Sens, la musique et les mots
|auteur=Maxence Caron
|éditeur=Séguier
|collection=
|ISBN=2840495895
|année=2009
|année d'origine=
|page=376}}
 
== ''La Vérité captive'' ==