Rosa Parks

militante afro-américaine du mouvement des droits civiques


Rosa Louise McCauley Parks, dite Rosa Parks [ɹoʊzə pɑɹks], née le 4 février 1913 à Tuskegee en Alabama et morte le 24 octobre 2005 à Détroit dans le Michigan, est une femme afro-américaine, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, surnommée « mère du mouvement des droits civiques » par le Congrès américain.

Rosa Parks en 1955. L'homme à l'arrière-plan est Martin Luther King.

Citations modifier

Rosa Parks : My Story, 1992 modifier

Ce jour-là, je n’ai pas bougé. Le conducteur, qui bien sûr était blanc, m’a lancé : « Libère-moi donc ces premières rangées de sièges. » Je n’ai pas bougé, je ne me suis pas levée. J’en avais assez de céder devant les Blancs.

« Je vais te faire arrêter, m’a dit le conducteur.
-Vous n’avez qu’à faire ça », lui ai-je répondu.
Deux policiers blancs sont arrivés et j’ai demandé à l’un d’entre eux : « Pourquoi est-ce que vous nous malmenez autant ?

-Je ne sais pas… mais la loi est la loi, et tu es en état d’arrestation », a-t-il répondu.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 1. Là où tout a commencé, p. 21


Ce jour-là, quand j’ai refusé de céder ma place dans ce bus de Montgomery, je n’imaginais pas qu’un si petit geste aurait un tel retentissement […]. Tout ce que je savais alors, c’est que j’en avais assez. Assez de céder, assez d’être malmenée.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 1. Là où tout a commencé, p. 22


[Mon frère Sylvester] me suivait partout et tout le temps. Tout ce que je disais, il le répétait. Il n’arrêtait pas de faire des bêtises mais j’étais très protectrice. […] Je me souviens à quel point Sylvester était un petit malin, doublé d’un sacré filou. J’ai reçu bien plus de coups pour ne pas avoir dénoncé ses bêtises que pour en avoir fait moi-même. Cet instinct protecteur vis-à-vis de lui ne m’a jamais quitté.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 1. Là où tout a commencé, p. 36


Je devais avoir une dizaine d’années quand je fis la connaissance, sur le chemin de l’école, d’un petit garçon blanc prénommé Franklin. Il faisait à peu près la même taille que moi, peut-être un peu plus grand. Il m’a adressé la parole et m’a menacée de me frapper - il serrait son poing comme s’il allait m’en coller une. J’ai alors ramassé une brique en lui déclarant qu’il pouvait tenter de taper, à ses risques. Il s’est ravisé et a continué son chemin.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 2. Pas comme les autres, p. 37


La violence atteignit un tel niveau que mon grand-père gardait toujours une arme à proximité - un fusil à deux coups. […] J’ai le souvenir clair de mon grand-père qui disait : « Je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir s’ils débarquent ici, mais je flingue le premier qui franchit cette porte. » […] La nuit, il se mettait dans son fauteuil à bascule, près du feu, et je m’asseyais par terre à côté de lui ; son fusil était à portée de main, au cas où.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 2. Pas comme les autres, p. 44-45


C’était un travail difficile. Nous employions une expression, travailler from can to can’t, « de pouvoir à ne plus pouvoir ». Cela signifiait travailler à partir du moment où nous pouvions voir - au lever du soleil - jusqu’à ce qu’on ne voie plus rien - à la nuit tombée. Je n’oublierais jamais le soleil qui tapait ni le sable brûlant sous nos pieds, que nous sentions même lorsqu’il nous arrivait de porter de veilles chaussures de travail. Mais en général, nous ne portions pas de chaussures. On disait : Didn’t nobody have shoes on but the hoss [horse] and the boss, « personne ne porte de chaussure à part le cheval et le patron ». […] Il n’y avait que deux paires chaussures qui foulaient ce champs - aux pieds de M. Freeman, le contremaître blanc, et aux sabots de son cheval.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 2. Pas comme les autres, p. 47-48


Les fontaines publiques de la ville portaient des écriteaux indiquant White (« Blanc ») et Colored (« de couleur »). Comme des millions d’enfants noirs avant et après moi, je me suis demandé si l’eau white avait un goût différent de celle colored, si elles avaient toutes les deux la même couleur, l’une était-elle blanche et l’autre d’une couleur différente ? Il m’a fallu un certain temps avant de comprendre qu’il n’y avait pas de différence, qu’elles avaient le même goût et la même couleur. La seule différence était de savoir qui s’abreuvait à l’une ou l’autre de ces fontaines.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 3. Montgomery, p. 59


Les gens ont repété à l'envi que je n'ai pas cédé ma place ce jour-là parce que j'étais fatiguée, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas particulièrement fatiguée physiquement, pas plus qu'un autre jour après une journée de travail. Je n'étais pas si vieille, bien qu'on m'imagine toujours comme une petite grand-mère. J'avais 42 ans. Mais s'il y avait bien une chose qui me fatiguait, c'était de courber l'échine.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 8. En état d’arrestation, p. 8 et 126


Citations au sujet de Rosa Parks modifier

Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever. Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté.
  • Révérend Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
  • « Rosa Parks, la femme qui s’est tenue debout en restant assise », Révérend Jesse Jackson, propos cités par Christophe Deroubaix, L'Humanité, 8 février 2013 (lire en ligne)


De l’annonce de son décès à son enterrement, les premières places des bus de ­Montgomery restèrent vacantes. On y trouvait une photo 
de Rosa entourée d’un ruban et cette ­inscription : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. »
  • « Rosa Parks, la femme qui s’est tenue debout en restant assise », Révérend Jesse Jackson, propos cités par Christophe Deroubaix, L'Humanité, 8 février 2013 (lire en ligne)


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