Clemens August von Galen

cardinal de l'Église catholique romaine

Clemens August Graf von Galen, né le 16 mars 1878 à Dinklage (Allemagne) et mort le 22 mars 1946 à Münster (Allemagne), est un prêtre catholique allemand, évêque de Münster en Allemagne de 1933 à 1946 et cardinal de l'Église catholique.

Clemens August von Galen

Citations de Clemens August von Galen modifier

La Rose blanche. Six Allemands contre le nazisme modifier

Les journaux n'ont pas parlé de ces victoires honteuses remportées par les fonctionnaires de la Gestapo, sur des religieuses sans défense, des femmes allemandes sans protection ; ils n'ont rien dit des dommages que le Gouvernement Militaire a causés à la propriété de nos compatriotes. En vain a-t-on protesté de vive voix et par écrit.

  • La Rose blanche. Six Allemands contre le nazisme (1953), Inge Scholl (trad. Jacques Delpeyou), éd. Les éditions de minuit, coll. « Minuit double », 2015  (ISBN 978-2-7073-2051-3), p. 40


Nous ne pouvons pas combattre par les armes cet ennemi de l'intérieur qui s'acharne sur nous. Il ne reste qu'un moyen de résister : être forts et tenaces, demeurer fermes. Nous voyons maintenant clairement ce que cachaient ces idées qu'on prétend nous inculquer depuis quelques années. On a banni la religion de nos écoles, interdit nos réunions, et voici qu'on veut même s'en prendre à nos jardins d'enfants. Tout cela prenait source dans une haine profonde du christianisme, que l'on voudrait éliminer.

  • La Rose blanche. Six Allemands contre le nazisme (1953), Inge Scholl (trad. Jacques Delpeyou), éd. Les éditions de minuit, coll. « Minuit double », 2015  (ISBN 978-2-7073-2051-3), p. 41


On a commis ces crimes selon un plan bien établi. Par-là, on ne fait que suivre cette doctrine selon laquelle il faut anéantir toute vie inutile, c'est-à-dire tuer des hommes non coupables du moment qu'ils ne servent ni l'État ni le peuple. Voilà un principe atroce, qui justifie le meurtre d'innocents, autorise l'assassinat de tous ceux qui ne peuvent pas travailler, des invalides, des infirmes, des malades incurables, des vieillards trop faibles.

  • La Rose blanche. Six Allemands contre le nazisme (1953), Inge Scholl (trad. Jacques Delpeyou), éd. Les éditions de minuit, coll. « Minuit double », 2015  (ISBN 978-2-7073-2051-3), p. 42


Von Galen, un évêque contre Hitler modifier

Depuis quelques mois nous recueillons des informations en provenance d'institutions d'hébergement et de soins pour malades mentaux selon lesquelles, sur instruction de Berlin, des patients malades depuis longtemps et qui semblent peut-être sans perspective de guérison leur sont enlevés par la contrainte. Régulièrement, leurs proches reçoivent après quelques temps la nouvelle qu'ils sont décédés de maladie, que le corps a été incinéré, et que les cendres peuvent leur être remises. Partout s'impose le soupçon confinant à la certitude que ces nombreux cas de morts inattendues de malades mentaux ne se produisent pas d'eux-mêmes, mais qu'ils sont intentionnellement provoqués, et que, ce faisant, on suit cette doctrine qui prétend que l'on serait autorisé à réduire à néant une vie pour ainsi dire indigne d'être vécue, c'est-à-dire à tuer des gens, quand on est d'avis que leur vie n'aurait plus de valeur pour le peuple et pour l'État. Une doctrine effrayante qui prétend justifier le meurtre d'innocents, qui, fondamentalement, ouvre la voie à une mort violente pour les invalides devenus incapables de travailler, pour les incurables, pour les vieillards décrépits ! Comme je l'ai appris de manière fiable, c'est maintenant aussi dans la province de Westphalie que sont établies dans les institutions de soins, des listes de tels pensionnaires, qui, sous le label de concitoyens improductifs, sont transportés ailleurs et au bout de quelques temps se font tuer. Cette semaine, le premier convoi est parti de l'hospice de Marienthal près de Münster !

