« Bernard-Marie Koltès » : différence entre les versions

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{{citation|citation={{personnage|Mathieu}} : Si tu n'es pas un Arabe, alors qu'est-ce que tu es ? Un Français ? Un domestique ? Comment dois-je t'appeler ?<br />
{{personnage|Aziz}} : Un couillon, je suis un couillon. Aziz, on ne se souvient de son nom que pour lui demander de l'argent. Je passe mon temps à faire le couillon dans une maison qui n'est pas à moi, à entretenir le jardin, à laver des planchers qui ne sont pas à moi. Et avec l'argent que je gagne, je paie des impôts à la France pour qu'elle fasse la guerre au Front, je paie des impôts au Front pour qu'il fasse la guerre à la France. Et qui défend Aziz, là-dedans ? Personne. Qui fait la guerre à Aziz ? Tout le monde.<br />
{{personnage|Saïfi}} : Ne parle pas comme ça, Aziz.<br />
{{personnage|Aziz}} : Le Front dit que je suis un Arabe, mon patron dit que je suis un domestique, le service militaire dit que je suis français, et moi je dis que je suis un couillon. Parce que je me fous des Arabes, des Français, des patrons et des domestiques ; je me fous de l'Algérie comme je me fous de la France ; je me fous du côté où je devrais être et où je ne suis pas ; je ne suis ni pour ni contre rien. Et si l'on me dit que je suis contre quand je ne suis pas pour, eh bien, je suis contre tout. Je suis un vrai couillon.
|original=
|langue=fr
|précisions=Le Front dont parle Aziz est le [[:w:Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]], l'histoire se déroulant en France pendant la guerre d'Algérie.
|précisions=
}}
{{Réf Livre|titre=Le Retour au désert
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}}
 
{{citation|citation={{personnage|Edouard}} : J'ai tendance à le croire. Rien ne me le prouve, si ce n'est ma foi inébranlable dans les anciens, même si je ne les comprends pas tout à fait, mais j'ai foi en eux, et dans les modernes aussi. Ainsi, à moins que j'aie oublié une règle, à moins qu'une loi ne m'ait échappé, qu'une page soit restée collée sans que je m'en aperçoive, si tout cela est vrai, si je sautais en l'air et ne m'y maintiens ne serait-ce que deux secondes, je devrais me retrouver, en tombant, à mille quatre cents kilomètres d'ici dans l'espace, la Terre s'éloignera de moi à une vitesse folle, elle m'aura échappée, et j'aurai échappé à la Terre. Il n'y a pas de raison que cela ne marche pas, les calculs sont justes, les savants ont raison. La seule chose qui me trouble, c'est que personne, à ma connaissance, n'ait eu l'idée de faire l'expérience avant moi.
|original=
|langue=fr
|précisions=Auparavant, Edouard énumère une série de vérités scientifiques à propos des mouvements de la Terre et des vitesses qui sont liées à ces mouvements.
}}
{{Réf Livre|titre=Le Retour au désert
|auteur=Bernard-Marie Koltès
|éditeur=Les Éditions de Minuit
|année=1988
|page=79
|scène=17
|ISBN=2-7073-1184-7
|langue=fr
}}
 
{{citation|citation={{personnage|Adrien}} : Ne commence pas, Mathilde, ne commence pas.<br />
{{personnage|Mathilde}} : Tu appelles cela commencer, mon Adrien ?
|original=
|langue=fr
|précisions=Ces répliques sont les deux dernières de la pièce.
}}
{{Réf Livre|titre=Le Retour au désert
|auteur=Bernard-Marie Koltès
|éditeur=Les Éditions de Minuit
|année=1988
|page=86
|scène=18
|ISBN=2-7073-1184-7
|langue=fr
}}
 
{{interprojet|w=Bernard-Marie Koltès}}