« Nadine Ribault » : différence entre les versions

écrivaine française
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Version du 8 février 2010 à 07:18

Nadine Ribault, née à Paris le 20 janvier]] 1964, est une écrivaine française. Elle vit sur la Côte d'Opale, près de Boulogne-sur-mer.

« Les morts étonnent. Pourtant tellement le sont déjà de leur vivant. Car sur cette Terre où tout germe, on trépane les esprits de leur pouvoir =de germination en les privant d’imaginaire » (extrait de Stupeur au-delà – Point d’Appui 1 – Carnets des Cornouailles anglaises).

« Le point d’appui, oui, c’est en moi que je dois le tenir dressé. C’est un axe. Pourtant il tombe, certains soirs, en poussière et je m’illusionne à croire – j’aime croire – qu’à me tenir sur la péninsule du vent, face à la mer, aux pierres, sous le ciel, les étoiles, sur un promontoire quelconque, tandis que la lumière de la Lune me lèche le visage, tranquille bien que douloureuse, mutilée, je vais pouvoir me concentrer au point de sentir que l’aventure revient – ou du moins, le goût de l’aventure. L’inertie se délite. L’énergie se décuple. Les forces émergent du fin fond de la morte-saison où s’était effondré le désir. On parle parfois de « déclic », mais j’affectionne le simple mot inspiration - car assurément, on inspire en soi-même cet air que sous peu, on expirera par la plume »(extrait de Stupeur au-delà – Point d’Appui 1 – Carnets des Cornouailles anglaises).

« Chacun de mes livres procède d’un nouveau moi. Fut un moment, ça m’effrayait. Ça ne m’effraie plus. Ça me déconsole – c’est-à-dire que je suis désormais dans la déconsolation. En ceci, je ne crois pas être différente de mes contemporains. En ceci, je peux dire que nous sommes dans la déconsolation, droits, raides, nous nous y tenons debout, et pour longtemps, nous sommes dans la déconsolation, déconsolés. Nous sommes des êtres déconsolés. Nous connaissons la contre-vie. Nous n’avons plus aucun espoir à cet égard. La contre-vie, c’est la mort appliquée à la vie. Il ne faut pas oublier la contre-vie, mais il faut créer pour la vie, avec la vie, en vie. Mais que créer ? Ce qui non pas protègera la vie de la contre-vie, mais ce qui chantera la vie, car plus le chant sera puissant, plus à distance se tiendra la contre-vie. Nous devons nous sortir de la littérature d’aujourd’hui qui se tient dans la contre-vie. Nous devons nous débarrasser des critiques et journalistes qui admirent l’écrit de la contre-vie. Ce n’est pas « littérature », ce n’est pas « art », ce n’est pas même langage. C’est mauvais, mort, et froid dans le dos. Pour se sortir de la littérature de la contre-vie, il faut faire peser plus lourd dans la balance la littérature de la vie, ce chant puissant de la vie, celui qui dilate la vie. Plus le col se dilate, plus la vie a de chance de passer. Il faut pousser, exagérer, grandir, amplifier, lutter. Il faut bousculer, renouveler, transcender, marquer la supériorité de la vie réelle sur la vie irréelle. Rien ne tient que dans la solitude où l’on crée. Il s’agit toujours de chercher plus que ce que l’on peut, avancer, avancer à la Charlie Chaplin entraîné par son élan vital, par son propre poids au-delà de son propre pas »(extrait de Clochers de tourmente - Point d’Appui 2 – carnets de Cévennes).

« Le héros est un individu qui défend la vie, l’amour et son individualité envers et contre tout »(extrait de Clochers de tourmente - Point d’Appui 2 – carnets de Cévennes).

« Il faudrait que les choses parfois, donnent leur nom secret, comme la bien-aimée donne son nom secret dans l’humide baiser, répandant ses cheveux sur l’oreiller de la terre blanche. Aimer seul nous va, que ce soit loin ou près, aimer ce qui enclenche l’embrasement de la matière première (extrait de Dans la forêt de la vérité - Point d’Appui 3 – carnets de Kyôto).

« Rien n’est, dans l’être humain, plus grand que la décision qu’il prend, un jour, envers et contre tout, d’obéir à un sentiment profondément exalté qu’il éprouve soudain, à la fois pour lui-même et pour le monde, et c’est cette concordance subite qui se réalisant, le pousse à la décision suprême du se-consacrer-à » (extrait de Dans la forêt de la vérité - Point d’Appui 3 – carnets de Kyôto).

« Il faut dormir pour rêver inventer pour qu’existe danser pour laisser dans le sable la trace de nos pas embrasser du plus profond de nos gorges-en-crachats pour revivre de nos songes » (extrait de Défaillance).