Une démence ordinaire

Une démence ordinaire est une œuvre philosophique de Nicolas Grimaldi parue en 2009.

Citations

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Avant-propos

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Entre tous les malheurs qui accablent l’humanité, les pires sont ceux qu’une partie d’elle-même décide d’infliger à l’autre.


Partie I : Les égarés

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[…] il n’y a pas de jeu qui ne soit symboliquement une fugue. En jouant, c’est toujours à sa propre existence qu’on tente d’échapper.


Quoi qu’un homme ait poursuivi et quoi qu’il ait obtenu, rien ne le contente.


D’une part, en nous faisant déborder toutes choses, l’indéterminable attente qui nous constitue nous fait éprouver toute limitation comme une finitude, et toute finitude comme quelque inachèvement ou quelque incomplétude. D’autre part l’imminence de la mort à laquelle nous nous sentons assignés nous fait pressentir l’inanité de notre attente et l’échec de notre vie, puisque nous serons partis avant que n’arrive ce que nous attendions, et puisque le temps nous manquera toujours pour réaliser ce que nous sentions pourtant possible en nous.


[…] il n’y a pas de démence plus ordinaire que de courir à l'abîme en croyant marcher vers l'absolu.


Si la croyance n'était que le plus faible degré d'une conviction, et la conviction notre mode d'adhésion à un savoir, elle ne poserait aucun problème. Or tout nous manifeste, au contraire, que la croyance relève bien moins de la connaissance que de la volonté. Elle exprime moins une sorte de distance ou de réserve par rapport à ce qu'on connaît qu'une adhésion passionnée à ce qu'on ne connaît pas.


Partie II : La croyance

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Aurions-nous […] jamais été déçus si nous n’avions cru désirable ou véritable ce qui ne l’était pas ? Que presque tous les maux viennent […] de croyances, nous pouvons en tenir le fait pour établi.


Partie III : L’envoûtement

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Toute de volonté, la foi refuse de s’incliner devant les faits. Rien de ce qui est ne peut être la mesure de ce qui doit être. Quand il s’agit de justice ou de vertu, toute expérience désespère. Aussi est-ce toujours par un déni des faits que la foi ranime l’espérance.


Partie IV : Le sens de la vie

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Parce que toute attente est attente de l’ultimité, toute croyance eschatologique a pour unique fonction de justifier notre attente en lui donnant un sens. Toute foi est une sorte d’ivresse de l’imaginaire qui s’efforce de nous persuader de ce qu’elle nous représente, et de nous représenter ce que pourrait être une vie où nous ne serions plus séparés de ce que nous attendons.