  • Von Galen, un évêque contre Hitler, Jérôme Fehrenbach, éd. Les éditions du cerf, 2018  (ISBN 978-2-204-12334-1), p. 240, 241


Nous sommes au plus haut point attristés et tenaillés par l'inquiétude sur le devenir de notre peuple, quand nous sommes obligés de constater que ces vérités fondamentales ancrées dans la pensée chrétienne mais aussi dans la pensée naturelle, ainsi que les principes moraux qui vont avec, sont combattus en public en Allemagne et, en pratique, écartés. Quiconque suit un tant soit peu la vie publique ne peut le contester. Nous ne souhaitons pas aujourd'hui entrer dans les détails des preuves. Nous voulons seulement affirmer que les droits de la personne donnés par Dieu sont transgressés de multiples manières et niés dans les faits. Vous le savez : aujourd'hui beaucoup de nos concitoyens, très fréquemment, se voit retirer le droit à la vie, à l'inviolabilité physique, à la liberté, au choix d'une vie déterminée selon des buts ordonnés par la morale, le droit à la propriété et à la jouissance de la propriété, sans qu'il leur ait été opposé un acte répréhensible pénalement dans le cadre d'une procédure judiciaire en bonne et due forme […] nous vous rappelons cette doctrine effroyable selon laquelle il serait permis d'enlever la vie à de pauvres et innocents malades mentaux sous prétexte qu'ils seraient des « êtres humains improductifs » – une doctrine qui fondamentalement ouvre la porte et même le portail à la mise à mort violente de tous les gens déclarés improductifs, des malades incurables, des invalides du travail ou de guerre, des personnes séniles.

  • Von Galen, un évêque contre Hitler, Jérôme Fehrenbach, éd. Les éditions du cerf, 2018  (ISBN 978-2-204-12334-1), p. 245, 246


Dieu m'est témoin que ce sont mon amour pour l'Allemagne et ma répugnance à l'encontre des doctrines et des crimes blasphématoires du bolchevisme qui me poussent à alerter sur les risques qui nous menace que, dans le dos de l'armée allemande victorieuse, des doctrines fausses et des erreurs soient tolérées et suivies, qui à l'instar du communisme sont le prolongement de ce naturalisme et de ce matérialisme également prêchés et propagés en Allemagne.

  • Von Galen, un évêque contre Hitler, Jérôme Fehrenbach, éd. Les éditions du cerf, 2018  (ISBN 978-2-204-12334-1), p. 246


Sous le nazisme j'ai dit publiquement – et j'ai écrit aussi à Hitler en 1939 à un moment où aucune puissance n'était intervenue pour s'opposer à ses visées expansionnistes — que la justice est le fondement de l'État ; si la justice n'est pas rétablie, alors notre peuple mourra de pourrissement intérieur. Je dois dire aujourd'hui : si le droit n'est pas respecté entre les peuples, alors jamais la paix et la concorde n'adviendront entre les peuples.

  • Von Galen, un évêque contre Hitler, Jérôme Fehrenbach, éd. Les éditions du cerf, 2018  (ISBN 978-2-204-12334-1), p. 315


Citations sur Clemens August von Galen modifier

Jérôme Fehrenbach modifier

Le dernier enseignement de Clemens August, c'est que les droits de la vie et de l'individu ne sont pas négociables. Tous les « ismes », libéralisme, capitalisme, communisme, nazisme, doivent s'incliner devant la majesté de la loi divine, inaltérable. Elle place sous une protection particulière l'individu créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, ainsi que la famille qui en est issue. Cette protection est exigeante pour ceux que leur faiblesse désigne pour une éradication voulue ou implicite. Aucune loi humaine ne peut, dans son système, contrevenir aux lois divines. Cette conviction de la supériorité de la loi divine – ou de son avatar, le droit naturel – a fait dire de lui qu'il était antidémocrate. En réalité seule le préoccupent les excès d'une majorité sans contre-pouvoir, livrée à sa vanité ou son aveuglement.

  • Von Galen, un évêque contre Hitler, Jérôme Fehrenbach, éd. Les éditions du cerf, 2018  (ISBN 978-2-204-12334-1), p. 331


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